Là encore, je m’interroge.la buse wrote:Mick wrote:Le plan est simple: désarmer l'état, lui reprocher ensuite de ne plus être efficace, donc le désarmer encore plus sous prétexte qu'il n'est plus capable d'agir.la buse wrote: Par contre des régions plus fortes, perso je suis pour à 100%, plus grandes pourquoi pas, mais surtout avec des compétences accrues en matière de développement économique, de recherche, de développement universitaire, d'aménagement du territoire, d'environnement, d'emploi etc. Bref tout ce que l'Etat n'est plus capable de faire depuis longtemps.
Ne risque-t-on pas de mettre tout le monde en concurrence et donc, de générer d'avantages d'inégalités entre nos "supères régions"?
Et finalement, on aurait des sortes de "pôles spécialisés". Un exemple, une région industrialisée comme la notre ne risque-t-elle pas de se priver des filières "intellectuelles"? Puisque la priorité irait aux financements de formation qui servent l'économie de la région.
Actuellement, si tu as envie à la sortie du Lycée, de faire une fac de sociologie, de lettre, d'histoire... Tu peux. Le tout, en restant sur la région, à Sainté, à Lyon, à Grenoble. Pour ma part, je suis un partisan de la proximité.
Avoir le maximum de possibilité d'enseignement le plus proche de son domicile. Alors, c'est vrai. Combien de milliers d'étudiants qui vont en fac d'histoire, pour se barrer 6 mois après parce que découvrant que l'édit Horemheb, truc de psychopathe non internés sans doute par omission, ça n'a rien de passionnant. Ceci coûte de l'argent, beaucoup d'argent... Mais est-ce bien plus grave que le riche qui s'organise un indécent feux d'artifice à l'Hotel du Golf, illuminant avec mépris et indifférence la précarité des quartiers du Grand Coin, et autre... Tout ça pour fêter son anniversaire ? Bref, je préfère l’étudiant qui tâtonne, qui cherche sa voie.
Tu es Stéphanois, tu voudras étudier l'histoire ? Ben tu iras à Paris, puisque c'est la bas que se trouve la culture et donc la fac. Puisqu'on financera la fac là où la culture est rentable. Donc pas à Sainté. Tu rencontreras une jolie étudiante, elle aussi venu du bout de la France. Vous fonderez une belle famille, sans doute à Paris, avec des enfants qui ne verront leurs grands parents Stéphanois ou Strasbourgeois que quatre fois dans l'année. Ce qui fera le business des centres des loisirs et autres accueils périscolaires (mon boulot, héhé!) qui mettent un prix sur du temps autrefois dédié à la famille, à l'attention du grand père, de la grand mère, du tonton, de la tata... Et ainsi de suite. Voilà comment on fabrique véritablement de nouveaux marchés. Certains pensent que le mariage Gay est une percé du capitalisme pour détruire un modèle: faux. la décentralisation s'occupe de ça depuis déjà 30 ans. Mais bon, puisque c'est fun, de partir, et il parait, malsain, de rester auprès des siens.
Tout ceci est terriblement déshumanisant.
Le rapport à l'économie, c'est bien. Mais le savoir peut aussi être "gratuit". Pourquoi faudrait-il toujours apprendre dans l'objectif de trouver un emploi ? Dans l'objectif de servir l'économie ?
L'objectif est important: est-ce qu'on veut de la performance ? Si oui, pourquoi veut-on de la performance ? Pourquoi faire ?? Et a quel prix ?
Il ne faut pasvoir la décentralisation comme l'apologie de la concurrence entre territoires et du cpaitalisme exaxerbé.
Les lois de 1982 c'est tout l'inverse: maintien de services publics de proximité et principe de subsidiarité.
Depuis 1982 pas grand chose chez nous alors que bien d'autres pays ont compris que l'Etat est trop impotent pour tout faire.
C'est le principal problème de notre pays, trop de centralisation.
Si tu prends l'université, j'ai fais un DEUG environnement à Sainté et un magistère d'aménagement du territoire à Tours. Ces formations ne'xistent plus aujourd'hui car il faut rentrer dans un moule généraliste n'acceptant aucune diversion. Rapprocher les formations de territoires (et non pas des entreprises) est un gage de diversité et de reprise de contrôle du politique au niveau local. Je parle même pas de moyens de nos facs totalement délabrés alors qu'on a des lycées et des collèges flambant neuf. Y' a pas un problème là ?
Franchement il ne faut pas avoir peur de donner plus de pouvoirs aux régions qui sont le maillon faible de notre organisation admistrative faute de moyens suffisants. Donnons leur la possiblité de lever un impôt sur le revenu et un pouvoir en matière législatif du style écotaxe. On n'entendra plus parler de ces conneries de bonnets rouges.
L'Etat, incapable de rénover ces facs ! Tu vois c'est là où peut-être, toi qui à l'air spécialisé dans des questions d'aménagement du territoire, tu pourras éclairer ma lanterne.
En admettant que l'état et la région disposent de moyens similaires, en quoi la région est-elle la mieux disposée pour rénover les facs? N'est-ce pas un problème simple de volonté politique ?
Je vois vraiment la décentralisation comme un moyen d’exacerber l'attractivité de chaque région. Un outil de concurrence. Peut-être qu'en 1982 l'esprit de la réforme était tout autre (et encore, j'en doute!), aujourd'hui je ne me fait guère d'illusion.
D'ailleurs, quelle carte est sortie ces derniers temps ? Un comparatif de croissance région par région. J'aurais préféré une carte qui me détaille les indices de développement humain !
Sans doute, suis-je pénible à revenir souvent à cette notion "d'égalité" mais aussi de "fraternité": faire en sorte que l'état soit garant du fait que l'enrichissement de la région la plus dynamique, bénéficie à la région en "crise". Que l'on s'entraide, plutôt que l'on se montre du doigts en pointant les mauvais élèves de la croissance.