Dissident wrote:Hello !
Un peu néophyte sur le sujet, même si je regardais pas mal les GP de F1 avec mon père dans les années 90.
Je surfais un peu sur Wikipedia aujourd'hui pour me rendre compte du nombre de pilotes morts dans les années 60-70-début 80. C'est effarant, entre ceux qui mourraient en course, en essais, ou dans des courses annexes. Parfois un volant changeait 3 fois de mains en cours d'une saison, parce que les 2 premiers pilotes avaient disparu tragiquement...
C'était pourtant l'âge d'or de la course automobile, n'est-ce pas ? Je me dis que la société actuelle ne pourrait pas tolérer un tel massacre, et c'est par ce biais-là que je me rends compte de l'évolution des mentalités sur les 50 dernières années. Ce qui est assez passionant, d'ailleurs.
D'où mes questions:
- Dans quel état d'esprit étaient les passionnés de la F1 lors de ces années 60-70 ? Comment suivait-on une course où on savait que la probabilité d'assister à une mort brutale était forte ?
- Dans quel état d'esprit sont les passionnés de la F1 aujourd'hui, en sachant que l'âge d'or de la discipline est passé et qu'il ne reviendra jamais ?
C'est un grand débat sans fin...
Est ce que on regarde les courses automobile (F1 ou autre) uniquement pour la course, ou pour les risques encourus par les pilotes ?
les pilotes des années 50/60 étaient clairement en danger dès qu'il montaient dans leur voiture, mais ils disputaient bien moins de courses qu'aujourd'hui.
dans les années 70 la question de la sécurité à bien sur été mise en avant, les pilotes avec Stewart, Lauda, puis Pironi ont vraiment œuvrer pour faire évoluer les choses.
Les décès furent en très forte baisse, notamment à la fin des années 70.
Puis arriva 1978 avec l'apparition des "jupes" (principe de l'aile d'avion inversée grosso modo) sur les F1 et surtout le turbo ce qui à donner de véritables 'monstres" quasi impossible à piloter dès qu'un imprévu arrivait: En gros, les jupes clouait la voiture au sol comme sur des rails mais dès que la voiture étaient n'était plus en appuis, elle était impossible à rattraper.
Pour résumer, c'était des missiles sur roue.
En 1982 ce fut l'année de trop car des pilotes ont eu des malaises en les conduisant comme Patrese par exemple puis Villeneuve s'est tué, puis Paletti, Pironi à eu un très grave accident et ce fut un miracle qu'il n'y eu pas plus de morts cette année là et même en 1981 (Watson à Monza, Arnoux en Allemagne et déja Villeuneuve en GB) et le malheureux Depailler en 1980.
Le lien ci dessous sur des mécaniciens Ferrari qui parlent de la saison 1982 en fin d'ITW
http://classiccourses.hautetfort.com/ar ... illes.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Mais d'un autre coté les courses étaient bien plus spectaculaire, des voitures de 800 cv, pas d'électronique, pas d'aide etc c'était des travers, tête à queue etc à chaque GP...et les moteurs cassaient souvent.
Bref changement dès 1983, on revient à une aérodynamique plus simple qui refacilite le pilotage, le rend moins brusque...le temps aux motoristes de retrouver des CV, mais on sera tranquille pendant 10 ans (hormis le décès de De Angelis en essai privé sur le Paul Ricard).
Puis le 1er mai 1994 et là c'est le début du maxi sécurité sur les voitures, circuits et règlement.
Petit à petit, on s'est éloigné de La course auto pour arriver à des pseudos courses depuis une dizaine d'année avec des pilotes qui ne peuvent plus se battre sur la piste, des circuits avec des tels dégagements que des pilotes peuvent faire des tentatives les yeux fermés, si ils se loupe, ils ont 50 mètres pour se récupérer.
Il aura fallut un élément extérieur à la course pour l'accident de Bianchi...
Donc pour ta question sur les spectateurs qui regardent pour les accidents?
Bien sur que ça joue, le facteur risque, accident est bien sur présent dans l'esprit de chacun pour regarder une course auto (ou moto).
Pour les pilotes, j'ai lu des livres autobiographiques sur bon nombre de pilote de toutes les années, et tous bien sur ne veulent pas se faire mal au volant, ils acceptent le risque mais jusqu'à un certain point qui diffèrent entre chaque pilote.
Et puis, les pilotes prennent plus de risques au fur et à mesure que la saison avance, et si un championnat est au bout des 2 ou 3 derniers GP...
Autre chose: Dans les année 50/60 la valeur de la vie humaine n'est pas celle d'aujourd'hui...
Certains constructeurs comme Lotus avait la réputation d'avoir des voitures bien trop fragiles, Ferrari n'était pas toujours nickel.
Et puis le baratin sur la F1 laboratoire de la voiture de série...quelle foutaise!
Tu vois une Clio avec un DRS?
Une twingo avec le Kers?
etc
Lauda disait souvent qu'un écart de 3 mètres était suffisant pour piquer un adversaire au freinage, Prost 5km/h également.
Avec le DRS, il y à 20/30 km/h de différence
Alors oui la société ne tolère plus à juste titre les conséquences des accidents de ces années là, mais pour moi la F1 s'est éteinte petit à petit justement parce que le spectacle n'est plus présent, le niveau des pilotes a baissé (sujet tabou!) aussi (18 F1, 10 pilotes payants!), et des circuits "parking".
Depuis 4/5 ans, je me suis tourné vers l'endurance qui est (pour moi) d'un niveau supérieur en terme de niveau de pilotage et de spectacle.