Michel-Ange wrote: ↑12 Nov 2019, 17:45
pitchdobrasil wrote: ↑12 Nov 2019, 17:41
Je trouve que c'est super d'avoir ENFIN simplifié cette règle pour donner moins de place à l'interprétation.
Si on suit le raisonnement de Garibian, pour le coup, c'est le cas.
Le problème, dans ce cas, c'est qu'il y a eu une erreur dans ce genre de situation dans notre match et que personne ne l'a relevée. Du coup, l'arbitre a été cohérent dans le match de l'OM, c'est la DTA qui est fautive.
Il serait plus simple de rechercher le non fautif dans le merdier présent et à venir, tout a été fait en dépit du bon sens. Je m'étonne d'ailleurs qu'aucun commentateur du football, que ce soit un journaliste, un organisme d'arbitrage, un arbitre ne se soit élevé contre la nouvelle réglementation sur la faute de main. Bon je ne lis pas la presse spécialisée peut-être quelqu'un a pu faire un article de fond, en ce qui concerne ce à quoi on a accès sur internet tous les articles étaient plus nuls les uns que les autres, au mieux, ils se contentaient de remettre en forme le communiqué de presse de la Fifa au pire ils s'en éloignaient et disaient des choses fausses.
Le premier fautif est l'IFAB, c'est l'organisme de sages présidant aux destinées des lois du jeu du football.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Internati ... tion_Board
Je vais citer cette partie :
L'IFAB est régulièrement accusé de conservatisme dans l'évolution des règles du jeu. Ses détracteurs estiment que cela est dû en partie à la sur-représentation du football britannique, « inventeurs » du football et à l'adoption des changements des règles à la majorité des trois quarts. Ils pensent que le Board devrait plus s'ouvrir aux influences des autres continents (à l'exemple de la polémique sur le maillot de l'équipe nationale du Cameroun et aux recommandations de l'IFAB qui en ont suivi).
Ses défenseurs estiment quant à eux que le succès mondial du football est dû à la simplicité et l'immuabilité des règles de base de ce sport dont l'IFAB constitue le « gardien du Temple ».
En 2010, plusieurs polémiques ont concerné l'IFAB, notamment à la suite de faits de jeux contestés durant la Coupe du monde en Afrique du Sud (simulations, buts validés ou invalidés à tort). Les détracteurs de l'IFAB mettent en avant différentes solutions faisant intervenir les nouvelles technologies comme l'arbitrage vidéo afin d'éviter ces erreurs, notamment sous prétexte qu'elles sont utilisées dans d'autres sports. À la suite de ces évènements, le président de la FIFA Sepp Blatter a fait part des excuses au nom de son organisation aux fédérations ayant été flouées. Plusieurs pistes concrètes sont évoquées, comme l'aide technologique à la validation du franchissement de la ligne de but et l'arbitrage à cinq.
À l'issue du congrès de la FIFA de 2011, il avait été demandé à l'IFAB de "s'auto-réformer". Après un travail d'évaluation, l'IFAB a décidé de garder sa composition inchangée mais a admis qu'il fallait qu'il ait une consultation plus régulière des acteurs du football pour améliorer son processus de décision et avoir plus de transparence5. Deux organes consultatifs ont donc été créés : un panel technique avec des experts de l'arbitrage du monde entier, et un panel football composé de 20 anciens joueurs et techniciens, des entraîneurs en activité, des membres de la FIFPro et des directeurs techniques des Confédérations.
On peut se rassurer, de gardiens du Temple, il n'existe plus. Il est ouvert aux quatre vents et sert de chambre d'enregistrement des doléances de toutes les grandes gueules aux idées révolutionnaires du foot. La nouvelle réglementation de la faute de main en est une illustration, une sorte de grand sac a été ouvert, des idées venant de-ci et de-là ont été mis dedans, on a malaxé le tout et un texte à la structure incertaine en est sorti. Le parcours pour donner une solution à un cas factuel est tellement tortueux et à risque de contradictions, qu'ils ont glissé des "en général".
Quel merveilleux texte sur lequel se reposer pour un arbitre !
D'ailleurs si j'en étais et qu'un encadrant venait se plaindre à la fin du match ne suivant pas la même logique dans le texte, pas d'affolement à avoir : Non vous ne pouvez pas comprendre, ça c'est "en général", notre cas est particulier...
Ensuite je ne connais pas les noms de chaque entité mais avec le budget d'une organisation comme la Fifa, ils doivent posséder des structures dédiées aux rapports avec l'arbitrage. Leur rôle, lorsqu'une nouvelle règle de cette difficulté de compréhension sort, n'est pas de laisser aux soins des différentes Direction d'arbitrage de chaque pays d'en faire sa propre lecture. Un des principes des lois du jeu est qu'elles s'appliquent de la même manière où qu'on joue au foot. Le service après vente de leur usine à gaz n'est pas effectué. Ce n'est pas sérieux.
Les arbitres serviront de chair à canon dans l'application d'une nouvelle réglementation qui sera sans doute remaniée lors de la prochaine parution et généralement sans doute les années suivantes, car ils auront du mal à faire simple en voulant embraser toutes les situations possibles de ce qui apparaît juste ou injuste dans le jeu.
Les vieux sages avaient bien compris que cette voix était sans issue. L'ancienne règle était merveilleuse. Faute commise si le joueur fait intentionnellement main, dans ce cas, ce n'est pas fair play, c'est une tricherie. S'il ne le fait pas exprès, il n'y a pas faute et peu importe que cela lui profite, on joue avec des bras et mains, le fair play est de l'admettre. A ce stade c'est toute la différence, l'arbitre a un pouvoir d'appréciation sur l'intentionnalité de la faute, c'est la grandeur de l'arbitrage humain, la compréhension du jeu. A présent les différentes interprétations porteront déjà sur la compréhension de la règle à appliquer, ce qui n'est pas une grandeur de l'arbitrage, juste la nullité des rédacteurs.
J'en viens aux organismes d'arbitres car ce sont eux qui ont mis le vers dans le fruit en acceptant de vouloir reconnaître des zones grises dans lesquelles les joueurs ne feraient pas intentionnellement main, mais consciemment placeraient leur main dans une position telle, qu'ils risqueraient de faire main et seraient donc sanctionnables. Alors même qu'ils auraient du s'en tenir strictement au texte, ils ont fait application d'une notion d'augmentation du corps artificielle. C'est elle qui a fait porter le chapeau à la règle qui ne l'évoquait pas. Rien d'étonnant alors qu'en l'intégrant cette fois réellement à la règle dans sa nouvelle version, avec pleins de délices supplémentaires totalement foireux, tout va de mal en pis.
Il faut également remarquer que la formation des arbitres est défectueuse. Le courrier explicatif envoyé par un représentant de la Dtn sur la nouvelle faute de main au arbitres du district de la Loire est risible. Il n'y a pas de quoi l'accabler lorsqu'on voit Garibian tout juste commencer à évoquer la règle à l'occasion d'un match particulier alors qu'elle date de juin dernier. La tête doit commencer par former ses formateurs qui porteront la bonne parole. On a l'impression que l'arbitrage se soucie bien davantage de ses questions corporatistes que de son corps de métier comprendre et appliquer la règle.