Rubio, le nouveau ''mago''
Agé de 17 ans seulement, le jeune meneur-arrière ibérique, Ricky Rubio, participe aux Jeux Olympiques avec la sélection espagnole et aide les partenaires de Pau Gasol dans leur conquête d'or. Véritable surdoué du cuir, le joueur de Badalone surprend par son intelligence de jeu et sa défense à toute épreuve. Auteur d'un match solide face à la Chine, il s'annonce déjà comme un futur grand d'Europe avant de s'envoler, dans quelques années, pour les Etats-Unis.
Depuis Michael Jordan et Lebron James, la planète basket n'avait pas connu un joueur aussi prometteur. Au grand dam des Américains, le nouveau crack des parquets est Espagnol. Il s'agit d'un jeune homme né en octobre 1990, évoluant au poste de meneur-arrière, Ricard Rubio Vives dit "Ricky" Rubio. Invité par le sélectionneur espagnol, Aito Garcia, à disputer les Jeux Olympiques aux côtés des stars Pau Gasol, Juan Carlos Navarro et consorts, le joueur de la Joventut Badalona impressionne par sa maturité, son intelligence de jeu et sa défense. Il trouve peu à peu sa place dans la rotation des champions du monde, jouant un peu plus de 15 minutes de moyenne par match.
Même si ses statistiques individuelles ne sont pas éblouissantes (5 pts, 3,3 rbs, 2,6 pds, 2,3 int de moyenne), son influence est grandissante au sein du collectif ibérique. Face à la Chine, alors que les deux équipes étaient à égalité 72-72 dans le dernier quart-temps, le sélectionneur espagnol lui confia la responsabilité du dernier shoot. Lors de la prolongation de ce même match, sa défense permis d'étouffer les Chinois et l'Espagne remporta le match (85-75). Sa majesté Kobe Bryant lui rendit même hommage: "Je pense que Ricky a vraiment fait la différence. Sa présence défensive a été spectaculaire, les arrières chinois n'arrivaient même pas à passer la ligne médiane, et cela a changé la face du match".
Un destin de star...
Le natif d'El Masnou, petite station balnéaire près de Barcelone sur la Costa Brava, est passé professionnel à 14 ans. Dans un sport où les qualités physiques sont fondamentales, le petit Ricky étonne par sa capacité à mener le jeu, à le rendre simple. Il aligne des satistiques incroyables chez les jeunes notamment lors de l'Euro des moins de 16 ans où, en finale, il compile 51 points, 24 rebonds, 12 passes décisives et 7 interceptions en finale (!). Il termine au passage meilleur joueur du tournoi, dont il fut meilleur marqueur, rebondeur, passeur et intercepteur.
Le petit prodige ne s'arrête pas en si bon chemin et confirme tout son potentiel au plus au niveau puisqu'il a brillé en Euroligue, cette saison, en devenant le plus jeune meilleur intercepteur de l'histoire (3,45 interceptions par match lors de la phase régulière et 2,6 interceptions par match lors du Top 16). A l'inverse de Lebron James, Rubio ne fait pas la différence grâce à son physique. Ce jeune homme de 1,93 m est encore frêle (75 kg). Il fait partie de la catégorie des joueurs totalement inconscients face au danger comme le peut être Tony Parker lorsqu'il s'aventure dans la raquette face aux "big men" de la NBA. Le point fort du joueur de Badalone réside dans sa capacité à prendre le ballon à l'adversaire, à couvrir le terrain grâce à une vivacité et une rapidité incroyables.
La NBA pour 2010 ?
Rubio n'est pas un scoreur, il appartient à la catégorie des joueurs malins, créatifs, sans peur, dotés d'une très belle technique. L'intérieur de la seleccion, Felipe Reyes, est élogieux envers le Catalan: "Il est unique, je n'en ai jamais vu comme lui. Il est comparé à Drazen Petrovic, Toni Kukoc, et je pense qu'il se trouve dans cette lignée de joueurs spectaculaires". Le petit Rubio va rester fidèle à son club formateur, la Joventut Badalone, pour y parfaire sa formation. Il doit gagner en régularité et son pourcentage aux shoot doit être plus élevé (30% de réussite lors du tournoi olympique). Viendra ensuite le temps de l'exil vers la célèbre ligue nord-américaine.
Les spécialistes du basket font déjà du petit meneur-arrière le numéro un de la draft 2010. Un non-Américain numéro un de la draft est un évènement, mais encore plus lorsqu'il s'agit d'un meneur blanc. Rubio perpétue donc la tradition de ces joueurs espagnols brillants, intelligents, techniques. Son éclosion au plus haut niveau semble sonner comme un vent d'air frais pour l'équipe d'Espagne et son association avec les frères Gasol laisse présager des lendemains heureux pour l'Espagne, qui affrontera ce samedi les Etats-Unis et ses chefs d'orchestre, Chris Paul et Jason Kidd.
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