Les Inconnus avaient du mal à distinguer les bons et les mauvais chasseurs. Pour les économistes visiblement c'est plus simple : les néolibéraux sont les bons, les autres sont les mauvais.Junito wrote: ↑06 Nov 2019, 17:58Ben voyons !!!! Des dettes, des dettes ? Non y'a plus de dettes, y'en a jamais eu d'ailleurs tralalalalalère c'est les économistes qui l'ont dit ! De l'enfumage je vous dis !!
Soyons sérieux, c'est pas en cassant le thermomètre que tu vas guérir de ta fièvre ... un ratio ca reste toujours arbitraire, mais l'important c'est de pouvoir se comparer aux autres et de pouvoir suivre l'évolution et c'est là que le bas blesse. Va dire aux grecs que l'endettement c'est de l'enfumage ! Et tu crois vraiment que la dette que l'on contracte c'est de la dette d'investissement ? Le déséquilibre des caisse de retraite, de la sécu et autre ce n'est absolument pas de la dette d'investissement ! Une grande partie de notre déficit et nos dettes accumulées ca revient à mettre sur le dos des générations futures notre incapacité à équilibrer nos dépenses quotidiennes de fonctionnement.
Il se trouve que j'ai justement lu des trucs cette semaine sur ce sujet (j'avais déjà lu récemment la même critique sur ce ratio peu pertinent dans le "Traité d'économie hérétique" de l'économiste T. Porcher).
Là, je vais me référer à Bruno Tinel, que je ne connaissais pas il y a encore une semaine, mais qui est économiste à l'université Paris-Panthéon-Sorbonne. Il est l'auteur d'une contribution intitulée "La dette publique, contrainte incontournable ?" (in "Manuel indocile de sciences sociales").
Il note, ce que j'ignorais personnellement, que la dette publique des Etats-Unis est de 107% du PIB (ils font moins bien que la France alors qu'ils n'ont pas de Sécurité Sociale ni de retraites par répartition….). En Italie c'est 127%. Et la dette publique du Japon est de….235% (diable, dans quel état de déliquescence doit être ce pays !!). L'Allemagne est à 69%, ce qui ravit probablement le nombre de plus en plus élevé de travailleurs pauvres de ce pays (nombre bien plus élevé qu'en France), qui pour se consoler de leur situation sociale difficile et de leurs jobs pourris et mal payés doivent brandir ce chiffre de 69% avec fierté.
Pour la France, il y a eu des époques où la dette publique a été bien plus élevée qu'aujourd'hui (au XIXème et XXème siècle) sans que le pays soit particulièrement en crise.
Je ne vais pas citer tout ce qu'écrit Tinel, mais je vous livre sa conclusion : "la politique économique choisie a été de réduire à tout prix l'endettement public par une maîtrise sans cesse plus draconienne de la dépense publique. Etait attendu de cette "consolidation budgétaire" un choc de confiance, dans les milieux d'affaires, supposé stimuler l'investissement privé et les embauches. Or ces politiques ne fonctionnent pas.
L'austérité nourrit une activité médiocre et l'attentisme en matière d'investissement privé, ce qui produit en retour de faibles rentrées fiscales. Ainsi les dettes publiques augmentent (certes de moins en moins rapidement) mais, comme les PIB font de même, les ratios de dettes publiques dans le PIB ne baissent pas ou peu. L'objectif de la politique économique peut-il perpétuellement consister en une réduction de la dette publique ?.
Dans le contexte actuel de faible croissance, de chômage élevé et de taux d'intérêts historiquement faibles, retrouver un projet politique qui mette en avant la solidarité entre les citoyens, à travers la progressivité fiscale et les besoins, à travers l'investissement dans des projets de long terme essentiels, tels que le logement, les transports et la transition énergétique, permettrait de retrouver la prospérité pour le plus grand nombre, ce qui aurait pour effet secondaire de réduire les ratios de dettes publiques"".