Je pense que si le nationalisme catalan a été orienté au centre droit (CiU émanation de la bourgeoisie catalane) durant les années 1975 - 2005, les rapports sociaux et politiques sont entrain d'évoluer considérablement. Les partis de gauche nationalistes et indépendantiste sont de plus en plus fort : ERC et la CUP (mouvement municipalises, assembléaria dont l´héritage est à l'extrême gauche) qui vient d'obtenir la chute de l'ancien président de la Generalitat ...rouge wrote:Mon meilleur ami est basquo-catalan mais au fond de lui à gardé l'utopie communiste et le nationalisme catalan le fait Gerber il y voit le mépris des métèques andalous presque des arabes hein ...alexioninho wrote:La différence est évidemment énorme, et seul un salary cap permettrait de mettre un terme à l'inflation que génère la non régulation du foot spectacle (le problème central est bien entendu celui d'une société qui accepte que des joueurs de foot gagnent en un mois plus qu'un homme normal dans toute sa vie)Parasar wrote:Salut les Mastres, merci à vous, ravi de voir qu'on partage ce courroux-coucou !
Sinon, l'exemple du Barça n'avait pour but que de décrire mon agacement face à la fascination pour ce foot de playstation, sachant au delà de ça que ce club a une vraie histoire qui en fait bien entendu un monument de ce sport, sans comparaison avec le QSG. La comparaison ne portait que sur leurs moyens actuels, et l'identité commune de leurs sponsors.
Quant au caractère manichéen, vous n'avez pas tort, mais quand le rapport est quasi de 1 à 10 entre le budget du QSG et le nôtre, on peut admettre que relativement à eux on est pauvres non ?
Maintenant attention, le beau n'est heureusement pas l'apanage des riches. De l'AJAX des années 70 à celui de Van Gaal, ou à Nantes à l'époque de Suaudau, il a été récité par des gamins sortis d'un centre de formation ..
Même s'il est plus facile de bien jouer avec des stars surpayés, les pauvres peuvent aussi bien jouer au foot. Attention d'ailleurs à ne pas se soumettre négativement au culte de l'argent que tu dénonces ..
Les riches n'ont pas le monopole du beau jeu et les pauvres ne sont pas condamnées au kick and rush ...
Quand à ceux qui voient les catalans comme des égoïstes non solidaires et leur nationalisme comme un franquisme post moderne ..
Que leur dire ? ..
Tout d'abord que les nationalismes des nations sans Etat ne sont pas moins légitimes que les nationalismes des vieux Etats jacobins malades et incapables de se réformer (notamment français et espagnols)
Que le nationalisme catalan est aujourd'hui profondément démocratique, participatif, social et non excluant (comme leur club de foot) ...
Qu'il n'est pas qu'un égoïsme de nantis qui ne veulent plus être solidaires des pauvres espagnols, mais aussi une réponse au clientélisme, à la corruption des élites espagnoles (et catalanes aussi d'ailleurs), à leur incapacité de comprendre et d'intégrer la diversité culturelle et sociale de leur pays ...
Que la vie politique est 100 fois plus riches et intéressantes en ce moment en Catalogne qu'en France ...
Que cette richesse, bien plus qu'une menace, peut aussi être une opportunité pour l'Espagne et L'Europe de se réformer ...
Pour le Barça il a effectivement représenté une opposition au franquisme centralisateur
Si CIU revendiquait un nationalisme culturel et économique conservateur, et non indépendantiste, ces partis de gauche sont eux clairement indépendantistes ...
A ce panorama, il faut ajouter les émanations catalanes de Podemos, qui ne sont pas forcément indépendantistes, mais qui se sont positionnées pour un référendum sur l'indépendance, et dont les membres (beaucoup d'immigrés intérieurs et d'enfants d'immigrés) sont assez divisés face à une question qu'ils considèrent comme transversales par rapport aux questions sociales, mais néanmoins importante.
Derrière cette question du rapport au Sud de l'Espagne et à l'Andalousie, c'est aussi plus complexe :
D'abord la Catalogne et Barcelone a connu une forte immigration en provenance de l'Andalousie. Aujourd'hui, ce sont aussi ces enfants de ces immigrés qui, intégrés, se sentent tout autant ou même parfois plus catalan qu'espagnol.
Ce qui fait passer de plus en plus de gens du côté catalan tient à une série de valeurs : le modèle de l'Etat (rejet de la monarchie, du clientélisme et de la corruption qui caractérise l'Etat Espagnol), son insensibilité face à la plurinationalité de l'Etat Espagnol, son refus de faire réequilibrer le modèle autonomique ou de le faire évoluer vers un modèle fédéral, le caractère totalement rétrograde du PP qui gouverne à Madrid (sur l'Education, l'avortement la condamnation du franquisme), le clientélisme dans les rapports du pouvoir (ce n'est pas temps le metèque andalous qui est rejeté mais un modèle d'Etat central qui investit ou les partis au pouvoir sont au pouvoir et laisse à l'abandon les lieux ou il ne gouverne pas) ....
Madrid pourrait encore aujourd'hui garder la Catalogne au sein de l'Espagne .. Aujourd'hui le non l'emporterait vraisemblablement encore en Catalogne, notamment si l'Etat central prenait l'initiative du dialogue et proposait une réforme, mais son refus de dialogue est une vraie machine à fabriquer des nationalistes ...
Il y a un aspects totalement tragique dans cette attitude espagnole, au sens grec du mot .. ceux qui prétendent défendre l'unité de l'Espagne son en réalité ses fossoyeurs ... Il sont incapables de prendre les initiatives qui pourraient sauver l'Espagne, notamment du fait de leurs alliances clientélisme avec des barons régionaux qui les soutiennent en échange de leurs investissements ...