old_side wrote:Marat Izmailov wrote:
Réduire 50 années de vie professionnelle et des milliers de rencontres commentées à 5 phrases. La chasse aux sorcières posthume a commencé, sous le haut patronage de Rue 89. Les pires saloperies au nom d'une morale d'étudiant en sociologie : la gauche est en forme.
Moi, j'aimais aussi ce Thierry Roland-là ; celui qui ne mâchait pas ses mots, bien loin des commentaires aseptisés, sans odeur, sans couleur, sans saveur, de la nouvelle génération de journalistes sportifs. Un peu d'Audiard dans le monde du football, qui disparaît. Symptomatique d'une France dont l'inspiration est passée des bistrots populaires parisiens à celui des hall d'école de commerce. Marcel Aymé remplacé par Michel Houellebecq.
C'est triste.
C'est bien. Tu devrais même faire un parallèle entre Thierry Roland et Céline tant que t'y es. Chaque époque a les artistes qu'elle mérite.
Vous faites semblant de ne pas comprendre. Je compare les époques, pas les hommes. Thierry Roland était d'un temps ou la gouaille et l'esprit faisait bon ménage - ce mélange de gauloiseries de bistrot et de références littéraires pointues, d'argot et français châtié, de langage de titi parisien et de dame patronesse de salon aristocrate ; c'est le temps des hussards en littérature, d'Audiard au cinéma. Je dis juste qu'aujourd'hui, la gouaille et l'esprit ont été remplacées par le conformisme d'une langue d'entreprise ou d'administration, faites l'éléments de langage sagement alignés sur des tableaux PowerPoint.
Bref, en lisant les journaux d'aujourd'hui, les livres de l'époque, les discours politiques, les discussions de bureau ou les commentaires de matchs, on s'emmerde fermement. L'esprit de lourdeur si décrié par Nietzsche est présent partout.
Il ne s'agit pas de dire que Thierry Roland était un manieur génial de la langue française - ce n'est pas le cas - mais de le situer dans un temps beaucoup moins formaté et corseté que la nôtre.
> Mick
L'extrême-gauche et l'extrême-droite main dans la main, c'est beau tout de même.^^
... Boutade à part, ce que Rue 89 et Old Side n'arrivent pas à comprendre, c'est qu'on ne peut réduire la qualité d'un homme à ses opinions, et encore moins à des petites déclarations prises à la volée.