Le onze de rêve d'Osvado
http://www.sofoot.com/le-onze-de-reve-d ... ticle.html
Ses chevauchées crinière au vent ont marqué une époque. L’ancien Vert, qui coule une paisible retraite en Argentine, n’a pas oublié ses potes stéphanois, dont plus de la moitié compose son équipe de rêve.
Dans les cages : Ivan Curkovic
« Un grand ami et un grand professionnel. Je garderai toujours une image de lui : en demi-finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions, on affronte le PSV Eindhoven, qui possède dans ses rangs un géant : l’attaquant suédois Ralf Edström. Ivan m’avait dit d’être vigilant, de ne pas me déconcentrer. Et sur l’une de ses sorties, alors qu’il vient boxer le ballon, il envoie son poing dans la figure d’Edström. Il n’a pas pu revenir sur le terrain en deuxième période… Mais attention, Ivan ne l’a pas fait exprès ! »
Latéral droit : Gérard Janvion
« On a passé d’excellents moments ensemble. On se sentait proches. Sans doute car nous venions tous deux de loin (Ndla : le “Cerbère” est originaire de Fort-de-France)... Je me souviens des stages d’avant-saison à Le Bessat. On riait énormément, car on passait notre temps le cul par terre. On revenait toujours les derniers, les skis sur l’épaule et je peux vous dire qu’on se faisait bien chambrer par le reste de l’équipe… »
Central droit : Omar Jorge
« On a joué ensemble à Vélez Sarsfield, à mon retour de Saint-Étienne. En 1981, on se retrouve face à Maradona. Alors qu’il est sur le long de la ligne de corner avec le ballon, on se précipite sur lui pour l’empêcher de centrer. Et là, il lève le ballon et avec son talon centre vers son attaquant. On s’est regardés avec Omar du genre : “Qu’est-ce qu’on a été stupides !”. Par chance, leur numéro 9 a manqué le but… »
Central gauche : Christian Lopez
« Forcément, je me rappellerai toujours de son retour extraordinaire face à Oleg Blokhine, alors que nous avions perdu le match aller 2-0 à Kiev. Le ballon arrive sur moi au milieu de terrain, je la transmets devant et ça finit en but ! On aurait dû être menés et finalement, sur la contre-attaque, on ouvre le score. J’ai regardé Christian et on a tous les deux poussé un soupir de soulagement ».
Latéral gauche : Cacho Heredia
« Ensemble, nous avons été sélectionnés plusieurs fois en équipe nationale au début des années 70. Il a été à deux doigts de remporter la Coupe d’Europe des Clubs Champions en 1974 face au Bayern Munich, mais un but de Schwarzenbeck à la dernière minute du temps réglementaire a remis les deux équipes à égalité. A l’époque, il n’y avait pas de séances de tirs au but, ils ont rejoué le match 48 heures plus tard et l’Atlético Madrid a perdu… Il a aussi joué au PSG ».
Milieu droit : Jean-Michel Larqué
« Nous étions en Union Soviétique pour disputer une rencontre de Coupe d’Europe avec les Verts et pendant l’échauffement retentit La Marseillaise. Je fais une accélération alors que tous les Français se sont arrêtés. Jean-Michel, en bon capitaine, me dit : “Stop, c’est l’hymne français !”. Je lui réponds : “Comment je pouvais savoir, si je suis Argentin !” Je n’avais pas fait attention, je pensais que c’était une marche quelconque… »
Milieu axial : Dominique Bathenay
« Dominique a toujours été très calme. Il régnait chez lui une paix totale. Nous n’avions pas besoin de nous parler, il savait me couvrir à la perfection quand je faisais mes “chevauchées” (Ndla : en français dans le texte) ».
Milieu gauche : Carlos Ischia
« Un joueur aux qualités énormes, qui nous a permis d’arriver jusqu’en demi-finale de la Copa Libertadores avec Vélez en 1980. Il apportait toujours un plus à l’équipe, par ses coups francs ou encore par ses allers-retours successifs ».
Ailier droit : Patrick Revelli
« Lui, c’était un battant, comme moi. Nous avions cela en commun. En quart de finale de la Coupe d’Europe, lorsque Rocheteau marque le troisième but qui nous qualifie, alors que tout le monde part embrasser Dominique, moi je vais voir Patrick, car c’est lui qui centre, alors que le ballon semblait perdu. Au final, on gagne 3-0 et on se qualifie pour les demi-finales ».
Avant-centre : Carlos Bianchi
« Un ami, pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Je pourrais raconter des dizaines d’histoires sur Carlos. Je me souviens d’un match caritatif au profit d’une association environnementale après le naufrage d’un pétrolier près des côtes bretonnes, où je lui avais demandé si je pouvais jouer avant-centre et lui à ma place, en défense. J’ai manqué une énorme occasion et il est immédiatement venu me voir : “Osvaldo, tu ne seras jamais attaquant, reprends ta place ! »
Ailier gauche : Juan De Mario
« A mes débuts avec Lanús, en 1968, j’avais tendance à balancer quand je sentais le danger. Mais grâce à Juan, un joueur très intelligent, j’ai appris à temporiser. Il me disait “Osvaldo, si tu dégages le ballon comme ça, il revient aussi vite qu’il est parti ! Apprends à le conserver, à le protéger”, ce qui m’a servi par la suite ».
Entraineur : Carlos Bianchi
« On a toujours été étroitement liés. Après avoir joué ensemble à Vélez, on a travaillé main dans la main pour le club, lui avec l’équipe première, moi avec les divisions inférieures. Un jour, alors que nous allions remporter le championnat, il a sorti Chilavert, le gardien de l’équipe, afin qu’il ne reste sur la pelouse que des joueurs formés au club. C’était sa façon de nous dire, à nous les éducateurs : “Admirez le fruit de votre travail ».
Propos recueillis par Florent Torchut, à Buenos Aires