[HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Discussion générale sur l'ASSE

Moderators: Barre transversale, Poteau gauche, Poteau droit, Ligne de but

martien
Posts: 3993
Joined: 26 Nov 2012, 23:47

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by martien »

@ Forever,

Moi aussi je suis d'accord avec une partie de ce que tu écris. C'est la richesse de ce topic, d'ailleurs : autant je trouve que dans la vie il est très difficile de discuter sereinement de certains sujets sensibles, autant ici je me retrouve à prendre du plaisir à dialoguer avec des gens comme toi ou alexioninho alors qu'il n'y a pas plus opposés politiquement que nous. C'est appréciable, et pas si commun (d'habitude ça part vite dans les jugements personnels comme "sale facho réac", "sale coco", car peu de gens sont capables de débats d'idées quand les points de vue du contradicteur heurtent leurs certitudes)... ;)

Pour en revenir à la discussion, à la différence de toi, je pense que la plupart des hommes qui abordent maladroitement et lourdement les femmes ne le font pas par volonté de domination même sporadique, mais pour essayer d'échapper à leur soumission. Et je ne parle même pas tant de leur soumission sociale que de celle qui caractérise leurs rapports de séduction avec les femmes. Quand un mec doit se résoudre à user d'efforts surhumains pour ne serait-ce qu'obtenir un regard féminin, car les injonctions sociales (et parfois les femmes elles-mêmes, c'est un fait) lui en demandent tant, tu ne me feras jamais dire que les hommes dominent les rapports de séduction. On domine plein de choses mais pas ça : c'est un domaine dans lequel elles mènent la danse. Les hommes vont souvent jusqu'à se rendre ridicule à ce niveau, car ils ne savent justement pas comment répondre aux attentes de la société sur ce plan, ce qui entraîne des comportements que tu considères sexistes.

Cette inégalité naturelle explique énormément de phénomènes, et pourtant on n'en parle jamais. C'est plus facile de se complaire dans l'idée que les hommes sont tous des méchants dominants qui oppressent par plaisir. Par exemple, la prostitution. Son existence s'explique exclusivement par cette réalité. Les femmes, dans leur immense majorité, n'en arrivent jamais à un point où elles doivent payer pour satisfaire leurs besoins sexuels minimaux. A contrario, une bonne frange d'hommes en est pitoyablement réduite à cela. Tu parles d'une domination masculine.

Enfin, tu auras compris que c'est un sujet qui me passionne (les rapports de séduction, etc), mais c'est difficile de le développer sur un forum, car il y aurait trop à en dire et je ne peux que résumer très grossièrement ma pensée. En fait, ça mérite un bouquin, pas un post sur poteaux-carrés.

Sinon, tu sais bien que je ne pourrais jamais adhérer à ta grille d'analyse marxiste des rapports de dominations. Ne serait-ce que parce que je déteste raisonner en terme de catégories, même si je suis parfois obliger de généraliser moi-même pour analyser des tendances. Pour reprendre ton exemple du couple, tu me diras qu'un bourgeois blanc exercera une triple domination (de genre, de race, de statut social) dans son rapport amoureux avec une prolétaire noire, alors que si ça se trouve, c'est elle qui le mènera à la baguette et l'oppressera en tous points, parce que si le marxisme est intéressant il a le fâcheux défaut de ne jamais prendre en compte l'individu. C'est l'un des nombreux problèmes que me posent les égalitaristes postmodernes, qui abordent souvent des situations par le seul biais de la catégorie sexuelle / raciale / sociale des individus concernés, sans évidemment s'intéresser aux individus eux-mêmes. Un homme a frappé sa femme ? Violence de genre, forcément. Un blanc tue un noir ? Violence raciste. Etc, etc. Alors qu'on ne sait rien des gens et des situations en question, de leurs spécificités. Même en admettant l'existence d'un racisme ou d'un sexisme institutionnel, elle ne permet que de dégager certaines tendances, très largement nuancées par les chiffres eux-mêmes (par exemple, la violence conjugale est vraiment très loin d'être unilatérale contrairement à ce que tout le monde pense). Et elle ne justifie en rien le fait de minimiser les préjudices subis par les membres d'un groupe dit dominant, car pour le coup, un blanc victime de racisme ou un homme battu est dans une situation de dominé, de victime réelle, et il mérite exactement autant d'attention qu'un autre. Ce que les fanatiques des minorités leur refusent, car comme je le dis, ils ne raisonnent qu'en catégories et jamais en personnes. Encore une fois, tout ne peut se concevoir par le prisme du sexe, de la race, du statut économique : il y a aussi l'expérience, la psychologie, le contexte, le caractère, qui peuvent être à l'origine tant d'autres rapports de force qui échappent aux égalitaristes.

Je ne nie cependant pas qu'il existe des rapports de domination spécifiques à certaines catégories (une femme subira certains préjudices propres à son statut de femme), mais en les pensant exclusifs ou même prédominants dans les relations sociales entre individus, on passe à côté de tout. Le fait qu'une personne ait une posture de dominant ou de dominé dans sa vie, professionnelle ou sociale, n'a majoritairement rien à voir avec la race, le statut social, le sexe ou l'orientation sexuelle. J'ai connu des hommes blancs de bonne famille qui ont sombré dans une situation misérable (carrément SDF) à un moment M, tout comme des femmes d'origine étrangère et de quartiers pauvres qui au même instant étaient devenues aisées voire bourgeoises grâce à un travail acharné : donc à ce moment M, qui est le dominé, qui est le dominant ? Comment tu analyses leurs rapports sociaux ? Et sont-ils imputables au capitalisme, au patriarcat, à la colonisation ?

Pour terminer, sur la question du patriarcat et du féminisme, justement, il est naturel que nous nous opposions car nous avons deux philosophies antagonistes en tout : ton marxisme, et mon conservatisme (libéral burkéen de surcroît, si encore j'étais nationaliste on aurait plus de points communs :hehe: ). Si je suis conservateur, ça veut dire que je crois non pas à l'immobilisme ou à la sanctification d'un passé fantasmé, mais à l'existence d'un "ordre naturel", qui s'il évolue légitimement selon les valeurs de son époque, reste caractérisé par des constantes profondément ancrées dans la nature humaine. C'est précisément cet ordre naturel nié par la majorité qui explique que toutes les cultures et toutes les époques aient été imprégnées de principes et de valeurs similaires dans bien des domaines, et en dépit de fortes différences malgré tout. Par exemple, dans la répartition des rôles sexués. Il me semble juste inconcevable de faire table rase de tout en expliquant l'ensemble des caractéristique des rapports hommes / femmes par une simple construction culturelle néfaste qu'il faudrait déconstruire, pour en arriver à une société complètement indifférenciée. Est-ce que ça veut dire que je suis un réac qui veut oppresser les femmes et les garder à la maison ? Au contraire. Je crois que le féminisme a permis de merveilleuses évolutions, en adéquation avec les aspirations logiques de son temps. Bien évidemment, chaque individu doit être égal en droit, et en liberté de choix. Mais je pense aussi que la folie déconstructrice qui caractérise une bonne partie de la pensée postmoderne a dépassé très nettement le cadre des aspirations légitimes de justice, pour tomber dans une négation propre de l'humanité et de tout ce qui la définit depuis la nuit des temps.

Cela dit, je sais très bien que le fait de m'engager sur ce terrain là ne sera pas productif pour nos discussions, à partir du moment où il met en relief les différences inconciliables entre des philosophies et des visions du monde antagonistes qui sont les nôtres. Par exemple, pour toi toute inégalité en société est une discrimination de nature culturelle, alors que pour moi, la plupart des inégalités ne sont ni des discriminations ni culturelles. Mais le but était que tu me cernes complètement. Par contre, j'ai d'autres arguments contre le féminisme moderne que j'ai l'habitude de sortir quand je débats avec des progressistes et des égalitaristes. Je n'en fais plus une critique conservatrice, mais au contraire, une critique progressiste. Car il est très, très facile de démontrer que dans les faits, le féminisme actuel n'est pas égalitariste, et qu'il ne remet absolument pas en cause ce que vous appelez patriarcat dans sa totalité. Au contraire, sur bien des points, le féminisme exprime des idées tellement patriarcales que c'en est gênant, même pour un conservateur. On est face à une idéologie à deux visages : violemment déconstructrice et progressiste quand il s'agit de détruire tous les désagréments inhérents à la condition traditionnelle des femmes, ou de leur offrir des avantages, mais extrêmement réactionnaire quand ça l'arrange, à savoir lorsqu'il s'agit d'aborder les quelques aspects du patriarcat qui imposent d'importantes injonctions morales aux hommes, et qui placent les femmes en situation favorable. Exemple tout bête. Un mouvement féministe cohérent ferait des actions pour visibiliser les hommes battus qui sont sûrement les victimes les plus honteuses de la mentalité patriarcale, pourtant les féministes font juste tout le contraire : ils renforcent leur marginalité en résumant la violence conjugale à de la "violence faite aux femmes" malgré un chiffre minimal de 30% de victimes masculines (qui est inouï, considérant la différence de force physique entre les deux sexes). Les esprits les plus moyenâgeux n'auraient pas fait mieux.

De manière générale, les exemples sont vraiment légion, et je t'en fais 10 pages si tu veux. Et ce n'est même pas une critique à mes yeux, car indépendamment de la malhonnêteté inhérente à tout mouvement qui défend des intérêts communautaires, cet aspect patriarcal du féminisme s'explique aussi par la nature humaine. En effet, si par exemple les féministes sont les premières à développer le message très inégalitaire que la violence faite aux femmes est plus grave que la violence faite aux hommes, c'est parce qu'elles sont humaines et que leur nature profonde est conservatrice bien qu'elles l'ignorent. C'est instinctif, c'est en nous : on sait très bien qu'une société humaine peut survivre malgré la perte d'une très grande partie de ses hommes, mais pas de ses femmes. Alors une femme, il faut la protéger, la garder en bonne santé, parce que c'est dans l'intérêt de l'espèce. Si le cancer du sein récolte bien plus de fonds que celui de la prostate, c'est pour ça, hein. Tiré par les cheveux je sais, mais le pire c'est que c'est vrai ! :mrgreen:

Si l'homme ne peut pas se permettre d'être faible, c'est parce qu'il a en lui le devoir d'être fort pour défendre les femmes et donc l'espèce humaine. Les femmes en ont parfaitement conscience et c'est la raison pour laquelle elles sont naturellement attirées par les hommes protecteurs, entreprenants, etc. Comme l'homme possède cet instinct de protection, il n'a aucun mal à adhérer au féminisme quand ce dernier parle de violence de genre ou des malheurs divers de la femme, tu en es la preuve vivante. C'est pour lui la même logique que celle qui le pousserait à risquer sa vie pour défendre celle de son épouse en cas d'agression. Par contre, tu ne verras que très peu de femmes se lamenter sur quelconque souffrance masculine, ou risquer sa vie pour un homme. Ce qui est normal à mes yeux, et absolument non critiquable. Il n'empêche que des études scientifiques et des expériences sociales prouvent indéniablement cette réalité (entre un homme et une femme, tout le monde sauve la femme en priorité... pourtant qui lutte contre cette "inégalité" ?). La femme réserve son instinct de protection à ses enfants, et pas à l'homme "disposable" par nature, toujours dans l'intérêt de l'espèce. Et de la même façon, l'homme est complètement dépourvu de l'esprit de victimisation. Bref, tout cela pour dire que le féminisme n'est qu'une forme évolutive de patriarcat, qui se démarque seulement par son incohérence et ses caractéristiques inégales (tantôt contre-nature, tantôt défenseur suprême des inégalités naturelles). Et c'est ce même patriarcat, cette même nature humaine, qui empêche l'émergence d'un mouvement défenseur des intérêts masculins et du bien-être des hommes.

J'imagine que tu as envie de me traiter de tous les noms, si tu as eu le courage d'aller jusqu'au bout de cet affreux pavé réactionnaire. Mais en tant que passionné de droit, je vais en guise de conclusion te parler d'un procès, qu'aucun média n'a évoqué, car il a eu lieu dans un pays lointain, peut-être la Syldavie, je ne sais plus. Il s'agit d'un homme, qui a exécuté sa femme par arme à feu, par derrière, alors qu'elle était tranquillement assise sur sa chaise. Pour sa défense, il a dit qu'elle le battait, lui et ses enfants. Le problème, c'est qu'en plusieurs décennies de vie commune, rien ne le confirmait. Jamais une blessure constatée, jamais un arrêt de travail, jamais un certificat médical, jamais un témoignage extérieur, jamais une plainte. Pire, des témoins dépeignaient l'homme comme robuste, de fort caractère, soit tout le contraire d'un homme soumis qui se laisserait taper sans réagit. C'était un chasseur. Et un jour, il est même allé agresser l'amant de son épouse, par jalousie. Pour ces raisons, le jury l'a déclaré coupable et condamné à une peine de 10 ans de prisons. Evidemment, personne ne s'en est plaint, à part l'accusé. Les faits étaient trop tenaces. Les féministes s'en sont d'ailleurs félicitées, car la violence masculine, la violence de genre était enfin punie ! On ne tue pas sa femme, point. Justifier cela, qu'importe les circonstances, serait le retour des heures les plus sombres de notre histoire patriarcale.

D'abord, je voudrais savoir ce que tu penses de ce verdict. Maintenant, je vais te proposer un exercice très simple. Admettons, dans une perspective complètement fictive, que la situation soit inversée. Qu'avec les mêmes conditions, ce soit la femme qui ait tué son mari. Deux possibilités :

1) J'ai tort. Le féminisme est un mouvement égalitaire qui traite la violence féminine comme la violence masculine, et qui ne saurait vouloir octroyer à une femme l'avantage sexiste de pouvoir tuer impunément son mari dans le dos par vengeance, en raison de faits passés qu'elle-même est incapable de prouver. Soutenir cette femme, dans ces conditions, serait de la misandrie incompatible avec les nobles idéaux égalitaristes du féminisme. Il n'y aurait donc aucune différence dans le traitement de l'affaire par les médias et les associations en fonction du sexe du protagoniste.

2) J'ai raison. En dépit des faits qui justifient largement le verdict en question, les féministes hurlent leur indignation "sexiste" et inégalitaire, uniquement car il s'agit de défendre une femme face à un homme. Elles sont tellement influentes qu'elles touchent une grande partie de l'opinion publique, toujours sensible par nature à la défense des femmes en toutes circonstances, obtiennent une grâce présidentielle pour l'accusée.

Dieu seul sait ce qu'il adviendrait si une telle affaire apparaissait dans notre beau pays... ;)

Je te laisse méditer.

Pardonnez moi tous pour l'énorme pavé, mais au moins tu as désormais mon avis complet et étayé sur un courant que je considère comme l'une des plus grosses hypocrisies de l'histoire des idées. Et pourtant, je suis moi-même un féministe libéral et non un réac' zemmourien, au sens où je me serais battu pour l'égalité en droit, qui représente pour moi une base fondamentale pour une société moderne.

gavroche
Posts: 1532
Joined: 13 Jul 2013, 14:55

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by gavroche »

Un personnage d'un film de Godard interprété par Jean-Louis Trintignant : " Il y a deux choses importantes dans la vie. Pour les hommes, les femmes. Et pour les femmes... l'argent".

martien
Posts: 3993
Joined: 26 Nov 2012, 23:47

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by martien »

gavroche wrote:Un personnage d'un film de Godard interprété par Jean-Louis Trintignant : " Il y a deux choses importantes dans la vie. Pour les hommes, les femmes. Et pour les femmes... l'argent".
Disons qu'on ne peut pas contester le fait que les femmes choisissent majoritairement des hommes de statut socio-économique égal ou supérieur au leur. Mais là encore, ce n'est pas parce qu'elles sont des salopes vénales, c'est plus complexe que ça ! :mrgreen:
Argent = protection, sécurité, stabilité, soit tout ce qu'il faut pour fonder une famille et perpétuer l'espèce dans les meilleures conditions. C'est du pur pragmatisme, dans leur intérêt certes mais aussi et surtout dans celui de leurs futures enfants, donc difficile à critiquer à selon moi. Aucune femme ou presque ne s'engagera par amour avec un miséreux, sans ambition, sans argent. Au contraire, un mec amoureux n'aura jamais aucun problème à épouser une femme qui n'a rien à lui offrir au niveau matériel.
Mais on va nous dire que c'est "culturel"... :langue3:

gavroche
Posts: 1532
Joined: 13 Jul 2013, 14:55

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by gavroche »

martien wrote:
gavroche wrote:Un personnage d'un film de Godard interprété par Jean-Louis Trintignant : " Il y a deux choses importantes dans la vie. Pour les hommes, les femmes. Et pour les femmes... l'argent".
Disons qu'on ne peut pas contester le fait que les femmes choisissent majoritairement des hommes de statut socio-économique égal ou supérieur au leur. Mais là encore, ce n'est pas parce qu'elles sont des salopes vénales, c'est plus complexe que ça ! :mrgreen:
Argent = protection, sécurité, stabilité, soit tout ce qu'il faut pour fonder une famille et perpétuer l'espèce dans les meilleures conditions. C'est du pur pragmatisme, dans leur intérêt certes mais aussi et surtout dans celui de leurs futures enfants, donc difficile à critiquer à selon moi. Aucune femme ou presque ne s'engagera par amour avec un miséreux, sans ambition, sans argent. Au contraire, un mec amoureux n'aura jamais aucun problème à épouser une femme qui n'a rien à lui offrir au niveau matériel.
Mais on va nous dire que c'est "culturel"... :langue3:
Pour les férus de théorie de l'évolution, si cette stratégie s'est révélée efficace au cours des âges (ce qui est, convenons-en, très probable), il en reste nécessairement quelque chose aujourd'hui dans les gènes...

Pour l'appréciation morale, chacun se fait son idée. :ange:

ForeverGreen
Posts: 12246
Joined: 14 Feb 2016, 15:12

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by ForeverGreen »

martien wrote:(d'habitude ça part vite dans les jugements personnels comme "sale facho réac", "sale coco", car peu de gens sont capables de débats d'idées quand les points de vue du contradicteur heurtent leurs certitudes)... ;)
Il n'y a pas de risque de cela avec moi, quand je débat (et il me semble que cela devrait être le cas pour tout le monde), c'est pour montrer la crédibilité de mon corpus idéologique et, éventuellement (bon, on va pas se mentir, pour le coup, c'est fichu) pour convaincre mon interlocuteur. Je ne considère pas qu'un petit "sale facho réac" au cœur de la discussion soit le meilleur moyen d'y parvenir.
martien wrote:Pour en revenir à la discussion, à la différence de toi, je pense que la plupart des hommes qui abordent maladroitement et lourdement les femmes ne le font pas par volonté de domination même sporadique, mais pour essayer d'échapper à leur soumission. Et je ne parle même pas tant de leur soumission sociale que de celle qui caractérise leurs rapports de séduction avec les femmes.
Dans mon esprit, mais c'est surement mon schéma de pensé qui vaut ça, l'idée est bien qu'il s'agit de se détacher pour un moment du statu de dominé pour atteindre celui de dominant. Il n'y a pour moi aucune différence entre la "volonté de domination" et celle "d'échapper à leur soumission". La vrai différence entre nous, c'est que je pense que c'est bien la domination sociale à laquelle ils essaient d'échapper.
martien wrote:Cette inégalité naturelle explique énormément de phénomènes, et pourtant on n'en parle jamais. C'est plus facile de se complaire dans l'idée que les hommes sont tous des méchants dominants qui oppressent par plaisir. Par exemple, la prostitution. Son existence s'explique exclusivement par cette réalité. Les femmes, dans leur immense majorité, n'en arrivent jamais à un point où elles doivent payer pour satisfaire leurs besoins sexuels minimaux. A contrario, une bonne frange d'hommes en est pitoyablement réduite à cela. Tu parles d'une domination masculine.
Je ne suis pas vraiment d'accord avec ça en ce que je pense que l'exemple n'est pas bien choisi, contrairement à d'autres (j'y reviendrais plus tard ;) ). La prostitution, c'est avant tout un moyen pour la femme pour gagner de l'argent, c'est-à-dire se détacher de la tutelle d'un homme par qui cet argent viendrait, tout en recréant le rapport de domination. La prostituée se retrouve soumise aux désirs sexuels des hommes. Pour moi, le critère majeur de la prostitution, c'est la domination de la femme, au contraire. Ça n’exclue pas le point de vu masculin que tu présentes, mais il est, de mon point de vu, secondaire dans le fait culturel que constitue la prostitution.
martien wrote:Sinon, tu sais bien que je ne pourrais jamais adhérer à ta grille d'analyse marxiste des rapports de dominations.
Non !? Tu me surprends là :mrgreen:
martien wrote:Ne serait-ce que parce que je déteste raisonner en terme de catégories, même si je suis parfois obliger de généraliser moi-même pour analyser des tendances. Pour reprendre ton exemple du couple, tu me diras qu'un bourgeois blanc exercera une triple domination (de genre, de race, de statut social) dans son rapport amoureux avec une prolétaire noire, alors que si ça se trouve, c'est elle qui le mènera à la baguette et l'oppressera en tous points, parce que si le marxisme est intéressant il a le fâcheux défaut de ne jamais prendre en compte l'individu. C'est l'un des nombreux problèmes que me posent les égalitaristes postmodernes, qui abordent souvent des situations par le seul biais de la catégorie sexuelle / raciale / sociale des individus concernés, sans évidemment s'intéresser aux individus eux-mêmes. Un homme a frappé sa femme ? Violence de genre, forcément. Un blanc tue un noir ? Violence raciste. Etc, etc. Alors qu'on ne sait rien des gens et des situations en question, de leurs spécificités. Même en admettant l'existence d'un racisme ou d'un sexisme institutionnel, elle ne permet que de dégager certaines tendances, très largement nuancées par les chiffres eux-mêmes (par exemple, la violence conjugale est vraiment très loin d'être unilatérale contrairement à ce que tout le monde pense). Et elle ne justifie en rien le fait de minimiser les préjudices subis par les membres d'un groupe dit dominant, car pour le coup, un blanc victime de racisme ou un homme battu est dans une situation de dominé, de victime réelle, et il mérite exactement autant d'attention qu'un autre. Ce que les fanatiques des minorités leur refusent, car comme je le dis, ils ne raisonnent qu'en catégories et jamais en personnes. Encore une fois, tout ne peut se concevoir par le prisme du sexe, de la race, du statut économique : il y a aussi l'expérience, la psychologie, le contexte, le caractère, qui peuvent être à l'origine tant d'autres rapports de force qui échappent aux égalitaristes.
Je crois que tu exagère l'absence de prise en compte de l'individu. Le prisme égalitariste comme tu le décris, il permet de dégager des systèmes sociaux, des tendances. Il n'est pas question de ne raisonner qu'en se référant à ces systèmes mais il s'agit de bien se rendre compte de leur poids. Et l'analyse de l'individu se fait grâce à ses prismes, en prenant en compte le fait que les systèmes pèsent sur les individus, et restreint leur marge de manœuvre. Ensuite, il est tout aussi intéressant d'analyser les individus qui malgré tout s'en dégage, ne serait-ce que parce que cela participe de la compréhension de ses systèmes.
martien wrote:Je ne nie cependant pas qu'il existe des rapports de domination spécifiques à certaines catégories (une femme subira certains préjudices propres à son statut de femme), mais en les pensant exclusifs ou même prédominants dans les relations sociales entre individus, on passe à côté de tout. Le fait qu'une personne ait une posture de dominant ou de dominé dans sa vie, professionnelle ou sociale, n'a majoritairement rien à voir avec la race, le statut social, le sexe ou l'orientation sexuelle. J'ai connu des hommes blancs de bonne famille qui ont sombré dans une situation misérable (carrément SDF) à un moment M, tout comme des femmes d'origine étrangère et de quartiers pauvres qui au même instant étaient devenues aisées voire bourgeoises grâce à un travail acharné : donc à ce moment M, qui est le dominé, qui est le dominant ? Comment tu analyses leurs rapports sociaux ? Et sont-ils imputables au capitalisme, au patriarcat, à la colonisation ?
Voilà le premier gros point irréconciliable entre nous, je ne le crois pas non plus exclusif, mais je crois que ce phénomène est celui qui pèse majoritairement. Pour tes questions, cf. mon paragraphe précédent sur l'intersection entre individu et système.
martien wrote:Pour terminer, sur la question du patriarcat et du féminisme, justement, il est naturel que nous nous opposions car nous avons deux philosophies antagonistes en tout : ton marxisme, et mon conservatisme (libéral burkéen de surcroît, si encore j'étais nationaliste on aurait plus de points communs :hehe: ). Si je suis conservateur, ça veut dire que je crois non pas à l'immobilisme ou à la sanctification d'un passé fantasmé, mais à l'existence d'un "ordre naturel", qui s'il évolue légitimement selon les valeurs de son époque, reste caractérisé par des constantes profondément ancrées dans la nature humaine. C'est précisément cet ordre naturel nié par la majorité qui explique que toutes les cultures et toutes les époques aient été imprégnées de principes et de valeurs similaires dans bien des domaines, et en dépit de fortes différences malgré tout. Par exemple, dans la répartition des rôles sexués. Il me semble juste inconcevable de faire table rase de tout en expliquant l'ensemble des caractéristique des rapports hommes / femmes par une simple construction culturelle néfaste qu'il faudrait déconstruire, pour en arriver à une société complètement indifférenciée. Est-ce que ça veut dire que je suis un réac qui veut oppresser les femmes et les garder à la maison ? Au contraire. Je crois que le féminisme a permis de merveilleuses évolutions, en adéquation avec les aspirations logiques de son temps. Bien évidemment, chaque individu doit être égal en droit, et en liberté de choix. Mais je pense aussi que la folie déconstructrice qui caractérise une bonne partie de la pensée postmoderne a dépassé très nettement le cadre des aspirations légitimes de justice, pour tomber dans une négation propre de l'humanité et de tout ce qui la définit depuis la nuit des temps. Cela dit, je sais très bien que le fait de m'engager sur ce terrain là ne sera pas productif pour nos discussions, à partir du moment où il met en relief les différences inconciliables entre des philosophies et des visions du monde antagonistes qui sont les nôtres. Par exemple, pour toi toute inégalité en société est une discrimination de nature culturelle, alors que pour moi, la plupart des inégalités ne sont ni des discriminations ni culturelles. Mais le but était que tu me cernes complètement.
Bon, ben voilà immédiatement le second gros point de désaccord. Mais tu m'as en effet bien cerné, je raisonne culturel et non naturel. L'ordre naturel des choses est un concept qui me dépasse, que je n'arrive pas à cerner, qui échappe totalement à la construction cognitive qui est mienne. (tu noteras au passage que je parle de construction, on ne se refait décidément pas :mrgreen: )
martien wrote:Par contre, j'ai d'autres arguments contre le féminisme moderne que j'ai l'habitude de sortir quand je débats avec des progressistes et des égalitaristes. Je n'en fais plus une critique conservatrice, mais au contraire, une critique progressiste. Car il est très, très facile de démontrer que dans les faits, le féminisme actuel n'est pas égalitariste, et qu'il ne remet absolument pas en cause ce que vous appelez patriarcat dans sa totalité. Au contraire, sur bien des points, le féminisme exprime des idées tellement patriarcales que c'en est gênant, même pour un conservateur. On est face à une idéologie à deux visages : violemment déconstructrice et progressiste quand il s'agit de détruire tous les désagréments inhérents à la condition traditionnelle des femmes, ou de leur offrir des avantages, mais extrêmement réactionnaire quand ça l'arrange, à savoir lorsqu'il s'agit d'aborder les quelques aspects du patriarcat qui imposent d'importantes injonctions morales aux hommes, et qui placent les femmes en situation favorable. Exemple tout bête. Un mouvement féministe cohérent ferait des actions pour visibiliser les hommes battus qui sont sûrement les victimes les plus honteuses de la mentalité patriarcale, pourtant les féministes font juste tout le contraire : ils renforcent leur marginalité en résumant la violence conjugale à de la "violence faite aux femmes" malgré un chiffre minimal de 30% de victimes masculines (qui est inouï, considérant la différence de force physique entre les deux sexes). Les esprits les plus moyenâgeux n'auraient pas fait mieux.
Tu mets au jour un point très intéressant, et qui m'intéresse d'autant plus qu'il rejoins mon point de vue. Il existe chez certains féministes cette tendance à la négation de ce phénomène qui est particulièrement agaçante et absolument contre-productive (comme quoi, même quand mon camp devient conservateur, je reste progressiste :cote: ). Mais pour moi, tu fais une erreur en reprochant cela au "féminisme actuel" comme s'il était d'un bloc. Je pourrais également te faire la même critique à ce propos que celle que tu fais aux égalitaristes, comme tu nous appelles. Par ailleurs, puisqu'on en est a cerner les personnalités politiques de l'un et l'autre, tu noteras que je suis à fond dans l'idéologie mais pas dans le dogmatisme, mon idéologie est personnelle et se fait à l'intersection de plusieurs d'entre elle (ce qui a d'ailleurs tendance à agacer les marxistes, féministes, etc... purs et durs que je peux côtoyer)
martien wrote:De manière générale, les exemples sont vraiment légion, et je t'en fais 10 pages si tu veux. Et ce n'est même pas une critique à mes yeux, car indépendamment de la malhonnêteté inhérente à tout mouvement qui défend des intérêts communautaires, cet aspect patriarcal du féminisme s'explique aussi par la nature humaine. En effet, si par exemple les féministes sont les premières à développer le message très inégalitaire que la violence faite aux femmes est plus grave que la violence faite aux hommes, c'est parce qu'elles sont humaines et que leur nature profonde est conservatrice bien qu'elles l'ignorent. C'est instinctif, c'est en nous : on sait très bien qu'une société humaine peut survivre malgré la perte d'une très grande partie de ses hommes, mais pas de ses femmes. Alors une femme, il faut la protéger, la garder en bonne santé, parce que c'est dans l'intérêt de l'espèce. Si le cancer du sein récolte bien plus de fonds que celui de la prostate, c'est pour ça, hein. Tiré par les cheveux je sais, mais le pire c'est que c'est vrai ! :mrgreen:
Moi je suis prêt pour les 10 pages mais fait les en MP alors. Sinon, je sens qu'on va énerver du monde :mrgreen:
Par contre, j'ai plus de problème avec l'idée que la défense de ce type d'intérêt se conçoive comme nécessairement communautaire. Je suis un homme blanc et athée, j'ai plutôt tendance à défendre les femmes, les noires, les arabes, les musulmans ou les juifs. Ce n'est pas très communautaire de ma part. Et je dois même avouer, c'est probablement un tort de ma part je l'avoue, de ma position privilégiée, j'ai beaucoup de mal avec le gens qui sont dans la même situation que moi qui se plaignent de brimades du fait de leur identité (en France, j'entends).
De même, l'idée qu'il faut plus protéger la femme me vient plus de l'idée qu'elle est justement plus soumise à la domination masculine qu'autre chose. Si elle était dans la position du dominant, même avec les mêmes caractéristiques, je ne crois pas que je m'en ferais le défenseur.
martien wrote:Si l'homme ne peut pas se permettre d'être faible, c'est parce qu'il a en lui le devoir d'être fort pour défendre les femmes et donc l'espèce humaine.
Si l'homme ne peut se permettre d'être faible, c'est parce que le patriarcat lui dit que son rôle, contrairement à celui de la femme, c'est d'être le fort.
martien wrote: Les femmes en ont parfaitement conscience et c'est la raison pour laquelle elles sont naturellement attirées par les hommes protecteurs, entreprenants, etc. Comme l'homme possède cet instinct de protection, il n'a aucun mal à adhérer au féminisme quand ce dernier parle de violence de genre ou des malheurs divers de la femme, tu en es la preuve vivante. C'est pour lui la même logique que celle qui le pousserait à risquer sa vie pour défendre celle de son épouse en cas d'agression. Par contre, tu ne verras que très peu de femmes se lamenter sur quelconque souffrance masculine, ou risquer sa vie pour un homme.
Mouais, bien sur je n'ai aucun exemple particulier en tête (me prendre en traitre comme ça, c'est vil :diable: ), mais dire qu'il serait plus rare qu'une femme sauve un homme que l'inverse, ça me semble être le fruit, au contraire d'une vision très patriarcale de la société, loin de ce qui est voulu par le féminisme.
martien wrote:J'imagine que tu as envie de me traiter de tous les noms, si tu as eu le courage d'aller jusqu'au bout de cet affreux pavé réactionnaire.
J'ai eu le courage, je ne le trouve ni "affreux", ni même "réactionnaire" et je n'ai même pas envie de traiter de tous les noms. Tu noteras que sur pas mal de point de désaccord, je t'accorde au moins que c'est totalement logique étant donné ton positionnement philosophique sur la question. Positionnement qui, s'il n'est pas le mien, est tout a fait argumenté et audible.
martien wrote:Mais en tant que passionné de droit, je vais en guise de conclusion te parler d'un procès, qu'aucun média n'a évoqué, car il a eu lieu dans un pays lointain, peut-être la Syldavie, je ne sais plus. Il s'agit d'un homme, qui a exécuté sa femme par arme à feu, par derrière, alors qu'elle était tranquillement assise sur sa chaise. Pour sa défense, il a dit qu'elle le battait, lui et ses enfants. Le problème, c'est qu'en plusieurs décennies de vie commune, rien ne le confirmait. Jamais une blessure constatée, jamais un arrêt de travail, jamais un certificat médical, jamais un témoignage extérieur, jamais une plainte. Pire, des témoins dépeignaient l'homme comme robuste, de fort caractère, soit tout le contraire d'un homme soumis qui se laisserait taper sans réagit. C'était un chasseur. Et un jour, il est même allé agresser l'amant de son épouse, par jalousie. Pour ces raisons, le jury l'a déclaré coupable et condamné à une peine de 10 ans de prisons. Evidemment, personne ne s'en est plaint, à part l'accusé. Les faits étaient trop tenaces. Les féministes s'en sont d'ailleurs félicitées, car la violence masculine, la violence de genre était enfin punie ! On ne tue pas sa femme, point. Justifier cela, qu'importe les circonstances, serait le retour des heures les plus sombres de notre histoire patriarcale.

D'abord, je voudrais savoir ce que tu penses de ce verdict. Maintenant, je vais te proposer un exercice très simple. Admettons, dans une perspective complètement fictive, que la situation soit inversée. Qu'avec les mêmes conditions, ce soit la femme qui ait tué son mari. Deux possibilités :

1) J'ai tort. Le féminisme est un mouvement égalitaire qui traite la violence féminine comme la violence masculine, et qui ne saurait vouloir octroyer à une femme l'avantage sexiste de pouvoir tuer impunément son mari dans le dos par vengeance, en raison de faits passés qu'elle-même est incapable de prouver. Soutenir cette femme, dans ces conditions, serait de la misandrie incompatible avec les nobles idéaux égalitaristes du féminisme. Il n'y aurait donc aucune différence dans le traitement de l'affaire par les médias et les associations en fonction du sexe du protagoniste.

2) J'ai raison. En dépit des faits qui justifient largement le verdict en question, les féministes hurlent leur indignation "sexiste" et inégalitaire, uniquement car il s'agit de défendre une femme face à un homme. Elles sont tellement influentes qu'elles touchent une grande partie de l'opinion publique, toujours sensible par nature à la défense des femmes en toutes circonstances, obtiennent une grâce présidentielle pour l'accusée.

Dieu seul sait ce qu'il adviendrait si une telle affaire apparaissait dans notre beau pays... ;)

Je te laisse méditer.
Là c'est un très bon exemple, très intéressant et qui fait réfléchir. L'absence de preuves de la violence conjugale est toujours un problème, c'est même le nœud de l'histoire. Je ne sais pas quoi te répondre. Dans l'affaire Sauvage (puisque c'est bien à cela que tu fait référence), il existe un certain nombre de témoignages quand même qui étayent la violence du mari. Bien sur, on ne peut établir la fiabilité à 100% de ces témoignages mais j'ai envie de dire que cela fait une petite différence avec ton petit compte où, au contraire, tous les éléments portent à croire qu'il n'y a pas de violence particulière. Personnellement, j'aurais tendance à considérer que le féminisme se doit (le fait-il tout le temps, assurément pas, un point pour toi) de considérer toutes les violences conjugales, et d'accorder aux hommes comme aux femmes le droit à la légitime défense.
martien wrote:Pardonnez moi tous pour l'énorme pavé, mais au moins tu as désormais mon avis complet et étayé sur un courant que je considère comme l'une des plus grosses hypocrisies de l'histoire des idées. Et pourtant, je suis moi-même un féministe libéral et non un réac' zemmourien, au sens où je me serais battu pour l'égalité en droit, qui représente pour moi une base fondamentale pour une société moderne.
Tu n'avais pas besoin de le préciser, ça se voit de suite à la lecture du reste.
Sinon j’espère au moins, à défaut de t'avoir convaincu, t'avoir montré que ce n'est pas la grande hypocrisie que tu sembles y voir et que, comme partout me diras tu, c'est beaucoup plus nuancé que cela.
Dédicace à rouge :

"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres" Antonio Gramsci

alexioninho
Posts: 5686
Joined: 17 Apr 2010, 22:35

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by alexioninho »

Martien et ForeverGreen, quelques remarques sur vos échanges.

Les rapports de genre sont des constructions sociales dont une part tient à l'assignation de rôles sociaux. Quand un homme dit à une femme qu'elle mignonne, quand un homme doit être fort, ne pas monter ses émotions, il agit en fonction de rôles que lui assigne la culture à travers son éducation .... Regarder ces rôles suffit à déterminer des rapports de type inégalitaire, et un système de domination.

L'un des aspects les plus intéressant à observer dans ce système de genre inégalitaire est qu'il reproduit par les femmes, ou plutôt par les mères. Plus le système est patriarcale plus les mères ont une importance cruciale dans l'éducation des enfants. C'est sa perfection. Le système de domination est abouti quand ce sont les dominés qui oeuvrent à sa reproduction .... Elles enseignent aux filles les rôles sociaux et culturels attribués par le patriarcat, veillent à leur virginité, se chargent de l'organisation de leur mariage etc etc .... Et si le patriarcat, finit à partir d'un certain âge en général par leur retirer l'éducation des garçons (il faut pas exagérer) dans beaucoup de sociétés, le mal est quelque sorte fait, les garçons seront sous l'influence de cette mère, certes encombrante et envahissante, mais ô combien nécessaires à sa reproduction ...

Vous connaissez sans doute le titre de ce film " la maman et la putain" .... Il est fondamental pour comprendre les rapports hommes femmes dans une société patriarcale .... Les deux catégories sont essentielles à sa survie et à sa reproduction. Socialement, le patriarcat doit s'assurer de la prégnance de ses deux catégories afin que la femme libre et affranchie de son joug ne puisse pas exister.

Le modèle est la mère, le contre modèle est la putain ... Il sacralisera donc la mère en la dotant d'un statut socialement valorisé, et marginalisera la putain afin d'assurer à la fois sa survie et sa reproduction ... Les hommes et les femmes dans une société patriarcale vivent sous le règne de ses deux catégories ... Les petites filles (même les européennes d'aujourd'hui) rêvent de devenir mère (mais deviennent parfois putains). Les hommes veulent épouser une mère pour leurs enfants, mais fantasment sur la putain (même marié) car la sacralisation de la mère tend à la "désérotiser" (objectivement et subjectivement)

Comprenez ces catégories comme des figures "idéal type" du patriarcat ... Les réalités aussi bien historiques et culturelles que les individualités se chargent de le moduler et de le faire évoluer .... Les féminismes participent évidemment à cette évolution ....

Al Greendaø
Posts: 4529
Joined: 01 Jun 2007, 16:32

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Al Greendaø »

Danish wrote:On est tous discriminé à un moment ou à un autre selon le contexte.
Mais certains plus que d'autres. Il me semble légitime donc que les associations se penchent principalement sur les cas les plus problématiques.

Mais rassure toi SP42, il existe des associations pour chaque profil discriminé. On entend peut-être moins parler d'elles car elles combattent des discriminations plus confidentielles.
Au grand jeu des discriminations, les handicapés remportent de loin la timbale!!! Aucun africain, asiatique, américain, musulman, juif, chrétien, bien portant n'a le malheur de vivre autant de discriminations que les handicapés. Mais franchement, qui s'en soucie? Personne ou presque, on s'est tous déjà garé sur une place handicapée en se disant c'est pas grave, on s'est tous garé sur un trottoir en se disant c'est pas grave... On a donc déjà tous entravé un peu plus un handicapé en fauteuil. Tous ces gens qui se plaignent à longueur de journée du racisme, de la discrimination sont eux aussi des gens qui discriminent volontairement ou pas. Je donnerais l'exemple des agressions sur les asiatiques dans le 93... Pas beaucoup de médias pour dire clairement les choses. On a des africains et des arabes qui s'en prennent aux chinois parce que soit disant ils seraient riches... Les amalgames dérangent dans un sens et non dans un autre :-| Après la discrimination n'est pas forcément subie, soyons clair. Lorsque l'on choisit d'afficher son appartenance à une religion, qu'on décide de ne pas manger tel ou tel aliment parce que préparé dans une cuisine qui propose d'autre produits interdits, quand tu décides de ne pas entrer dans une église en voyage scolaire; tu te discrimines tout seul. On ne peut pas à la fois afficher ostensiblement sa différence et se plaindre d'être discriminé.

gavroche
Posts: 1532
Joined: 13 Jul 2013, 14:55

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by gavroche »

Al Greendaø wrote:[quote="Danish" Mais franchement, qui s'en soucie? Personne ou presque, on s'est tous déjà garé sur une place handicapée en se disant c'est pas grave, on s'est tous garé sur un trottoir en se disant c'est pas grave... On a donc déjà tous entravé un peu plus un handicapé en fauteuil.
Non, je n'ai jamais fait une chose pareille. Mais là n'est pas la question.

Se garer sur une place "handicapés" est une marque d'incivilité et d'irrespect mais sincèrement, je ne vois pas en quoi cela constituerait une discrimination.

Discriminer : Action de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu'un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne.

Se garer sur une place "handicapés" n'est donc en rien discriminer.

Couramiaud Poitevin
Posts: 2153
Joined: 30 May 2015, 16:37

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Couramiaud Poitevin »

gavroche wrote:
Al Greendaø wrote:[quote="Danish" Mais franchement, qui s'en soucie? Personne ou presque, on s'est tous déjà garé sur une place handicapée en se disant c'est pas grave, on s'est tous garé sur un trottoir en se disant c'est pas grave... On a donc déjà tous entravé un peu plus un handicapé en fauteuil.
Non, je n'ai jamais fait une chose pareille. Mais là n'est pas la question.

Se garer sur une place "handicapés" est une marque d'incivilité et d'irrespect mais sincèrement, je ne vois pas en quoi cela constituerait une discrimination.

Discriminer : Action de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu'un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne.

Se garer sur une place "handicapés" n'est donc en rien discriminer.
En même temps, on peut discriminer la population en deux catégories :
1) ceux qui se garent sur les trottoirs ou sur les places handicapés
2) ceux qui ne l'ont jamais fait et ne le feront jamais

Pour ma part, je me situe dans la catégorie 2), et j'ai récemment eu le plaisir de constater que mon fils y était aussi, et il y restera toujours, j'en suis aussi sûr que je peux être sûr que Gavroche y restera toujours même si je ne le connais pas.

Forcément, quand on se situe dans la catégorie 1) on doit trouver une raison pour agir ainsi, et un des arguments les plus fréquents, c'est "tout le monde le fait". Et bien c'est complètement faux, la preuve par Gavroche. Il vaut mieux s'assumer en tant qu’égoïste, c'est plus honnête intellectuellement.

Par ailleurs, la personne qui "choisit d'afficher son appartenance à une religion, qu'on décide de ne pas manger tel ou tel aliment parce que préparé dans une cuisine qui propose d'autre produits interdits, quand tu décides de ne pas entrer dans une église en voyage scolaire" ne gêne personne, respecte la loi commune, la loi française, et en ce sens, elle a droit au même respect. Je la respecte, comme j'en ai le devoir de le faire.

Mais je n'ai pas de respect pour ceux qui bafouent les règles communes en contrevenant aux règles du stationnement : par ce petit acte d'incivilité, ils nuisent gravement aux autres : ils le savent (ça a été assez expliqué partout), mais ils s'en foutent .

Et je n'ai pas de respect pour ceux qui jettent un regard oblique sur les pratiques personnelles des autres, qui ne les regardent pas (alors même qu'ils assument tranquillement eux-même de contrevenir aux règles communes). Celui qui manque de respect aux personnes affichant des pratiques différentes discrimine, et contrevient par là-même aux fondements de la vie citoyenne, comme il avait commencé à le faire en se garant sans respect des autres usagers.

Et c'est souvent les mêmes qui se croient libres, rebelles, anarchistes. Quelle blague !

Brassens a dit «Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir pas à discuter avec la maréchaussée»
Image

rouge
Posts: 7188
Joined: 30 Aug 2005, 06:02

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by rouge »

Couramiaud Poitevin wrote:
gavroche wrote:
Al Greendaø wrote:[quote="Danish" Mais franchement, qui s'en soucie? Personne ou presque, on s'est tous déjà garé sur une place handicapée en se disant c'est pas grave, on s'est tous garé sur un trottoir en se disant c'est pas grave... On a donc déjà tous entravé un peu plus un handicapé en fauteuil.
Non, je n'ai jamais fait une chose pareille. Mais là n'est pas la question.

Se garer sur une place "handicapés" est une marque d'incivilité et d'irrespect mais sincèrement, je ne vois pas en quoi cela constituerait une discrimination.

Discriminer : Action de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu'un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne.

Se garer sur une place "handicapés" n'est donc en rien discriminer.
En même temps, on peut discriminer la population en deux catégories :
1) ceux qui se garent sur les trottoirs ou sur les places handicapés
2) ceux qui ne l'ont jamais fait et ne le feront jamais

Pour ma part, je me situe dans la catégorie 2), et j'ai récemment eu le plaisir de constater que mon fils y était aussi, et il y restera toujours, j'en suis aussi sûr que je peux être sûr que Gavroche y restera toujours même si je ne le connais pas.

Forcément, quand on se situe dans la catégorie 1) on doit trouver une raison pour agir ainsi, et un des arguments les plus fréquents, c'est "tout le monde le fait". Et bien c'est complètement faux, la preuve par Gavroche. Il vaut mieux s'assumer en tant qu’égoïste, c'est plus honnête intellectuellement.

Par ailleurs, la personne qui "choisit d'afficher son appartenance à une religion, qu'on décide de ne pas manger tel ou tel aliment parce que préparé dans une cuisine qui propose d'autre produits interdits, quand tu décides de ne pas entrer dans une église en voyage scolaire" ne gêne personne, respecte la loi commune, la loi française, et en ce sens, elle a droit au même respect. Je la respecte, comme j'en ai le devoir de le faire.

Mais je n'ai pas de respect pour ceux qui bafouent les règles communes en contrevenant aux règles du stationnement : par ce petit acte d'incivilité, ils nuisent gravement aux autres : ils le savent (ça a été assez expliqué partout), mais ils s'en foutent .

Et je n'ai pas de respect pour ceux qui jettent un regard oblique sur les pratiques personnelles des autres, qui ne les regardent pas (alors même qu'ils assument tranquillement eux-même de contrevenir aux règles communes). Celui qui manque de respect aux personnes affichant des pratiques différentes discrimine, et contrevient par là-même aux fondements de la vie citoyenne, comme il avait commencé à le faire en se garant sans respect des autres usagers.

Et c'est souvent les mêmes qui se croient libres, rebelles, anarchistes. Quelle blague !

Brassens a dit «Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir pas à discuter avec la maréchaussée»
Anarchie est trop souvent synonyme de bordel normal dans cette société
Ceci étant je ne le suis pas mais respecte les vrais anarchistes

pattatack42
Posts: 12
Joined: 23 Sep 2016, 18:07

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by pattatack42 »

merlin wrote:Maintenant , Virginie Despentes ...
Put... , rendez nous le smiley "je vais vomir" !!

Désolé , forevergreen , une fois de plus , je n'apporte rien au débat , mais là je n'ai pas pu m'en empêcher.

Bon allez , je vous laisse entre penseurs de bonne compagnie , je retourne bosser.
Moi non plux je n'apporte rien au débat car je suit un peu dépassé par tous ça.

Mais Virginies DESPENTES : :diable: :diable: :diable: :diable: je vous dit pas ce que je lui fais :modo: :modo: :modo:
j'aime Les Verts,le rouge ,le rosé, les ladyboys et l'after foot..carine galli ,je la pète ..

martien
Posts: 3993
Joined: 26 Nov 2012, 23:47

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by martien »

@ Forever,

Encore merci pour cet échange, qui a bien éclairé nos différences. Je ne te répondrai pas point par point, car sinon on ne s'arrêtera jamais (je me connais :( ), mais je conclurai ma contribution à ce sujet en revenant plus précisément sur la notion d'ordre naturel, et le fait que selon moi le mouvement féministe en est lui-même une preuve de son existence.

D'abord, la notion d'ordre naturel. J'espère que tu auras bien compris que je ne nie aucunement les influences culturelles propres à chaque société, qui ont souvent une grande importance dans la construction des mentalités, des moeurs. Non, je ne suis pas un intégriste de la nature comme réponse à tout. Mais l'ordre naturel existe dans le sens où il existe des constantes universelles, qui transcendent les cultures et les époques. Comment l'expliquer, autrement que par la nature humaine ? Il me semble difficile de croire que l'existence de constantes qui se retrouvent à toutes les époques et dans toutes les culturelles, avant même qu'elles ne soient en contact, relève du hasard pur et simple. De fait, lorsque je constate qu'aucune société humaine dans l'histoire n'a généré une indifférenciation des rôles sexués comme vous la prônez, ma réaction logique est alors de penser que cela tient à une différence profondément ancrée dans la nature des hommes et des femmes, plus qu'à une addition de constructions culturelles qui se ressemblent par simple coïncidence. Ce n'est pas pour rien si même dans les sociétés où les femmes étaient ou sont les plus "libres" (sociétés matriarcales, Celtes, Scandinavie actuelle...), elles n'y ont jamais eu précisément le même rôle, la même fonction, le même statut et les mêmes activités que les hommes.

Pour reprendre mon exemple, il n'y a à ma connaissance aucune société humaine dans l'histoire qui donne plus d'importance à la vie des hommes qu'à celle des femmes. Qui demande de sauver "les hommes d'abord" quand survient une catastrophe. Tu me dis que c'est à cause de la culture patriarcale, qui serait tout à fait artificielle. Pour moi, ça ne colle pas. Ne crois-tu pas qu'il existe chez l'Homme des instincts presque animaux, ancrés très profondément en lui, qui expliquent de tels comportements ? Mon raisonnement me semble logique et cohérent : la protection des femmes par les hommes ne peut s'expliquer que par le fait qu'elle répond à un besoin, à un impératif qui relève de l'intérêt supérieur de l'espèce humaine. L'Homme possède un instinct de survie, comme les animaux. Et consciemment ou non, il sait très bien que pour cette raison précise, ce sont les hommes qu'il devait envoyer à la mort en 14, pas les femmes ! Tu nies vraiment l'importance de ce facteur ? ;)

S'il s'agissait d'une simple "domination masculine" dénuée de tout but supérieur et commun autre que le fait pour les hommes de jouir de tous les privilèges, alors rien n'aurait empêché les hommes d'envoyer leurs femmes se faire décapiter à leur place. Prenons un autre cas de figure : si un riche propriétaire américain du XVIIIème siècle subissait une catastrophe, est-ce qu'il sauvait ses esclaves avant lui-même ? Et si ça arrivait sur un bateau, le capitaine s'écriait-il "les esclaves d'abord' ? Non, car on est là dans un vrai rapport de domination binaire entre maîtres et esclaves, ce qui n'est pas le cas entre hommes et femmes, qui ont toujours eu un rapport plus complexe et nuancé que ce qu'on veut bien dire. Si un homme devait être prêt à se sacrifier pour sa femme, ce n'est pas parce qu'il la dominait, mais bien parce qu'il se soumettait à un intérêt supérieur, naturel, celui de sa société et des réalités biologiques propres à son espèce (avec 10 femmes et 1 homme tu repeuples vite une terre, alors qu'avec 10 hommes et 1 femme beaucoup moins ! :mrgreen: ). Honnêtement, même toi, je suis sûr qu'au fond de toi tu mépriserais un mec qui ne risquerait pas sa vie pour sauver son épouse, et que l'inverse t'embêterait moins.

La question de la violence rejoint pour moi ce constat. Je te propose une expérience sociale très simple. Sors dans une rue bondée avec une fille, donne lui des baffes, et observe la réaction des gens. Je pense que tu tiendras quelques secondes avant de te faire lyncher par la populace outrée. Reviens plus tard et fais toi baffer à ton tour. Tu pourras te faire battre à mort avant que quelqu'un ne bouge le petit doigt. Et peu importe si tu fais 60kg, et que ta copine fait du bodybuilding. En réalité, du fait du patriarcat, les hommes sont assez peu violents avec les femmes en considérant leur supériorité physique moyenne. Ils le sont bien plus avec les autres hommes, cibles pourtant plus difficiles à violenter. Même dans le cadre du couple, des études sérieuses ont démontré que les femmes étaient plus enclines que les hommes à porter le premier coup en cas de dispute, ce qui est parfaitement logique du fait de la considération des violences sexuées dans la société (taper une femme c'est une honte, pas l'inverse), mais proprement hallucinant si on ne tient compte que du critère de la force physique, qui sans cet "instinct naturel" dont je te parle serait absolument dévastateur pour la gent féminine, un massacre. Par ailleurs, il est avéré que les couples les plus violents sont les couples homosexuels, qu'ils soient gay ou lesbiens. De quoi briser en mille morceaux toutes les analyses féministes sur la question. On dit que le patriarcat génère les violences de genre, alors que c'est en réalité l'inverse : sans le patriarcat, les femmes seraient traitées par les hommes comme des hommes, ce qui implique que les chiffres de violence exploseraient littéralement en leur défaveur.

Alors oui, ceci ne prouve toujours pas par A + B que l'instinct supérieur, l'ordre naturel en question, n'est pas pas en fait un facteur strictement culturel. Mais je te propose d'aller plus loin dans ma mise en situation, et de rejouer la même scène devant 50 féministes militantes. Des féministes cultivées, qui ont lu Judith Butler et qui comme toi savent tout des constructions sociales, du genre, etc. Et bien tu verras que même ces féministes là, surtout ces féministes là, vont s'offusquer quand tu taperas ta copine en criant contre les "violences de genre", la "domination masculine", alors qu'elles se scandaliseront bien moins de la situation inverse, même si leur bagage féministe devrait leur permettre d'y voir là une expression réelle du patriarcat. Parce que c'est inscrit dans leurs gênes : elles ont beau avoir toute la meilleure volonté du monde, elles n'arriveront jamais à dépasser leur nature et à traiter les hommes avec autant de compassion que les femmes, car ce n'est pas nécessaire pour l'espèce et c'est même dangereux d'un point de vue pragmatique (protéger les hommes comme les femmes, ça implique que plus personne ne peut protéger les femmes donc l'humanité). Du coup, elles se consacrent uniquement à défendre quelques intérêts féminins qui consistent principalement à pouvoir jouir sans entrave morale, mais sans remettre en question de manière l'ensemble du système, ce qui pour moi serait tellement contre-nature que tout simplement impossible.

Mon exemple du procès Sauvage était donné non pas dans le but de l'analyser dans ses aspects juridiques (au passage, il ne s'agit pas de légitime défense), mais pour te faire réaliser qu'aucun mouvement féministe ne se serait battu si les sexes avaient été inversés, voire pire : l'homme eut été considéré par eux comme un représentant de la violence masculine institutionnelle parce qu'il aurait tué sa femme. Si tu n'es toujours pas convaincu, je peux te donner d'autres exemples :

- Est-ce que tu es capable de me citer un seul mouvement féministe qui a lutté de manière visible contre l'inégalité de la conscription ? On dit que le féminisme a permis l'égalité en droit, mais c'est inexact, puisque ce n'est pas lui qui a poussé à la suppression de cette obligation propre à l'homme, qui existe encore sous diverses formes dans beaucoup de pays (même aux Etats-Unis, je n'entends jamais les féministes des campus dénoncer le fait que pour devenir citoyens, les jeunes hommes y soient encore aujourd'hui contraints de s'inscrire à l'armée afin de rendre officiellement leurs corps disponibles pour la nation en cas de besoin - pas de "mon corps mon choix" ici). Pour l'anecdote, tu devrais également savoir que les suffragettes anglaises ont été parmi les grands instigateurs du mouvement dit de la plume blanche, qui consistait à faire porter des petites plumes aux hommes qui ne faisaient pas la guerre, pour qu'ils soient la cible d'humiliations, voire de lynchages.

- Si les hommes exclusivement étaient appelés au combat actuellement en cas de guerre, est-ce que les mouvements féministes visibles lutteraient contre cette "discrimination de genre" à leur égard, selon toi ? Et si elles se trouvaient face à un cas où les femmes étaient sauvées en priorité dans un accident ? Je te le demande honnêtement, selon ta conviction profonde : est-ce qu'on les entendrait ?

Le procès Sauvage, les violences conjugales, la conscription... Le traitement féministe de ces questions là se rejoint et répond exactement aux mêmes causes, aux mêmes origines, qui ne sont pas "culturelles" (puisque beaucoup de féministes ont le bagage intellectuel pour ne pas se laisser influencer par les constructions culturelles qu'elles passent leurs temps à analyser). Je t'entends lorsque tu me dis que ça ne concerne pas l'ensemble des féministes, mais tu admettras que tu ne pourras pas m'en citer une seule qui ait lutté clairement pour l'égalité dans les domaines que j'aborde, qui d'ailleurs ne sont pas exhaustifs, loin de là. C'est quand même très révélateur de constater que ces sujets importants sont délaissés au profit de grandes analyses victimaires sur des thèmes fondamentaux comme le manspreading ou le fait que le film gone girl serait sexiste car le personnage féminin n'est pas très gentil.

En conclusion, à mes yeux, le cas du féminisme m'intéresse car il montre que les initiatives dites égalitaristes ne génèrent finalement que de l'hypocrisie et de nouvelles inégalités, car c'est une notion qui pour moi est inapplicable, du fait de la nature de l'Homme. Tu as compris pourquoi je pensais que tu es dans l'erreur, et pourtant, je trouve ton idéal très noble, et je respecte réellement ton combat. Parmi tous ceux que je connais, tu es sûrement l'un des progressistes dont la recherche de cohérence et d'honnêteté est la plus forte. Il en faudrait plus des comme toi, et moins comme ceux qui vous représentent aujourd'hui.
Last edited by martien on 25 Sep 2016, 02:30, edited 2 times in total.

martien
Posts: 3993
Joined: 26 Nov 2012, 23:47

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by martien »

alexioninho wrote:Martien et ForeverGreen, quelques remarques sur vos échanges.

Les rapports de genre sont des constructions sociales dont une part tient à l'assignation de rôles sociaux. Quand un homme dit à une femme qu'elle mignonne, quand un homme doit être fort, ne pas monter ses émotions, il agit en fonction de rôles que lui assigne la culture à travers son éducation .... Regarder ces rôles suffit à déterminer des rapports de type inégalitaire, et un système de domination.

L'un des aspects les plus intéressant à observer dans ce système de genre inégalitaire est qu'il reproduit par les femmes, ou plutôt par les mères. Plus le système est patriarcale plus les mères ont une importance cruciale dans l'éducation des enfants. C'est sa perfection. Le système de domination est abouti quand ce sont les dominés qui oeuvrent à sa reproduction .... Elles enseignent aux filles les rôles sociaux et culturels attribués par le patriarcat, veillent à leur virginité, se chargent de l'organisation de leur mariage etc etc .... Et si le patriarcat, finit à partir d'un certain âge en général par leur retirer l'éducation des garçons (il faut pas exagérer) dans beaucoup de sociétés, le mal est quelque sorte fait, les garçons seront sous l'influence de cette mère, certes encombrante et envahissante, mais ô combien nécessaires à sa reproduction ...

Vous connaissez sans doute le titre de ce film " la maman et la putain" .... Il est fondamental pour comprendre les rapports hommes femmes dans une société patriarcale .... Les deux catégories sont essentielles à sa survie et à sa reproduction. Socialement, le patriarcat doit s'assurer de la prégnance de ses deux catégories afin que la femme libre et affranchie de son joug ne puisse pas exister.

Le modèle est la mère, le contre modèle est la putain ... Il sacralisera donc la mère en la dotant d'un statut socialement valorisé, et marginalisera la putain afin d'assurer à la fois sa survie et sa reproduction ... Les hommes et les femmes dans une société patriarcale vivent sous le règne de ses deux catégories ... Les petites filles (même les européennes d'aujourd'hui) rêvent de devenir mère (mais deviennent parfois putains). Les hommes veulent épouser une mère pour leurs enfants, mais fantasment sur la putain (même marié) car la sacralisation de la mère tend à la "désérotiser" (objectivement et subjectivement)

Comprenez ces catégories comme des figures "idéal type" du patriarcat ... Les réalités aussi bien historiques et culturelles que les individualités se chargent de le moduler et de le faire évoluer .... Les féminismes participent évidemment à cette évolution ....
J'ai vraiment une autre manière de voir les choses. Tu parles de tout ça comme s'il s'agissait d'un vaste complot pour assigner des valeurs néfastes à l'ensemble des individus, qui seraient en contradiction totale avec les besoins, les aspirations et la nature de ces derniers. Bien des choses que tu évoques n'ont strictement rien à voir avec une construction culturelle patriarcale : la preuve, le matriarcat sacralise la mère encore davantage. Quant au fait de vouloir épouser une mère et fantasmer sur la putain, c'est la même chose chez les femmes : arrivées à un certain âge, elles épousent un homme posé parce qu'il va leur assurer sécurité et stabilité familiale, mais vont fantasmer sur l'homme viril, le macho, le volage passionné avec qui certaines ne vont d'ailleurs pas hésiter à passer à l'acte en se plaignant de ne pas être satisfaites au lit avec leur mari planplan ! On est dans des schémas assez similaires, finalement. Et ceci n'a rien à voir avec une construction culturelle, mais plutôt avec avec cette difficulté à concilier stabilité, désir, pragmatisme, passion... Ce sont les choses de la vie, tout simplement.

Après, tu n'as pas tort sur tout. Contrairement à d'autres choses que vous dénoncez, le mariage et notre système de filiation ne sont pas spécialement naturels, c'est juste un système comme un autre, qui a été utilisé dans énormément de sociétés parce qu'il est finalement assez efficace. Tu parleras de liberté, de domination, mais ce sont finalement des concepts assez complexes et subjectifs. On parle des femmes, mais les hommes non plus n'ont jamais été vraiment libres pour la plupart d'entre eux, encore aujourd'hui (j'ai démontré qu'ils sont loin d'être "dominants" ou privilégiés dans tous les domaines). A force d'analyser les "rapports de dominations" entre différentes catégories humaines, on ne conçoit jamais que nos rôles et nos comportements respectifs correspondent peut-être à des besoins qui dépassent largement nos petits intérêts d'hommes ou de femmes, et qui trouvent leur but dans une recherche pragmatique du bien commun, de l'équilibre de la société humaine au delà des individus et des catégories. Un homme qui se sacrifice pour sa famille ou sa patrie n'est pas moins dominé que la mère au foyer, il rend juste service à sa société et à l'humanité d'une autre manière, différente mais tout aussi instinctive.

Même dans la société la plus libertaire du monde, tu n'empêcheras jamais l'existence de certaines réalités que tu imputes au patriarcat. Les femmes auront toujours envie d'être mère et d'aimer leurs enfants. Les hommes auront toujours envie de protéger leurs femmes. Les schémas de séductions resteront toujours assez similaires. Fonde une société anarchiste / libertaire et fais le point dans quelques décennies : je serais prêt à parier ma vie que je suis dans le vrai ! (et pas seulement pour les rapports hommes / femmes d'ailleurs, mais aussi pour tous les rapports hiérarchiques relatifs à l'argent, au travail, etc) :mrgreen:

Mais bon, encore une fois, ce sont deux visions, deux philosophies inconciliables que les nôtres ! ;)

aissopic
Posts: 5507
Joined: 24 Nov 2010, 18:43
Location: MRS PRG

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by aissopic »

Encore un docu sur l'intoxication de notre alimentation, cette fois le riz.Et toujours le même schéma anti-agriculteurs : un nouvelle race de riz, des rendements supérieurs mais besoin supérieur de traitement phytosanitaire =>> hausse de production >> baisse des prix...agriculteurs perdants (ça me rappelle un peu la france) et des consommateurs trompés...mais des firmes multinationales (Dupont, bayer...) trés contentes...

j'ai du mal a comprendre pourquoi aucun agriculteur ne s'est méfié du risque accru de surproduction et donc de baisse des prix...sans compter l'allégance aux firmes qui produisent graines et produits phytosanitaires.. :pascontent2: 8|

si quelqu'un a la réponse je suis preneur..
"Il faut regarder le Ciel mais la réponse se trouve à Terre" Moi

"Le politique c'est pour les pantins" E-Corp CEO - Mr Robot (S2)

Arcade
Posts: 981
Joined: 11 Jan 2008, 19:18
Location: France Septentrionale

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Arcade »

aissopic wrote:Encore un docu sur l'intoxication de notre alimentation, cette fois le riz.Et toujours le même schéma anti-agriculteurs : un nouvelle race de riz, des rendements supérieurs mais besoin supérieur de traitement phytosanitaire =>> hausse de production >> baisse des prix...agriculteurs perdants (ça me rappelle un peu la france) et des consommateurs trompés...mais des firmes multinationales (Dupont, bayer...) trés contentes...

j'ai du mal a comprendre pourquoi aucun agriculteur ne s'est méfié du risque accru de surproduction et donc de baisse des prix...sans compter l'allégance aux firmes qui produisent graines et produits phytosanitaires.. :pascontent2: 8|

si quelqu'un a la réponse je suis preneur..
Si, des agriculteurs se sont méfiés (et se méfient toujours) des ces pratiques, mais ils sont ultra minoritaires. La très puissante FNSEA a entièrement phagocyté toute l'agriculture française, et est elle-même phagocyté par l'industrie agro-alimentaire (au point que certains délégués et responsables départementaux ne sont pas des paysans, mais des salariés de cette industrie !), le tout avec la complicité des pouvoirs publics et des médias qui se gardent bien les uns comme les autres de mener la moindre enquête de fond, puisque ce système corrompu et corrupteur a la main mise sur l'ensemble de l'agriculture européenne.
Génération TOUS les titres
Image ImageImage

aissopic
Posts: 5507
Joined: 24 Nov 2010, 18:43
Location: MRS PRG

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by aissopic »

Arcade wrote:puisque ce système corrompu et corrupteur a la main mise sur l'ensemble de l'agriculture européenne.
mondiale même, ce qui m'interroge, car que quelques pays, souvent pauvres, tombent dans le panneau ça peut se comprendre, mais que les occidentaux y tombent aussi...il y a clairement un gros de souci d'argent, de type mafieux au final
"Il faut regarder le Ciel mais la réponse se trouve à Terre" Moi

"Le politique c'est pour les pantins" E-Corp CEO - Mr Robot (S2)

Arcade
Posts: 981
Joined: 11 Jan 2008, 19:18
Location: France Septentrionale

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Arcade »

aissopic wrote:
Arcade wrote:puisque ce système corrompu et corrupteur a la main mise sur l'ensemble de l'agriculture européenne.
mondiale même, ce qui m'interroge, car que quelques pays, souvent pauvres, tombent dans le panneau ça peut se comprendre, mais que les occidentaux y tombent aussi...il y a clairement un gros de souci d'argent, de type mafieux au final
Je ne comprends pas bien ton "les occidentaux". Les européens n'en sont pas ? Concernant l'agriculture mondiale, les objectifs ne sont pas les mêmes. In fine il s'agit concernant le continent européen de faire disparaître purement et simplement les paysans (ces gueux !), pour les remplacer par des salariés de grandes exploitations aux mains des groupes agro-alimentaires et des banques (propriétaires ou actionnaires de méga exploitations - la ferme des mille vaches étant une douce plaisanterie à côté de ce qui vous attend !-). Pour le continent africain, comme pour l'Asie et le sous-continent indien, il s'agit de les maintenir dans un état de dépendance et de soumission totale aux intérêts (privés bien entendu) de ces groupes et de ces banques (dont certaines françaises -je te laisse deviner lesquelles, ce n'est pas bien difficile-). Avantage supplémentaire : disposant de l'arme absolue (bien plus forte que l'arme atomique), à savoir l'arme alimentaire, ces groupes et ces banques pourront diriger le monde à leur guise.
Génération TOUS les titres
Image ImageImage

___
Posts: 16758
Joined: 09 Sep 2011, 13:53

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by ___ »

Pour ce qui est des agriculteurs français, ils les manipulent par l'esprit partisan. En gros, la FNSEA c'est la droite, le progrès, le sens des responsabilités. Les autres c'est que des gauchos utopistes et débiles qui n'y connaissent rien qui se laissent avoir par les bobos parisiens qui font soi-disant leur retour à la terre en réclamant qu'on arrête de faire sonner l'église avant 10h. En plus ils sont tous contre la chasse, alors hein tu vas pas les suivre et tu reprendras bien un peu d'engrais chimiques, mon gars!

Le pire, c'est que cette connerie d'esprit partisan, ça fonctionne.

Faiseur de Tresses
Posts: 12608
Joined: 17 Apr 2013, 13:26

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Faiseur de Tresses »

Olaf wrote:Pour ce qui est des agriculteurs français, ils les manipulent par l'esprit partisan. En gros, la FNSEA c'est la droite, le progrès, le sens des responsabilités. Les autres c'est que des gauchos utopistes et débiles qui n'y connaissent rien qui se laissent avoir par les bobos parisiens qui font soi-disant leur retour à la terre en réclamant qu'on arrête de faire sonner l'église avant 10h. En plus ils sont tous contre la chasse, alors hein tu vas pas les suivre et tu reprendras bien un peu d'engrais chimiques, mon gars!

Le pire, c'est que cette connerie d'esprit partisan, ça fonctionne.
Y de ça. Mais y a surtout ce qu'on leur a "appris" dans les lycées agricoles, m'est avis.
Image

Image

Fourina
Posts: 2740
Joined: 14 Jun 2013, 02:52

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Fourina »

La majorité des agriculteurs français ne s'en émeuvent pas car ils ont été élevés dans ça... A vous lire, avant Monsanto et les OGM c'était l'amour est dans le pré, les lapins qui sortent des fourrés et les fourches plantées... la chimie est rentrée dans l'agriculture massivement après la guerre, alors que la France n'était même pas auto-suffisante, qu'une partie des Français avaient souffert de la faim pendant la guerre et que la population des paysans étaient encore appelée à s'éroder pour rejoindre les régions industrielles. Et puis les écoles d'agriculture, imposées à tout le monde, n'ont pas dû aider.

La technologie et la chimie de plus en plus présentes, c'est simplement en continuité... Quand on vous baisse le prix des matières premières toutes les années, et que vous ne pouvez pas acheter plus de terres, il ne vous reste plus qu'à améliorer le rendement.

martien
Posts: 3993
Joined: 26 Nov 2012, 23:47

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by martien »

Fourina wrote:La majorité des agriculteurs français ne s'en émeuvent pas car ils ont été élevés dans ça... A vous lire, avant Monsanto et les OGM c'était l'amour est dans le pré, les lapins qui sortent des fourrés et les fourches plantées... la chimie est rentrée dans l'agriculture massivement après la guerre, alors que la France n'était même pas auto-suffisante, qu'une partie des Français avaient souffert de la faim pendant la guerre et que la population des paysans étaient encore appelée à s'éroder pour rejoindre les régions industrielles. Et puis les écoles d'agriculture, imposées à tout le monde, n'ont pas dû aider.

La technologie et la chimie de plus en plus présentes, c'est simplement en continuité... Quand on vous baisse le prix des matières premières toutes les années, et que vous ne pouvez pas acheter plus de terres, il ne vous reste plus qu'à améliorer le rendement.
:amen:

___
Posts: 16758
Joined: 09 Sep 2011, 13:53

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by ___ »

Ou alors jouer la carte de la qualité et du circuit court, plutôt que de craindre tous les ans que la PAC baisse.

la buse
Posts: 18368
Joined: 01 Aug 2005, 15:33

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by la buse »

martien wrote:
Fourina wrote:La majorité des agriculteurs français ne s'en émeuvent pas car ils ont été élevés dans ça... A vous lire, avant Monsanto et les OGM c'était l'amour est dans le pré, les lapins qui sortent des fourrés et les fourches plantées... la chimie est rentrée dans l'agriculture massivement après la guerre, alors que la France n'était même pas auto-suffisante, qu'une partie des Français avaient souffert de la faim pendant la guerre et que la population des paysans étaient encore appelée à s'éroder pour rejoindre les régions industrielles. Et puis les écoles d'agriculture, imposées à tout le monde, n'ont pas dû aider.

La technologie et la chimie de plus en plus présentes, c'est simplement en continuité... Quand on vous baisse le prix des matières premières toutes les années, et que vous ne pouvez pas acheter plus de terres, il ne vous reste plus qu'à améliorer le rendement.
:amen:
Il y a bien plus à dire que ces raccourcis simplistes.

aissopic
Posts: 5507
Joined: 24 Nov 2010, 18:43
Location: MRS PRG

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by aissopic »

Arcade wrote: Je ne comprends pas bien ton "les occidentaux". Les européens n'en sont pas ?
sisi, europe de l'ouest, amerique du nord et autres pays "riches"
"Il faut regarder le Ciel mais la réponse se trouve à Terre" Moi

"Le politique c'est pour les pantins" E-Corp CEO - Mr Robot (S2)

Fourina
Posts: 2740
Joined: 14 Jun 2013, 02:52

Re: [HS] Politique, social et autres débats de sociétés

Post by Fourina »

Olaf wrote:Ou alors jouer la carte de la qualité et du circuit court, plutôt que de craindre tous les ans que la PAC baisse.
Quand on a été élevé pour la production, et ceci de tous temps (même au temps de l'araire)... ça demande un changement de conscience. Et puis ces orientations-là sont-elles toujours sûres ? Dans une partie du milieu paysan, le "bio", souvent invoqué pour un peu n'importe quoi, c'est surtout l'assurance de sacrés embêtements.

Locked