YACINE wrote: ↑06 Mar 2020, 13:05
Un petit retour sur ce match, après une courte nuit de sommeil mais avec un putain de kiff.
En toute sincérité, je n'en menais pas large en arrivant au stade, on connaissait tous les enjeux, retrouver une finale de coupe de France au stade de France après 38 ans de disette mais une défaite contre Rennes et nous basculions dans une profonde crise et une descente qui se profilait vraiment voir certainement.
Cela peut sembler bizarre, mais quand je me suis installé dans les gradins, j'ai senti une ambiance particulière, des bonnes ondes, le stade renvoie une énergie particulière, une force que j'ai du mal à décrire, le chaudon quoi, j'avais ressenti cela lorsque nous avions battu 3-0 Lyon à Geoffroy, il y'a quelques années.
Pour revenir au match, Puel avait choisi d'organiser son équipe en 4/3/3 et cette densité nous a permis de prendre le dessus sur les 2 milieux bretons (Nzonzi et Cavinga) avec Mvilla en pointe basse et 2 huit, un plus organisateur et qui se projette, Cabaye et un autre plus plus physique qui va chercher les ballons dans les pieds Camara, les 2 jeunes de notre charnière permettent au bloc de jouer plus haut, nos 2 latéraux ont joué dans des registres différents, un Kolo un peu plus haut et n’hésitant pas à prendre son couloir, Debuchy un peu moins à l'aise pour se projeter.
Diony est souvent décrié et on ne va pas se mentir ce ne sont pas ses qualités techniques qui nous étourdissent mais hier, ll nous a fait un match Brandaoesque si on me permet le néologisme, il a gêné la charnière, pressé comme un fou et s'est créé pas mal d'occasion même si son manque de sensibilité technique ressort sur sa première occasion.
Les occasions de début de match ratées avec celle de Cabaye sauvée sur la ligne et quelque mauvais choix de Bouanga n'auguraient rien de bon et sur la vraie première occasion rennaise, Raphinha obtient un péno en mode en briscard sur Saliba que transforme avec sa finesse natuelle Niang.
Et à ce moment là, bizarrement j'ai repensé au scénario du match précédent face à Rennes, et si on leur rendait la monnaie de leurs pièce. Si on avait du écrire un scénario en forme d'happy end, on ne s'y serait pris autrement.
Mais rien ne fut évident dans ce match, Cabaye qui se blesse après un bon début de match (coup franc juste au dessus et balle de but sauvé par un rennais sur sa ligne), Diousse qui rentre, la malédiction qui semble perdurer, mon stephanois tu te blesseras mais cette fois çi les joueurs ne lâchent rien, le public aussi, tendu et surexcité en attente d'une étincelle, qui viendra du pied de Diony pour la tête de Kolo qui transforme le chaudron en fournaise, je suis assez zen dans la vie et là je suis passé en mode foux furieux, chaque action stéphanoise devenait vitale ou mortelle selon sa conclusion. En Henri Point on se chicanait lorsque les supporters se mettaient debout et l'exception devint la règle. Diousse est rentré avec ses forces et faiblesses mais il n'a rien lâché.
L'égalisation a transcendé le public et une forme d'exaltation s'est mise peu à peu en place, est ce que la rédemption sur ce ce match serait à la hauteur de la frustration accumulée, on sentait le public en mode cocotte minute.
la deuxième mi-temps commence difficilement, Diousse perd quelques ballons mais il y'a toujours un frère de combat pour rattraper le coup, on sent que l'équipe baisse de pied, la construction est moins relevée coté vert, on sent les rennais un peu mieux en place, nous avons du mal devant Bouanga la joue un peu perso, Diony s'éteint, pendant 30 minutes, on est en mode combat, Camara bouche les trous, Fofana tacle, Honorat se démultiplie, on souffre sur chaque CPA, Nzonzi semble sortir d'un match de NBA, mais on tient, les rennais ne passent pas loin du carton rouge (Camavinga et Del Castillo) mais l'arbitre est magnanime voir complaisant vu des tribunes, cela gronde, s'irrite, le sort ne nous aime toujours pas.
Le monney time arrive, les changement aussi Abi pour remplacer un Diony essoré et Boudebouz pour un Mvilla.
Honorat est au fort et au Jessy Moulin, on sent que nous sommes sur le fil d'un équilibriste au dessus du vide.
Les dernières minutes sont irrespirables, on pousse pour éviter les prolongations, les rennais doutent Debuchy et Abi ont une balle de match sauvée miraculeusement par la défense rennaise.
Et comme le destin est facétieux, il décide de faire des parias ce soir des héros, après une montée de Saliba digne d'Olsavaldo Piazza, celui sert Bouanga touché par la générosité du groupe laisse Boudebouz vivre l'ascenceur émotionnel ultime; une catharsis pour lui et tout les supporters verts, un déferlement de bonheur, une explosion qui retentit le chaudron est à point, et la cocotte minute a explosé de bonheur.
L'arbitre siffle et le peuple vert envahit comme si l'instant devenait communion éternelle, un pélerinage péparatoire à celui du stade de France, certains ramassent des bouts de pelouse comme des attrapes rêves, les supporters verts sont ivres de bonheur, d'autres ivres tout court, l'équipe et ses supporters ne font qu'un lors du chant mené par le jeune Saliba, il est hypnotique, viral, car le virus des verts est plus fort que tout car dans l'âme et le coeur des milliers de supporters sur la pelouse.