C’est ce que Ruff annonçait avant le match. C’est ce que nos Verts ont joyeusement réalisé dimanche soir. C’est ce qui nous vaut ce béat et indécollable sourire.
Hier, rien ne s’opposait à la nuit. Celle dans laquelle nos Verts ont su plonger une bande de petits post-ados bien trop sûrs de leur supposé talent. Une bande de crétins alzheimerisés avant l’âge, ayant tous oublié qu’ils avaient un jour, déjà, mordu la poussière face à nous. Une bande de choristes simplets qui demandaient au balcon à être emmenés à Geoffroy-Guichard.
Emmener à Geoffroy, ok, mais pour y faire quoi ?
On peut se le demander puisqu’eux-mêmes, suintants de suffisance et de mépris pour Sainté, assimilent tantôt notre ville à la campagne bouseuse, ou à la Roumanie.
Allez, soyons charitables, aidons-les. Pour y faire quoi ?
Au hasard contempler un stade qui vibre, écouter des kops hurler leur passion, en être pris de vertiges au point, qui de se faire enrhumer par Max, qui de frapper à côté du ballon, qui de frapper du mauvais côté du poteau.
Pour y faire quoi ? Pour se faire marcher dessus, piétiner, consciencieusement. Pour finir le match les mains sur les hanches, le regard dans le vide, la tête dans le vague. Pour prendre une fessée mémorable, de celles qu’on n’oublie pas et dont les journalistes sauront convoquer le souvenir pendant des années, pour faire monter la sauce les jours précédant la prochaine confrontation. Pour entendre, même au fond des vestiaires, même la tête enfouie dans la serviette, les popodopodopo-podo repris à l’unisson par les sups et les joueurs.
Soudain l’angoisse m’étreint à la pensée d’Aulas et de son porte voix encore chaud de ses invectives de chef de guerre renouvelant deux fois par an l’exploit capillaire de caresser un crâne rasé dans le sens du poil.
Son fameux porte voix de capo sans inspiration. Il y a eu la playstation. La vanne façon boomerang a explosé à la tronche de son auteur un soir d’août au fin fonds de la Roumanie (tiens tiens, la Roumanie…). Il y a eu les 20 ans d’invincibilité qui masquaient de plus en plus mal les souffrances que tes Vilains endurent pour les derbies à Gerbeland.
Jean-Michel, je suis inquiet. Pour ton numéro de Chef des ventes descendu en bombant le torse dans l’arène haranguer ses vilaines troupes pour boucler les objectifs avant la fin du mois, que trouveras-tu au au printemps prochain ? Une victoire des Féminines ? d’une équipe de ta si pompeusement baptisée Academy ? Tomber si bas ne saurait te faire peur. Me voila rassuré.
Le verbe est vengeur ? Le ton très cassant ? Le papier excessivement vitriolé ?
Tel Ruff serrant rageusement le poing, tels Lemoine et Cohade harcelant leurs vis-à-vis, tel Gradel slalomant, jonglant, et chambrant, soyons sans pitié.
Oui, sans pitié. A l’heure de célébrer ce moment historique, cette future madeleine de dans 15 ans pour nos chères têtes blondes, avoir la dent dure à l’endroit de l’honni voisin, c’est un si juste retour des choses.
Car, vraiment, ils ne l’ont pas volé. Qui a oublié les saillies aulassiennes, les dérapages verbaux ou gestuels (le honteux 1-4 mimé avec les doigts) jamais sanctionnés par une ligue bien trop pressée de laver tous les maux du foot français en chargeant honteusement Brandao ?
Notre joie et notre plaisir sont certes doublés par le score, quadruplés par l’attente mais surtout décuplés par la haine et le mépris que les Vilains manifestent à notre égard toute la saison, depuis trop longtemps.
Les Olé d’hier résonneront longtemps dans ma tête et mon cœur. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour goûter à de nouvelles et fraîches madeleines.
Merci les Verts !