L'embarras du choix !
Claude Bergeaud le regrettait, malgré la victoire contre les Tchèques (76-72). Le jeu rapide des Bleus est réapparu, dimanche à Coubertin. Auteur d'une première période étincelante, l'équipe de France a surclassé la Russie (92-56), pour son dernier match du Tournoi de Paris. A la mène, Tony Parker se chargeait des caviars tandis que Michel Morandais, Cédric Ferchaud ou Florent Pietrus agrémentaient le tout d'un brin de réussite insolente. De quoi semer le trouble dans l'esprit du sélectionneur, qui doit évincer ce soir deux noms de sa liste pour l'Euro.
Personne n'aimerait être dans la peau de Claude Bergeaud. Le sélectionneur de l'équipe de France doit annoncer dans la soirée sa liste de douze joueurs retenus pour disputer le prochain championnat d'Europe, en Espagne. Avant la rencontre face à la Russie, en guise de conclusion au Tournoi de Paris, son choix semblait s'arrêter sur Sacha Giffa et Michel Morandais, tous deux peu en vue durant les matches de préparation. Mais qu'en sera-t-il ce soir, au moment de l'annonce officielle ? Car la démonstration des Bleus face aux Russes, dimanche à Coubertin (92-56), a de quoi faire douter l'entraîneur national. Michel Morandais a sorti un dernier quart-temps de folie, avec un total de 16 points, Cédric Ferchaud (15 points, à 5/8 à trois points) s'est montré très en réussite derrière la ligne et Pape Badiane précieux aux rebonds.
En revanche, Sacha Giffa, mis au repos par Claude Bergeaud, n'était pas sur la feuille de match. De là à y voir un signe, Cédric Ferchaud, lui aussi en ballotage, ne prenait pas le risque: "On saura ça ce soir, tout est possible. Mais maintenant que j'ai goûté à ça, j'ai envie d'aller au bout. On met tous nos égos de côté, on est au service de l'équipe de France." Sur le terrain, Tony Parker et Joseph Gomis assuraient le spectacle dès l'entame. Le meneur des Spurs gratifiait le public de Coubertin, dont les joueurs du XV de France faisaient partie, de quelques mouvements d'école sous le cercle. Quant à l'arrière de Valladolid, il enchaînait les shoots longue distance et permettait aux Bleus de prendre le large après cinq minutes de jeu seulement (19-4). Florent Pietrus osait même placer un alley-hoop sur les 2,06 mètres du joueur des Bulls, Viktor Khryapa.
Inexistants à 3/18 en premier quart-temps, les Russes ne trouvaient pas l'ailier des Jazz Andrey Kirilenko et subissaient les contre-attaques foudroyantes des Français, qui contrôlaient également l'ardeur de J.R. Holden en pénétration (28-9, 10e). "C'est notre meileur premier quart-temps de la préparation", avouait fort justement Yakhouba Diawara, laissé sur le banc par Claude Bergeaud, au micro de Sport+. Les Russes n'arrivaient pas à placer leurs systèmes et arrosaient en désespoir de cause. Nikita Morgunov rentraient quelques lay-ups dos au panier mais en face, Cédric Ferchaud et Tariq Kirksay alignaient les trois points sans sourciller. Les Français affichaient même un incroyable 8/12 derrière la ligne (42-17, 16e).
Pietrus: "Notre vrai visage"
Kirilenko attendait la fin du deuxième quart-temps pour enfin entrer un shoot, après quatre échecs. Mais Tony Parker, toujours aussi rapide sur ses appuis, et Florent Pietrus s'improvisaient maîtres de cérémonie d'un match qui prenait des allures de All-Star Game. Michel Morandais, fraîchement entré sur le parquet, plantait à son tour une première banderille derrière la ligne et jouait sa carte à fond pour convaincre son sélectionneur, rassuré par la prestation de ses joueurs durant cette période de gala (53-21): "On est dopé par une douce euphorie, mais il ne faut pas s'en bercer. Aujourd'hui, on est très adroit mais attention à la surconfiance." Florent Pietrus, lui, appréciait le retour en forme de ses coéquipiers: "On avait à coeur de réagir car, malgré la victoire d'hier (samedi), certaines choses n'avaient pas fonctionné. On voulait vraiment montrer notre vrai visage." Les Russes s'en seraient certainement passés.
Après le repos, ils retrouvaient pourtant de l'allant... l'espace de trois minutes. Andrey Kirilenko alignait quelques tirs à mi-distance, bien aidé par Nikita Morgunov. Seulement Cédric Ferchaud était passé en mode marteau-piqueur et enfonçait ses adversaires à coups de trois points meurtriers. Joseph Gomis l'imitait, certes avec moins de réussite, mais il conservait l'écart de trente points (70-40, 30e). Sacha Giffa, sur le banc, restait obnubilé par la future décision de son coach: "Moi, je suis venu en tant que sparring-partner mais j'espère bien passer mes vacances avec l'équipe de France plutôt qu'avec ma famille ! Maintenant, c'est bien, la Russie prend l'eau."
Morandais se libère enfin...
Le festival des arrières tricolores se poursuivait dans la dernière période. Michel Morandais inscrivait, pour la première fois depuis le début de la préparation, un deuxième puis un troisième shoot à trois points avant de claquer un dunk surpuissant en contre-attaque (82-44, 34e). Déboussollés, les Russes perdaient un nombre incalcuable de ballons en attaque, donnant la possibilité au Napolitain de complètement se libérer en fin de match. L'épée de Damoclès qui menaçait au-dessus de sa tête avait disparu et il plantait un nouveau smash pour terminer la rencontre meilleur marqueur, avec 16 unités. Cédric Ferchaud retenait la performance collective: "Le cinq majeur nous a mis dans le rythme. Nous, on avait la pression quand on est rentré parce qu'avec vingt points d'avance, on ne voulait pas être responsable en cas de remontée des Russes. Mais on a su garder le cap."
Boris Diaw, joueur le plus complet du match avec 10 points, 7 rebonds et 5 passes, voyait plus loin: "On a réussi à prendre la Russe à la gorge, mais ce qui est bien, c'est qu'on s'entraîne à gagner avant l'Euro." Une échéance que deux joueurs manqueront. Pape Badiane semble avoir gagné ses galons car sa taille pourrait être un atout dans la raquette. Cédric Ferchaud a été plus constant que Michel Morandais sur l'ensemble des matches de préparation et devrait obtenir son billet pour l'Espagne. Le shooteur de Naples, réveillé sur le tard, ferait donc ses valises. L'autre siège éjectable se jouera vraisemblablement entre le meneur Yohan Sangaré, pas indispensable avec Tony Parker, Aymeric Jeanneau et Joseph Gomis à la mène, et Sacha Giffa, qui n'a pas foulé le parquet cet après-midi.
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Le choix de Bergeaud
"Il y a toujours une part de subjectivité dans une sélection". C'est par ses mots, prononcés dimanche à Coubertin à l'issue de la victoire des Bleus face à la Russie (92-56), que Claude Bergeaud a débuté la conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé la liste des 12 joueurs sélectionnés pour l'Euro espagnol début septembre. Michel Morandais et Sacha Giffa ont été écartés mais sont à la disposition du groupe en cas de blessures. Après un Tournoi de Paris convaincant, Tony Parker et sa bande affrontent la Slovénie vendredi.
Après la joie d'une victoire confortable face à la Russie lors de la "finale" du Tournoi de Paris, le couperet est tombé sur les 14 joueurs de l'équipe de France retenus pour effectuer la préparation à l'Euro espagnol. A l'issue de plus d'un mois de vie commune, Claude Bergeaud a dû prendre ses responsabilités et écarter deux joueurs de son groupe. "Il y a toujours une part de subjectivité dans une sélection. Les critères de sélection étaient connus des joueurs", a-t-il confié lors d'une conférence de presse organisée à Coubertin.
Si ce choix était inéluctable, il a dû évidemment être mal vécu par les deux joueurs concernés : Sacha Giffa et Michel Morandais. La nouvelle a dû être d'autant plus dure à entendre pour ce dernier qu'il avait déjà connu pareille situation lors de l'annonce de la liste pour les Championnats du monde disputés l'an dernier au Japon. Cette fois-ci, c'est l'arrière choletais, Cedric Ferchaud, qui lui a été préféré en raison de meilleures statistiques enregistrées lors des matches de préparation. Le joueur de Naples avait, il est vrai, été crédité d'un piètre 1/17 au Tournoi de Strasbourg. De son côté, Sacha Giffa (1m97) a souffert de la comparaison avec Pape Badiane (2m08), qui en cas de blessure de Fred Weis, handicapé par des douleurs au genou, pourrait être une solution de rechange crédible dans la raquette.
Bergeaud : "Un formidable mois ensemble"
Reconnaissant le caractère forcément arbitraire de son choix, Claude Bergeaud prenait toutefois le temps d'expliquer sa décision. "Sur le poste 2 il s'agissait de rentrer dans un moule défensif et montrer de l'efficacité dans le tir. Michel Morandais a un vrai statut en Europe et avait pris une petit avance au début de la préparation. Mais à partir du moment où nous avons attendu six matches et deux tournois avant de trancher, les statistiques parlent. Cédric Ferchaud et Michel ont été mis dans des conditions similaires et notre choix s'est porté sur Cédric qui s'est montré plus adroit. Concernant le dernier joueur sélectionné, nous avons aujourd'hui un doute sur le statut physique de Fred Weis qui souffre du genou droit. Pape Badiane possède une envergure d'un joueur de 2,10 m et il est impossible d'imaginer disputer un Euro sans un joueur de très grande taille".
Le coach des Bleus ne cachait pas non plus sa sympathie à l'encontre d'un groupe qu'il a forgé et vu évoluer: "C'est émouvant d'annoncer ces décisions aux joueurs car nous venons de passer un formidable mois ensemble. Mais les joueurs respectent les choix qui ont été faits. Nous gratifions Michel et Sacha de toute notre affection même si j'insiste sur le fait que l'on ne peut pas encore leur dire merci car en cas de blessure ils seraient les premiers remplaçants sur les postes 2 et 4".
Initialement programmée au terme du second match de préparation des Bleus face à la Belgique, l'annonce de la sélection avait été différée en raison des absences de plusieurs joueurs, Diaw et Parker notamment. Désormais, après avoir retrouvé son groupe dans son intégralité, Claude Bergeaud a pu faire son choix au sein d'un collectif qui semble monter en puissance. Composée d'individualités brillantes, l'équipe trouve de plus en plus ses marques, comme le prouve la nette domination face à la Russie. Reste à confirmer cette évolution positive lors des deux dernières semaines de préparation.
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Euro-2007/préparation - Bergeaud inquiet pour le genou de Weis
AFP - 19.08.2007, 17h40
PARIS, 19 août 2007 (AFP) - Le sélectionneur de l'équipe de France de basket, Claude Bergeaud, a fait part de son inquiétude quant à l'état de santé de Frédéric Weis, qui se plaint d'une douleur à un genou, dimanche en marge du tournoi de Paris.
"Il a un genou qui lui fait mal. Ca le ronge sans qu'on puisse dire: c'est le ménisque qui est touché, ou c'est un cartilage... on ne sait pas ce c'est. Cet après-midi, il n'a pas beaucoup joué (5 minutes) car la douleur était là et elle n'a pas disparu à l'échauffement.", a indiqué Bergeaud au sujet de son pivot de 2,18 m, poursuivi depuis le début de sa carrière par les blessures.
"On sait qu'il boîte tout le temps, a ajouté Bergeaud. Ca fait quelques années qu'il a ce problème-là. Lui, il fait avec, mais comme il y a la douleur il ne peut pas aller trop loin."
Au point d'envisager un forfait pour l'Euro qui commence dans deux semaines en Espagne? "Je ne sais pas, on va le mettre dans l'équipe bien sûr car on aura jusqu'à 48 heures avant la compétition pour se réadapter si jamais c'était nécessaire", a souligné Bergeaud.
"Si jamais on devait faire sans lui, ce ne serait plus pareil car on sait que c'est im-po-ss-ib-le de jouer un Championnat d'Europe sans joueur de grande taille", a conclu Bergeaud, avant d'ironiser: "voilà, je n'aurais pas dû vous en parler parce que maintenant Bilbao (le club de Weis) va le rappeler", en référence à l'épisode Tony Parker.
AFP.