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Le monde du foot professionnel est injuste mais surtout imprévisible. Certains percent contre toute attente, d'autres pas malgré un futur prometteur. Baptiste Lafleuriel fait partie de la seconde catégorie...
Baptiste Lafleuriel voit le jour le 2 juillet 1981 à Moulins (03). Il effectue ses premiers pas de footballeur dans sa ville natale avant d’intégrer le centre de formation stéphanois. Dans le Forez, il fait partie d’une génération dorée aux côtés de Sablé, Armand, Mendy et N’Dour. Celle-ci remporte notamment la Coupe Gambardella en 1998 et termine finaliste en 1999. Dans le même temps ses performances individuelles ne passent pas inaperçues au niveau national puisqu’il est appelé à plusieurs reprises en équipe de France junior entre 15 et 17 ans.
Baptiste intègre donc logiquement l’équipe réserve de l'ASSE, qui évolue à cette époque en CFA2, et s’impose rapidement comme titulaire au poste d’ailier droit. En novembre 1998 il effectue ses débuts chez les pros où il est convoqué à deux reprises par Robert Nouzaret: à Geoffroy-Guichard face au Red Star (victoire 2-1) et contre Gueugnon en Coupe de la Ligue (2-2, victoire aux tab).
La carte-joueur de Lafleuriel en 1998
Un bel avenir semble s’annoncer pour lui mais c’est en réalité une période sombre qui commence. Baptiste subit en effet une série de blessures qui le tiendront éloigné des terrains pendant de longs mois.
Il ne s’en remettra jamais vraiment: indisponible, il manque le train de la remontée en D1.
De retour à la fin de la saison 1999-00, Lafleuriel participe à la remontée de l’équipe réserve en CFA. La concurrence y est plus rude mais il finit par regagner sa place et alors que l’ASSE, victime de l’affaire des faux passeports, coule et décide de faire confiance à ses jeunes pour remonter en D1, Baptiste dispute un derby en Coupe de France (1-1, défaite aux tab) puis son premier et seul match de D1 lors de l’ultime journée contre Guingamp où il est titularisé, son meilleur souvenir: "Entrer sur le terrain à Geoffroy-Guichard, dans cette grosse ambiance, c'était le top. Et puis il y aussi le souvenir de tout ce qu'il y a eu avec ce match: la préparation, le contexte..." Las, l'ASSE fait match nul 2-2 et officialise ainsi son retour en D2...
Premier et unique match de D1 pour Lafleuriel contre Guingamp
(photo le Progrès)
Au début de la saison suivante, Baptiste Lafleuriel participe à la préparation avec le groupe pro, un véritable stage commando gavé de matches amicaux qui aura de graves répercussions sur la suite de la saison des Verts. Et sur la sienne: il est victime en juillet 2001 d’une fracture du tibia face au Kahrbaa Ismailia au cours de la 8e rencontre amicale de cette interminable pré-saison. Il ne revient qu'après la trêve hivernale et les dirigeants décident de ne pas lui proposer de contrat professionnel à l'été suivant. Après 5 ans et 4 matches seulement, l'aventure stéphanoise est terminée pour lui.
Mais Baptiste refuse de raccrocher ses crampons. Si la malchance n'a pas voulu lui accorder une carrière professionnelle, il décide de continuer chez les amateurs. En 2002, il signe à Andrézieux où il espère se relancer mais n'y reste qu'un an. L’année suivante il retourne dans son Auvergne natale où il dispute seize matchs avec Aurillac. Là encore il n’y restera qu’une saison. En 2004 il rejoint cette fois-ci plus durablement La Roche-sur-Yon en CFA2. Deux saisons à retrouver un niveau honorable pour cet ancien pensionnaire du centre de formation
Mais c'est en 2006 que Baptiste Lafleuriel retrouve enfin le haut niveau. A Carquefou (CFA2 puis CFA), il participe à une épopée fameuse en Coupe de France pendant la saison 2007-08 en atteignant les quarts de finale, aprés avoir éliminé Gueugnon, Nancy, puis l'OM en huitième de finale. C'est le PSG de Pedro Miguel Pauleta qui mettra fin à son parcours en quarts (défaite 1-0).
Il croise alors à l'occasion de ce match l'un de ses anciens camarades du centre de formation: Sylvain Armand, avec lequel il entretient toujours une réelle amitié.
Armand et Lafleuriel, trajectoires opposées mais amitié durable
Ce dernier déclare alors: "Ami, c'est un mot fort, mais notre relation dépasse ce cadre. Elle se veut fraternelle. Quand il s'est agit de choisir le parrain de Flavie (sa fille), je n'ai pas réfléchi". Ce à quoi Baptiste rétorque: "Pareil pour moi, quand je me suis marié. Cette relation, elle va durer, du moins je le pense. Et puis c'est lui qui joue le rôle du grand frère... On aime bien se retrouver autour d'une bonne bouffe avec les amis, profiter de la vie. Il m'a aussi filé sa maladie de la musique des années 80. En revanche, on parle très peu de football."
Une amitié scellée au centre de formation de l'ASSE, mais aussi et surtout sur les bancs du collège Tézenas-du-Montcel qui amènera Baptiste à devenir assistant de gestion puis magasinier à Nantes, en plus de son activité de footballeur.
Lafleuriel sous le maillot vert de Carquefou face à Orvault en 2010
Après 6 saisons passées en Loire-Atlantique, le club de Carquefou ne lui propose plus qu'une place en équipe réserve à l'orée de la saison 2012-13. Lafleuriel prend alors la décision passer du maillot vert et blanc au maillot... vert et blanc en signant à Orvault, club de la banlieue nantaise évoluant en DSR, avec lequel il évolue deux ans avant de mettre un terme à sa carrière en juin 2014.
Avec Orvault en 2014, peu avant sa fin de carrière
Ailier droit rapide possédant de bonnes qualités techniques, Baptiste Lafleuriel aura fait partie des meilleurs espoirs stéphanois de sa génération. Comme beaucoup, c'est une série de blessures qui l'auront empêché de confirmer les attentes placées en lui mais l'Auvergnat n'en garde pas de rancœur pour autant et préfère se souvenir des meilleurs moments: "Des mecs comme Alex et Aloisio à Saint-Étienne, c'était incroyable à voir même si ça a été éphémère. Ils sont arrivés en étant inconnus et ils se sont très vite révélés en Ligue 1. Et puis bien entendu, il y a mon ami Sylvain Armand. Je suis fier de la carrière qu'il a eue. Il a été mis au placard très jeune et il a montré qu'il méritait beaucoup mieux."
Lui aussi aurait surement mérité beaucoup mieux...