Je pense la même chose que Old_Side pour Burn After Reading: un échec.
Ces derniers temps j'ai vu pas mal de films dont le dernier Sofia Coppola en salles:
Somewhere de
Sofia Coppola
Inutile de présenter Sofia Coppola, fille de Francis Ford et réalisatrice de trois films quasi exemplaires. Après avoir commencé par un brillant Virgin Suicides, et enchaîné avec un sublissime Lost In Translation, le jeune femme nous avait laissé un peu plus dubitatif avec son Marie-Antoinette qui souffrait de longueurs et de défauts qui le laissait assez loin de la force de ses deux premiers long-métrages.
Somewhere est à la fois un renouveau et une redondance dans son cinéma et c'est en cela que le film est à la fois intéressant et décourageant.
Comme dans tout ses films elle y inscrit profondément son ambiance ouaté, si apaisante et intrigante. Et même si l'univers passe beaucoup plus par le travail sonore que dans le visuel, on reconnaît avec aisance la patte de la réalisatrice, peut-être même un peu trop. En effet, alors que son univers posé faisait des merveilles sur ses deux premiers films, le principe finit par s’essouffler et les intentions de la réalisatrice deviennent trop prévisibles. Le problème qui se pose, ce sont les redondances dans les intentions, dans la construction de ses personnages et le recyclage de certains plan (Le regard perdu par la fenêtre d'une voiture, on y a le droit à chaque film !). Ses premiers films étaient romancés et c'est ce qui fait la différence avec son dernier film, qui résulte plus d'une succession de scène sans enjeux mais néanmoins intéressantes. C'est sur ce type de film plus expérimental que l'on finit par entrevoir les limites de la réalisatrice.
Le film n'en est pas pour autant inintéressant et malgré les faiblesses de l'ensemble (Comparé à ce qu'elle est capable de faire, bien entendu), le film n'est pas dénué de charme. Le spectacle commence par un plan fixe, montrant une Ferrari noire tourner en boucle sur une piste ovale. Le pilote est Johnny Marco, un acteur de renommé internationale. Il tourne en rond durant un grand laps de temps, tourner en rond est une chose dont il se révèle être assez coutumié et ce premier plan pose dors et déjà les bases du sujet principal et de la personnalité de son personnage. Tout tourne en rond dans Somewhere, et Sofia nous le démontre à plusieurs reprises, que ce soit par la Ferrari, Les lap-danceuses autour d'une barre, le patinage artistique, la danse classique. le thème se décline sous plusieurs formes durant toute la durée du long-métrage. Concernant la personnalité de son personnage principal, le plan de la piscine dans l'hotel se révèle être assez parlant. Tandis qu'il se cloisonne dans le petit Jacuzzi, immobile mais souriant tel qu'il se doit de l'être dans son métier, sa fille nage chaotiquement mais avec plaisir dans le bassin adjacent. Il se cloisonne lui même, non pas par besoin mais par habitude.
De part sa manière de filmer et sa gestion astucieuse des flous, la réalisatrice retranscrit avec réussite le quotidien banal de cet homme, le conformisme brutal auquel il est confronté de part sa fonction, se retrouvant comme bloqué dans un univers qu'il assume mais qui ne lui plait pas autant qu'il l'aimerais. Tout son quotidien sera bouleversé part un seul être : Cléo, sa fille. Sa première apparition est très réussi, d'un angélisme et d'une sobriété remarquable. Elle apportera les moments les plus touchants au film et obligera la réalisatrice à filmer de manière différente le quotidien de Jonnhy, avec plus de pudeur et de conformisme. Toutes les scènes auparavant assez explicites tels que les Lap-Dance et scènes presque sensuelles finissent être zappé, seulement indiquées, restant toutes hors cadre.
La musique se fait assez discrète et on se laissera rapidement bercé par le son du moteur de la Ferrari qui apparaît tel un leitmotiv. Le travail sonore est d'ailleurs remarquable et Sofia s'appuie énormément sur cet aspect pour se démarquer de ses autres films. La bande son bien que discrète se révèle être tout de même savoureuse.
Mais voilà Somewhere reste tout de même assez quelconques, manquant de pics d'émotion, de sensibilité ou de tant d'autres choses qui rendait son cinéma si attachant. L'on retiendra tout de même quelques moment agréables qui restent tout de même trop rares. Du coté des acteurs Stephen Dorf manque de charisme, au contraire d'Elle Fanning, attachante dans le rôle de la jeune fille.
Somewhere ne fait donc clairement pas parti de ce que Sofia sait faire de mieux, elle reprends globalement beaucoup de principes de ses mises en scène de ses autres films tout en tentant une approche différente de son cinéma (Film non romancé). L'ensemble n'est pas désagréable, même plutôt bon. On en attends tout de même un peu mieux par la suite.