Olaf wrote:Keiran wrote:Quand je vois Sainté jouer, je vois une équipe jouer la sécurité. Pas défensif, non. La sécurité. Chaque passe (notamment dans l'entrejeu, là où tout doit s'accélérer) est fait avec pour but d'être assurée. Chaque joueur prend le temps d'évaluer ce qui l'entoure avant de se décider. Chaque déplacement est fait dans l'assurance de ne pas tout déstabiliser au sein de sa propre équipe. Chaque joueur est à sa place, et ne doit pas s'en démordre. Le jeu est lent, sans première intention et donc très (trop) prévisible.
L'équipe est façonnée à l'image de son coach
Pour ton dernier paragraphe :
Keiran wrote:Bref, brider les mouvements, ralentir le jeu par crainte du contre et en même temps demander aux attaquants de se démerder seuls pour faire la différence, ce n'est pas "bien jouer".
Je ne sais plus quel grand entraîneur (de la catégorie Sacchi / Michels, pas de la catégorie Guy Roux / Elie Baup, mais je ne me souviens plus lequel) a justement théorisé l'inverse : défendre, c'est organiser, c'est la tâche du coach ; attaquer, c'est dynamiter, il faut de l'improvisation, c'est une histoire de flair, c'est aux joueurs d'y aller.
Je suppose que Galtier est dans cette mouvance. Globalement, depuis sa prise de fonction il y 7 ans (que le temps passe

), on est très propres en défense et dans la relance ; on créé les décalages. Mais on foire dans les 30 derniers mètres.
C'était Sacchi.
Il disait qu'il créait les conditions nécessaires pour que le ballon atteigne les 20-25mètres, mais qu'il ne pouvait influer sur la façon dont l'attaquant négociera le ballon et que parfois, quand c'était bloqué, l'étincelle individuelle faisait la différence.
Il y a donc une nuance, il ne s'agit pas de "jeu offensif" mais bien de dernier geste, "d'étincelle".
Tout comme un Bielsa, un Zeman ou même un Troussier, je conçois le foot comme une mécanique où la créativité, l'inspiration, le sacro-saint "talent" ne doit avoir qu'un rôle secondaire, en complément du collectif, en ultime recours (c'est aussi l'idée de Sacchi ou Michels).
La mécanique, c'est la définition à l'avance de qui fait quoi, quand, où, dans quelle situation. C'est planifier de la première à la dernière passe en évaluant les 3-4 solutions qui se présenteront (ou non) au passeur. Et si tout est planifié (le mouvement, la passe, pour quel joueur et ses spécificités), alors tu joues en mouvement, avec fluidité et avec, surtout, un temps d'avance sur l'adversaire, ce qui te mets dans de bonnes dispositions techniques.
C'est pour cela que des Bielsa ou des Zeman ont la réputation de transformer des ânes en chevaux de courses. Il les font bosser encore et encore la mécanique de leur jeu, et en plus ajoute un supplément de physique qui leur permet d'être encore plus en avance sur l'adversaire.
Nos joueurs sont des pros, ils ont des bases techniques, faut pas déconner. Il s'agit, par contre, de ne pas les mettre sous pression, c'est la différence entre un Saivet et un Iniesta, la lucidité face à la pression adverse.
Nous n'avons pas les moyens d'avoir des joueurs capables de rester lucides face à la pression. Alors retirons cette dernière en jouant vite, de façon mécanique (pour les joueurs, le spectateur verra un jeu fluide) et généreuse.
Et ça, ça passe par le travail, des gammes tactiques et techniques, encore et encore, pour qu'au moment de la réception d'une passe, le joueur sache ou donner et quelle course faire ensuite sans avoir à regarder autour de lui.
Autre point que tu as mis en avant, Olaf, c'est la préparation physique. J'avais mis ce point en avant cet été, pour exprimer ma curiosité à ce sujet.
La préparation physique s'est présentée cet été sous la forme d'entrainements très légers, en général d'une 1h et n'excédant jamais 1h30......une seule fois par jour ! Et presque toujours sur des exercices de conservation/circulation peut "préparateurs"
Là où la grande majorité des clubs en Europe font un double voire un triple régime avec toujours 1 séance dédiée à la préparation physique en tant que telle (le matin) et une autre (l'après-midi) dédiée à la tactique et au physique.
Ce sont donc entre 3 et 4h (quand réveil musculaire au petit matin) d'entrainement pendant 4 à 6 semaines qui sont programmées.
Là, ça a été très (trop léger) et je n'ai pas été vraiment étonné de la cascade de blessures, la plupart musculaires et/ou tendino-ligamenteuses (tendinites et autres inflammations) assez symptomatiques d'un corps pas assez bien préparé pour l'intensité d'un match de football).
Bref, et pour conclure, je crois que notre équipe manque avant tout de travail et que les rares moment ou cela a été possible, ça a été mal géré.
Et c'est pourquoi, en plus d'une remise en question de la philosophie sécuritaire de Galtier, je souhaite vraiment que l'équipe parte en stage, au vert, pendant une dizaine de jours à la trêve hivernal pour se faire une bonne 20aine d'entrainements à base de foncier et de tactique/circuits de passes.