Retour manqué pour Larry Brown
C'était sans aucun doute le retour le plus attendu de la saison. Cinq mois après avoir été remercié par les Pistons, Larry Brown a retrouvé Detroit le temps d'un déplacement avec les Knicks. Des sifflets, des applaudissements et de nombreuses étreintes avec ses anciennes troupes pour commencer mais une défaite 106-98 au final, la faute notamment à un Rip Hamilton intraitable avec 40 points inscrits. Côté tricolore, Boris Diaw, 15 points et 9 passes au compteur, et les Suns ont enchaîné un cinquième succès consécutif, 102-97 face à Denver.
Forts de ses trente annnées de carrière et de ses huit franchises visitées, Larry Brown n'en était évidemment pas à ses premières retrouvailles. Il n'est ainsi pas besoin de faire appel au devoir de mémoire pour se souvenir de son retour, il y a deux ans, à Philadelphie et de ses retrouvailles avec Allen Iverson, son tourmenteur préféré pendant six ans. Pourtant, l'émotion était cette fois encore au rendez-vous et l'intéressé lui-même reconnaissait que son retour à Detroit était bel et bien différent. Car si le nouvel entraîneur des Knicks n'a finalement passé que deux saisons dans le Michigan, ces deux années ont été marquées par un titre NBA, une finale perdue sur le fil au printemps dernier et un divorce houleux durant l'été, Brown répétant alors à l'envi souhaiter rester tout en reconnaissant qu'être entraîneur à New York serait un rêve...
De quoi susciter des sentiments bien contradictoires dans le Michigan. C'est ainsi que moqueries et applaudissements divisèrent le public d'Auburn Hills à l'heure de l'échauffement, les sifflets l'emportant néanmoins ensuite au moment de l'introduction des deux équipes avant que l'esprit de gratitude ne reprenne le dessus à voir chaque Piston y aller de sa belle étreinte avec leur ancien entraîneur. Car si le public était partagé, les joueurs étaient, eux, unanimes. De Rip Hamilton, "C'était comme je l'attendais. Les sentiments étaient contradictoires chez les fans, mais pour nous, joueurs, il s'agissait de lui montrer combien on le respecte et qu'on n'a pas oublié le titre gagné ensemble", à Ben Wallace, "On a vécu deux années particulièrement riches et on ne peut pas les oublier, on sera toujours liés par ces souvenirs. Ils nous appartiennent." en passant par Tayshaun Prince "C'est un grand entraîneur et je sais que j'ai été chanceux de travailler avec lui.", chacun y est ainsi allé de son hommage.
New York, l'acte manqué
Aussi, malgré la défaite de ses ouailles new yorkaises, Larry Brown, les larmes aux yeux au moment de se rasseoir après les franches accolades partagées avec Billups, Hamilton et consorts, a évidemment apprécié la soirée. "J'ai passé deux grandes années ici et il n'y a pas meilleur endroit au monde dans mon esprit, expliquait-il ainsi à l'issue de la rencontre, je redoutais ce match, mais j'en garderai un bon souvenir et j'admire ce qu'ils ont fait et j'admire également mon équipe." Nul doute que les Knicks auraient aimé offrir la victoire à leur mentor, mais les Pistons ne sont pas leaders de la Ligue pour rien et Larry Brown en a été quitte pour une sixième défaite en sept retrouvailles, seuls les Pacers en 1993 ayant su saluer son retour chez les Clippers par un succès.
Les joueurs de Big Apple ont pourtant livré un beau combat, faisant notamment jeu égal tout au long de la première période pour virer à hauteur de leurs hôtes à la pause et réussissant un final particulièrement réussi dans la dernière ligne droite. Mais il a suffi d'un troisième acte manqué dans les grandes largeurs pour que les hommes de Detroit fassent valoir leur suprématie sur la Ligue. Douze minutes d'absence pour des Knicks qui ont fait le coup de la panne à leur entraîneur et douze minutes de démonstration collective pour les Pistons, intraitables des deux côtés du parquet. Douze minutes pour un 24-8 rédhibitoire pour les troupes de Larry Brown malgré un magnifique rapproché dans le dernier quart, les New Yorkais revenant un temps à cinq longueurs à trois minutes de la fin. Sans suite.
Et ce à cause de la verve de Rip Hamilton, impeccable notamment sur la ligne des lancers et auteur de huit points sur la fin pour donner le coup de grâce aux visiteurs. Car l'arrière masqué des Pistons a bien été le premier bourreau des Knicks. Si chaque Piston, Rasheed Wallace, particulièrement discret, mis à part, y est allé de sa contribution personnelle pour l'occasion (19 points-10 rebonds pour Tayshaun Prince, 15 points-11 rebonds pour Ben Wallace et 11 points-11 passes pour Chauncey Billups), Hamilton a en effet été particulièrement impitoyable avec son ancien entraîneur en affichant 40 points et un réussi 13 sur 25 aux tirs. Couplé aux 54% de réussite collective de ses partenaires, la productivité de Rip Hamilton a rendu vains les efforts des réservistes new yorkais, Jamal Crawford, 22 points, et Channing Frye, 21 points, en tête. D'autant plus que Stephon Marbury, 11 points et 11 passes au compteur a été le seul titulaire à émarger à plus de dix points. Larry Brown repassera pour sa revanche...
Boris Diaw et les Suns à plein temps
On n'arrête plus les Suns et on n'arrête plus Boris Diaw. Equipe la plus chaude du moment, Phœnix a en effet décroché une cinquième victoire consécutive à l'occasion de la réception des Nuggets avec un succès 102-97 et l'ancien Palois n'a pas été le dernier à participer à la noce. A tel point qu'avec 42 minutes de jeu, Boris Diaw a été non seulement le joueur des Suns au plus gros temps de jeu mais a égalé son record en la matière. Au final Diaw, qui semble s'être installé pour de bon dans le cinq de la franchise de l'Arizona, mais cette fois dans un rôle plus classique d'ailier et non plus de pivot, a compilé 15 points à 6 sur 13 aux tirs et 9 passes.
Il a ainsi été l'un des six joueurs de Phœnix à émarger à plus de dix points, Shawn Marion et Steve Nash menant évidemment la danse avec 22 points-11 rebonds et 21 points-10 passes, Kurt Thomas complétant le tableau avec 16 points et 16 rebonds. Chez les Nuggets, victimes d'une panne de secteur dans le deuxième acte (15-34) avant de rendre la pareille à leurs hôtes au retour des vestiaires (33-14), puis de craquer dans la dernière ligne droite, c'est Marcus Camby qui a été le plus en vue. L'intérieur de Denver a en effet signé un monstrueux double-double avec 33 points et 20 rebonds, Carmelo Anthony signant son retour après sa légère entorse à la cheville avec 22 points à 9 sur 15 et Andre Miller compilant 18 points et 10 passes.
Les Warriors passent la cinquième
Le statut d'équipe la plus performante du moment, les Suns doivent le partager avec les Warriors. A l'instar des coéquipiers de Boris Diaw, ceux de Mickael Pietrus, toujours blessé au genou, en sont en effet à cinq victoires de rang. La dernière en date a été obtenue aux dépens des Bobcats 107-100 malgré un début de match parfois compliqué, au point que les hommes de la Caroline ne comptent jusqu'à 11 points d'avance. Mais Jason Richardson, 22 points, Baron Davis, 21 points et 14 passes, et Troy Murphy, 18 points et 12 rebonds, veillaient et permettaient aux leurs de repasser en tête au retour des vestiaires, l'inattendu Calbert Chaney, 6 points en 8 minutes, se chargeant de sceller la victoire de Golden State à l'entame du dernier quart et de passer outre les 19 points et 10 rebonds d'Emeka Okafor ou les 19 points et 9 passes de Brevin Knight.
Indiana en déroulé
Soirée des plus paisibles pour les Pacers en visite dans l'Oregon. Les joueurs de Rick Carlisle ont en effet étrillé les Blazers 78-98 à l'issue d'une rencontre ayant confiné à la démonstration après un premier quart à l'avantage de Portland. Dans le sillage d'un Jermaine O'Neal dominateur, comme en attestent ses 27 points et 15 rebonds pour son huitième double-double de l'année, Indiana a maîtrisé son sujet, aussi bien au rayon rebonds (47 prises à 34) qu'adresse, les visiteurs affichant 48% de réussite collective contre un modeste 39% pour leurs hôtes. Car O'Neal n'a pas été le seul à être bien inspiré, Sarunas Jasikevicius rendant notamment un réussi 14 points à 5 sur 6, ou Fred Jones et Ron Artest ajoutant respectivement 11 et 12 points. A contrario, Sebastian Telfair et Darius Miles maladroits, avec respectivement un 3 sur 10 et un 3 sur 12 aux tirs, Zach Randoplh, éteint par O'Neal, seul l'inattendu rookie Jarrett Jack a été à la hauteur avec 15 points à 6 sur 7 aux tirs.
Les Lakers trop justes
S'il y a bien un domaine dans lequel brille les Lakers depuis le début de l'année, c'est bien l'inconstance. Vainqueurs la veille à Utah, les Jazz ont ainsi chuté dans leur antre du Staples Center face aux Wolves, en s'inclinant 108-113. La rencontre avait pourtant parfaitement débuté pour les Californiens, au point de compter jusqu'à 18 longueurs d'avance au cours de la première période. Mais comme face aux Mormons, les Lakers ont ensuite bafouillé leur basket au retour des vestiaires et, cette fois, ils ne s'en sont pas remis. Dans un match marqué par une belle adresse pour les deux équipes (55 et 54%), Kevin Garnett et Wally Szczerbiak n'ont pas failli pour enfoncer les Lakers, les deux hommes inscrivant respectivement 29 et 34 points. Suffisant pour rendre les efforts collectifs des Californiens, Bryant la jouant mesuré avec seulement 16 tirs pris et un joli flirt avec le triple-double, 20 points, 9 rebonds et 8 passes, Lamar Odom l'imitant avec 24 points, 8 passes et 7 rebonds et les seconds rôles Smush Parker et Brian Cook complétant le tableau avec 22 et 19 points.
Paul Pierce cartonne en vain
Paul Pierce a beau avoir livré un match monstrueux avec 43 points à 12 sur 21, 11 rebonds et 5 passes, les Celtics en ont été quittes pour une nouvelle défaite, la neuvième en quinze matches, cette fois face aux Bulls, venus l'emporter 102-106 dans le Massachusetts. Car si Corie Blount a également été productif, avec 14 points à 5 sur 7 et 7 rebonds, le reste de l'effectif n'a pas brillé, à l'image de Ricky Davis, 12 points à 3 sur 11. Un déséquilibre rédhibitoire face au collectif de Chicago au sein duquel cinq joueurs terminent à plus de dix points. Et une fois encore, les réservistes de l'illinois ont été particulièrement en vue avec 28 points et 9 rebonds pour Luol Deng et 20 points pour Ben Gordon, Tyson Chandler pesant à sa façon à l'intérieur avec ses 10 points, 16 rebonds et 3 contres.
Du mieux à Seattle, mais pas pour Petro
Deuxième victoire consécutive pour les Sonics. Après Charlotte, c'est en effet Cleveland qui est venu mordre la poussière à la Key Arena. Un succès évidemment plus révélateur, les Cavaliers jouant les nouveaux riches à l'est, et au parfum de revanche pour Seattle après s'être incliné de près de 30 points dans l'Ohio le mois dernier. Les Sonics ne se sont certes imposés que 115-108 mais cette victoire est d'autant plus savoureuse que décrochée dans les dernières minutes dans le sillage de son habituel tandem Ray Allen-Rashard Lewis, devenu trio pour l'occasion puisqu'aux 21 et 26 points des deux premiers, il faut ajouter les 24 de Ronald Murray. Il fallait bien ça pour venir à bout des Cavaliers, revenus au triple galop au retour des vestiaires après un deuxième quart à l'avantage de leurs hôtes, et de l'intenable LeBron James, fraîchement élu joueur du mois de novembre et encore auteur de 34 points à 14 sur 27 et 8 passes. Mais malgré les 21 points de Larry Hugues ou encore les 16 de Damon Jones, Cleveland n'a pu éviter une troisième défaite en quatre matches permettant à Indiana de revenir à hauteur à la deuxième place de la conférence est. A noter enfin que Johan Petro a été, lui, confiné au banc.
www.sports.fr