Dans l'axe ou sur les côtés, par un jeu de passe collectif ou un exploit individuel, les Verts ont tout tenté contre Nancy, malheureusement sans réussite.


Pour le dernier match de l'année 2016 les Verts espéraient mieux qu'un 0-0, surtout en jouant une demi-heure en supériorité numérique. Et avec 18 tirs, 39 centres dans le jeu et 12 corners à leur actif, on peut dire qu'ils ont essayé, mais cette classique maladresse devant le but leur a fait rater une victoire pourtant à leur portée.
 
 

Dans l'axe et en mouvement

 
Si on essaye de comprendre la tactique offensive des Verts, on voit une importante différence entre les deux périodes. Ainsi, lors de la première période on a eu la possession du ballon (56%) et on a tenté 6 tirs, tous dans le jeu, dont 5 de la surface, dont 2 cadrés et 2 bloqués par les défenseurs. Autrement dit on a tenté, on s'est mis dans des bonnes situations... et on n'a pas marqué. Cependant, la chose intéressante reste la manière d'attaquer en première période : beaucoup dans l'axe, peu sur les côtés.
 
Un premier exemple, à la 26ème - il faut suivre le positionnement des certains joueurs, le trio offensif (KMP - Söderlund - Hamouma) et les deux milieux relayeurs (Dabo - Pajot). On récupère le ballon et on relance proprement, en passant par la défense :


Le bloc adverse (4-1-4-1) est en place, nos deux ailiers sont dans leurs couloirs (avec les latéraux adverses), nos deux relayeurs sont dans la ligne de 4 milieux :


Pendant 12 secondes on fait tourner le ballon entre Veretout, KTC et Lacroix pour faire sortir un milieu du bloc défensif et permettre à nos ailiers et relayeurs de faire des appels :


Maintenant KMP se trouve à côté de Söderlund, Hamouma en "10" dans l'axe, Dabo à sa place et Pajot entre les lignes. Comme un milieu est sorti du bloc, Lacroix peut monter avec le ballon :

 

Il trouve Pajot entre les lignes, qui lance tout de suite KMP en profondeur. Pendant ce temps Söderlund n'a pas bougé (un peu gauche-droite, mais toujours entre les deux centraux), mais Hamouma et Dabo cherchent sans arrêt un espace libre entre les adversaires. Le ballon pour KMP est incercepté, dégagé, récupéré tout de suite par MBengue...
 

... qui revient vers la défense via Veretout. Le jeu est verticalisé de nouveau avec Pajot (nouvelle position pour lui) et Dabo. Et après un un-deux entre nos deux relayeurs :

 
Hamouma se retrouve de nouveau entre les lignes, mais Pajot cherche Söderlund. Celui-ci ne bouge pas beaucoup, se trouve toujours entre les deux centraux, mais parvient à remiser en pivot pour Hamouma qui se lance vers la surface. Son dribble est contré, le ballon parvient quand même à Söderlund à l'entrée de la surface, mais il ne cadre pas sa frappe...

 
 
Et un deuxième exemple, deux minutes plus tard avec un long ballon de KTC pour Söderlund, vers le côté droit, abandonné par Hamouma qui se trouve dans le rond central avec Dabo et Pajot :
 

Le ballon est repoussé jusque dans les pieds d'Hamouma, revenu dans son couloir. Mais il ne reste pas là longtemps, il sort par un un-deux avec Pajot et ouvre dans l'axe vers Dabo :


Celui-ci s'appuie sur KMP qui, central, pas dans son couloir, dos au but revient vers le milieu du terrain :
 

Des belles trajectoires de passe entre les lignes, dans les 30m adverses, précises, pour trouver MBengue dans son couloir. Comme les deux ailiers étaient dans l'axe, les couloirs étaient pour les latéraux - ou au moins un d'entre eux, Malcuit restant derrière avec les deux centraux. MBengue est bloqué par son adversaire direct, alors il revient vers Veretout, véritable plaque tournante de l'attaque: 
 

A ce moment de l'attaque, nous avons une équipe très offensive (7 joueurs dans les 30m adverses), mais aussi très axiale.Veretout trouve Hamouma, ce qui attire encore plus les défenseurs dans l'axe :
 
 
Hamouma essaye de trouver MBengue, décalé, le ballon est intercepté par KMP qui entre dans la surface, mais son tir est bloqué. Encore une belle action collective, avec des passes tracées parfaitement dans le camp adverse. Comme la précédente, s'il y avait eu but à la fin de l'action, ça aurait fait un superbe but collectif.
 
 

Sur les côtés en supériorité numérique

 
Le jeu dans l'axe avec beaucoup des mouvements sans ballon a été abandonné après la pause, surtout après la 60ème minute et le carton rouge de Nancy. On est passé beaucoup plus souvent sur les côtés, en centrant, mais en créant moins de danger : après la 60ème, on a largement eu la possession (76%), on a tiré 8 fois, seulement 5 dans le jeu, seulement 1 de la surface (pas cadré - Lacroix à la 81ème). Donc on n'a pas du tout été dangereux, on ne s'est pas mis dans des bonnes situations. Choix tactique intentionnel ou fatigue subie ? 
 
L'exemple suivant, à la 70ème (supériorité numérique, entrée de Saivet pour Dabo) penche la balance du côté de la forme physique. De la gauche, MBengue revient dans l'axe avec Veretout qui décale Malcuit dans le couloir droit :
 

Tous le bloc adverse est sur sa droite, Malcuit a beaucoup d'espace devant lui. Comme dans les exemples précédents, il faut regarder le positionnement des éléments offensifs Hamouma, Söderlund, KMP et Saivet, surtout des deux premiers. La vitesse de Malcuit lui permet de passer avant que le milieu latéral adverse puisse l'arrêter...


... mais le défenseur latéral couvre bien et Malcuit se retrouve complètement seul sur son côté. Nos trois attaquants n'ont pas bougé et attendent sagement un centre. Comme il est seul, Malcuit n'a pas d'autre choix que d'essayer de passer en dribble...

 
... et il y arrive, se retrouvant ainsi en bonne position pour centrer. Pendant ce temps, les quatre éléments offensifs sont toujours à leur place. KMP fait quand-même un appel au premier poteau (en venant du côté opposé), Saivet se place pour un centre en retrait, Hamouma fait le même appel que KMP et Söderlund a bougé en total quelques mètres en attendant sagement que le ballon lui parvient. Même en infériorité numérique, même avec deux joueurs éliminés dans le couloir par Malcuit, Nancy a deux joueurs de plus que nous dans la surface, ils se trouvent entre Malcuit et les autres, et ensemble ils bloquent le centre de notre latéral. Sur cet exemple-là, s'il y avait eu but à la fin, ça aurait été un exploit personnel de Malcuit et non plus un jeu collectif bien huilé.
 
 

Conclusions 

 
Trente matchs déjà cette saison, on peut comprendre une certaine fatigue en deuxième période pour les Verts. Mais si on ne marque quasiment jamais en première période (par manque d'efficacité offensive) et on ne le fait pas en deuxième parce qu'on est fatigués, il est difficile de gagner des matchs. Il faut maintenant espérer que les 10 jours de repos effaceront la fatigue et que les matchs plus espacés en janvier nous permettront de régler les soucis offensifs à l'entraînement...
 
 
 

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