Al Greendaõ wrote:réca wrote:Putain, il faut que j'ai partielle le lendemain pour que vous débattiez sur l'art..
Juste une remarque, je sais pas si le mot convient, mais Naar, ton élitisme me dégoûte un peu. Pourquoi considérer Haring ou Banksy comme des escrocs, alors qu'ils sont de formidables ouvertures sur l'art moderne ou contemporain. C'est grâce à ces artistes à la démarche simple que j'ai pu m'ouvrir sur l'art, et j'imagine que je ne suis pas le seul.
Cherche pas... Ce genre de gars se paluche devant un Rembrandt, un veronese. Sans se rendre compte qu'il ne comprennent pas 10% du message. Mais bon ... C'est beau!
Si je peux me permettre, je fais aussi partie de ces gens qui pensent que l'art se définit d'abord par le beau, pas forcément le parlant, le signifiant, le prétendument contestataire. Je suis allé récemment dans le musée de Grenoble qui présente la particularité de présenter à la fois de l'art classique et de l'art moderne. Et, si certaines oeuvres modernes sont parfois bien pensées et interpellent, si on trouve de vrais artistes, y'a quand même un paquet de gens dénués totalement de talent et qui ont trouvé l'escroquerie ultime de vendre très cher des "oeuvres" qui leur a pri le minimum d'énergie, de talent et de technique. Dans l'art moderne, certains noms sont connus parce qu'ils ont inversé des codes, interpellé, alors que techniquement, ils ont rien pour eux. Alors qu'on peut trouver des classiques au nom quasiment inconnu, alors qu'ils avaient un talent fou. Le musée de Grenoble l'illustre bien, avec son mélange des genres.
Mais bon, à la rigueur c'est pas aux artistes qu'il faut en vouloir, chacun gagne sa vie comme il l'entend et comme il peut, la vie d'artiste est une vie de qualité qui vaut le coups d'être vécue selon certains critères aussi, le vrai problème, c'est le système. Un système qui fait que plein de gens vont dans des filières artistiques par lubie sans forcément avoir de talent et que quand la masse de gens sort de ces filières, il faut bien trouver un métier qui permet de manger. Certains sont toujours incapables de faire un dessin qui tient la route après 5 ans d'étude, mais ils ont acqui une connaissance théorique qui leur ouvre les portes des métiers de galeristes ou critiques d'art.
A côté de ces gens, il y a des gens excessivement riches qui cherchent un moyen de bien placer leur argent. Certains ont peut être du goût, mais ils vont surtout se tourner vers des oeuvres qui font l'unanimité ou qui se vendent cher. Comme amateurs parfois, mais surtout comme un placement financier souvent, avec la réputation qu'a le marché de l'art d'être un des rares marchés où un artiste à succès a très peu de chances de voir ses oeuvres revendues à la baisse. Plus l'oeuvre d'un artiste est connue plus elle prend de la valeur, donc le métier de collectionneur est rentable.
Un autre point, c'est le rôle de la famille de l'artiste dans la promotion de son oeuvre. On trouve des familles entières qui vivent sur l'oeuvre de leur parent. Là aussi, c'est leur droit, à la rigueur c'est même plutôt une bonne gache de vivre sur le travail des autres. Mais des fois, on sent qu'il y a une forme de surmédiatisation du talent de l'artiste (toujours dans le but de gagner sa vie avec). Alors que l'artiste produisait dans sa cave, doutait, vendait mal, y'a toute une littérature explicative faite par la famille après la mort de l'artiste, avec exagération de la qualité de cette oeuvre. Ce qui m'a bien montré ça dernièrement, c'est une exposition sur Giacometti faite au musée de Grenoble. Giacometti a fait des sculptures assez morbides, avec des personnages très filiformes, tout en longueur, fait dans une sorte de fer qui semble cassant. Une fois qu'on a compri qu'il voulait exprimer la fragilité de la vie, une forme de peur de la mort, on y passe 5 minutes et on passe à autre chose. Pour son talent supposé, je veux bien, mais toute sa vie, il l'a passé à reproduire ces mêmes personnages filiformes, avec des variations infirmes, si ce n'est que ces personnages etaient petits, seuls ou plusieurs, immobiles, en mouvement, en cage. Pour moi, le talent est quand même limité, pour un artiste qui fait toujours la même chose et la décline avec des modifications infimes. Mais à côté de cette exposition vite barbante et répétitive, on trouvait tout une scénographie explicative, du texte d'explication à n'en plus finir, des interviews de lui, des vidéos d'explication sur la restauration de son oeuvre, etc... Pourquoi tout ce foin ? Parce que ça se vend très bien, des centaines de milliers d'euros pour la moindre sculpture Giacometti (quand c'est pas des millions). Donc la famille de Giacometti a très bien fait son boulot de promotion de son parent et a tout intérêt de continuer à faire le foin qu'elle fait, elle gagne beaucoup d'argent en le faisant. Et comme le nom de Giacometti est connu, des collectionneurs ont intérêt à acheter aussi. Donc le truc dans son ensembe, C'est plus une question d'argent que de talent. De l'argent que touche la famille et que n'a pas touché l'artiste, parce que si Giacometti avait touché de son vivant l'argent que touche sa famille quand elle vend une seule de ses sculptures, il aurait utilisé cet argent pour voyager ou visiter des prostituées d'Asie, au lieu de faire des personnages filiformes dans une cave.
Autre chose, les exemples de vie d'artistes comme Van Gogh ont créé une sorte de traumatisme collectif et inconscient, sur l'artiste mort seul, fou, miséreux, avec un talent gaché de son vivant. Et pour ne pas créer de nouveaux Van Gogh, certains artistes avec un talent plus que limité se vendent. Comme si notre culpabilité collective nous poussait à ne surtout pas vouloir recréer le drame Van Gogh...
Dernière chose, il y a souvent énormément plus de talent et de travail dans une seule planche de BD ou chez certains artistes numériques que dans la majorité des artistes modernes exposant dans les musées qui leurs sont dédiés. Mais un artiste de BD gagne énormément moins d'argent dans son travail (même pas un SMIC pour un travail énorme), qu'un artiste moderne connu qui a la chance de vendre ses oeuvres. Ce qui veut bien dire que le vrai talent et le vrai travail se vend toujours mal...
José Mourinho : [i]"C'est un club historique, qui possède une grande Histoire, même si elle n'a plus remporté de trophée depuis quelques années. C'est là que Michel Platini a brillé avant d'aller en Italie..."[/i]