Olaf wrote:Alcøm wrote:Brice2b38 wrote:Et nénufar et ognon, on en parle? Même Google me souligne en rouge ces mots! Ils ont engagés des élèves Segpa à l'Académie française? (avec tout le respect que j'ai pour eux...)
Bon, certains me diront que ce sont des usages anciens, donc une sorte de retour aux sources. Mouais, c'est limite pire alors, pis c'est moche. A la limite, ok pour le nénufar et son origine persane.
Tu fais les questions et les réponses.
La difficulté, c'est que le français a longtemps été une langue non codifiée ; c'est donc difficile de se baser sur les usages anciens. Sur le CNRTL, l'étymologie d'oignon commence avec :
- unniun (aux environs de 1190)
- oinun (milieu du XIIIè)
- oignun (aux environs de 1265)
Pour nénuphar, le persan est orthographié avec "f", mais le latin médiéval avec "ph"... Sachant que le persan ne s'écrivait pas avec notre alphabet, la graphie avec un "f" n'est qu'une simple convention qui ne correspond pas à un usage réel - l'usage réel étant le bas-latin, donc "ph". Pour autant, dès le 13è le "ph" et le "f" coexistent... Difficile donc de parler de retour aux sources.
Comme tu le dis justement, il n'existe pas de grammaire au moyen-âge. L'ancien français est à cette époque une langue vulgaire mélangeant de multiples dialectes et qui change d'une région à l'autre. La langue "noble" (car codifiée) est celle du latin parlée par le clergé, les savants, les clers.... En ancien français, on trouve ainsi une multitude d'orthographes pour un même mot.
La généralisation et la codification de la langue française ne commencent qu'au XVIe siècle. C'est également une volonté étatique de donner une unité au royaume au travers d'une langue et d'un style qui la symbolisent et la cimentent.
L'Académie française a été créée dans ce but : « travailler avec soin à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ».
A partir de là, la langue française s'est construite à partir d'un mélange entre réformes et usages du parler. Mais soyons honnête, il s'agit parfois décisions arbitraires : Il n'y a aucune logique à écrire combatif avec un seul "t" et combattant avec deux "t"; honneur avec deux "n" et honorable avec un seul.
Enfin, J'imagine même pas le tollé que susciterait aujourd'hui la réforme de 1835. Changer l'orthographe de tous les mots terminant par -ois en -ais simplement parce qu'ils étaient prononcés è dans le langage parler (françois, j'étois)... Pourquoi ne pas autoriser le langage sms à ce compte.
