Ce que tu dis, pour moi, a pour défaut de reprocher aux personnes d'alors de ne pas avoir le recul d'aujourd'hui. Camus a bien vu, Sartre s'est planté ; à l'époque, je pense qu'on ne pouvait pas l'affirmer avec une telle assurance.vertigogo wrote:Avant 1945, les gens qui voulaient radicalement changer la société avaient l'extrême-gauche, communiste, ET l'extrême-droite, fasciste ou nazie. On le voit bien en Allemagne ou la lutte a été serrée entre ces deux courants au cours des années 20 et jusqu'au début des années 30. L'extrême-droite s'est déconsidérée plus rapidement essentiellement parce qu'elle a perdu la guerre. Comme on le dit souvent, ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire et l'URSS en a largement profité.
Après 1945, il me semble que toute personne intelligente et véritablement humaniste devait se détourner aussi bien du fiasco fasciste que de l'illusion communiste dont les conséquences délétères était déjà bien connues et largement documentées. C'est ce qui fait, par exemple, qu'on peut penser que Camus était un penseur lucide alors que Sartre apparaît plutôt comme un excité qui s'est trompé dans les grandes largeurs.
De fait, si l'on peut saluer le souvenir des Aubrac résistants, il convient à mon sens de conserver un esprit critique sur leurs activités et prises de position ultérieures.
Après une brève recherche internet, il semble que la 1ère thèse universitaire concernant les origines du PCF date de 64 ; les révélations de Krouchtchev datent de 56 ; en analyse économique, l'analyse marxiste du capitalisme n'a été remise en cause avec force qu'à partir des années 70 ; et puis d'un point de vue strictement politicien, le seul parti d'opposition constant au système, qu'il soit de la IVè république ou de la Vè, n'a longtemps été que le PC.