Article publié aujourd'hui par l'AFP :
Saint-Etienne face à la gestion des supporteurs
Comme Paris Saint-Germain il y a encore quelques mois, et d'autres clubs aussi, l'AS Saint-Etienne, qui vient au Parc mercredi pour la 35e journée de Ligue 1, doit faire face au comportement difficile d'une frange de ses supporteurs affiliés à des groupes menacés de dissolution.
Dimanche, les Verts ont dû affronter Dijon (1-0) dans un stade Geoffroy-Guichard dont deux tribunes étaient frappées de huis-clos partiel sur décision de la commission de discipline de la Ligue.
Les dirigeants stéphanois tout comme les groupes de supporteurs visés, les "Green Angels", menacés de dissolution ou de suspension administrative, et les "Magics fans", crient à la sanction disproportionnée et injuste, oubliant qu'ils ont été avertis à plusieurs reprises cette saison.
L'ASSE a dû régler plus de 100.000 euros d'amendes cette saison, et a été frappée de deux sanctions, d'un match à huis-clos et un avec sursis ramenées à de simples amendes, pour "utilisation massive et répétée", dans le "Chaudron" et à l'extérieur, d'engins pyrotechniques interdits.
En outre, un appel auprès de la FFF pour un match ferme à huis-clos infligé après des incidents contre Rennes est actuellement en délibéré.
Les déplacements de supporteurs stéphanois ont également été marqués par des actes de délinquance voire des affrontements avec les forces de l'ordre dans les stades et leurs alentours, à Annecy, Dijon, Auxerre, Valenciennes, Montpellier, par exemple.
Début avril, les groupes de supporteurs et le club ont été reçus à la Préfecture de la Loire. Les dirigeants ont été convoqués au Ministère de l'Intérieur, comme ceux de Lyon, Montpellier, Bordeaux et Paris, "en raison de la recrudescence des actes de violences chez certains supporteurs", expliquent-ils.
"Nous nous sommes exprimés à plusieurs reprises sur ce dossier. Nous avons pris des engagements auprès de la LFP et défendons nos supporteurs. Nous espérons que la Ligue entendra nos arguments en appel pour leur permettre d'assister aux matches contre Marseille et Bordeaux. Ceux contre Nice et Brest se sont bien passés", soulignait Dominique Rocheteau, conseiller du président Roland Romeyer, avant la rencontre face à Dijon.
Parallèlement aux mesures de sécurité renforcées qu'il a dû prendre, le club entend utiliser tous les recours, fédéraux ou judiciaires pour faire lever la sanction sur les deux dernières rencontres à domicile de la saison.
A Saint-Etienne, le poids du public est historique mais, depuis une vingtaine d'années, avec l'apparition de groupes ultras dans le football, des actions violentes ont visé les joueurs ou le club lors de résultats décevants.
Le président Romeyer cultive le dialogue et "soigne" les supporteurs.
Ainsi, dimanche, un écran géant avait été installé par le club sur le parking devant le stade pour permettre aux 2.500 supporteurs restés à l'extérieur d'assister à la rencontre.
Des sonos avaient été branchées dans les tribunes pour relayer leurs encouragements... et leurs slogans vindicatifs à l'encontre de la Ligue, leur cible depuis longtemps.
En fin de partie, les joueurs ont lancé leur cri de joie en communion avec ce public mis en quarantaine, histoire de maintenir le trait d'union avec leurs supporteurs qui, pour leur immense majorité, aiment les Verts mais sont sanctionnés pour une poignée d'irréductibles.
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