Olaf wrote:SP42 wrote:Olaf wrote:SP42 wrote:Dissident wrote:SP42 wrote:Que ceux qui ont les moyens de rouler en grosses voitures, avoir des ROLEX ou autres ... très bien, que ceux qui veulent passer 2 semaines à Maurice et 2 semaines au Maldives à Noël (comme une copine qui m'a sorti ça hier) tant mieux pour eux et ils ont raison de faire tourner l'économie.
A mon sens, c'est ici un point-clé qui manque un chouilla sur ce topic : admettre et tolérer que d'autres raisonnent différemment et qu'en plus ils n'ont pas forcément tort. Et quand on en arrive là, on se rend compte de la futilité des 798 pages précédentes.

C'est pas une question de tolérance, mais du bon sens. T'as les moyens, tu fais ce que tu veux, et tant mieux si tu peux assumer ton train de vie et faire vivre l'économie... Si tu n'as pas les moyens, tu ne fais pas. C'est aussi une forme de responsabilité vis à vis de la société. D'ailleurs, je serais pour attribuer des allocations familiales entre 1 et 3 enfants. Si tu décides d'avoir 4/5 enfants c'est que t'es en mesure de les assumer.
Sauf que toute l'Histoire de l'Humanité (et aussi ce qui arrive, à savoir le mur écologique, mais bon mettons qu'il n'existe pas) est là pour nous rappeler que non, le "chacun chez soi et les poules seront bien gardées", ça n'a jamais marché.
Le "gros bon sens", comme disent les québécois, ça a ses limites.
Qui te parle de "chacun chez soi" ?
Prenons l'exemple des gens qui vont 3 fois par an à l'autre bout de la planète pour se détendre. A première vue, effectivement, c'est leur problème et pas le mien ; il n'y a aucun jugement moral à porter là-dessus (ni en bien ni en mal) ; et les envieux tant pis pour eux, ils se font des ulcères pour rien, ils ont qu'à mieux se démerder. C'est ça, pour moi, le "chacun chez soi et les poules seront bien gardées".
En théorie, pourquoi pas.
Sauf que les voyages réguliers à l'autre bout du monde sont hyper valorisés socialement, quelle que soit ton extraction ; dans certains milieux, c'est même un "argument de vente" pour être recruté, par exemple. Il y a même parfois un côté "si t'as pas fait trois fois le tour du monde en avion t'as raté ta vie". Donc de fait, il peut y avoir cette raison objective de regretter que cette pratique soit réservée à une élite possédant de l'argent, et qui peut d'un autre côté pousser des moins riches à dépenser au-delà de leurs moyens pour compenser. Et qui derrière s'en plaignent.
Et ça, c'est juste l'histoire des sociétés humaines : suffit de regarder en arrière. Les gens ne restent pas chez eux ; ils vivent ensemble, s'influencent les uns les autres, n'attachent pas la même valeur aux mêmes choses, et y a du frottement.
De même, et ça vaut pour nous tous ici, on ne réfléchit pas d'abord de manière utilitariste : "je gagne XXX€ donc j'ai les moyens d'élever tant d'enfants". C'est faux de prétendre ça ; on fait des enfants parce que ça répond à des envies profondes, à des pratiques culturelles (non utilisation de la contraception, par ex) ou à des hasards de la vie, pas parce que ça s'inscrit dans une réflexion sur le modèle économique de ton foyer.
D'ailleurs, l'urgence écologique va bien nous obliger à dialoguer : quand on sera revenu à la question du rationnement de la bouffe et des ressources de base (qui a déjà commencé : regarde les interdictions d'utiliser l'eau potable pour certains usages plusieurs mois dans l'année)... J'en reviens donc aux voyages réguliers pour se détendre : ben c'est du luxe. Et le luxe, alors que les pénuries s'annoncent, ça se discute.
Je pense que ta vision des voyageurs est quand même très ciblée sur un certain type de voyageurs... et vivant personnellement le voyage comme une respiration essentielle à mon bien-être, je ne peux évidemment pas être d'accord avec ton analyse comme quoi le voyage est un "luxe".
Déjà, de quels voyageurs on parle ? Des voyageurs actifs (donc à différents stades de leur vie professionnelle) qui peuvent se permettre de faire plusieurs voyages à l'étranger par an je n'en connais pas beaucoup. Même si on peut trouver plein de façons (j'y reviendrai) de voyager loin et "pas cher", un voyage à l'étranger ça coûte cher quand même. Faire un voyage à l'étranger par an, c'est déjà pas à la portée de toutes les bourses (surtout pour les couples avec enfants), alors plusieurs, j'en parle même pas. Il y a aussi une question de temps et de qualité du temps passé en voyage. Avec 5 semaines de congés payés, si tu fais deux voyages, en enlevant la semaine de noël qu'on prend à peu près tous pour la famille, ça veut dire qu'il te reste deux semaines pour apprécier chaque Pays visité et c'est déjà un temps extrêmement court pour ne serait ce qu'effleurer du doigt la réalité du Pays visité. Ca peut suffire si on construit son voyage pour voir un maximum de choses, mais c'est pas le voyage reposant que beaucoup cherchent, tu bouges beaucoup, il faut tenir le rythme. Evidemment ce type de voyage de découverte n'est pas adapté aux couples avec enfants. En fait, ce que tu décris, des voyageurs travaillant, je ne le pense possible que pour une extrême minorité de gens. On constate actuellement que ceux que tu décris, qui font des "tours du monde", sont souvent deux catégories de personnes bien spécifiques : des retraités et des jeunes diplomés depuis peu, entre 20, 25 et 30 ans (souvent plus entre 20 et 25 ans).
Pour les retraités, déjà c'est pas tous les retraités, mais ceux qui ont eu la chance d'être deux à avoir travaillé toute leur vie, donc qui ont la chance d'avoir des retraites décentes et qui après une vie passée à construire l'avenir de leurs enfants, les éduquer, leur donner à manger, construire un cocon familial avec tout le confort moderne, payer leurs études et parfois, mettre leur apport personnel pour l'achat d'appartements pour leurs enfants, une vie à compter et gérer le budget... ces retraités se disent qu'à un moment donné, ils ont aussi le droit de se faire plaisir un peu tous les deux, en se payant de beaux voyages à deux, qui leur font une belle retraite tant qu'ils sont encore valides pour le faire. Je ne vois aucun égoïsme là dedans, mais des personnes justement récompensées d'une vie de travail dédiée à leurs enfants, des enfants désormais plus ou moins autonomes qui vivent leur vie de leur côté. Ce type de voyageurs retraités ne fait pas "de tour du monde". Ils se payent un très beau voyage par an, dans de très bonnes conditions de confort (formules hotels+repas et tours organisés en bus souvent), sans se prendre la tête plus que ça puisque la majorité du temps, tout est géré par un tour operator, le prix élevé servant à s'affranchir d'avoir à tout organiser soit même.
L'autre catégorie de voyageurs type "tours du monde" c'est des jeunes qui ont fini leurs études depuis peu et enchainé deux ou trois boulots "alimentaires" pour économiser en vue de leur tour du monde. Ils n'ont évidemment pas d'enfants et souvent, ils ne sont même pas en couples, voyageant seuls. Ils ont souvent moins de 30 ans, la plupart ont même moins de 25 ans. Dans le lot, on en trouve dont le voyage a été financé par les parents, mais l'immense majorité c'est eux même qui le financent, leur tour du monde. Pour revenir un peu sur la sociologie de ces grands voyageurs souvent très jeunes, ils n'ont pas d'enfants parce que de toute façon c'est impossible de faire ce type de tour du monde avec des enfants. Ils voyagent souvent seuls, parce qu'être en couple ou avec des amis, ça peut être problématique pour partir déjà... parce qu'ils faut en trouver des amis ou conjoints qui sont prêts à partir un an sur les routes. Même pendant le voyage en lui même, voyager à plusieurs sur un voyage assez éprouvant physiquement, ça peut être source de tensions multiples. Quand ils n'ont pas économisé suffisemment, ils s'organisent pour faire du woofing dans les Pays visités (travail contre hébergement), faire du couchsurfing (hébergement gratuit chez l'habitant) si ils se sont suffisemment organisés à l'avance, ou alors ils utilisent les PVT (
Progammes
Vacances
Travail), des visas longue durée spéciaux qu'offrent certains Pays riches comme le Japon, l'Australie ou le Canada. A défaut d’hébergement payant, la générosité des populations pauvres, fait qu’on peut être surpris par le nombre de connaissances d’un jour qui vous proposent carrément de dormir chez eux, juste après quelques heures passées à discuter. Dans tous les cas, leur voyage, ils l'organisent de A à Z, réservent eux même les avions, les nuits en auberges de jeunesses (ou des hôtels pour habitants locaux encore moins cher en Afrique ou Inde par exemple) et privilégient les continents pauvres, où on peut voyager pour pas cher, à son rythme, prendre le temps de découvrir un Pays... On est quand même très loin d'un voyage aux USA, avec quelques nuits dans un deux étoiles de Las Vegas, ou des voyages organisés en Europe, pour prendre des exemples de tourisme pour gens ayant certains moyens financiers. Sur ce type de « tours du monde », souvent l'Amérique du nord, l'Europe ou les Pays riches d'asie ne sont même pas dans le programme, parce que bien trop chers et bouffant la moitié du prix du voyage à eux seuls. Evidemment, ces (parfois très) jeunes qui font des tours du monde, ils ne le font pas à 40 ans, quand ils ont des enfants à élever, des prêts à rembourser, quand le budget "tour du monde" est multiplié par 4 ou 6, juste parce qu’il y a les enfants qui en sont et qu’il faut un certain confort quand même pour voyager en famille. Ils ne le font pas par le biais d'agences de voyages non plus qui te multiplient le prix du voyage par 2 ou 3, juste pour avoir « la chance » de bénéficier de leurs prestations. C'est en solo, avec le sac à dos sur les épaules, je me lance du haut de la falaise et si j'ai des difficultés financières en cours de route, ben je trouverai bien un moyen de travailler sur place pour continuer mon voyage (tout l'avantage des PVT offerts aux moins de 30 ans). Et quand ils fini leur tour du monde, ils reviennent transformés. Et puis il faut pas croire que ça se fait tranquillement avec l'entourage non plus, quand les parents sont fous d'inquiétude de voir leur progéniture partir seule affronter ce monde tellement dangereux, il faut avoir une certaine motivation et un certain courage pour le faire, son tour du monde en solo.
En fait, ce qui m'agace un peu dans ta réponse, c'est l'idée que le voyage serait un luxe. Personnellement, j'ai fait deux ou trois voyages marquants en Chine, au Maroc ou en Inde et ces voyages n'etaient pas "un luxe" mais une respiration, quasiment une bouée de sauvetage. Je passe mon temps à raconter ma vie dernièrement, mais clairement mes premiers voyages etaient une bouée de sauvetage le mot n'est pas trop fort. Psychiatrie + curatelle, quand le seul concept "la vie est belle" est un truc totalement inatteignable et abstrait, à la limite de l’incompréhension totale sur ce que peut bien signifier cette phrase de m..., un premier voyage à l'étranger ça peut clairement être quelque chose qui sauve. La notion de luxe, ça pourrait laisser penser qu'un voyage est accessoire, mais des fois c'est tout le contraire, ça peut être le truc qui t'empêche de continuer à couler ou te tirer une balle dans la tête, rendre le concept "la vie est belle" plus si abstrait que ça et t'aider à remonter la pente. Puis si voyager à l'étranger reste encore quelque chose d'un peu cher, quand on pense son voyage pour faire des économies partout, c'est possible de se faire plaisir quand même. Si tu t'y prends 6 mois à l'avance, tu peux trouver des allers retours en Chine ou en Argentine pour 500€. Tu peux te loger en auberges de jeunesses dans des dortoires de 8 lits pour moins de 2€ la nuit. La bouffe pareille moins de 1€ parfois. Les transports en commun, il faut utiliser les bus ou les métros et trains qu'utilisent les gens du Pays visité, tous les jours. C’est sûr qu’il ne faut pas craindre de jouer des coudes pour trouver une place assise dans un train surpeuplé en Inde, ou en Chine, où tu sais que tu pourrais bien passer 2 à 10 heures, debout, le visage sous le nez de ton voisin direct. Les Pays, il faut cibler ceux qui sont les moins chers, pas cibler un week end à Venise évidemment. Par contre, évidemment le faire en célibataire, c'est mieux, c’est même peut être comme ça que tu l’apprécies le plus, parce que source de plein de rencontres inoubliables avec des locaux. En couple ou avec un(e) ami(e) ça se tente si on est plutôt sur le même délire avec le/la camarade de voyage. Avec des enfants, il faut juste oublier. Evidemment, ça a toujours un coût que tout le monde ne peut pas se permettre, par exemple les couples avec enfants dont un seul des deux travaille. Je pense que là effectivement, partir en voyage à l'étranger devient difficile, voire impossible dans la situation économique de beaucoup trop de gens en France, mais là encore ça peut se débattre, deux semaines de vacances au maroc ou à chypre, c'est moins cher qu'une semaine de vacances en France. Et puis si c'est encore trop cher, on peut encore se limiter sur les dépenses du quotidien, les gros sacrifices qu’on fait d'un côté, on y gagne 100 fois de l'autre.
Après, les respirations c'est pas forcément avec des voyages. Des personnes n'aiment pas du tout voyager. On peut avoir tout un tas de respirations autres : être en couple, avoir une vie de famille accomplie, se faire des petits plaisirs du quotidien quand on peut (cinémas, petits événements locaux type concerts ou expositions), avoir des gouts personnels marqués (ici, notre passion commune pour le foot et les verts, la mécanique, le jardinage, le sport, la philatelie, la photographie, le dessin, que sais je encore...). Je réfute simplement que le voyage est un luxe, c'est une respiration comme une autre, respiration qui devient vite une passion dévorante et une drogue, les voyages donnant envie d'en faire toujours plus. Personnellement, je me paye mes voyages, avec certains choix comme ne pas avoir de voiture. Je peux me le permettre évidemment parce que je travaille et vis en ville. La liberté que je perds, je la regagne sur mes voyages. Je me donne aussi ce "luxe" en me restreignant un peu sur mes dépenses du quotidien. Je peux avoir la liberté aussi, parce que je n'ai ni copine, ni enfants. Globalement, je ne sais pas si on peut considérer le célibat comme "un avantage", sur ce plan, le sacrifice assumé ou subi me semble quand même pas négligeable non plus.
Dans ce Pays, ton intervention me fait quand même penser qu’il faudrait qu'on arrête à un moment donné de pointer du doigt le voisin sur à peu près tout. Ca devient à la limite du faramineux le nombre de cibles diverses et variées.
José Mourinho : [i]"C'est un club historique, qui possède une grande Histoire, même si elle n'a plus remporté de trophée depuis quelques années. C'est là que Michel Platini a brillé avant d'aller en Italie..."[/i]