Re: Live! live! live!
Posted: 05 Jul 2011, 14:45
RAY MANZAREK / ROBBY KRIEGER : Paris, Bataclan, 3/7/11
3 juillet 2011 : un jour un peu particulier puisque nous commémorons le 40ème anniversaire de la disparition de Jim Morrison, chanteur mythique des Doors.
Ray Manzarek et Robby Krieger sont en ville pour l'évènement en proposant un concert dans l'étuve "bataclanne"(je ne sais pas si ce mot existe mais je m'en branle).
Je décide, pour ma part, de partir en début d'après-midi pour me rendre au Père Lachaise où il est certain que les die-hards se rendront afin d'entonner les standards du groupe. Pour s'orienter dans le cimetière auparavant , il suffisait de repérer tous les "Jim" griffonnés sur les tombes aux alentours. Aujourd'hui, ayant beau les chercher, je constate que ce qui faisait le charme du parcours menant à la tombe la plus visitée de Paris, avait disparu.
Le seul moyen qu'il me restait, fut de tenter de percevoir les quelques clameurs qui s'élevaient au dessus des tombes serrées les unes contre les autres et ce, dans la torpeur et la lourdeur parisiennes.
En gravissant la légère montée, des badauds s'étaient déjà amassés à quelques mêtres, scandant à tue-tête, Five To One, Hello I Love You, People Are Strange, The End, bref une partie du répertoire y passe et ce, sous la haute surveillance d'agents de sécurité qui n'ont de cesse d'épier le moindre faux pas. L'ambiance est bon enfant, conviviale même, à tel point que lorsqu'un chanteur d'un jour se trompe ou démarre malencontreusement avant les autres, des rires complaisants fusent.
Il est bien évident que la tombe elle-même, est cernée de toutes parts mais je parviens à me frayer un chemin pour y prendre quelques clichés. Celle-ci est, comme vous pouvez bien l'imaginer, jonchée de quelques bouquets de fleurs mais aussi de détritus et bougies en tout genre, bref, il s'agit depuis 40 ans, de LA TOMBE qu'il faut au moins avoir vu une fois dans sa vie.
La chaleur y est écrasante et je pressens que ce soir au Bataclan, il va faire très chaud, très chaud même. C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de cette salle. Mais bon quand on y est, on souffre.
Je remonte sur la place Nadaud où se trouve garée la Punto pour y déposer quelques affaires, boire un bon coup de flotte, je le précise et me restaurer car j'ai la dalle.
Après ce petit intermède, je prends la direction du Bataclan, n'oubliant pas de saluer la Punto qui, elle au moins, ne fait pas défaut à son fidèle conducteur (n'est-ce pas Stormy ?), redescends l'avenue Gambetta puis la rue du Chemin Vert pour parvenir au boulevard Voltaire sous une chape de plomb. Quelques 10 minutes plus tard, j'atteins le Bataclan où déjà s'étire une modeste file. Michel et son épouse me rejoignent et comme à notre habitude, nous évoquons les dernières nouveautés musicales. Michel, que je connais depuis 1985, est un passionné , je ne le dirai jamais assez, lui qui a vu les plus grands dont le Zep à St Ouen en 73. Je tairai son âge par discrétion mais Blacky est un p'tit jeunot comparé à lui.
Comme nous devions retrouver Ronan, John et Mathieu, je prends l'initiative d'aller vers l'arrière de la file. Mathieu s'y trouve. De fait, nous nous dirigeons vers les avant postes où se trouvent encore Michel et son épouse.
19h10 : la file avance. Nous ne sommes pas très "chauds" pas rentrer dans la moiteur du Bataclan.
A peine 20 minutes se sont écoulées que H-Burns qui assure la première partie, monte sur scène pour y délivrer son répertoire à consonnance springsteenienne et qui, après deux chansons, finit par raser tout le monde. Le bougre, doté d'un joli brin de voix, persiste et signe puisqu'il interprète 4 titres supplémentaires (si j'ai bien compté) tous aussi ennuyeux les uns que les autres. Allez salut mec.
La torture terminée, ce sont cette fois-ci les choses sérieuses qui vont commencer avec l'intro de Carmina Burana de Carl Orff. Précisons qu'Ozzy , coutumier de l'intro pré-citée, ne sera pas présent ce soir. Le groupe,nonchalamment, monte sur scène, entamant Roadhouse Blues dans une version très puissante. La question que tout le monde se pose, à ce moment précis, concerne le chanteur Dave Brock (rien à voir avec le guitariste-chanteur d'Hawkwind). Les doutes sont vite dissipés : Brock assure véritablement bien les vocaux si particuliers du Roi Lézard. Vous devez bien vous imaginer que le titre suivant Break On Through va déchainer la foule. Les vinyls que j'ai amenés tiennent le coup mais je crois que cela sera la dernière fois que j'en amènerai. Bref, c'est la folie !!!!!!!Strange Days, issu de l'album du même nom que j'adore, fait suite à ce déluge de décibels. Sans sautiller comme pouvait le faire Morrison, jeu de scène repris ensuite par Ian Astbury en 2003, Brock offre quelque chose de plus sobre même si la façon de tenir le micro s'en inspire très fortement.
L'intro très reconnaissable de When The Music's Over résonne dans l'étuve du Bataclan, titre qui, généralement, s'étire sur une quinzaine de minutes en live. A signaler aussi que le décor est magnifique, laissant apparaître des effets de lumière du plus bel effet. Peace Frog et son rythme endiablé n'ont d'effet que de déchainer un peu plus le public déjà en transe. Moi, j'aime cette ambiance où le public se laisse emporter par cette musique si hypnotique. Blue Sunday est exécuté avec maestria tandis que Manzarek annonce non sans émotion, que pour le 40ème anniversaire de L.A. Woman , l'album sera interprété intégralement comme cela l'avait été au Zénith en 2003, concert auquel j'avais naturellement assisté. The Changeling , Love Her Madly, Been Down So Long sont interprétés à brides abattues. Robby y effectue des soli brillants comme quoi l'âge n'a guère d'effets sur sa façon de jouer tandis que le Manzarek, recourbé sur son orgue, assure les choeurs de sa voix puissante. Derrière, Ty Dennis avec son air d'Harry James, ex-batteur de Thunder assure efficacement. Brock de temps à autre, n'est pas toujours très perceptible mais, à aucun moment, ne commet d'erreurs. Mathieu qui se trouve à côté de moi, est visiblement impressionné.
Sur l'écran, apparaît une superbe Mustang, annonçant L.A. Woman interprétée dans une version superbe. On y aperçoit aussi des documents rares tels Morrison se baladant à L.A . L'America m'a toujours fait chier et me fait encore chier aujourd'hui. Du haut de ses 6 minutes, je supporte le titre qui, au final débouche sur Hyacinth House. Ce que j'attends, pour ma part, c'est Crawling King Snake, la cover de John Lee Hooker, que les Doors via Morrison, ont toujours su transcender. Bonne interprétation de la part de Brock. The WASP (Texas Radio & The Big Heat) n'est qu'un prélude à ce qui va suivre. Bien entendu, quand on évoque L.A. Woman, on pense immanquablement à ce chef d'oeuvre qu'est Riders On The Storm étiré à souhait (près de 10 minutes) en cette soirée estivale. De plus, le titre est accompagné de superbes effets de lumière, ce qui en renforce son aspect inquiétant. Phil Chen, le petit bassiste qui a notamment travaillé avec Rod Stewart, Eric Clapton, Jerry Lee Lewis et Bob Marley, ayant un CV long comme le bras, s'illustre en exécutant des p'tits solis de fort belle facture.
Le groupe se retire après 1h45 de concert intense, Ray et Robby étant naturellement et visiblement très fatigués. Le public est dingue à ce moment-là, réclame à corps et à cris les cinq compères qui reviennent presqu'aussitôt. C'est Love Me Two Times qui est expédié à 100 à l'heure suivi de Five To One qui n'a pour unique conséquence que de provoquer les "stage divings". Je manque de m'en prendre un mais l'esquive juste à temps. Je crois que le summum de la folie du public fut atteint à ce moment-là.
Inévitablement, Light My Fire est interprété dans une version de près de 10 minutes, chacun y allant de son petit solo, le Brock s'en sortant avec tous les honneurs.
2h15 de concert intense pour des papys de presque 70 ans s'avèrent être un véritable exploit pour ces légendes du Rock qui, en dépit de leur âge, continuent de captiver des générations encore plus jeunes car il est à noter qu'outre la "vieille garde", de nombreux jeunes étaient présents et ce, sous l'oeil avisé du Roi Lézard.
3 juillet 2011 : un jour un peu particulier puisque nous commémorons le 40ème anniversaire de la disparition de Jim Morrison, chanteur mythique des Doors.
Ray Manzarek et Robby Krieger sont en ville pour l'évènement en proposant un concert dans l'étuve "bataclanne"(je ne sais pas si ce mot existe mais je m'en branle).
Je décide, pour ma part, de partir en début d'après-midi pour me rendre au Père Lachaise où il est certain que les die-hards se rendront afin d'entonner les standards du groupe. Pour s'orienter dans le cimetière auparavant , il suffisait de repérer tous les "Jim" griffonnés sur les tombes aux alentours. Aujourd'hui, ayant beau les chercher, je constate que ce qui faisait le charme du parcours menant à la tombe la plus visitée de Paris, avait disparu.
Le seul moyen qu'il me restait, fut de tenter de percevoir les quelques clameurs qui s'élevaient au dessus des tombes serrées les unes contre les autres et ce, dans la torpeur et la lourdeur parisiennes.
En gravissant la légère montée, des badauds s'étaient déjà amassés à quelques mêtres, scandant à tue-tête, Five To One, Hello I Love You, People Are Strange, The End, bref une partie du répertoire y passe et ce, sous la haute surveillance d'agents de sécurité qui n'ont de cesse d'épier le moindre faux pas. L'ambiance est bon enfant, conviviale même, à tel point que lorsqu'un chanteur d'un jour se trompe ou démarre malencontreusement avant les autres, des rires complaisants fusent.
Il est bien évident que la tombe elle-même, est cernée de toutes parts mais je parviens à me frayer un chemin pour y prendre quelques clichés. Celle-ci est, comme vous pouvez bien l'imaginer, jonchée de quelques bouquets de fleurs mais aussi de détritus et bougies en tout genre, bref, il s'agit depuis 40 ans, de LA TOMBE qu'il faut au moins avoir vu une fois dans sa vie.
La chaleur y est écrasante et je pressens que ce soir au Bataclan, il va faire très chaud, très chaud même. C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de cette salle. Mais bon quand on y est, on souffre.
Je remonte sur la place Nadaud où se trouve garée la Punto pour y déposer quelques affaires, boire un bon coup de flotte, je le précise et me restaurer car j'ai la dalle.
Après ce petit intermède, je prends la direction du Bataclan, n'oubliant pas de saluer la Punto qui, elle au moins, ne fait pas défaut à son fidèle conducteur (n'est-ce pas Stormy ?), redescends l'avenue Gambetta puis la rue du Chemin Vert pour parvenir au boulevard Voltaire sous une chape de plomb. Quelques 10 minutes plus tard, j'atteins le Bataclan où déjà s'étire une modeste file. Michel et son épouse me rejoignent et comme à notre habitude, nous évoquons les dernières nouveautés musicales. Michel, que je connais depuis 1985, est un passionné , je ne le dirai jamais assez, lui qui a vu les plus grands dont le Zep à St Ouen en 73. Je tairai son âge par discrétion mais Blacky est un p'tit jeunot comparé à lui.
Comme nous devions retrouver Ronan, John et Mathieu, je prends l'initiative d'aller vers l'arrière de la file. Mathieu s'y trouve. De fait, nous nous dirigeons vers les avant postes où se trouvent encore Michel et son épouse.
19h10 : la file avance. Nous ne sommes pas très "chauds" pas rentrer dans la moiteur du Bataclan.
A peine 20 minutes se sont écoulées que H-Burns qui assure la première partie, monte sur scène pour y délivrer son répertoire à consonnance springsteenienne et qui, après deux chansons, finit par raser tout le monde. Le bougre, doté d'un joli brin de voix, persiste et signe puisqu'il interprète 4 titres supplémentaires (si j'ai bien compté) tous aussi ennuyeux les uns que les autres. Allez salut mec.
La torture terminée, ce sont cette fois-ci les choses sérieuses qui vont commencer avec l'intro de Carmina Burana de Carl Orff. Précisons qu'Ozzy , coutumier de l'intro pré-citée, ne sera pas présent ce soir. Le groupe,nonchalamment, monte sur scène, entamant Roadhouse Blues dans une version très puissante. La question que tout le monde se pose, à ce moment précis, concerne le chanteur Dave Brock (rien à voir avec le guitariste-chanteur d'Hawkwind). Les doutes sont vite dissipés : Brock assure véritablement bien les vocaux si particuliers du Roi Lézard. Vous devez bien vous imaginer que le titre suivant Break On Through va déchainer la foule. Les vinyls que j'ai amenés tiennent le coup mais je crois que cela sera la dernière fois que j'en amènerai. Bref, c'est la folie !!!!!!!Strange Days, issu de l'album du même nom que j'adore, fait suite à ce déluge de décibels. Sans sautiller comme pouvait le faire Morrison, jeu de scène repris ensuite par Ian Astbury en 2003, Brock offre quelque chose de plus sobre même si la façon de tenir le micro s'en inspire très fortement.
L'intro très reconnaissable de When The Music's Over résonne dans l'étuve du Bataclan, titre qui, généralement, s'étire sur une quinzaine de minutes en live. A signaler aussi que le décor est magnifique, laissant apparaître des effets de lumière du plus bel effet. Peace Frog et son rythme endiablé n'ont d'effet que de déchainer un peu plus le public déjà en transe. Moi, j'aime cette ambiance où le public se laisse emporter par cette musique si hypnotique. Blue Sunday est exécuté avec maestria tandis que Manzarek annonce non sans émotion, que pour le 40ème anniversaire de L.A. Woman , l'album sera interprété intégralement comme cela l'avait été au Zénith en 2003, concert auquel j'avais naturellement assisté. The Changeling , Love Her Madly, Been Down So Long sont interprétés à brides abattues. Robby y effectue des soli brillants comme quoi l'âge n'a guère d'effets sur sa façon de jouer tandis que le Manzarek, recourbé sur son orgue, assure les choeurs de sa voix puissante. Derrière, Ty Dennis avec son air d'Harry James, ex-batteur de Thunder assure efficacement. Brock de temps à autre, n'est pas toujours très perceptible mais, à aucun moment, ne commet d'erreurs. Mathieu qui se trouve à côté de moi, est visiblement impressionné.
Sur l'écran, apparaît une superbe Mustang, annonçant L.A. Woman interprétée dans une version superbe. On y aperçoit aussi des documents rares tels Morrison se baladant à L.A . L'America m'a toujours fait chier et me fait encore chier aujourd'hui. Du haut de ses 6 minutes, je supporte le titre qui, au final débouche sur Hyacinth House. Ce que j'attends, pour ma part, c'est Crawling King Snake, la cover de John Lee Hooker, que les Doors via Morrison, ont toujours su transcender. Bonne interprétation de la part de Brock. The WASP (Texas Radio & The Big Heat) n'est qu'un prélude à ce qui va suivre. Bien entendu, quand on évoque L.A. Woman, on pense immanquablement à ce chef d'oeuvre qu'est Riders On The Storm étiré à souhait (près de 10 minutes) en cette soirée estivale. De plus, le titre est accompagné de superbes effets de lumière, ce qui en renforce son aspect inquiétant. Phil Chen, le petit bassiste qui a notamment travaillé avec Rod Stewart, Eric Clapton, Jerry Lee Lewis et Bob Marley, ayant un CV long comme le bras, s'illustre en exécutant des p'tits solis de fort belle facture.
Le groupe se retire après 1h45 de concert intense, Ray et Robby étant naturellement et visiblement très fatigués. Le public est dingue à ce moment-là, réclame à corps et à cris les cinq compères qui reviennent presqu'aussitôt. C'est Love Me Two Times qui est expédié à 100 à l'heure suivi de Five To One qui n'a pour unique conséquence que de provoquer les "stage divings". Je manque de m'en prendre un mais l'esquive juste à temps. Je crois que le summum de la folie du public fut atteint à ce moment-là.
Inévitablement, Light My Fire est interprété dans une version de près de 10 minutes, chacun y allant de son petit solo, le Brock s'en sortant avec tous les honneurs.
2h15 de concert intense pour des papys de presque 70 ans s'avèrent être un véritable exploit pour ces légendes du Rock qui, en dépit de leur âge, continuent de captiver des générations encore plus jeunes car il est à noter qu'outre la "vieille garde", de nombreux jeunes étaient présents et ce, sous l'oeil avisé du Roi Lézard.