Al Greendao, je vais prendre un peu de temps pour essayer de te répondre au mieux. En préambule j'aimerais préciser que je suis agnostique, anciennement athée très anticlérical. Je tenais il y a quelques années des discours d'une violence extrême envers la religion, avant de m'y intéresser plus profondément et de revoir ma position. Aujourd'hui, je suis mal à l'aise avec les gens qui tiennent des discours comme le tien et reprochent aux croyant leur fanatisme, car j'ai pu constater par expérience que la plus grande intolérance, le plus grand fanatisme, la plus grande fermeture d'esprit, les certitudes les plus absolues, se situent bien souvent chez les auto-proclamés "libre penseurs" bouffeurs de curés plus que chez les croyants.
Je me fiche de savoir quelle est la position de chacun, mais j'ai beaucoup de mal avec l'irrespect et le mépris, sur des sujets aussi profonds que celui de la foi.
Al Greendaø wrote:L'ouverture d'esprit n'est tout de même pas la principale caractéristique des religions. Tu me dis trouver les croyances aveugles et orthodoxes ridicules. Le problème est que la religion a toujours glissé vers l'excès. C'est quoi un croyant modéré? Un gars qui croit mais pas trop, ou qui prend ce qui l'arrange dans une doctrine religieuse? J'ai refusé de faire ma confirmation donc j'ai une petite approche de ce que peut-être la foi... Et aussi de ce que c'est de se défaire des valeurs et principes qui lui sont associés et qu'elle peut porter.
Un croyant "modéré", c'est quelqu'un qui possède une capacité de réflexion, d'analyse et de remise en question. Quelqu'un qui sait pourquoi il croit. Qui accepte de discuter les dogmes auxquels il adhère. Qui possède une foi basée au moins partiellement sur des connaissances et des réflexions, pas uniquement sur une soumission aveugle et littérale à sa religion. En outre, certains croyants ont une interprétation plus spirituelle des textes que d'autres. Il s'agit de comprendre certains passages desdits textes comme des messages subtils, des métaphores, et non comme des éléments à prendre au pied de la lettre. Faire passer tous les croyants pour les abrutis, des incultes et des fanatiques aveuglés par leur foi constitue selon moi une ignorance au moins aussi grave que celle que tu dénonces.
Tu dis aussi que la religion a toujours glissé vers l'excès. Cite moi une entité humaine (idéologique, politique...) pour qui ce n'est pas le cas. Condamner la religion spécifiquement, c'est éclipser le fait que les excès en question, comme la quête d'absolu et de totalité, sont parfaitement inhérents à la nature humaine. Enlève la religion, et tu verras que l'histoire de l'humanité n'en reste pas moins sanglante.
Un croyant c'est aussi quelqu'un qui se facto pense etre dans le vrai et donc que les autres se trompe. Le soit disant respect des différents monotheismes est une imposture. Il s'agit au mieux de tolérance, et non d'acceptation. Un monothéisme exclu forcement les autres monothéismes. Etre chrétien c'est penser etre dans le vrai par rapport au juifs ou aux musulmans.
Oui, et alors ? C'est pareil pour tout. Un libéral se pense dans le vrai par rapport à un communiste, et vice versa. Est-ce un problème ? Ce qui est justement important, c'est la recherche de la tolérance. Surtout pas celle de l'acceptation, qui constituerait un totalitarisme nouveau. Chacun a le droit de croire détenir la vérité et de ne pas apprécier l'idéologie d'autrui, tant qu'il n'empiète pas sur sa liberté. Ce n'est pas un problème de religion, donc.
Toutefois, je pense qu'accepter que des femmes puissent choisir d'avorter si elles le souhaitent et que les gens puissent choisir de recourir à la contraception; sont des convictions qui vont déjà plus dans le sens d'une ouverture d'esprit que ceux qui pensent le contraire... mais encore une fois, je ne me positionne pas sur le terrain de l'ouverture d'esprit. Et oui, je pense que ça relève de la connerie même si je n'ai pas la prétention de l'imposer aux autres (tu remarqueras que j'utilise le mot "connards" pour ceux qui "tapent" et non "émettent des réserves sur"...)
Non. Ceci n'a strictement aucun rapport ni avec l'ouverture d'esprit, ni avec la religion. Concernant l'avortement, par exemple, ton message représente bien l'inculture qui règne autour de ce sujet et de bien d'autres malheureusement. Pour ma part, non-croyant, je suis opposé à l'avortement pour des raisons que j'estime rationnelles, scientifiques, et philosophiques. Je ne souhaite pas entrer dans ce débat, mais la question réside uniquement dans le fait de savoir si l'embryon / fœtus est un être humain vivant, ou non. Si oui, c'est un meurtre et il est naturel de le combattre. Si non, l'avortement ne pose aucun problème. Où est donc le rapport avec l'ouverture d'esprit ? C'est un sujet très complexe, qui divise d'ailleurs les plus grands experts (biologistes, etc). Où commence la vie ? La question est difficile. Peut-être que ma réponse ne te conviendra pas, mais je ne te permettrais pas de me traiter d'ignorant ou de fanatique sous ce prétexte, car j'ai de nombreux arguments, éléments et réflexions parfaitement recevables et construits pour l'étayer.
Moi ce qui me gêne dans l'ensemble des religions, c'est le rôle de la femme... On peut m'expliquer ?
La femme avait plus de droits dans l'occident chrétien que dans l'empire romain, par exemple. Et la Révolution de 1789 a marqué un déclin de son statut plus qu'autre chose. Bref, HS.