Sujet de dissertation : "l'ASSE est menée 3-0 après avoir fait le jeu, attaqué et montré des faiblesses en défense. Décrivez les 10 dernières minutes du match, sachant que c'est à l’extérieur, qu'il faut chaud, qu'il y a des titulaires absents, que c'est le début de saison, l'équipe type n'est pas encore bâtie".

 

Le potonaute Couramiaud Poitevin a pris sa plus belle plume pour nous rendre une jolie copie !


Comme moi, au vu des matchs de ces dernières années, vous répondrez " toute l'équipe se met en défense, arrête de jouer pour éviter de se prendre une valise et temporise jusqu'à la fin du match".

Et bien pas du tout : on a vu Polomat et Hamouma.

Polo, on ne sait pas encore si c'est un futur grand ou la prochaine recrue des Chamois Niortais, mais on sait déjà que ce gars a la gniaque. Il se bat du début à la fin. C'est une qualité qui a son revers, parfois, il s'énerve, il perd son calme, mais en l’occurrence, cette fougue, cette jeunesse, ce refus d'accepter la défaite le conduit ici à filer le long du terrain avec une énergie intacte.
Le plus surprenant et prometteur, c'est qu'il conclut cette chevauchée par un geste technique tout en maîtrise, un centre lumineux, parfait.
Polomat avait encore non seulement l'énergie pour se battre mais aussi la fraicheur et la lucidité.

Et qui pour reprendre ce centre ? Un battant, un accrocheur, ou alors un renard des surfaces (ou alors personne, le plus souvent, hélas) ? Pas du tout : un joueur, au sens propre du terme.
Parce que Hamouma, c'est pas un guerrier, ni un battant, ce qu'il aime c'est dribbler, feinter, tirer, jouer quoi, pour Hamouma il n'y a pas d'autre enjeu que le plaisir du jeu.
Même quand il se laisse tomber, c'est un jeu, ensuite, il ne se tord pas de douleur au sol, il ne va pas pleurer vers l'arbitre, il se relève tout de suite avec un petit sourire malicieux.

Comme ces grands chiens fous qui ne se lassent jamais, qui filent chercher un bâton pour la millième fois avec le même allant, qui cherchent toujours un partenaire pour le leur relancer, Romain ne pouvait pas ne pas répondre présent à l'appel de Polo (Romain ! Baballe !) , et conclure avec brio ce beau moment de football.

A son arrivée au club René Lobello a déclaré : "Pour moi, l’ADN de cette équipe est le suivant : menée 1-0, elle est toujours capable de gagner 2-1 dans les dernières minutes car elle n’a rien lâché."
On commence à s'en approcher, et j'ai bien aimé cette volonté qui a amené l'équipe à ne rien lâcher et à jouer jusqu'au bout.

 

Couramiaud Poitevin