Racing
Perrin ne s’en contente pas
L'Alsace - le 28/01/2013
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Remplaçant depuis trois matches, l’ancien attaquant de Besançon Julien Perrin, dont François Keller avait fait sa priorité de recrutement l’été dernier, avoue se plier au choix du coach, mais ne penser qu’à une chose : regagner sa place. Ses deux convaincantes entrées contre Grenoble et Sochaux devraient vite lui en offrir l’occasion.
C’était le 22 décembre à Belfort. Au terme d’une rencontre que le Racing venait de remporter (1-0), mettant ainsi fin à une série de trois défaites (contre Yzeure et à Sarre-Union en championnat, face à Sedan en Coupe de France), Julien Perrin avait quitté les vestiaires du stade Roger Serzian tête baissée, visage fermé et bouche cousue. Ce jour-là, il avait peiné à digérer son remplacement à la mi-temps.
Depuis, l’ancien Bisontin fait banquette. Utilisé une poignée de minutes contre Lyon-la-Duchère, puis une bonne demi-heure devant Grenoble où il a été passeur décisif pour Yann Bénédick, il récupère peu à peu du temps de jeu. Avant-hier face à la réserve du FC Sochaux, il a remplacé Joris Ursch à la pause et été à l’origine de toutes les actions tranchantes du RCSA. Il a, entre autres inspirations, distillé trois caviars à Bénédick (48 e), Noro (56 e) et Ledy (69 e) qui auraient pu faire de lui un triple passeur décisif.
L’attaquant, qui avait démarré en fanfare sous ses nouvelles couleurs (5 buts et 1 passe décisive lors des 7 premières journées), n’a toutefois plus marqué en championnat depuis son but contre Montceau le 22 septembre (1). Ces quatre mois de disette ont fini par le conduire sur le banc de touche. Un statut de remplaçant auquel il n’est pas habitué et dont il ne se contente pas, même si ses deux dernières entrées en jeu ont été frappées du sceau de la réussite. « Je ne suis pas content », lâche-t-il calmement avant de préciser le fond de sa pensée. « Attention, que mes propos ne soient pas mal interprétés. Ne pas être content signifie que je ne me satisfais pas de ce statut. C’est un choix du coach et tant que l’équipe gagne, ça lui donne raison. Je suis sur le banc depuis trois matches, tous gagnés. Tant mieux pour le club. Mais à titre personnel, je ne m’en contente pas. À Besançon, j’ai passé quatre années comme titulaire. Je n’ai pratiquement jamais raté un match. Là, mon nouveau statut est une décision de l’entraîneur. Je m’y plie. J’essaie juste de donner le maximum pour regagner ma place. »
Lucide, celui qui compile 12 buts et 8 passes toutes compétitions confondues admet volontiers qu’il a connu un mauvais passage fin 2012. « Je suis conscient d’avoir fait une fin décembre très moyenne, contre Sedan et à Belfort. Peut-être étais-je épuisé physiquement, je ne sais pas. On a eu une bonne trêve hivernale d’une semaine et je me suis remis en question pendant les vacances. »
Depuis, il prend son mal en patience. « Je fais tout pour être prêt quand on fait appel à moi. Contre Sochaux, le premier ballon que je donne à Yann m’a tout de suite placé dans le bon sens (2) . » Son influence est ensuite allée crescendo. « Julien a fait une bonne rentrée. Gauthier (Pinaud) aussi. En fait, toute l’équipe a bien réagi à la mi-temps », souligne François Keller. « Je constate que nos résultats sont plus favorables depuis que les entrées de nos remplaçants sont meilleures (3). Ça a débuté à Belfort avec Benjamin Genghini et Robin Binder. Depuis deux mois, on ne voyait plus nos concurrents à la montée. Là, on aperçoit leur silhouette. »
Le Racing fait aujourd’hui plus que les apercevoir, même s’il n’est encore que 3 e. Malgré un jeu pas toujours flamboyant, il souffle dans leur cou. Et avec un Perrin en train de retrouver son meilleur niveau, les Bleus peuvent envisager la fin de saison avec confiance.
(1) Depuis, il a trouvé à sept reprises le chemin des filets en Coupe de France, la dernière fois lors de son doublé contre Wittenheim le 17 novembre.
(2) Un ballon antérieur, en fait, au but strasbourgeois, contrairement à ce qui était indiqué dans notre édition d’hier. Sur l’action du but inscrit par Hérelle contre son camp, c’est Ludovic Golliard – et non l’autre ancien Bisontin Perrin – qui décale Bénédick sur le flanc droit.
(3) Quatre succès d’affilée. Aucun but inscrit depuis 378 minutes.
S.G.