Les Spurs en démonstration
Face à une équipe de Miami bien trop orpheline du Shaq, les Spurs n'ont même pas eu besoin de forcer pour signer un cinquième succès consécutif. Portés par la verve de leur Big Three, Tim Duncan et Tony Parker compilant notamment 28 points-16 rebonds et 14 points-11 passes, les champions en titre ont en effet déroulé pour s'imposer 98-84 malgré un Dwyane Wade mis sur son 31 pour l'occasion. Ça va fort également pour les Suns qui s'imposent 110-118 chez leurs rivaux des Warriors avec 10 points et 10 rebonds de Boris Diaw.
Un choc? Quel choc? Entre une formation du Heat brinquebalante en l'absence de sa poutre maîtresse Shaquille O'Neal et des Spurs, superbes de certitudes dans le sillage de leurs leaders, le choc au sommet, affiche pressentie des prochaines Finals, tout du moins au moment du coup d'envoi de la saison, a tourné court. Il y a bien eu un premier quart équilibré ou une esquisse de prise de pouvoir des Floridiens à l'entame du second acte pour faire croire à un duel aux effluves printaniers, mais pour le reste, la rencontre a en effet confiné à une démonstration des champions en titre.
Car à peine Antoine Walker avait-il retrouvé le chemin du panier après son terrible fanny rapporté de Los Angeles il y a deux jours, permettant ainsi aux siens de mettre le nez à la fenêtre au début du deuxième acte en passant devant 19-20, que les Texans répliquaient par un 18-5 initié par un Tim Duncan des grands soirs, auteur de 11 points sur la série. Une série aussi impitoyable que rédhibitoire pour des Floridiens bien incapables par la suite d'inquiéter sérieusement leurs hôtes d'un soir. Après avoir viré à la pause avec 17 longueurs d'avance, les Texans n'avaient déjà plus en effet qu'à entretenir l'écart au retour des vestiaires. Les hommes de Gregg Popovich s'acquittèrent longtemps parfaitement de leur tâche avant un baroud d'honneur cosignés Dwyane Wade et Udonis Haslem à l'entame du money-time, Tim Duncan et Manu Ginobili devant alors remettre un coup de collier pour les deux dernières minutes après un rapproché à sept longueurs des Floridiens.
Duncan, Ginobili. Ginobili, Duncan... Les deux hommes ont bien été les deux principaux artisans de la victoire texane. Non contents de valider définitivement ce cinquième succès consécutif en inscrivant les douze derniers points des leurs, les deux all-star ont en effet terminé avec une ligne de statistiques particulièrement ronflante avec 27 points à 10 sur 16 aux tirs pour l'Argentin et 28 points à 11 sur 18, 16 rebonds et 4 contres pour le double MVP. Du travail de champions."J'ai juste eu la chance de mettre des paniers au début pour jouer en confiance, expliquait après coup un Manu Ginobili transfiguré après une série de prestations quelconques, après, comme on avait décidé de jouer le plus possible à l'intérieur, j'ai essayé d'attaquer le cercle un peu plus souvent que je ne l'avais fait lors des derniers matches."
Parker au diapason
Appuyant là où ça fait mal, les deux all-star ont pleinement participé au festival texan sous les panneaux, les Spurs profitant en effet de l'absence de Shaquille O'Neal pour y faire bombance avec 54 points inscrits dans la peinture contre 22 pour des visiteurs plus portés sur le tir de barrage à longue distance. Avec plus ou moins de réussite puisque si Dwyane Wade s'en est sorti avec un honorable 8 sur 20 aux tirs pour porter beau du haut de ses 31 points, 10 passes et 6 rebonds, ses acolytes artificiers n'en finissent plus de manquer la cible. De Jason Kapono, 5 points à 2 sur 8, à Jason Williams, 9 points à 2 sur 7, en passant par l'inévitable et épouvantable Antoine Walker, certes seul autre Floridien à émarger à plus dix points mais au prix d'un peu inspiré 3 sur 15 aux tirs. Intraitable mur texan...
Un axe fort Ginobili-Duncan très... fort. Une défense imperturbable, le Heat devant se contenter d'un faiblard 36% de réussite, il n'en fallait pas plus pour permettre à San Antonio de savourer une nouvelle victoire, la quinzième en 18 matches. Pour autant, si Michael Finley n'a guère été en réussite, si Robert Horry ou Nazr Mohammed ont été discrets, le troisième élément du Big Three texan n'a pas manqué de répondre présent à l'appel du choc. Tony Parker n'a certes rendu qu'un petit 14 points à 5 sur 11 aux tirs au regard de ses moyennes affichées depuis le début de saison, 20,9 points à 55% de réussite, mais le Français n'en a pas moins été l'une des clés de la démonstration texane.
Et pas seulement pour ses 11 passes décisives, record personnel sur la saison battu. Stan Vain Gundy expliquait ainsi à l'issue de la rencontre: "Tony Parker, si vous regardez depuis le début de saison, parvient toujours à jouer le pick and roll, soit pour lui, soit pour ses coéquipiers. On a mis l'accent dessus et on a fait un effort particulier en défense. Mais c'était encore dur de le contenir ce soir." La voix de l'entraîneur floridien pourrait bien être acquise à l'ancien Parisien dans la course au All-Star Game...
Les Suns sur le grand huit
Et un qui fait huit. Les Warriors l'ont appris à leurs dépens, les Suns sont bel et bien inarrêtables depuis deux semaines. La franchise de l'Arizona l'a confirmé en s'imposant 110-118 sur le parquet de son rival de la Division Pacific, glanant ainsi un huitième succès consécutif et revenant dans les rétroviseurs des Clippers, des Mavs ou des Grizzlies, tous lancés aux trousses des Spurs. Une performance d'autant plus significative qu'obtenue en dépit d'un mauvais passage à l'entame du dernier acte, leurs hôtes en profitant pour virer en tête au cœur du money-time après avoir pourtant accusé jusqu'à huit points de retard quelques minutes auparavant.
Mais Steve Nash et Shawn Marion veillaient et en manquaient pas l'occasion de remettre les Suns en tête dans la foulée. Les deux hommes ont d'ailleurs été, une fois encore, les deux principaux artisans de cette nouvelle victoire avec respectivement 28 points-12 passes et 27 points-14 rebonds, mais le collectif de Phœnix a également parlé, les doublures Raja Bell et Kurt Thomas ajoutant 19 points et 16 points-18 rebonds et Boris Diaw y allant de son double-double. Malgré un problème de fautes l'ayant limité à 22 minutes, l'ancien Palois a en effet compilé 10 points à 5 sur 8, 10 rebonds et 5 passes, signant au passage un dunk au parfum de panier de la victoire à trente secondes de la fin de la rencontre.
Côté californien, malgré un solide 48% de réussite collective et une prestation impeccable de Baron Davis, l'ancien Hornet inscrivant 28 points en dépit d'un petit 3 sur 11 aux tirs tandis que Mike Dunleavy et Jason Richardson ajoutaient 21 et 17 points, cette défaite sonne comme un coup d'arrêt, les Warriors courant toujours en effet après une victoire référence.
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