Michel Gomez :
Je suis un mec à risques, moi !
Début d'entretien gentillet, il a reçu beaucoup de messages de félicitation, aucun hypocrite, 2 ou 3 qui l'ont surpris, il a commencé à y croire le vendredi précédent la nomination quand son nom est sorti dans L'Equipe, il n'avait pas postulé, juste dit après l'Euro, qu'il était dispo, toujours dans la maison, il n'a eu aucun retour jusqu'à la nomination.
Puis, le show Gomez démarre :
Ca ne vous gêne pas qu'on vous accueille avec suspicion ?
Vous savez ce que je vais faire ?
Enlever les couteaux que j'ai dans le dos pour faire de la place aux nouveaux couteaux. Ca a toujours été ça ! (...) Que s'est-il passé depuis 2000 dans les clubs français ? Il faut regarder chez soi avant de regarder chez les autres.
Plutôt d'accord avec ça, les réactions des coachs, l'insupportable Collet, notamment, ont été lamentables.
Eh, les gars, je ne suis pas un carriériste. Je suis un mec à risques, moi ! Dans ma vie, tout le temps. Moi, mon projet fait partie d'une réflexion commencée en 1969, joe Jaunay, entraineur de l'Equipe de France.
Le basket n'a pas changé ?
Non, je ne pense pas. Pourquoi on revoit du petit "run and jump" à trois ? Les petits matchs-up des russes... Pourquoi les espagnols, sur le pivot grec Patavoukas (ndlr : Papadopoulos), ils font des trappes en ligne de fond ? Regardes les cassettes de 88, ce que je fais contre Badalone ! La même chose. Quelle est ma philosophie, moi ? Flexibilité, adaptabilité.
:shock:
Vous allez parler à Claude. Qu'allez-vous lui demander ?
J'ai eu Claude pendant 6 ans. Je connais son basket. Ce qui m'intéresse, c'est pas le terrain.
Ce sont les gens. Vous voulez en savoir plus sur qui est qui dans l'équipe ?
Oui, c'est ça. (...) Je vais rencontrer les gars, j'ai préparé des questions. Je vais regarder les gens dans les yeux. Après, tu acceptes, tu acceptes pas. Tu joueras ce match et pas celui-là, t'es d'accord ou pas ? Il faut arrêter de prendre et redonner au basket. Moi, le pick and roll et machin, pff...
Vous ne vous posez pas de question. Mais quand vous allez être au bord du terrain, à quelques minutes du premier match, vous n'allez pas avoir le trac ?
Eh coco, coco, coco ! J'ai coaché 830 matchs et je peux te dire que j'ai fait 830 fois dans mon froc. D'accord ? Là, je vais en coacher un peu plus, et je ferai toujours dans mon froc.
:lol:
Il est question d'une cellule de scouting...
Hein, quoi ? Qui en a parlé ?
Yvan Mainini.
Oui, bon, on verra. Mais moi, je ne fais pas de vidéo, je ne vois pas à quoi elle sert. On va pas s'emmerder. Si on doit en faire une pour vous faire plaisir, pour aller bouffer ou autre, on peut en faire une, c'est pas un problème.
:lol: et :shock:
Pourquoi l'Equipe de France n'a pas fonctionné l'an dernier ?
(...) Je pense qu'il faut que les joueurs apprenent à s'aimer davantage. On a un problème de nombrilisme. On est individualiste. Vous les premiers, quand vous donnez les résultats de basket... A la télé, tu vois le déroulant : En foot, machin bat machin, en basket, San Antonio-machin, Tony Parker X points. Bientôt, on va récompenser le douzième joueur de l'équipe, qui est coupeur de citron, parce que c'est lui qui coupe le plus vite les citrons. Tu as le meilleurs 6° homme, le meilleur machin... Le basket est un sport collectif.
Les français en NBA, dans un autre système, c'est une composante nouvelle par rapport à votre époque. Claude a souffert de ça.
Oui mais Claude c'est Claude, moi c'est moi. (...) Le mot important dans la question, c'est système. Ils sont dans un système énorme et différent, mais ce n'est pas le basket qui est différent. Eux, ils s'entrainent en jouant. Nous, on est obligés de s'entrainer pour jouer.
Dans le reste de l'interview, quelques pistes sont jetées pour savoir ce qu'il veut faire :
- "Je veux que les intérieurs soient plus performants offensivement. Trois pivots qui apportent 6 points, ce n'est pas assez !"
- "Je ferais une liste de 24."
- "On ne va pas apprendre à Tony à tirer, ni à Boris à faire une passe. Mais il faut réfléchir à un mental commun. Dans le basket français, il nous faudrait un gros mental dur."