Lu ce matin dans Le Progrès :
Le huis clos transformé en amende
C’est la tendance qui se dégageait, hier soir, après l’audition de Roland Romeyer par la commission d’appel de la FFF qui jugeait des incidents relatifs au derby OL – ASSE.
«Deux folles journées ». C’est ainsi que Roland Romeyer définit son marathon entamé mardi soir en préfecture et qui s’est achevé, hier après-midi, au ministère de l’Intérieur. Le sujet traité était à chaque fois le même, à savoir les troubles à l’ordre public causés par certains supporters.
Ceux de l’ASSE, ou en tout cas une toute petite frange, se font remarquer depuis plusieurs mois par l’usage répété d’engins pyrotechniques (fumigènes, pétards).
Soucieuse de régler ce problème au plus vite, Fabienne Buccio, préfète de la Loire, avait convoqué mardi Magic Fans et Green Angels qui étaient représentés par cinq de leurs membres.
« Une réunion menée de main de maître » dixit Roland Romeyer qui en est ressorti « assez satisfait ». Après de multiples échanges, les deux groupes d’Ultras se sont engagés verbalement à faire en sorte qu’il n’y ait plus d’engins pyrotechniques dans leur tribune respective. Une façon pour eux de se responsabiliser.
En matière de fumigènes, l’ASSE fait figure de mauvais élève. Roland Romeyer le savait déjà mais il a pu encore s’en rendre compte, hier après-midi, lors d’une réunion de travail organisée au ministère de l’Intérieur et dirigée par Stéphane Bouillon, ancien préfet de la Loire et aujourd’hui directeur de cabinet auprès du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Était présente une quarantaine de personnes dont des représentants de la gendarmerie, de la LFP et les préfets des départements concernés…
Pendant deux heures, aux côtés de cinq autres présidents de L1 (PSG, OL, OM, Bordeaux, Montpellier), Roland Romeyer a beaucoup écouté et pris bonne note de tout ce qui était reproché : « Ils nous ont rappelé les sanctions pénales encourues, tout ce que l’on risquait. C’était intéressant. J’ai eu la confirmation qu’à cause des fumigènes et des pétards, l’ASSE était dans le collimateur. Nous sommes l’un des clubs les plus sanctionnés. On est vraiment montré du doigt. Il va falloir que ça cesse, trouver des solutions. Ils nous ont dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça ».
Quelques heures avant, il était allé plaider la cause stéphanoise devant la commission supérieure d’appel de la FFF. Au programme du jour, le match ferme à huis clos infligé par la commission de discipline de la LFP après les incidents survenus lors du derby OL-ASSE du 29 octobre. Il lui a fallu se montrer convaincant, trouver les arguments. Pour ça, il a pu s’appuyer sur le rapport de Fabienne Buccio.
Hier soir, dans l’attente du verdict, il se voulait raisonnablement optimiste : « La Fédération nous a écoutés. Elle a pris en compte le fait que nous n’étions pas restés statiques, que des réunions avaient eu lieu… ».
Rien n’est encore officiel mais selon certaines sources parisiennes, la commission d’appel aurait été assez compréhensive.
Comme pour le match d’Evian, le huis clos serait ainsi transformé en amende. L’ASSE, qui a déjà déboursé près de 180 000 euros, devrait en verser 50 000 de plus et l’OL en faire de même mais pour une somme inférieure (10 000 euros).
Si cela se confirme, ce sera un moindre mal et une petite bouffée d’oxygène pour le club stéphanois qui a encore du pain sur la planche. Il y a les incidents survenus lors du match de Rennes synonymes de huis clos pour lequel il a fait appel et le derby retour qui n’a pas encore été jugé par la LFP. Sans compter les fumigènes lancés à Montpellier et d’autres dossiers lourds à porter. Autant de menaces de sanctions qui planent au-dessus de la maison verte.
La partie n’est pas encore gagnée. Loin de là. En attendant se profile à Ajaccio un rendez-vous au goût bizarre. Pour la première fois dans l’histoire de l’ASSE, ses supporters sont interdits de déplacement. Roland Romeyer est le premier à le regretter : « C’est forcément handicapant. Le public est notre 12e homme. Nous sommes doublement pénalisés. Après la sanction financière, voilà la sanction sportive ».
La prise de conscience est peut-être à ce prix.
Thomas Dutang
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