martien wrote:Ce que je lis sur Selnaes me dépasse un peu. Et je crois que la comparaison avec Sablé m'achève.
Je peux comprendre que l'on n'apprécie pas ce type de joueur et qu'on le considère inadapté à notre championnat. Ce que je comprends moins, c'est qu'on en arrive à nier ses qualités et à le désigner comme un joueur médiocre. Même quand il était encore mal adapté à la ligue 1, sa supériorité technique sautait aux yeux. Ce type là a une qualité de passe et une vision du jeu qui sortent de la norme.
Pour ma part, je suis bien content qu'on ne l'ait pas vendu à Fulham à ce prix, car un joueur avec ce talent qui commence tout juste à s'adapter au contexte français et qui reste sur 6 excellents mois peut potentiellement valoir bien plus que 10 ou 15M€. Comme certains le rappellent, on parle d'un joueur qui vient du championnat norvégien, et qui est arrivé dans une équipe un peu à la dérive, dont le style de jeu ne correspondait pas vraiment à ses qualités (c'est un euphémisme). De plus il a l'air d'être un garçon timide et réservé, ce qui n'a pas dû faciliter son intégration. Il commence à exploser avec Gasset et il faudrait le vendre ? Je ne comprends pas certains.
Vu les prix délirants du marché actuel, je trouve que nous (pas seulement les supporters mais aussi nos dirigeants) ont vraiment trop tendance à sous-estimer la valeur de nos joueurs, contrairement à ce que je peux lire.
En fait, ce que je pense (et qui pourrait expliquer pourquoi nous "sous-vendions" nos joueurs), c'est que nous avions jusqu'ici un budget à l'équilibre.
Aussi, l'argent dépensé dans l'acquisition de nouveaux joueurs était renfloué par la vente d'autres. Nous n'avons donc pas "sur-vendu" nos joueurs à des clubs anglais ou à des destinations exotiques, mais plutôt privilégié les envies des joueurs en terme de club, tant que le club s'y retrouvait financièrement, pour être plus ou moins à l'équilibre (exemple PEA vers Dortmund pour 15 m€). Cela permettait également de faire un coup de com' auprès des agents et de joueurs avec le fameux : "l'ASSE, un tremplin. venez chez nous, on sera des pères pour vous, un accélérateur de carrière".
D'autre part, cela a été relaté ici, lorsque nous étions en Europe, la stratégie du coach Galtier était de bénéficier d'un groupe de pro élargi pour pouvoir répondre immédiatement sur tous les tableaux. La saison 2016-2017, c'est 53 matchs tout de même. 34 joueurs utilisés, dont seulement 13 formés à Sainté (stats provenant de asse-stats.com).
Néanmoins, cette stratégie chapeauté par le salary cap, a obligé Christophe à prendre des joueurs soit pas trop chers donc "moyens" (toute proportion gardée), soit en fin de contrat mais pas trop gourmand sur le plan salarial.
Cela a donc barré la place de pas mal de jeune du centre.
Il est également possible que les objectifs fixés par la direction à cette époque oblige Galtier à se tourner vers cette stratégie (réitérer un exploit en coupe, finir le plus haut possible en championnat, bien figurer en Europa League), jugeant trop risqué de reposer l'accomplissement de certains de ces objectifs sur des jeunes du centre. Seul les très très bons jeunes ont pu atteindre l'équipe première, mais avec la réussite qu'on connait.
Or, il y a une contradiction pour moi entre ces deux stratégies à cette époque, entre le côté tremplin de l'ASSE proné par les dirigeants et le fait que l'équipe ait déjà un nombre assez important de joueurs pros.
Désormais, il semble que les données aient changé. l'ASSE investit plus, s'endette même pour monter une équipe très qualitative et non plus quantitative. A cela, on ajoute la fin du salary cap et le fait que l'on ait "que" 3 compétitions à jouer, et avec à mon sens un seul vrai objectif fixé à Coach Gasset : finir dans les places européennes, donc jouer à fond le championnat.
Ce changement de paradigme est donc plus propice à l'intégration de jeunes joueurs dans l'effectif professionnel, et surtout pour leur assurer un temps de jeu suffisant.
Et le fait que le club soit endetté, il devra donc vendre ses joueurs à forte valeur ajoutée et devra sans doute se tourner vers des pistes plus lucratives (peut-être au dépend de la volonté première du joueur), et surtout ne pourra plus brader ou se débarrasser de joueurs indésirables.
Car c'est ce dernier point qui pêche à la direction pour moi aujourd'hui. On a vu la récente gestion des cas Saint-Maximin (problèmes de comportement) ou Bamba (prétentions salariales trop élevés pour la direction). Endettée, l'ASSE sera obligé de valorisée ses pépites du centre (en terme de salaire, d'exposition, de durée de contrat, etc.), afin d'en tirer le plus grand profit possible et ainsi éponger le déficit. J'ai malheureusement l'impression que nos dirigeants soient un peu old school et ne compte que sur l'institution ASSE vis à vis de nos jeunes joueurs (avec un discours du style, on t'a formé, lancé en pro, on t'a donné ta chance, alors rend nous la monnaie de la pièce, ne soit pas trop gourmand en terme de salaire et reste bien à la maison le temps qu'on te trouve une porte de sortie lucrative). Mais le monde du foot a changé, les carrières sont très courtes, et l'ASSE, aussi grande soit-elle dans nos cœurs, n'est que petite à l'échelle du football européen.