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Nietzsche, dont on ne sait ce qu'est devenu ce cheval?
Et K? (un rapport avec le personnage de Kafka?)

vermeer wrote:Nietzsche, dont on ne sait ce qu'est devenu ce cheval?
Et K? (un rapport avec le personnage de Kafka?)

Non, à ma connaissance, on ne sait pas ce qu'est devenu le cheval. Il a continué à être battu sans relâche, jusqu'à une mort pathétique, j'imagine. K. est Kishizo, bien sûr - pas de référence kafkaïenne !

Marat Izmailov wrote:

vermeer wrote:Nietzsche, dont on ne sait ce qu'est devenu ce cheval?
Et K? (un rapport avec le personnage de Kafka?)

Non, à ma connaissance, on ne sait pas ce qu'est devenu le cheval. Il a continué à être battu sans relâche, jusqu'à une mort pathétique, j'imagine. K. est Kishizo, bien sûr - pas de référence kafkaïenne !

Oops. Bien sûr.
J'ai vu les Empires d'Oshima sur des cassettes pleines de neige (un peu mieux Max mon amour), je ne sais pas si Kishizo me pardonnera ce sacrilège.

S'il y a des lecteurs des échanges tarrien, pour leur compréhension

Nietzsche s'effondre le 3 janvier 1889 à Turin. Alors qu'il croise une voiture dont le cocher fouette violemment le cheval, il s'approche de l'animal, enlace son encolure et éclate en sanglots, interdisant à quiconque d'approcher le cheval : « Nietzsche (...) fut assez fou pour pleurer auprès d'un animal, sous le regard ou contre la joue d'un cheval que l'on frappait. Parfois je crois le voir prendre ce cheval pour témoin, et d'abord, pour le prendre à témoin de sa compassion, prendre sa tête dans ses mains » (Jacques Derrida, L'Animal que donc je suis)

Sinon Satantango du même Tarr est également une expérience mais de plus de sept heures...
Mettons nous l'eau à la bouche avec le petit extrait d'un youtuber qui a mis en musique des images du film avec le compositeur estonien Arvo Part :
(remarquons en entrée le célèbre travelling transversal de la ferme aussi connu sous le titre de "Oh la vache" que je partage ce hongrois est très fort )

https://www.youtube.com/watch?v=f1CNNf9iU9Y[/video]

http://www.juanasensio.com/archive/2006 ... ignac.html

vermeer wrote: Oops. Bien sûr.
J'ai vu les Empires d'Oshima sur des cassettes pleines de neige (un peu mieux Max mon amour), je ne sais pas si Kishizo me pardonnera ce sacrilège.

Et ho ce n'est pas le blanc purificateur du Fargo des frères Cohen, pas des nuances de gris non plus, la passion est rouge sang, il faut un pare brise propre



Ils ont fait une restauration hd, me tente bien ce disque bleu
http://www.priceminister.com/offer/buy/ ... nformation

Je ne peux pardonner, je ne suis plus, je lui appartiens pour toujours


Encore Fargo ah mais va t il donc rentrer dans le cadre ce vermeer

Kishizo, parfois je m'inquiète pour toi

Je me prépare à visionner Le manuscrit trouvé à Saragosse (1965) de Wojciech Has, l'as-tu-vu (toi ou un autre)?

"Un soir, Alfonse soupe dans une auberge, la « Venta Quemada », avec deux princesses maures, Emina & Zibelda. Elles l’appellent cousin et font tout pour le séduire, mais après une nuit d’amour absolu, il se réveille seul, au petit matin, au beau milieu d'un amoncellement de cadavres sous un gibet des plus patibulaires.

Le jour suivant, après qu’un ermite et un chevrier mi-gitan, mi-paysan lui ont raconté chacun une histoire; il se réveille de nouveau sous un gibet...

Peu après, échappant de peu à l’Inquisition, il rencontre un cabaliste et entend mille nouvelles histoires imbriquées comme des poupées russes.. "

Lu comme ça, ça casse pas des briques à un canard, mais ça à l'air marrant. 3 heures tout de même.

Vermeer, ne préfères-tu pas lire le livre de Potocki avant ? Je ne l'ai pas lu, mais j'en ai toujours entendu des éloges enflammés. C'est l'un des livres de chevets de Renaud Camus, par exemple, à qui l'on peut (éventuellement) reprocher beaucoup de choses, mais pas celui de ne pas être un (très) fin lettré.

Kishizo, deux fois dans la même journée que le blog de Juan Asensio est cité dans ces parages. Un peu trop, peut-être.

vermeer wrote:Kishizo, parfois je m'inquiète pour toi

Je me prépare à visionner Le manuscrit trouvé à Saragosse (1965) de Wojciech Has, l'as-tu-vu (toi ou un autre)?

Pas vu mais marrant j'ai mis récemment le livre de Potocki dans ma liste de "trucs à lire (mais que j'aurais jamais le temps avant de mourir)".
Sinon, n'étant pas plus cinéphile que Marat, je me contenterais d'ajouter que le Cheval de Turin est surement le film le plus chiant (et le mot est faible) qu'il m'ait été donné de voir, et sans doute un des plus beaux.

Marat Izmailov wrote: C'est l'un des livres de chevets de Renaud Camus, par exemple, à qui l'on peut (éventuellement) reprocher beaucoup de choses, mais pas celui de ne pas être un (très) fin lettré.
.

Bon bah c'est malin, voilà que je pose un regard inquiet sur cette liste maintenant...

Dodo wrote:

Marat Izmailov wrote: C'est l'un des livres de chevets de Renaud Camus, par exemple, à qui l'on peut (éventuellement) reprocher beaucoup de choses, mais pas celui de ne pas être un (très) fin lettré.
.

Bon bah c'est malin, voilà que je pose un regard inquiet sur cette liste maintenant...

Il ne faut pas : ce monsieur a fort bon goût, en ce qui concerne les livres. On a la même manie des listes, apparemment, j'en ai fait une assez récemment de tout ce que je devais lire avant de mourir - et Potocki en fait partie (bon, le résultat était prévisible : je lis plein de choses sauf ce qu'il y a sur ma liste).

Marat Izmailov wrote:

Dodo wrote:

Marat Izmailov wrote: C'est l'un des livres de chevets de Renaud Camus, par exemple, à qui l'on peut (éventuellement) reprocher beaucoup de choses, mais pas celui de ne pas être un (très) fin lettré.
.

Bon bah c'est malin, voilà que je pose un regard inquiet sur cette liste maintenant...

Il ne faut pas : ce monsieur a fort bon goût, en ce qui concerne les livres. On a la même manie des listes, apparemment, j'en ai fait une assez récemment de tout ce que je devais lire avant de mourir - et Potocki en fait partie (bon, le résultat était prévisible : je lis plein de choses sauf ce qu'il y a sur ma liste).

Ma liste est sans doute plus prosaïque que la tienne (bien qu'ayant ajouté récemment Hyvernaud )
(Autre résultat prévisible : les livres s'empilent, prennent la poussière, et pendant ce temps je regarde des matches du genre Caen - Sainté...)

Je viens de voir : Mad Max Fury Road

Le casque vissé sur les oreilles, cet OVNI visuel et sonore... J'ai beaucoup aimé la galerie des gueules cassées.

Dodo wrote:

vermeer wrote:Kishizo, parfois je m'inquiète pour toi

Je me prépare à visionner Le manuscrit trouvé à Saragosse (1965) de Wojciech Has, l'as-tu-vu (toi ou un autre)?

Pas vu mais marrant j'ai mis récemment le livre de Potocki dans ma liste de "trucs à lire (mais que j'aurais jamais le temps avant de mourir)".
Sinon, n'étant pas plus cinéphile que Marat, je me contenterais d'ajouter que le Cheval de Turin est surement le film le plus chiant (et le mot est faible) qu'il m'ait été donné de voir, et sans doute un des plus beaux.

Sur le Cheval, tout est question de mise en condition : Faire baisser la température corporelle, éliminer du champ visuel tout élément à impact agressif, de forme ou de couleur, entrer doucement en phase de bradycardie. Puis savourer.

Sur le Manuscrit, merci à toi et Marat d'avoir transformé ce qui était un mouvement spontané, une envie subite, en un sujet de liste poussiéreuse, un ITEM à cocher avant que mort ne s'ensuive.
Vous me retirez une fière chandelle du pied là

Sur le raphus cucullatus, étrange coïncidence que je vienne de lire un compte-rendu d'un mémoire de maitrise de Delphine Angst mais qui en gros divise le poids par deux d'un dodo pas si dodu que ça.
http://www.insu.cnrs.fr/terre-solide/te ... odu-que-ca

Platoche wrote:Je viens de voir : Mad Max Fury Road

Le casque vissé sur les oreilles, cet OVNI visuel et sonore... J'ai beaucoup aimé la galerie des gueules cassées.

Ah George Miller.....que d'espoirs avais-je mis sur ce réalisateur, avant qu'il ne disparaisse. Je suis content qu'il revienne, et semble-t-il avec du lourd. Je le met sur ma liste après le manuscrit.

Sur le cheval, outre qu'on peut légitimement se demander ce que fout un dodo sur un cheval, je suis bien d'accord avec toi. Je rajouterais simplement à tes recommandations qu'il faut être au troisième rang d'une bonne salle de cinéma déserte. Comment être décoiffé par le vent le bruit la musique de la terrible première scène avec un dvd, aussi grand soit l'écran plat... ?
Sur Saragosse, je suis pas sûr d'avoir bien saisi où tu mettais ta chandelle...
Sur le raphus cucullatus, je m'inscris en faux. Je cite l'étude en question : "Beaucoup de représentations artistiques du dodo le montrent comme un oiseau très gras, presque obèse, et il a été souvent admis que son poids devait être élevé, dépassant les 20 kilogrammes." Je suis peut-être pas très grand (oserais-je rappeler au poteaunote indulgent cet épisode qui le prouve plus ou moins ?... http://www.poteaux-carres.com/article-C ... derby.html ), mais ces "représentations artistiques" sont au contraire bien en deça de la réalité.
Par contre, j'ai découvert mon nom scientifique et j'aime beaucoup... Cucullatus...

Enfin puisqu'il s'agit ici de cinéma, recommandons chaudement les 3 ovnis "les mille et une nuits" de Miguel Gomes, surtout les deux premiers (en fait surtout le 1er !), qui changent un peu (beaucoup) de la production stéréotypée pour laquelle ma télé me suffit amplement.

esperanza wrote:bien intéressant vos avis.......pour apporter ma pierre à l'édifice voici mes films préférés et parfois cultes...........comme ça vient !

les valseuses, série noire,préparez vos mouchoirs,buffet froid,brazil,amours chiennes,tout sur ma mère,lavie révée des anges,21grammes,into the wild,the wall,in the mood for lov,interstellar,la grande bouffe,arizona dream,western,orange mécanique,apocalypse now,2001 l'odyssee de l'espace,interstellar,shining,bad lieutnant,naked,duel,le péril jeune,dead man,little big man,johnny s'en va-t-'en guerre,delivrance,freaks,elephant man,birdy,le tambour,nosferatu,rosemary's baby,raining stones(ken loach)hannah et ses soeurs(woody allen)la route de madison,amadeus,truman show,american beauty

enespérant que cela vous donnera envie d'en revoir certain comme ça me l'a fait en vous lisant

Tout à fait fréquentable ta cinémathèque esperanza
Un poteau qui a Buffet froid dans sa liste culte est sur ma liste vip
Il n'est pas toujours facile d'arriver à définir les termes mais alors là nous sommes face à une parfaite illustration d'un film culte. Bertrand Blier est un réalisateur qui m'attire le plus souvent et j'aime aussi le préparez vos mouchoirs ou les valseuses de ta liste, mais Buffet Froid c'est quelque chose, sommet d'humour noir, d'absurde, de surréalisme qui a ma connaissance n'a pas d'autre équivalent français. La construction brillante, des acteurs au top tellement que je ne vois pas quels autres auraient pu les remplacer, des dialogues cultes...



Avec Veermer et marat nous sommes à la campagne
http://www.dailymotion.com/video/x5xkcv ... froid_news

un musicien
http://www.dailymotion.com/video/xo0ab_ ... shortfilms

(Je suis curieux : dans la scène, qui est Vermeer et qui est K. ?)

Bizzarement, Buffet froid ne m'a pas laissé un grand souvenir. En revanche, de la touffue liste esperanzienne, j'ai le plus grand enthousiasme pour Série Noire : absurde, tragique et beau à la fois - avec bien sûr un grand Dewaere. J'ose : l'un des plus grands films français.

Tout autre univers. Je suis rarement attiré par ses films, mais le prochain Woody Allen a l'air intéressant :

https://www.youtube.com/watch?v=QULUPr0OL9M[/video]

(sortie mercredi prochain dans les salles françaises)

Freaks est un film culte de Browning, mais j'ai encore plus culte chez le même, The Unknown, l'inconnu, et si tu aimes Buffet Froid, je suis prêt à parier que tu vas l'adorer si tu ne l'as déjà vu.
Le film qui m'a fait aimer le cinéma muet, et qui aujourd'hui est sans doute mon film culte préféré.
Une fable horrifique gothique, Jean de la Fontaine rencontrant Edgar A Poe



Toujours dans le monde du cirque, c'est Joan Crawford qui tourne


De la difformité Brownienne


Le grand Lon Chaney avec notamment une scène passée à la postérité, l'effroi, un rictus affreux, une grimace, une douleur insoutenable, les bras lui en sont tombés (faut l'avoir vu)


Ces femmes

C'est marrant c'est justement l'une des scène dont je me rappelle le mieux. Si on peut choisir je prend Bernard. Pour sa bonne humeur.

Kishizo wrote:Freaks est un film culte de Browning, mais j'ai encore plus culte chez le même, The Unknown, l'inconnu, et si tu aimes Buffet Froid, je suis prêt à parier que tu vas l'adorer si tu ne l'as déjà vu.
Le film qui m'a fait aimer le cinéma muet, et qui aujourd'hui est sans doute mon film culte préféré.
Une fable horrifique gothique, Jean de la Fontaine rencontrant Edgar A Poe



Toujours dans le monde du cirque, c'est Joan Crawford qui tourne


De la difformité Brownienne


Le grand Lon Chaney avec notamment une scène passée à la postérité, l'effroi, un rictus affreux, une grimace, une douleur insoutenable, les bras lui en sont tombés (faut l'avoir vu)


Ces femmes

Browning, j'adore Ces films avant-gardistes pour l'époque putain

Tod Browning!

"le club des trois"
"Londres après minuit"
"les poupées du Diable"

et le mythique "Freaks"

Je viens de m'apercevoir que le Unknown de Browning est dispo sur Dailymotion, il ne va sans doute pas rester, si un curieux veut en faire le visionnage :
http://www.dailymotion.com/video/x2aq5g ... shortfilms

Le film ne dure qu'une cinquantaine de minutes, des scènes ont été perdues, mais cela n'est pas gênant, pas évident même que le spectateur s'en aperçoive. Il date de 1927 et l'unique pellicule a été retrouvée à la cinémathèque française cocorico en 1968.

Pour faire une petite mise en bouche, le film se déroule à l'intérieur de la troupe d'un cirque dans laquelle la belle nanon, fille du patron, a une grande méfiance envers les hommes. Celle-ci se caractérise matériellement par une peur phobique des attributs de puissance que sont les mains et les bras. Elle ne peut supporter qu'un homme plus fort l'enlasse, elle ne veut pas s'abandonner et rester maîtresse de ses mouvements.

Deux hommes du cirque sont amoureux d'elle :
Malabar qui fait des tours de force en spectacle, un apollon gros biscotos benêt comme pas possible ne pensant qu'à parader en bondant le torse.
Alonzo le lanceur de couteaux rusé comme un singe qui fait un spectacle avec elle et qui ne possède pas de bras, un homme tronc sans les branches.

Lequel de ces deux hommes va emporter le coeur de la belle ?
Quelle morale à ce conte sado masochiste ?
Le beau costaud bête et gentil vs le vilain rusé estropié.
Qui emportera la damoiselle ?
un indice tout sera affaire de bras ou pas

vermeer wrote:C'est marrant c'est justement l'une des scène dont je me rappelle le mieux. Si on peut choisir je prend Bernard. Pour sa bonne humeur.

Alors je prends Gérard pour son insouciance, sa désinvolture parfois désordonnée
Marat sera donc jean puisqu'il n'avait qu'à choisir avant.

Pour rester sur Bertrand Blier et la liste d'Esperanza, une petite scène de Preparez vos mouchoirs :
https://www.youtube.com/watch?v=EHpsqaJVmMs[/video]

Quelle poilade !!
B Blier qui installe sa scène sur du Mozart et c'est parti pour une parodie moqueuse de la nouvelle vague, Patrick Dewaere torse nu fumant la pipe et dissertant sur l'amour devant une bibliothèque débordant de son savoir alors que Carole Laure fait du tricot et s'en moque éperduement, tout cela pour arriver au climax de la fin de cet extrait

Il y a quand même une question que je me pose...
Est ce que par hasard elle ne serait pas un peu con ?

B Blier est quand même le réalisateur le plus rock'n'roll du cinéma français

vermeer wrote:Je me prépare à visionner Le manuscrit trouvé à Saragosse (1965) de Wojciech Has, l'as-tu-vu (toi ou un autre)?

Non, je ne connaissais pas. Dans le style décameron, j'ai vu le film de Pasolini dont je ne suis pas grand fan. Ce Has a l'air d'avoir des critiques élogieuses, il me tente aussi. J'attends ton retour, c'est toi qui l'a débusqué alors ouvre le feu.

Alors je prends Gérard pour son insouciance, sa désinvolture parfois désordonnée
Marat sera donc jean puisqu'il n'avait qu'à choisir avant

Cela me convient parfaitement. Il a l'air un peu perdu, Carmet, dans cette scène ; je m'y retrouve entièrement. Et puis Jean Carmet c'est aussi les brèves de comptoir, qui sont indémodables.

https://www.youtube.com/watch?v=aVcH4h-uvz4[/video]

Il y a quand même une question que je me pose...
Est ce que par hasard elle ne serait pas un peu con ?

Superbe ! Cela me fait penser à cette phrase de la Recherche :

Mon Dieu je ne pense pas qu'elle ait approfondi la Critique de la Raison pure, mais elle n'est pas déplaisante.

La scène du pastis est aussi formidable, dans Préparez vos mouchoirs (que j'ai toujours préféré aux Valseuses - bien que les protagonistes aient le mauvais goût de préférer Mozart à Bach) :

https://www.youtube.com/watch?v=TLrL0sl4TVQ[/video]

Il faudrait faire une étude des scènes alcoolisées dans le cinéma français. Il y a de la matière : les Tontons Flingueurs, Archimède le clochard, Un singe en hiver...

Marat Izmailov wrote:bien que ses goûts soient d'un éclectisme qui frise parfois le kitsch (cf. une mention passée inaperçue à la nazisploitation).

Je revendique mais c'est assez commun chez les amateurs de cinéma ce genre de grand écart. Il y a sans doute un effet défouloir et ludique de visionner du cinéma bis, un peu le détour par le fast food évoqué par Olaf. Les thèmes abordés sont souvent bas de plafond et de forme kitsch.

Seulement il n'y a pas que ça, il y a aussi un manque plus profond lié à la production actuelle, la créativité est le plus souvent en berne, surtout quand on n'est plus un perdreau de l'année et qu'on connaît les films historiques du cinéma. Ce n'est pas non plus que je crache sur un blockbuster, j'en regarde assez peu souvent et je suis plutôt bon spectateur et bien conscient du but de l'entreprise qui est de divertir. Mon regard et mes critiques ne sont pas les mêmes que pour les films plus recherchés. Il y a de bonnes choses dans le cinéma classique actuel et il y a de grands réalisateurs en activité mais il doit sortir un ou deux films intéressants éventuellement par an. Cela laisse le temps de meubler et je le fais avec du cinéma bis et des classiques que le temps à révélé.

Le cinéma bis est rafraîchissant et son principal défaut est sa grande force, c'est un cinéma fauché. Ce n'est pas systématique mais souvent quand tu n'as pas les moyens, tu dois compenser avec l'inventivité. L'économie de moyens est souvent le trait des grands films, hitchcock savait installer une ambiance avec trois fois rien enfin si justement du cinéma. Afin de distiller de l'angoisse aujourd'hui on se retrouve avec une surenchère technique d'effets spéciaux, un jour peut-être des ordinateurs produiront des films ex nihilo, on appuyera sur une touche thriller, film catastrophe etc...

Il y a un grand nombre de nanards dans le cinéma bis mais il y a aussi des films créatifs. J'aime beaucoup Jess Franco à titre d'exemple qui a eu une production dense (du film d'auteur au pire nanard). Il sortait plusieurs films par an, et sur le tournage d'un film, il en tournait parfois deux à la fois C'est rigolo de voir des scènes provenant d'une même séance de tournage des acteurs utilisés dans deux films différents, ah celui là je ne l'ai pas déjà vu ?
Et puis surtout il y a un homme derrière, Jess Franco a des tics qui sont sa signature, il aime beaucoup jouer du zoom par exemple , dans le dernier western de Tarantino, il y a un clin d'oeil au début avec un zoomage "à la Franco". J'ai lu que tu n'aimes pas Tarantino mais ce gars aime le cinéma dans sa grande diversité, s'il pompe allègrement le cinéma bis avec des moyens supérieurs, il connaît également les classiques jusqu'au cinéma muet. C'est un peu le Warhol du cinéma, on peut contester la valeur intrinsèque, la technique de son art mais pas de son plaisir ou importance rendue.
Avant de visionner un Jess Franco, je ne sais jamais si cela va être le pire des nanards ou un film intéressant pour son ambiance, pour ses fantasmes ... J'aime bien toujours la petite scène d'amour filmée à travers un bocal de poissons, j'aime son inventivité scénaristique pour arriver à justifier une vue en contre plongée sous ces dames etc...

Même la cinémathèque a une programmation du cinéma bis :
http://www.cinematheque.fr/cycle/cinema-bis-8.html
et ils ont fait une rétrospective Franco.
Bah je viens de voir la vidéo de l'ouverture de celle-ci, c'est émouvant de voir Jess Franco et Lina Romay enfin honorés, le triomphe des sans grades et un discours d'accueil remarquable, on voit que ce n'est pas un remplissage convenu mais l'oeuvre de quelqu'un comprenant et aimant Franco

https://www.youtube.com/watch?v=T2n3CRSkOpQ[/video]