San Antonio et Tony sacrés!
Après 1999, 2003 et 2005, San Antonio tient le quatrième titre NBA de son histoire. Et Tony Parker le titre de MVP des Finals! Grâce notamment à une nouvelle performance de choix de leur meneur français, encore vu à son avantage avec 24 points en dépit d'une fin de match difficile, les Spurs ont en effet enlevé la quatrième manche des Finales 83-82 pour un triomphe 4-0 face aux Cavaliers. Pour autant, fidèles à leurs habitudes, c'est bien en défense que les Texans ont bâti leur triomphe, LeBron James étant notamment encore pris dans la nasse.

Il est donc désormais temps d'accoler le terme de «Dynastie» aux Spurs de l'inamovible tandem Tim Duncan-Gregg Popovich. Car avec ce quatrième titre NBA en neuf ans, le troisième en cinq ans, la franchise texane a bel et bien rejoint le gratin de la Ligue, San Antonio devenant en effet la quatrième équipe la plus titrée de l'histoire derrière les légendaires Celtics (16), Lakers (14) et Bulls (6). Et tant pis si les Texans ne sont jamais parvenus, pour l'instant, à réaliser le moindre doublé, la réussite semblant devoir les abandonner lors des années paires à l'image du tir miraculeux de Dereck Fisher en 2004 ou de la cruelle faute commise par Manu Ginobili sur Dirk Nowitzki la saison passée.
A l'inverse, les années impaires semblent donc décidément leur réussir, la saison tronquée de 1999 pour cause de lockout, les blessures de Chris Webber ou de Dirk Nowitzki au cours des playoffs 2003 ou l'issue bienheureuse des Finales 2005 faisant ainsi foi. Et cette année encore, avec la suspension d'Amare Stoudemire et de Boris Diaw lors d'un match 5 évidemment crucial en demi-finales de conférence face aux Suns les Spurs auront d'ailleurs bénéficié de ce coup de pouce du destin qui fait la différence. Pas sûr en revanche que la nuit quasi-blanche passée par LeBron James au chevet de sa femme pour la naissance de leur deuxième enfant n'ait influé sur le sort de ces Finales tant les troupes de San Antonio s'y sont montrées dominatrices. "Ils nous ont été supérieurs dans tous les compartiments du jeu, reconnaissait après coup King James, ce n'est pas leur quatrième titre pour rien. Ils ont su nous empêcher d'exister en attaquet et trouvé le joueur en réussite pour inscire les paniers importants. A nous de méditer cet échec pour préparer la prochaine saison. Mais on peut être fier de ce que nous avons accompli."
Parker inarrêtable
L'entame de ce match 4 avait certes donné quelques motifs d'espoir aux Cavaliers. En effet, après avoir signé un misérable 3 sur 19 derrière l'arc lors du troisième match, les troupes de l'Ohio semblaient notamment s'être réconciliés avec leur adresse à longue distance avec ainsi deux flèches primées signées du jeune rookie Daniel Gibson. Et puisque LeBron James affichait alors également quelques dispositions intéressantes en phase offensive avec notamment un dunk labellisé King James après s'être enfin débarrassé du gluant Bruce Bowen ligne de fond, les fans de la Quicken Loans Arena pouvaient croire en une soirée réussie.
D'autant qu'à l'inverse, les Spurs paraissaient, eux, avoir égaré leur bonnes manières avec ainsi cinq balles perdues au cours du seul premier acte et un Tim Duncan particulièrement mal inspiré comme en atteste son bilan à la mi-temps: 2 points à 0 sur 5 aux tirs et 2 sur 8 aux lancers-francs. Hélas pour les Cavaliers, l'illusion n'aura duré qu'un temps, la faute notamment à un LeBron James à nouveau anesthésié par la défense texane et à un Tony Parker au contraire une nouvelle fois insaisissable. Car si les Spurs n'accusèrent finalement qu'un maigre point de retard après le premier acte (20-19) puis virèrent en tête à la pause avec cinq longueurs d'avance (34-39) en dépit de la faillite de Duncan, ils le devaient bien à leur diablotin tricolore.
Non content de désosser la défense locale à coups d'accélérations et de mouvements d'équilibristes près du cercle, TP a en effet également fait admirer sa réussite à longue distance et signé une première moitié de rencontre conjuguée au presque parfait avec 15 points à 6 sur 7 aux tirs! Et puisque le passage par les vestiaires ne changea en rien la physionomie de la rencontre, la suite de sa prestation fut à l'avenant avec notamment une nouvelle banderille primée permettant à San Antonio de prendre ses aises avec ces onze longueurs d'avance comptabilisées dans les ultimes instants du troisième acte. Pour Tony Parker en particulier comme pour les Spurs en général, l'heure de la consécration approchait...
Les Cavs se rebiffent
Mais c'était sans compter sur une réaction d'orgueil des hôtes de la soirée. Car comme LeBron James l'avait fait avant le coup d'envoi de la rencontre, il était grand temps pour le grognard Eric Snow ou pour le public maudit de l'Ohio d'en appeler à la fierté des Cavaliers. Avec succès! Un 11-0 insufflé par Donyell Marshall et Daniel Gibson pour démarrer la dernière ligne droite et Cleveland se permettait même le luxe de prendre les commandes de la rencontre. Une première après la pause depuis le début des finales...
Las, si les Texans avaient bafouillé leur basket trois minutes durant, TP commettant notamment ses deux seuls impairs de la soirée avec deux possessions de rang gâchées, San Antonio pouvait compter sur son grand spécialiste des fins de match réussies, l'indispensable Manu Ginobili. Un trois points crucial pour remettre les siens à flot plus quelques lancers-francs précieux pour sceller le triomphe texan et l'Argentin terminait même meilleur marqueur de la rencontre avec 27 points, dont 13 unités inscrites dans le dernier quart. De quoi finalement devancer, côté San Antonio, Parker, auteur de 24 points à 10 sur 14 agrémentés de 7 rebonds et Tim Duncan, qui, en dépit d'une soirée compliquée, n'en a pas moins compilé son double-double habituel avec 12 points et 15 rebonds et été, lui aussi, décisif en accumulant les rebonds offensifs dans la dernière minute. "C'est toujours aussi délicieux, jubilait Duncan à l'issue des célébrations d'après-match, et c'est une sacrée récompense pour ce groupe de joueurs. Les gars le méritent pour tout le travail effectué."
Pour autant, il en aurait fallu plus pour empêcher Tony Parker de devenir le premier joueur européen à devenir MVP des Finales. Avec près de 25 points de moyenne, le Français, désormais triple champion NBA, a en effet clairement été le plus dominateur sur le plan offensif lors des quatre rencontres, sa vitesse et sa réussite extérieures étant autant d'énigmes insolubles pour la défense des Cavaliers. On n'en dira pas autant de la grande vedette des Cavaliers LeBron James, rendu inoffensif par la sangsue Bruce Bowen. Car si le nouveau papa d'un petit Maximus a bien compilé 25 points, 10 passes et 6 rebonds, son 10 sur 30 aux tirs couplé à ses six pertes de balle lui valent de porter la responsabilité de cette quatrième défaite. Ni les 10 points de Daniel Gibson, ni les 11 de Donyell Marshall ne pouvaient en effet contrecarrer le destin triomphal des Spurs et empêcher Robert Horry de décrocher sa septième bague de champion !
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