Naar wrote: ↑28 Feb 2019, 19:16
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
Euh le coeur du débat politique c'est loin d'être la souveraineté économique et commerciale de la France, du moins on n'en entend pas beaucoup dire que non seulement on est pieds et poings liés par les traités, mais surtout qu'il est impossible de modifier lesdits traités.
La règle des 3% de déficit n'est jamais évoqué ? Les intégrations successives de différents pays au sein de l'Union européenne non plus ? Idem pour le Brexit ? Et la relation franco-allemande ? Et les campagnes pour ou contre les traités européens ?
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
Soit t'as des beaux parleurs comme Hollande qui t'annoncent qu'ils vont aller négocier une modification du traité budgétaire et qui se couchent sitôt arrivés à Berlin, soit t'as ceux qui te disent qu'il faut changer l'Europe (comme depuis 40 ans) mais qui évitent très soigneusement de dire comment, et pour cause...
Les négociations induisent un rapport de force. Sur de nombreux domaines, il penche du côté allemand. C'est ainsi. Sans compter que tout chef d'Etat qu'on soit, il faut aussi se battre sur le front intérieur, avec une haute fonction publique délicate à orienter.
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
Après qu'il y ait une littérature évidemment, mais rien que la question de l'euro ne fait quasiment l'objet d'aucun débat dans les médias de masse. Simple exemple, pas mal d'économistes (Sapir, certains Nobel comme Stieglitz, Friedman, les économistes atterrés) disent que l'euro est une connerie, pourtant une telle opinion est très loin d'être entendue dans le débat public
La question de l'euro a été maintes et maintes fois débattue et réapparaît par endroits, quand ressurgissent quelques crise économiques. Par ailleurs, Sapir, comme d'autres, ont pu régulièrement défendre leurs théories. Tu as juste à taper son nom et, par exemple, C'est dans l'air, pour retrouver trace de ses nombreux passages, sur ce thème précis. Il est des opinions que l'on entend moins.
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
contrairement à d'autres pays comme l'Italie ou l'Allemagne où l'euro est loin d'être le totem qu'il en France.
La preuve, à la dernière présidentielle, aucun des """grands""" candidats ne parlaient d'une sortie.
Si ce n'est pas leur volonté, pourquoi en parler ?
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
Et je vois pas en quoi l'absence de souveraineté est fantasmée.
La France a encore des marges de manœuvre, même si, selon la formule désormais usée, l'Assemblée nationale est souvent une chambre d'enregistrement des décisions prises par le Parlement européen. Le pays garde encore des pans entiers de souveraineté, en matière de défense, de politique étrangère ainsi qu'une partie de l'économie et l'éducation entre autres choses.
paranoid wrote: ↑28 Feb 2019, 10:03
Sinon, sur le côté "seuls les experts devraient gouverner", si je caricature légèrement ta dernière phrase, je pense que leur bilan ne plaide pas forcément en leur faveur
Certes, même si nous n'avons pas sans doute les mêmes idées quant au cause.
- Les 3% : encore heureux qu'on en parle, c'est juste ce qui bloque toute notre marge de manoeuvre (la règle se fonde d'ailleurs sur rien d'objectif et a été décidée comme toi tu choisis ce que tu vas manger le soir). Mais très peu de monde voire personne ne la remet en cause ;
- Les intégrations successives : déplorer qu'on ait fait rentrer trop de monde en peu de temps (bon les américains poussaient vraiment), c'est bien, dire que jamais le peuple français n'a été consulté sur cette question c'est mieux, mais je l'entends pas souvent ;
- Le Brexit : à part dire que les anglais connaîtront les 10 plaies d'Égypte une fois sortis, le débat est loin d'être objectif et constructif.. Je parle même pas de la question du Frexit que même le FN rejette.
- La relation franco-allemande : celle où on fait de belles cérémonies où on se tient la main mais où on cède à toutes les exigences des allemands ? T'as pas l'impression qu'on est leurs idiots utiles ?
- Les campagnes pour ou contre les traités : la dernière date de 2005, le référendum a été rejeté, on a quand même signé le traité de Lisbonne, voilà quoi...
Intéressant ce que tu dis sur le rapport de force en faveur des allemands, moi à qui on a dit depuis tout petit que la France serait plus forte pour imposer ses choix en étant dans l'UE. Finalement on ne fera que se plier aux exigences des allemands tant qu'ils domineront économiquement l'UE. C'était pas vraiment le but originel de l'UE pourtant.
Pour l'Euro désolé mais hormis un eurosceptique de temps en temps sur des plateaux d'émissions de débats où tu peux pas développer un vrai raisonnement sans être coupé, et quelques émissions éparses sur Arte, on n'a pas en France un vrai débat avec une vraie impartialité des lignes éditoriales des médias. Sachant qu'une sortie est présentée comme l'apocalypse (quand j'en parle autour de moi c'est ce qui ressort, mais personne ne peut m'expliquer pourquoi), la question porte plus sur une réforme de la zone euro qui n'arrivera jamais ou à la marge.
Un mec comme Sapir tu le vois bien moins que des Langlet, Lechypre, Doze, ou même des éditorialistes qui n'ont aucune compétence en économie mais qu'on entend sans arrêt vanter les bienfaits de l'UE et l'euro (Barbier, FOG...). D'autant qu'il faut souvent aller sur RT ou Sputnik pour le voir.
La France a encore des marges de manœuvre, même si, selon la formule désormais usée, l'Assemblée nationale est souvent une chambre d'enregistrement des décisions prises par le Parlement européen. Le pays garde encore des pans entiers de souveraineté, en matière de défense, de politique étrangère ainsi qu'une partie de l'économie et l'éducation entre autres choses.
Très peu, la plupart des réformes que l'on fait concrétisent les orientations dictées par la Commission (lois travail, réforme territoriale, privatisations...).
Sinon en matière de défense et de politique étrangère pour l'instant oui on est encore relativement souverains, et encore depuis la vente d'Alstom et l'intégration à l'OTAN les américains nous tiennent par les bonbons.
Si ce n'est pas leur volonté, pourquoi en parler ?
Peut-être parce qu'on a mis dans la tête des électeurs que la sortie de l'euro serait une catastrophe et que les partis n'ont aucun intérêt à aller contre cette idée, ils auraient trop à perdre et pas assez à gagner. Simple hypothèse.
Certes, même si nous n'avons pas sans doute les mêmes idées quant au cause.
A part l'antienne selon laquelle la France n'a pas fait les réformes nécessaires contrairement à l'Allemagne, j'aimerais savoir quelles sont les causes auxquelles tu penses.