xavinou wrote:(Réaction sur Colibri - je cite pas in extenso pour faciliter la lecture, mais tout le monde pourra se référer)
Colibri est plus intéressant pour ses actions concrètes que pour ses théories
Si tu veux aller dans la théorie pure, je te conseille de lire ça :
http://www.entropia-la-revue.org/" onclick="window.open(this.href);return false;
Il n'y a que le numéro 1 qui est en ligne (je ne l'ai pas lu d'ailleurs) ; mais j'ai d'autres numéros à disposition si tu souhaites
Soyons honnêtes : le comment faire a toujours été le point compliqué pour toute alternative qui veut agir en conscience...car la réalité n'est jamais telle qu'on l'a imaginée. Certains précurseurs de la décroissance (Ellul, par exemple) croient à un principe hérité de certains courants anarchistes : que les convaincus vivent en cohérence avec leurs idées ; la force de leur exemple fera boule de neige.
A titre personnel, je ne crois pas aux changements venant d'en haut (ex : un parti décroissant gagne les élections présidentielles et législatives, et arrive à imposer son programme). Ces changements-là sont toujours le fait d'une minorité active, qui finira, corrompue par le pouvoir, par ne pas vouloir lâcher les avantages procurés par sa situation de domination.
Je préfère l'image de la pelote de laine : tire le fil qui te semble évident. Mettons que ce soit l'alimentation (mais ça peut être plein d’autres choses): tu vas acheter bio à Carrefour. Tu te rendras compte que Carrefour exploite les agriculteurs bio, et qu'en plus il se fait des marges de dingue. Au passage, tu auras réfléchi sur le système de l'agroalimentaire en soi et les désastres qu'il créé.
Alors, tu te tourneras vers une enseigne spécialisée type Biocoop. Là, d'autres questions vont se poser à toi : manger du bio importé de je ne sais où et selon des labels plus ou moins fiables, est-ce que c'est vraiment si intelligent ? Ou alors, est-ce que manger de la viande tous les jours, c'est si bien que ça ?
Alors, tu vas peut-être te poser la question de la production de viande, en termes de respect de l’animal, mais aussi en termes de gestion de l’espace. Pour nourrir un bœuf, il faut énormément de céréales, donc d’espace et de nourriture qui ne sont pas utilisés pour nourrir des populations qu’on a dépossédées de leurs terres. Et là, tu arrives à d’autres enjeux, qui eux-mêmes t’en renverront sur d’autres, etc.
Et là où ça devient intéressant, c’est qu’à chaque étape, tu découvriras qu’il existe des gens qui pensent à peu près comme toi (que tu sois plutôt radical ou modéré d’ailleurs), et qui s’organisent plus ou moins bien pour agir concrètement sur ces enjeux. Libre à toi d’aider ou pas de la façon qui peut te convenir le mieux.
On en arrive au bout du compte à la fable du Colibri, racontée des milliers de fois par Pierre Rabhi, et qui a donné son nom au mouvement dont on parle :
La jungle est en feu ; tous les animaux fuient. Seul, le colibri va à la rivière, prend un peu d’eau dans son bec, et va le déverser sur l’incendie. L’éléphant lui dit : « Tu vois bien que ça sert à rien ! Tu n’arriveras à rien contre ce feu ! » Le colibri répond : « Je sais. Mais je fais ma part ».
Voilà, la boucle est bouclée. Je vais pouvoir aller me faire un café…euh, plutôt un succédané à base d’épeautre, céréale qui se cultive facilement sous nos latitudes, et qui selon une tradition qui remonte au moins au Moyen-âge et que certains scientifiques justifient aujourd’hui en termes de composition chimique, est un excellent anti-stress naturel.