Me suis amusé à ça...
Et si vous aviez mal lu ?
Si derrière un livre se cache une histoire, un contexte, le lecteur parcours l’ouvrage avec sa propre histoire et sa propre lecture. Il n’est donc pas rare que le même livre laisse certains indifférents quand d’autres le vénèrent.
Et pourtant, je suis sûr que vous ne vous doutez pas que les plus grands ouvrages cachent une histoire en rapport avec le football. Je vous propose donc de vous initier à cette lecture un rien décalée.
Aujourd’hui : « La guerre des mondes », de H. G. Wells.
Un mot sur l’auteur : Herbert George Wells, plus connu sous la signature H. G. Wells, né le 21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent (Royaume-Uni) et mort le 13 août 1946 à Londres, est un écrivain britannique. Aussi bien de son vivant qu'après sa disparition, Herbert George Wells fut considéré comme un penseur socialiste de tout premier ordre. Mais sa célébrité posthume est surtout due à ses romans et à son rôle de pionnier dans l’histoire de la science-fiction.
Un mot sur le livre : La Guerre des mondes est un roman de science-fiction. C'est l'une des premières œuvres qui confronte l'humanité et une race extraterrestre hostile.
Des astronomes sont témoins d'étranges activités à la surface de Mars, comme des flash ou des explosions de gaz incandescent. L'étonnant phénomène se répète pendant les dix nuits suivantes puis cesse. Des météores venant de la planète rouge se dirigent bientôt vers la Terre. Le premier s'écrase en Angleterre, dans le Surrey : il s'agit d'un objet ayant la forme d'un cylindre de vingt-cinq à trente mètres. Les curieux se rassemblent autour du cratère, mais ils sont bientôt tués par une machine gigantesque sortie du cylindre.
Par la suite, les autres cylindres envoyés depuis Mars s'écrasent et libèrent d'autres engins mécaniques contrôlés par des créatures tentaculaires. Les tripodes, armés d'un Rayon Ardent et d'un gaz toxique appelé Fumée Noire, se dirigent vers Londres en désintégrant tout sur leur passage. L'armée britannique réplique. Commence alors la Guerre des mondes…
Même si le titre peut laisser entrevoir un léger quelque chose, force est de constater qu’il n’est pas aussi clair que cela de le rapprocher du football. D’une manière générale, les titres ne sont pas d’une aide précieuse, et peuvent même conduire à un certain contresens. Pour tout supporter stéphanois, le titre « Les misérables » de Victor Hugo fait de suite penser aux voisins du Rhône, et nous verrons pourtant dans l’étude prochaine de ce livre qu’il n’en est rien.
La vie de l’auteur et surtout ses engagements politiques sont d’un plus grand secours. Ils nous mettent déjà sur une piste. Socialiste dans un monde impérialiste, on sent que l’on va retrouver dans l’ouvrage un pamphlet contre la suprématie, le pouvoir, et une ode au courage, à la résistance et à la solidarité. On se rapproche donc un peu plus du football moderne.
Mais, c’est bien sûr l’étude de l’œuvre qui donne la solution :
«
Je dus rester ainsi quelque temps. Puis je m’assis, étrangement perplexe. Pendant un bon moment je ne pus clairement me rappeler comment j’étais venu là. » (Livre premier. L’Arrivée des Martiens. VII. Comment je rentrai chez moi).
Ce court passage nous donne à entrevoir que le personnage principal du livre se rend au stade sans grande envie. C’est donc soit un stade sans ambiance, soit c’est un supporter et non un ultra. Il vient parce qu’il y a quelque chose à voir, mais avec un je ne sais quoi qui fait dire qu’il ne viendrait pas si ces extraterrestres n’étaient pas là. Bref, ce que certains appellent un « footix ».
On retrouve cet aspect dans le même chapitre, un peu plus loin :
«
Peut-être suis-je un homme d’humeur exceptionnelle. Je ne sais jusqu’à quel point mes expériences sont celles du commun des mortels. Parfois, je souffre d’une fort étrange sensation de détachement de moi-même et du monde qui m’entoure. Il me semble observer tout cela de l’extérieur, de quelque endroit inconcevablement éloigné, hors du temps, hors de l’espace, hors de la vie et de la tragédie de toutes choses. »
Le chapitre suivant nous en dit encore un peu plus :
«
Si, le vendredi soir, prenant un compas, vous eussiez décrit un cercle d’un rayon de cinq milles autour des carrières de Woking, il est douteux que vous ayez pu trouver, en dehors de cet espace, un seul être humain – à moins que ce ne fût quelque parent de Stent, ou des trois ou quatre cyclistes et des gens venus de Londres dont les cadavres étaient demeurés sur la lande – qui eût été en rien affecté dans ses émotions et ses habitudes par les nouveaux venus. » (Livre premier. L’Arrivée des Martiens. VIII. Vendredi soir).
On apprend ici que la rencontre a lieu un vendredi soir. Anecdotique me direz-vous. Pourtant, on sent quelque chose d’inéluctable dans ces propos. Comme si une force extérieure avait tenue à ce que cette rencontre se déroule précisément ce soir-là. Les esprits les plus affûtés entrevoient donc une célèbre chaîne cryptée comme partie prenante dans le déroulement des événements.
Ensuite, les chapitres IX et X du premier livre nous racontent l’écrasement des adversaires par une équipe d’extraterrestres supérieurs non pas en nombre, mais en technique et tactique. Bref, étant donné les moyens à leurs dispositions, leur suprématie ne fait aucun doute, d’où peut-être la réaction du personnage principal qui assiste à la rencontre en supporter attendant de s’enflammer réellement.
Le deuxième livre raconte cette suprématie incontestée avant un revirement inattendu, la chute inéluctable et ultra rapide de ces envahisseurs qui ont écrasé les terriens solidaires, résistants, batailleurs. En un rien de temps, ils sont vaincus par beaucoup plus petits qu’eux.
En résumé, on retrouve :
-des « footix »
-des rencontres le vendredi soir
-une équipe avec des moyens gigantesques venus de l’extérieur
-de simples terriens solidaires et qui essayent de résister
-la victoire finale des terriens
Bref, si ce livre ne nous raconte pas l’arrivée des Qataris aux PSG en 2011, l’arrivée des stars censées tout écraser, et la victoire finale du Championnat 2011/2012 de Montpellier, c’est que je n’ai vraiment rien compris à l’œuvre.
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