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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 30 Jun 2015, 05:41
by Marat Izmailov
lulu wrote:Petrus wrote:Olaf wrote:Petrus wrote:Olaf wrote:Je relis Crime et Châtiment pour la première fois depuis 7 ans, je crois. Eh ben, c'est vraiment pas un p'tit auteur, le Dostoïevski. Au moins un qui n'a pas usurpé sa réputation
Pour moi c'est le plus grand de tous. Les Frères Karamazov, c'est ma bible. J'ai pris une claque gigantesque lorsque je l'ai lu. Il y'a un avant et un après dans ma vie intellectuelle.
Faut que je le relise aussi. A l'époque, j'ai l'impression de l'avoir mal lu, ou en tout cas pas au bon moment.
Crimes et Châtiments, j'ai adoré, je l'ai dévoré en 2 jours. C'est avant tout un roman, avec une dimension énorme sur la conscience humaine et ses contradictions.
Les Frères Karamazov, cela va encore plus loin . Sous prétexte de résoudre une énigme "policière", Dostoïevski met à poil l'espèce humaine, dans toutes ses diversités ( symbolisées par les 3 frères, le père, le bâtard et les femmes). Bref, c'est avant tout un essai. La narration le prouve du reste. Dostoiëvski mène ses héros comme un chef d'orchestre et pilote la narration.
Depuis que j'ai lu cette oeuvre, je n'ai cessé d'être ni de gauche ni de droite.
Après, c'est sûr que c'est pas une oeuvre qui se lit sur la plage je pense. La meilleure façon de le savourer est de s'isoler une semaine dans une jasserie ou un buron (ou à gerland
)
Bon tout ça c'est parceque que Loïc Perrin n'a pas encore sortie son autobiographie
Sympa vos commentaires les gars.
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la lecture de Dostoïevski ou à qui la lecture des pavés peut faire peur, n'hésitez pas à piocher dans ces merveilles :
- "Souvenirs de la maison des morts", son récit de ses années de bagne qui expliquent en bonne partie le Dostoïevski qui produira tant de chef-d’œuvres, après les années 1850.
- "La Douce" et "Carnets du Sous-sol", qui se ressemblent par beaucoup d'aspects. Une exploration de l'univers mental de deux pauvres hères torturés et mégalomaniaques.
- Pour ceux qui s'intéressent à l'aspect plus politique de Dostoïevski et son travail littéraire, le "Journal d'un Écrivain" (qui contient certaines nouvelles, d'ailleurs) est passionnant.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 23 Aug 2015, 15:59
by Le druide
A venir :
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 23 Aug 2015, 20:17
by valie
Le druide wrote:
A venir :
Excellent choix ! Je me suis vraiment marrée du début à la fin!!!!
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 23 Aug 2015, 20:39
by Marat Izmailov
> Le druide
Il est bien, le Tesson ? "Dans les forêts de Sibérie" m'a laissé une impression mitigée, mais ses chroniques au Point sont souvent bonnes.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 24 Aug 2015, 07:59
by Le druide
Marat Izmailov wrote:> Le druide
Il est bien, le Tesson ? "Dans les forêts de Sibérie" m'a laissé une impression mitigée, mais ses chroniques au Point sont souvent bonnes.
Personnellement, j'ai assez bien aimé "Dans les forêts de Sibérie", mais peut-être est-ce le fait de l'avoir lu juste après avoir assisté à une conférence de l'auteur sur cette expérience dans un festival sur la rencontre entre les peuples.
Quant à "Sous l'étoile de la liberté", les photos sont très belles (et il y en a beaucoup pour un livre si fin), mais le livre est purement descriptif je trouve, et assez sommaire (156 pages). Pour quelqu'un qui, comme moi, a déjà lu pas mal de livres sur le goulag, ainsi que le livre "A marche forcée : A pied, du Cercle Polaire à l'Himalaya 1941-1942" (sur lequel Tesson revient beaucoup) de Rawicz, rien de neuf au final.
(Le livre de Tesson a été écrit avant que le l'histoire de Rawicz soit considérée comme fausse, mais dans la nouvelle édition, il en dit un mot en préface.)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 24 Aug 2015, 10:46
by Marat Izmailov
Merci pour le développement, Le druide
"A marche forcée : A pied, du Cercle Polaire à l'Himalaya 1941-1942" (sur lequel Tesson revient beaucoup) de Rawicz, rien de neuf au final.
(Le livre de Tesson a été écrit avant que le l'histoire de Rawicz soit considérée comme fausse, mais dans la nouvelle édition, il en dit un mot en préface.)
Ah oui, j'ai lu un long article sur cette histoire dans le Monde, voici quelques semaines. Rawicz avait même affirmé avoir croisé deux Yétis, dans l'Himalaya. Ne jamais faire confiance à un polonais quand il a bu !
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 24 Aug 2015, 16:35
by Le druide
Marat Izmailov wrote:Merci pour le développement, Le druide
"A marche forcée : A pied, du Cercle Polaire à l'Himalaya 1941-1942" (sur lequel Tesson revient beaucoup) de Rawicz, rien de neuf au final.
(Le livre de Tesson a été écrit avant que le l'histoire de Rawicz soit considérée comme fausse, mais dans la nouvelle édition, il en dit un mot en préface.)
Ah oui, j'ai lu un long article sur cette histoire dans le Monde, voici quelques semaines. Rawicz avait même affirmé avoir croisé deux Yétis, dans l'Himalaya. Ne jamais faire confiance à un polonais quand il a bu !
Il avait également prétendu être resté 11 ou 12 jours sans boire. Pour un polonais...non mais Allo quoi !!!
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 24 Aug 2015, 16:36
by Le druide
valie wrote:Le druide wrote:
A venir :
Excellent choix ! Je me suis vraiment marrée du début à la fin!!!!
J'ai lu une centaine de pages. C'est frais comme livre ! Il y a du Candide et du Forrest gump dans cette histoire
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 02 Sep 2015, 01:03
by Marat Izmailov
Dernières lectures :
La trilogie Vingtras de Vallès, qui est en quelque sorte son autobiographie romancée. De son enfance ponote, subissant la tyrannie de parents sans cœur à l'agitation partisane parisienne. J'ai eu du mal jusqu'à l'entame du Bachelier, mais au final j'en garderai une bonne impression. Ecriture enlevée et vivante et très intéressant pour qui s'intéresse au tableau social et politique de la France des années 1840-1860. Bien.
Une belle allégorie sur l'installation de la tyrannie dans un univers onirique. Intemporel et portée par un style très élégant. Très bien.
Essai pertinent sur le monde comme il va. Mais, pour qui connait un peu Muray, celui-ci ne laissera pas grand souvenir. Formules savoureuses mais trop nombreuses : un gros gâteau rempli de sarcasme, délicieux mais vite indigeste.
Mon préféré parmi les lectures récentes. Il est délicat de rentrer dans l'univers au début, du fait du style de l'auteur et de ses phrases à rallonge. Néanmoins, on se laisse vite emporter (et souvent perdre) par ce grand et profond fleuve, mi-poétique mi-philosophique. Qui aime Virgile y retrouvera évidemment son compte, tant il y a de références à son oeuvre disséminées tout au long du texte. Plus qu'un livre, un chant : une grande oeuvre.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 02 Sep 2015, 08:34
by ___
Marat Izmailov wrote:La trilogie Vingtras de Vallès, qui est en quelque sorte son autobiographie romancée. De son enfance ponote, subissant la tyrannie de parents sans cœur à l'agitation partisane parisienne. J'ai eu du mal jusqu'à l'entame du Bachelier, mais au final j'en garderai une bonne impression. Ecriture enlevée et vivante et très intéressant pour qui s'intéresse au tableau social et politique de la France des années 1840-1860. Bien.
Tiens, c'est drôle : j'ai tellement peu réussi à entrer dans l'Enfant que j'ai abandonné.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 02 Sep 2015, 12:49
by Vermeer
J'ai lu les falaises de marbre il y a 30 ans : sombre et épique. Forcément un tiers de siècle a quelque peu étouffé le souffle qu'il m'en reste, effacé l'empreinte d'un roman dont il me reste, peut-être à tort, un goût de tempête, d'amoncellement de nuages noirs. J'ai aussi le souvenir d'une polémique sur son auteur.
Sinon déçu du 2ème roman de Jonasson, "l'analphabète qui savait compter". Il tombe dans un style quasi-télégraphique qui appauvri la loufoquerie de l'histoire.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 02 Sep 2015, 13:01
by Marat Izmailov
d'amoncellement de nuages noirs.
Il y a de cela, en effet. On a beaucoup prêté à ce livre des références implicites aux totalitarismes nazis et staliniens, mais Jünger a réfuté ces thèses - la portée de son oeuvre est plus générale.
j'ai tellement peu réussi à entrer dans l'Enfant que j'ai abandonné.
Il faut en choisir un plus âgé, dans ce cas.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 18 Sep 2015, 18:58
by Marat Izmailov
Dernières lectures :
Brève évocation onirique de la vie du facteur Joseph Roulin, qui fut "portraitisé" à quelques reprises par Van Gogh. Style, imagination et poésie : le compte est bon, bon livre.
Olivier Rolin nous livre une biographie du météorologue Vangengheim, un homme moyen et dévoué à la cause déporté aux îles Solovki et fusillé lors de la Grande Terreur sous Staline. Intéressant à titre historique, mais la pauvreté de la langue ne me le fera pas recommander.
Style, hauteur de vue, érudition : l'oeuvre majeure de Joseph de Maistre. Indépassable. Une seule des ses "soirées" retranscrites (imaginées, en fait) vaut toute la philosophie de ces 100 dernières années.
L'image est un peu trop petite pour être déchiffrable, je le crains. Il s'agit de Madame H. de Régis Debray, qui va apparaître dans les bonnes librairie en octobre. Les grâces du téléchargement illégal m'auront permis de le lire (du moins les épreuves non corrigées par l'auteur). Faconde, nostalgie, cynisme, accents murayens : tout pour me plaire. Hélas, malgré ses morceaux de bravoure (l'hommage au fumeur de pipe, soudainement disparu, l'histoire de sa rencontre avec De Gaulle avortée par un mélange d'alcools...), un je-ne-sais-quoi ne m'a pas permis d'apprécier totalement le livre. Peut-être la posture de l'auteur, trop réfléchie, préméditée, un rien arrogante.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 03 Oct 2015, 15:15
by Marat Izmailov
Dernières lectures :
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Monsieur Spleen (Bernard Quirigny) - biographie de Henri de Régnier, poète symboliste et académicien dont l'importance qu'il a eu dans les lettres n'a d'égal que l'oubli très rapide dans lequel il a sombré. Biographie d'écrivain, et non d'universitaire (ce qui est mieux, tout de même) de ce "petit maître" attachant, un peu faible et rêveur que Proust admirait éperdument. Bien, tant sur le fond que la forme.
-
Le Principe (Jérôme Ferrari) - là encore, une biographie rédigée par un écrivain, mais se rapprochant plus d'un roman. Il s'agit de l'évocation de la vie et des travaux du physicien allemand Werner Heisenberg, entrecoupée de considérations historiques et d'épisodes de la vie de l'auteur. Ferrari a eu le prix Goncourt quelques années plus tôt, me semble-t-il, et j'étais curieux de la lire. Au final, sans être totalement dénué d'intérêt, petit bouquin un peu prétentieux au style très moyen. Fat sur le fond et la forme. Passable.
-
Géorgiques (Virgile) - Éloge de la vie rurale et dans le même temps petit précis sur les travaux agricoles de Virgile. J'ai préféré ses Bucoliques, mais Montaigne écrivait qu'il s'agit du "plus accompli ouvrage de poésie". Ne contredisons pas Montaigne.
-
La peau et les os (Georges Hyvernaud) - Présentation à laquelle je ne vois rien à redire et extraits
ici. Un très grand livre, à la lucidité implacable. Avec Broch, la meilleure des mes récentes lectures (Maistre & Virgile à part, ils sont hors catégorie).
Edit. Un
compte-rendu (correct) mis en ligne ce jour - 06/10 - de La peau et les os de la part du (parfois bon) critique Juan Asensio
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 10 Oct 2015, 16:27
by Marat Izmailov
Dernières lectures :
- La Grande Beune (Pierre Michon) - Un court récit dont l'action (si l'on peut dire : il n'y en a pas tant que cela, d'actions) se déroule en Dordogne, en 1961. Le narrateur, un tout jeune professeur dépêché dans un village (Castelnau), va faire la connaissance de sa classe et - surtout - de la mère d'un de ses élèves, la buraliste. Comme toujours chez Michon, c'est une merveille de style. La phrase est longue, mais contrairement à Broch par exemple, elle ne charrie pas tout sur son passage ; elle est diaboliquement précise et poétique. Superbe.
- Le mythe de Sisyphe (Albert Camus) - Un essai philosophique dont la teneur se résume à cette question : l'homme absurde doit-il se suicider ? Démonstration laborieuse, style d'élève appliqué mais sans âme, cet essai est toutefois sauvé par deux intéressantes études : l'une sur Dostoïevski et l'autre sur Kafka. Moyen.
- Le nègre de Pierre le Grand et Un Roman par lettres (Alexandre Pouchkine) - Deux petits romans inachevés de Pouchkine. Si le premier, dans lequel il embellit largement le destin de son aïeul (un esclave noir) est convenu (bien qu'intéressant pour la description des soirées de la noblesse péterbourgeoise de l'époque), le second partait sous les meilleurs auspices. Il s'agit d'une histoire polyphonique, par lettres croisées que 4 personnages s'adressent, à la construction intéressante. Inachevé mais prometteur, dommage.
- Schopenhauer, philosophe de l'absurde (Clément Rosset) - Il s'agit d'une présentation de la philosophie du bouddha de Francfort, qui bien qu'elle soit très classique sur la forme (dissertation) fut dans les années 60 révolutionnaire. Alors que Schopenhauer était considéré comme un philosophe de seconde zone, une sorte de bon vulgarisateur des catégories kantiennes, Rosset explique qu'au contraire Schopenhauer eut des intuitions géniales (qu'il n'a pas su totalement exploiter) qui firent de lui le précurseur des grands généalogistes de la philosophie et de la psychologie : Nietzsche, Marx, Freud. Bel essai philosophique, facile d'accès, à mettre entre les mains de ceux même qui n'ont jamais lu Schopenhauer. Bien.
(Venez parler de vos lectures ! Je me sens un peu seul ici.^^)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 09:52
by Vermeer
Marat, tu as un rythme impossible à tenir, à moins d'utiliser des produits illicites.
Par exemple j'ai mis 6 mois pour lire Kafka sur le rivage, et avant ça toujours de Murakami pas loin d'un an pour sa trilogie 1Q84.
Et ce n'est pas mon record, qui appartient au mystérieux Thomas Pynchon avec son "Contre-jour" un livre-monde qui m'a tenu pas loin de 2 ans (avec quelques distractions littéraires entre-temps il est vrai).
A vrai dire je devais toujours à chaque fois relire les 2 ou 3 pages précédentes pour me remettre dans le bain pynchonien, et vers le milieu du livre mon implication ne tenait plus qu'à un style.
Avant de m'y replonger corps et âme. Pourtant j'avais été prévenu avec "Mason et Dixon" (14 mois), l'histoire de ces 2 géomètres qui avaient tracé les frontières intra-américaines, par conséquent Contre-jour correspondait bien à "mon horizon d'attente" (le concept de Jauss), et je n'ai pas été déçu de ce point de vue.
Je pourrais dire que la lecture de Pynchon a pris une part non négligeable de ma vie de lecteur, comme l'avait fait il y a 30 ans Henry Miller avec comme point d'orgue le Tropique du Capricorne.
Tout ça pour dire qu'à mon rythme d'escargot, attends-toi à un post par an en moyenne de ma part.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 10:38
by Naar
vermeer wrote:Marat, tu as un rythme impossible à tenir, à moins d'utiliser des produits illicites.
Par exemple j'ai mis 6 mois pour lire Kafka sur le rivage, et avant ça toujours de Murakami pas loin d'un an pour sa trilogie 1Q84.
Et ce n'est pas mon record, qui appartient au mystérieux Thomas Pynchon avec son "Contre-jour" un livre-monde qui m'a tenu pas loin de 2 ans (avec quelques distractions littéraires entre-temps il est vrai).
A vrai dire je devais toujours à chaque fois relire les 2 ou 3 pages précédentes pour me remettre dans le bain pynchonien, et vers le milieu du livre mon implication ne tenait plus qu'à un style.
Avant de m'y replonger corps et âme. Pourtant j'avais été prévenu avec "Mason et Dixon" (14 mois), l'histoire de ces 2 géomètres qui avaient tracé les frontières intra-américaines, par conséquent Contre-jour correspondait bien à "mon horizon d'attente" (le concept de Jauss), et je n'ai pas été déçu de ce point de vue.
Je pourrais dire que la lecture de Pynchon a pris une part non négligeable de ma vie de lecteur, comme l'avait fait il y a 30 ans Henry Miller avec comme point d'orgue le Tropique du Capricorne.
Tout ça pour dire qu'à mon rythme d'escargot, attends-toi à un post par an en moyenne de ma part.
Oui, je suis assez bluffé aussi. Rien que les
Soirées - merci, au passage, je me remets à la lecture du Savoisien - l'introduction de Pierre Glaudes et la préface de Saint-Victor m'ont pris le même temps qu'un Houellebecq entier.
Lu ce mois :
Essai de Pierre Manent sur l'échec de la laïcité en France, l'incapacité de ce concept - qu'il décrit comme vide de sens aujourd'hui - à permettre l'intégration des musulmans et la nécessaire acceptation, par l'Etat, des moeurs de l'Islam. Va choquer à droite comme à gauche. Ce qui est un excellent point pour lui.
Roman d'anticipation politique où Zemmour accède à la magistrature suprême. Efficace et amusant. Très bon état des lieux des forces politiques en 2015.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 11:20
by ...
Marat Izmailov wrote:
(Venez parler de vos lectures ! Je me sens un peu seul ici.^^)
Tiens à défaut, comme je suis de bonne humeur ce matin, ce petit article où il est question notamment d'H. Broch et qui personnellement m'a passionné:
http://smf4.emath.fr/Publications/Gazet ... _73-80.pdf
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 11:23
by Marat Izmailov
Merci pour ces contributions.
Marat, tu as un rythme impossible à tenir, à moins d'utiliser des produits illicites.
Il ne faut pas croire cela, je lis lentement moi aussi. Seulement, j'ai un travail fort peu prenant qui me laisse toute latitude pour cela (et je serai bientôt au chômage, ce qui sera encore mieux !). Dans les livres ci-dessus, il y a des livres de ma bibliothèque (Broch, Virgile, Pouchkine, Maistre*) que je lis chez moi et pour le reste de sont des epub trouvés ça et là que lis au travail (ce ne sont pas les produits, mais les fichiers qui sont illicites !) - pour ces derniers je privilégie les livres courts, la concentration étant par définition moins optimale dans un "open space" que dans mon fauteuil. Par exemple la Mort de Virgile fait 600 pages, et les MIchon 60 à 90 - d'où l'effet de masse illusoire.
Vermeer, je connais fort peu (que de nom) les livres que tu cites (sauf Murakami) ; pourrais-tu les présenter rapidement aux lecteurs non avertis ?
Castorp, merci pour ce papier que j'ajoute à ma liste de lectures - le fait d'avoir remporté un maillot des verts ne serait-il pas lié à ta bonne humeur matinale ?^^
* Naar, pour Maistre, tu dois avoir la même édition que moi : collection Bouquins de chez Robert Laffont. Gros travail de Pierre Glaudes, en effet. Concernant Manent, j'ai eu l'écho de la polémique via des papiers du Monde et l'émission
Répliques où il a été confronté à Julliard (et Finkielkraut, bien sûr). Si tu le n'a pas écouté, je ne la conseille pas : elle n'apporte pas grand chose.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 12:22
by Faiseur de Tresses
Tiens Marat, si tu ne l'as déjà lu, je pense que ça pourrait t'intéresser également (si tu es motivé pour lire sur écran ou imprimer les milles pages de ce pavé) :
http://lipn.univ-paris13.fr/~duchamp/Bo ... f/RetS.pdf
Personnellement, je me suis arrêter à environ 250 pages lorsque j'ai essayé de le lire il y a un an, les difficultés pratiques l'ayant emporté sur mon intérêt.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 12:30
by Marat Izmailov
Merci, FdT, mais je l'ai déjà dans mon disque dur. Je l'ai parcouru de manière erratique après avoir lu les articles de presse au sujet de la mort de son auteur, dont les récits journalistiques de sa vie m'intriguaient. Ce que j'ai lu m'a un peu découragé, dans le sens où je n'y ai guère pris de plaisir de lecture et que les considérations scientifiques pures sont pour la grande majorité hors de ma portée.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 12:58
by Vermeer
Je crains qu'un livre comme Contre-jour soit impossible à présenter (de la même manière que je serais bien en peine de raconter le film Tree of Life de Terence Malick par exemple), du moins par moi, tant son foisonnement m'a rendu fou par moment.
Cette impression d'être dans un état second, d'atteindre un seuil de (sur)réalité (curieusement cette phrase rentre parfaitement en résonnance avec 1Q84 de Murakami) où il ne tient qu'à un fil de rasoir de basculer dans autre chose que la lecture d'une histoire dans une histoire dans l'Histoire, autre chose comme un mode de lecture psychotropique peut-être.
Sur le contenu linéaire du livre, pardon de choisir la facilité, je préfère citer Florence Noiville :
"Disons que l'un des axes du livre est l'histoire de Webb, un mineur anarchiste, assassiné par deux tueurs à gages, lesquels ont été embauchés par un ploutocrate du nom de Vibe.
Hantés par la mort de leur père, les enfants de Webb ont juré de se venger du clan Vibe. Commence alors un voyage étourdissant, en forme de vrai-faux roman d'aventures, qui conduit le lecteur du Colorado à Venise, de Chicago en Angleterre en passant par le Mexique : un récit planétaire où l'on croise des syndicalistes aux prises avec le grand capital, de jeunes aéronautes échappés de Jules Verne, des fabricants d'anamorphoses, des dynamiteurs de voies ferrées, des cow-boys en goguette et mille autres personnages sidérants, parmi lesquels des chiens qui lisent des romans de Henry James."
Le texte complet :
http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... _3260.html
Mais ça n'est qu'une facette du livre, ainsi à un moment les "jeunes aéronautes" traversent la Terre...par son centre, tout ça se déroule sur des décennies, qui commence par l'expo universelle de 1893 à Chicago et qui finit....Ben qui ne finit pas de ne pas en finir.
Je pense être un des rares à être aller jusqu’au bout, dans les déjà rares personnes de mon entourage qui avaient osé s'y atteler.
Et ceci Philippe Lançon explique bien pourquoi :
http://next.liberation.fr/livres/2008/1 ... hon_111199
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 13:17
by Marat Izmailov
Merci, Vermeer. L'occasion de rappeler que Lançon est l'une (la seule ?) des dernières raisons de lire Libération ; il a repris ses esprits et la plume après l'attentat de janvier, et c'est une bonne nouvelle pour la critique littéraire française.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 15:05
by ___
Marat Izmailov wrote:- Le mythe de Sisyphe (Albert Camus) - Un essai philosophique dont la teneur se résume à cette question : l'homme absurde doit-il se suicider ? Démonstration laborieuse, style d'élève appliqué mais sans âme, cet essai est toutefois sauvé par deux intéressantes études : l'une sur Dostoïevski et l'autre sur Kafka. Moyen.
Parmi les essais de Camus, l'Homme révolté est plus stimulant.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Posted: 11 Oct 2015, 15:14
by Marat Izmailov
Olaf wrote:Marat Izmailov wrote:- Le mythe de Sisyphe (Albert Camus) - Un essai philosophique dont la teneur se résume à cette question : l'homme absurde doit-il se suicider ? Démonstration laborieuse, style d'élève appliqué mais sans âme, cet essai est toutefois sauvé par deux intéressantes études : l'une sur Dostoïevski et l'autre sur Kafka. Moyen.
Parmi les essais de Camus, l'Homme révolté est plus stimulant.
Oui, parait-il, je le lirai quand j'aurai l'heur de le croiser sur l'un des sites qui me fournissent. Dans le Mythe de Sisyphe, apparaît déjà en filigrane la figure de cet homme révolté - la révolte étant l'une des propositions de Camus face à la conscience de l'absurdité du monde.