Cela fera bientôt deux ans qu’Allan Saint-Maximin a fait ses premières apparitions (fulgurantes) en pro sous le maillot vert. Il avait à l’époque 16 ans 1/2.

Il en a désormais 18, et a disparu des radars depuis de longs mois sans qu’aucune raison n’ait été donnée. A l’heure où les Verts finissent la saison avec un milieu qui peine à exister et créer du jeu, son absence est tout aussi préjudiciable qu’inexplicable.


C’est l’histoire d’un mec (vous la connaissez ???) qui, à lui seul, possède toutes les qualités pour balayer l’idée reçue selon laquelle Sainté ne saurait pas former de jeunes joueurs prometteurs.

Saint-Maximin est une pépite. Ca ne fait pas de doute.

 

La classe fugace

Après avoir porté nos u17 au titre de champion de France en 2013, il avait dans la foulée, au début de la saison dernière, fait une entrée en scène fracassante parmi les Pros d’abord lors de ce funeste soir contre Esbjerg, puis 4 jours plus tard contre Bordeaux.  

 

Malgré les promesses affichées, finalement, le temps de jeu que Galette lui aura offert est maigre : 33 minutes pour seulement trois apparitions en L1 l’an dernier (la dernière en octobre 2013). Suffisant cependant pour être rangé dans la catégorie des jeunes qui ont « un truc ». Aisance balle au pied, explosivité, faculté à provoquer et accélérer le jeu, Allan ne se cache pas et son talent saute aux yeux. Bien entendu, comme souvent, comme toujours avec ce type de talent hors norme, il faut freiner l’emballement médiatique, ne pas sur-exposer le joueur sous peine de le voir vite choper le melon et débouler chaque mois avec un agent différent pour demander une réévaluation de son contrat.

Dans un effectif où rien ne dépasse (ni un salaire, ni un ego), l’irruption d’un tel profil n’est forcément pas simple à gérer pour Galette, qu'on sait si attaché à la cohésion du vestiaire.

Enfin, forcément ... on en est réduit à le supposer. A se perdre en conjectures tant la communication du club et du coach sur le joueur frise le néant.

 

L’an dernier donc après sa très courte entrée en jeu à Monaco (défaite 1-2 le 5 octobre 2013), on ne verra plus Allan qu’en CFA2, où il contribue, épisodiquement mais très efficacement, à faire remonter la réserve en CFA, en particulier lors de ce match décisif contre Bourges où, à peine entré en jeu, il met un doublé décisif. La preuve, si nécessaire qu’à ce niveau, il est très clairement au dessus du lot.

A l’issue de cette première saison le bilan est simple. Ses apparitions furent aussi alléchantes que fugaces, mais suffisantes pour nous mettre l’eau à la bouche et pour imaginer alors que l’histoire va se prolonger aussi naturellement que son contrat (jusqu’en 2019 !) et qu’il s’installera cette saison plus nettement dans le groupe Pro. Suivant ainsi la même courbe de progression que d’autres jeunes talents avant lui (Guil’ a joué 2 matchs la saison 2010, puis 22 en 2011 et 32 en 2012, Ghoulam est lui passé de 12 matchs la saison 2011 à 32 matchs la saison 2012).

 

Un diamant mal poli ?

On imaginait bien. Profitant de la méforme de certains (Corgnet en particulier) et de l’accumulation des matchs, Saint-Max s’installe dans le groupe avec 6 apparitions (dont 3 titularisations) lors des 12 premières journées de Ligue 1. Certaines, en particulier contre Bordeaux (1-1, le 25 sept 2014) ou à Marseille (1-2 le 28 sept 2014) sont séduisantes et confirment tout le bien qu’on pensait du (petit) bonhomme. Malgré un certain déchet, un peu de précipitation dans le dernier geste, une propension -bien compréhensible- à vouloir trop en faire, pas de doute, Allan marque les esprits, et pas que par sa coupe de cheveux en  barquette de frites. Même Galette, qui réfléchit toujours à deux fois avant d’encenser un jeune, se fend alors d’un compliment :  « Il a su, cette fois, non pas entrer en jeu lors de matches, mais débuter des rencontres importantes. Ce n'est pas anodin quand vous recevez Bordeaux, quand vous jouez au stade Vélodrome. Il a su tirer profit de ces deux participations ».

 

Las, victime d’un problème au dos, il disparaît du groupe début novembre, pour ne revenir qu’en début d’année 2015 pour 5 apparitions et 1 seule titularisation (à Tours en Coupe) au moment de la CAN.

On l’entrevoit une dernière fois, le 6 février, lors du pénible nul (3-3) contre Lens.

Depuis rien, nada, peau de balle, que tchi !

Plus d’image de Saint-Maximin sur le terrain.

Plus de son non plus. Notamment en conférence de presse où son cas n’est jamais évoqué. Et cela depuis trois mois donc. Personne ne semble s’en émouvoir, les médias mettant un point d’honneur, comme on a pu le constater jadis avec Sall (lorsqu’il ne jouait pas), plus récemment avec Mollo, à ne pas aborder avec Galette les sujets qui fâchent.

Au point qu’à l’heure où tout porte à croire -et à craindre- que Galette est en train de vider ses placards, on en vient à considérer que Saint-Maximin compte parmi les quelques cadavres qu’on y trouvera.

 

Car enfin, privé depuis janvier de Cohade et depuis 3 matchs de Lemoine, Galette, malgré un déficit criant de créativité et de talent dans ce secteur, se borne à faire tourner entre Clément, Diomandé, N’Guémo et Corgnet soit trois joueurs guère réputés pour leur apport offensif et un quatrième qui, en mal de confiance et de temps de jeu, passe clairement à côté de sa saison.

Pas de doute, Saint-Max’ est tricard dans le groupe Pro. Et chacun, faute d’explication, d’y aller de sa version : et si le diamant était mal poli ? Et si le groupe l’avait rejeté (trop de talent, trop d’insolence, trop de provocations à l’entrainement) ? Et s’il s’agissait d’une sombre histoire d’agent (Saint-Max rompant les ponts avec Bernes, lui-même agent de Galette) ou d’argent (volonté du joueur de palper plus) ?

 

A défaut d'une version officielle, on est, depuis ce week-end, au moins sûr de deux choses.

1. Ce n’est pas un problème de forme. Auteur dimanche de 2 passes décisives, et d’un but remarquable de maîtrise technique, Allan a redonné de l’allant à la réserve et maintenu l’adversaire la tête dans le Montceau.

2. Le groupe n’a pas besoin de Saint Max pour imploser. Samedi soir Galette fustigeait en effet ses troupes qui sombraient en Beauté sur l’ïle, stigmatisant ceux qui « ne pensent qu’à leur petite gueule ».

 

Après de telles déclarations, personne n’en voudrait au coach de rebattre un peu les cartes, et d’enfin jouer son jeune atout.

Pour ne pas, d’une part, entretenir cette impression qu'il a du mal à intégrer nos jeunes pros dans l’équipe, ce qui fait tache dans un bilan d’entraîneur par ailleurs quasi parfait.

Pour relancer le groupe et aller chercher le Graal européen d’autre part.

 

Ca vaut le coup d’essayer non ?