Je ne sais pas si vous avez cliqué pour lire Quiniou mais la différence avec Chapron est saisissante.
Ils donnent la même réponse mais alors la qualité du raisonnement est bien différente.
Enfin sur le début de son intervention jusqu'à sa conclusion digne du meilleur politicard :
"Le tacle est quand même assimilé à une faute grossière. Amavi n'a aucune possibilité de récupérer le ballon. Dans son élan, il attrape la cheville et la jambe de Palencia. C'est une faute qui met en danger l'intégrité physique du joueur.
Le carton rouge direct n'aurait pas été scandaleux, bien au contraire."
Si tu renverses sa phrase pour en conserver le sens, il faut lire :
Il est scandaleux de ne pas mettre carton rouge sur cette action.
Beaucoup moins corporate, l'art de la rhétorique
La blessure de Palencia n'a pas à guider la solution, ce n'est pas le résultat qui doit être jugé mais le geste.
La règle de la faute grossière est :
Tacler ou disputer le ballon tout en mettant en danger l’intégrité physique d’un adversaire ou en agissant avec violence ou brutalité doit être sanctionné comme faute grossière.
A ce stade il y a une question d'interprétation de l'arbitre qui doit apprécier si la dispute du ballon met en danger l’intégrité physique d’un adversaire ou est commise avec violence ou brutalité. Il y a donc une zone grise avec des gestes pouvant faire hésiter et dans ce cas l'arbitre s'il doute peut éventuellement prendre en considération la gravité de la blessure du joueur victime. Ce n'est qu'un indice et non pas une preuve matérielle comme le dit Chapron qui veut faire le malin sans en avoir les compétences. Un joueur peut parfaitement se blesser lors d'une faute habituelle sans que celle-ci ne soit pour autant grossière. Le football est un sport de contact, la victime peut avoir une fragilité particulière, la faute à pas de chance etc... Dans les éléments constitutifs de la faute grossière, le texte n'évoque pas la blessure et c'est fort heureux.
Si Palencia saute à temps pour éviter la faucheuse et n'est pas touché, cela ne change rien et la question pour l'arbitre demeure la même : le geste mettait il en danger l'intégrité physique du joueur ? La question est là et uniquement là.
Peu importe également le moment du match comme on peut l'entendre des journalistes, si l'arbitre estime la faute grossière il doit sortir le rouge, l'intégrité physique des joueurs est plus importante qu'assurer le spectacle d'un match à onze contre onze.
Ensuite la règle donne un cas dans lequel la faute grossière est caractérisée ce qui signifie que l'arbitre est dégagée de toute interprétation, il doit sanctionner si les éléments constitutifs sont réunis :
Se rend coupable d’une faute grossière tout joueur qui se jette – avec une ou deux jambes en avant – pour disputer le ballon de face, de côté ou par derrière avec violence ou mise en danger de l’intégrité physique de l’adversaire.
Amavi se jette avec deux jambes en avant pour disputer le ballon de côté avec mise en danger de l'intégrité physique évidente. Ce genre de tacle les rédacteurs cherchent à les éradiquer et on comprend pourquoi car la plupart du temps cela se termine par une blessure. Le tacleur ne maîtrise rien et seule la chance ou l'habileté à éviter le bourrin peuvent éviter le choc dangereux.
Le texte imposait le rouge et l'arbitre ne fait pas une erreur d'interprétation mais méconnaît ou refuse d'appliquer celui-ci.
Sans le vouer au bûcher, j'ose espérer que l'arbitre recevra une mauvaise notation pour ce match, également que les commissions d'arbitrages feront un rappel aux arbitres en leur demandant d'être intransigeants sur les tacles deux pieds décollés, le texte le permet. Ils sont capables de sévir un temps sur les tirages de maillot dans la surface pour défendre le spectacle, ils peuvent également s'intéresser à la sécurité des joueurs.