J'ai raté la première mi-temps du match contre Bordeaux et je suis plutôt habituellement dans la catégorie pisse-froid
Régulièrement, il m'a été proposé d'aller supporter le Barca
Il ne m'est pourtant pas venu à l'idée de penser à un hold up ou à un braquage comme indiqué sur la manchette du Progrès.
Le comportement de l'équipe n'est plus du tout le même depuis l'arrivée de Puel et je dois dire que notre victoire ne doit rien au hasard.
J'étais circonspect à son arrivée car je connais assez peu le bonhomme ne m'intéressant qu'aux verts dans les équipes professionnelles, son image médiatique est plutôt anti commerciale, passer une soirée avec lui n'est pas a priori pas la première idée venant à l'esprit.
Depuis son arrivée, je suis en pleine Puelmania, ses interventions médiatiques sont celles dont je rêvais.
A mon sens, il fallait dégonfler les melons, du club et donc des joueurs car l'état d'esprit déteint forcément sur eux, tout le monde n'a pas fait les efforts nécessaires du haut niveau, ce n'est pas parce que l'on sort d'une bonne saison que l'on joue naturellement la suivante le podium. Toutes les équipes repartent de zéro point et le statut se prouve sur le terrain, les cartes sont rebattus, notre préparation a été du grand n'importe quoi. Un Harlem Globetrotters tour avec des prestations qui étaient pourtant annonciatrices du vide intersidéral de notre collectif en début de saison. Va faire de l'exhibition quand la différence de niveau avec une deuxième division comme Clermont Ferrand n'est même pas encore assurée.
Après lorsqu'on est rattrapé par la dure réalité du terrain, que l'équipe fantasmée pour les sunlight se retrouve dans les bas fonds en compagnie des sans dents, tout prend plus d'ampleur et le retour de balancier est difficile à amortir, c'est le délitement, la faute reprochée aux autres. Le basculement survient et l'équipe de s'être vu trop belle, se voit repoussante et condamnée et c'est contre l'excès inverse qu'il faut lutter.
Alors je suis impressionné par Puel parce qu'il a su dédramatiser et commencer à redonner confiance à tout le groupe sans pour autant leur vendre un rêve trop facile. Ses réactions d'après derby étaient parfaites, tout en équilibre entre la satisfaction à accorder à l'équipe pour son match sérieux et impliqué sans pour autant donner l'impression que tout était solutionné et relâcher l'effort à fournir pour redevenir compétitif.
Il n'est pas dans le ridicule effet commando avec les habituelles bonnes formules du genre on veut des guerriers ou tout autre stage en caserne ou en visite à la mine, ni non plus dans la satisfaction idiote de l'entraîneur de Bordeaux félicitant son équipe d'un match dans lequel elle n'a pas su fournir l'effort nécessaire pour l'emporter. Je suis curieux de voir leurs prochains résultats car ce sont eux qui ont pris le melon de leur bon début de saison et les trajectoires pourraient être opposées.
Ensuite au delà de l'aspect psychologique, on peut difficilement lui reprocher sa méconnaissance du terrain, notamment la réussite de ses changements en cours de match, Beric marque contre Lyon, Nordin obtient un penalty contre Bordeaux. Le rêve de tout entraîneur, influer sur le sort d'un match. Au delà c'est sur sa qualité à obtenir d'un groupe large, les remplaçants rentrent avec une attitude positive et apportent ce que l'on attend d'eux, sans doute qu'ils ressentent que le coach prend des décisions dans un intérêt collectif et non pour satisfaire tel ou tel statut du joueur dans le vestiaire. Le caractère de Puel n'est sans doute pas facile, mais il apparaît juste, Printant semblait l'inverse, sympa mais injuste.
Bref nous avons un maître d'équipage vieux loup de mer à bord du navire, progressivement, il redressera le cap.
Il aura le caractère nécessaire pour imposer sa vision de la mer à l'égard de nos armateurs fous qui resteront dans les bureaux et ne viendront pas lui tirailler la barre chacun d'un côté. Le regard noir qu'il sait produire devrait suffire à les éloigner
