Je vais peut-être t'étonner, mais je trouve cet article extrêmement intéressant, particulièrement au niveau de la définition des termes. Parce que sur le racisme d'Etat, il ne dit finalement pas des choses très différentes de Fassin et Dhume, mais de par la définition qu'il donne de l'expression, il la rejette quand les deux derniers ne s'y opposent pas.
Après, sur la phrase "Au contraire, la République donne tous les signes d’une forte mobilisation contre le racisme.", c'est tout de même sujet à débat puisque c'est discuté y compris par le Défenseur des Droits, Jacques Toubon, dont j'espère que tu ne le considères pas comme un gauchiste
Sur l'accueil des migrants, il a surement raison sur l'accueil par la population. Il n'empêche, je reviens sur cette phrase plus haut
"On retrouve alors des mécanismes qui produisent des discriminations sous des apparences bureaucratiques ou administratives.". C'est exactement le cas dans cette situation, avec des actions pour le coup parfaitement racistes de la part des agents, avalisées par la préfecture, dans le cas des Alpes-Maritimes. Avec la définition de Wievorka, on est dans le racisme institutionnel, avec celle des sociologues de l'article que j'ai partagé, on est dans le racisme d'Etat. Au final, au-delà du débat sémantique (par ailleurs très intéressant) la réalité matérielle est la même.
Enfin, sur la non-mixité, je ne suis en revanche pas du tout d'accord sur l'interprétation qu'il en fait. Bien sur, elle est sans aucun doute applicable à certains cas, mais elle me semble extrêmement réductrice. La non-mixité est là pour éviter pas mal d'écueils à l'expression pour les groupes minorisés. Pour faire vite, parce que je ne suis pas spécialiste du sujet, la non-mixité permet de lutter contre le déficit de légitimité dans la prise de parole des minorisés ainsi que l'imposition de représentation de la part des majorisés, qui intervient quasiment systématiquement dès qu'il n'y a pas non-mixité.