baggio42 wrote: ↑23 Oct 2019, 09:46
Junito wrote: ↑23 Oct 2019, 08:41
___ wrote: ↑23 Oct 2019, 04:48
Mic-Mic wrote: ↑22 Oct 2019, 23:57
Junito wrote: ↑22 Oct 2019, 22:37
Une société qui néglige sa jeunesse est une société qui n'a pas d'avenir ... Mais bon tout va bien puisque les conducteurs de train peuvent partir en retraite à 50 ans, ca n'a aucun coût pour la société, non ?
Et pendant ce temps les députés s'augmentent leur indemnités, les grand patrons font toujours plus de bénéfices, les élus condamnés continuent d'être maires, ...
Tu ne penses pas que tu te trompes d'ennemi en tapant sur les cheminots ?
Cette situation terrible, Junito, elle sort d'où ? De décennies de dérégulation à marche forcée du système économique. Et faudrait continuer d'avaler la même potion ? Toi aussi, tu es victime du syndrome de Stockholm ?
Toujours la croyance que sans les capitalistes, le monde s'effondre. On pourrait pas juste essayer, seulement pour voir ? De toute façon, il y va déjà, vers l'effondrement, et grâce à ces théories débiles et ces comportements prédateurs, pas à cause de la retraite des cheminots ou du salaire des profs !
Tu confonds origine et conséquence ! La dérégulation de l'économie c'est pas un choix qu'on fait les gouvernements par pure idéologie, c'est surtout la conséquence de la crise des années 70-80 et d'un changement de paradigme économique qui a nécessité la relance de l'économie par la simplification de l'accès au marché et l'ouverture au marché mondial. Ca s'appelle la mondialisation.
Pourquoi cette nécessité ? La réponse en 3 points : la croissance du marché intérieur des pays s'est tari avec la fin du baby boom, la fin de la colonisation et l'émergence du 1/3 monde ont rendu l'accès aux ressources primaires (pétrole, minerais etc.) beaucoup plus disputé (crises pétrolières), enfin la demande des consommateurs pour des produits et des services innovants non produits localement (informatique, électronique, tourisme ...).
Les pays occidentaux ont dû "importer" de la croissance en s'ouvrant aux économies en plein boom démographique (Asie etc.) et négocier par conséquence des accords de réduction des barrières douanières et réglementaires qui ont mis à mal les secteurs non compétitifs (mine, métallurgie ...). Pour stimuler l'innovation et la création de valeur nouvelle, des pans entiers de l'économie ont été ouverts à la concurrence comme dans les telecom. Compare un peu ce qu'il est advenu du Minitel, service créé et géré par un monopole d'état avec le boom d'Internet et tu comprendras pourquoi l'initiative individuelle - l'entrepreneuriat - est beaucoup plus propice à faire émerger une économie nouvelle.
Ceux qui sont nés dans les années 60 sont nés dans un pays qui possédait un empire colonial s'étendant sur presque 10% des terres émergée et qui possédait une avance développement incommensurable par rapport à la grande majorité des êtres humains. Depuis 50 ans on assiste à un rattrapage de développement mondial qui se fait forcément aux dépends de l'homme blanc occidental. Nous devons nous adapter bon gré mal gré, c'est triste, difficile, ca se fait certainement dans l'injustice car les plus riches savent bien mieux tirer leur épingle du jeux.
Tu parles de renverser le capitalisme, mais tu penses vraiment que c'est possible ? Tu penses qu'il y a une majorité de gens qui le souhaitent ?
Pour moi la seul évolution possible c'est dans la constitution d'entités politiques démocratiques qui dépassent la nation et qui permet de créer un véritable contre-poids aux mastodontes privés que sont les grandes multinationales. Car si l'économie s'est mondialisée, les organes politiques qui devrait la régulée n'existent pas.
Quand tu vois que l'élection américaine ne tiens qu'à la volonté de Zuckerberg qui est seul maître à bord de Facebook, ça fait peur. Et c'est pas la France qui va démanteler Facebook, ca ne peut se faire qu'à l'échelle supranationale. Je suis donc pro-européen et pro tout ce qui peut amener les gens à travailler ensemble et comprendre qu'ils ont un destin commun, et ca exige beaucoup de concessions car les cultures et les sensibilités peuvent être très diverses d'un pays à l'autre. C'est le grand défi qui nous attend.
Plutôt en phase avec toi, surtout ta dernière phrase.
L'Europe est notre seule chance.
Les etats unis d'Amerique l'ont compris et il y a bien longtemps. Et pourtant quelles différences entre un gars de Dallas et un gars de Salt Lake City !!!!!
Non, il n'y a pas de fatalité, il n'y a pas de raison de se soumettre à ce qui est présenté comme la seule unique alternative. Dans la vie il n'y a jamais qu'une seule solution et c'est valable aussi dans les choix économiques et politiques. Accepter cette vision unilatérale, ne pas la questionner, ne pas commencer à en faire le bilan (parce qu'elle n'est pas apparue hier, hein !), c'est renoncer à tout ce qui a construit politiquement notre pays et aux singularités sur lesquelles il s'est développé. Les Etats-Unis, c'est une toute autre histoire économique et politique, une République qui fonctionne différemment, d'autres héritages historiques, une population beaucoup plus nombreuse que la France, un territoire beaucoup plus grand avec d'autres ressources : pourquoi vouloir absolument s'aligner sur ce que font les autres, pourquoi à tout prix uniformiser ?
Les Anglais ont toujours eu des particularités issues de leur histoire, et même si demain ils sortent de l'UE ils ne vont pas sombrer dans la misère ni venir réclamer un morceau de pain en rampant devant nos portes car c'est un pays développé qui va s'appuyer sur ses atouts, qui va évidemment signer des accords avec des pays partenaires (car quitter l'UE ne veut pas dire s'isoler dans son coin loin de toutes les transactions économiques et ne veut pas dire non plus que plus aucune entreprise ou aucun pays ne veut travailler sur le marché que vous représentez avec vos plus de 60 millions d'habitants) et qui va continuer à se développer hors de l'entité-UE. La France a une voie de développement qui lui est propre, héritée de son histoire politique, économique et sociale : elle n'a pas à en rougir et n'a pas à lui tourner le dos parce que quelques technocrates européens non-élus et quelques hommes politiques vendus corps et âme au système néolibéral comme Macron lui mettent le couteau sous la gorge en répétant qu'il n'y a pas d'autre alternative.
Les entités politiques supranationales comme l'UE fonctionnent mal, dévoient pour des raisons économiques et politiques d'une manière terrible une idée de rapprochement entre les peuples qui au départ pouvait être respectable, défendent toutes le même paradigme néolibéral, ne prennent pas en considération les aspirations et même carrément les votes des peuples et aggravent la situation au profit de quelques entreprises et personnages riches. J'ai déjà expliqué comment le modèle social français, qui va à l'encontre de tous les réglements et préconisations de l'UE, a permis à la France de bien mieux résister à la crise de 2008 que les autres pays qui sont encore exsangues plus de 10 ans après (Espagne, Italie, Grèce, etc). Et encore je rappelle que la France a perdu un tas d'argent public qui a servi à renflouer les banques qui avaient pourtant fait n'importe quoi et précipité le monde dans la crise ! Les choix du CNR dans l'après-guerre étaient présentés comme irréalistes, dispendieux, intenables : ils sont pourtant fondamentaux pour le développement de la France entre 1945 et aujourd'hui et apportent une protection sociale unique au monde face aux crises qui ont déjà dû être surmontées et face à celles qui arrivent.
Au passage, la construction européenne a commencé en 1957 (CEE), s'est encore plus organisée en 1992 (UE), elle a imposé des tas de réformes, la monnaie unique, des normes, la libre circulation des capitaux, des réglementations par milliers. 1957, ça fait 62 ans ! 1992, ça fait 27 ans ! Ce n'était pas hier. En 1936 quand le Front Populaire accorde des congés payés et la semaine de 40 heures en juin 1936, les effets sont immédiats pour les travailleurs et dans les semaines qui suivent ils vont pour beaucoup d'entre eux pour la première fois de leur vie aller au cinéma, prendre le train, aller voir la mer. Pareil quand tous les Français ont obtenu une 5ème semaine de congés payés en 1981, ils l'ont bien senti et très rapidement dans leur vie de famille. tous Donc au lieu d'attendre indéfiniment l'improbable ruissellement tant promis, au lieu de nous intimer l'ordre de la fermer et de trimer comme des chiens dans des conditions toujours plus déplorables en promettant que demain ça ira mieux, que ce sont des efforts nécessaires car on ne peut pas faire autrement, vous ne croyez pas que si toutes les évolutions et les dérégulations décrétées par l'UE (et par des gens comme Sarkozy ou Macron) étaient profitables pour les citoyens on en verrait déjà clairement et incontestablement les effets ?
Alors du coup qu'est-ce qui va incontestablement mieux, qu'est-ce qui satisfait davantage les gens dans leur vie quotidienne depuis 62 ans ou depuis 27 ans que l'UE, et le monde néolibéral qu'elle prône, gouvernent nos vies en prétendant nous apporter des tas d'améliorations ?
La santé ? non. L'éducation ? non. Les transports ? non. La sécurité ? non. Le chômage et les travailleurs pauvres qui reculent ? non. La création d'emplois suffisante pour contrecarrer le chômage ? non. Les salaires qui permettent de vivre plus confortablement les fins de mois ? non. La précarité des emplois en baisse ? non. Des conditions de travail plus agréables, avec de plus en plus de gens vont au boulot avec le sourire chaque matin ? non. La baisse du nombre de gens qui dorment dans la rue ? non. La pauvreté qui recule et moins de gens fragilisés qui passent sous le seuil de pauvreté ? non. Un meilleur rapprochement entre les peuples européens que l'on met en concurrence ? non. Un meilleur fonctionnement de la démocratie en Europe ? non. La protection contre les crises financières ? non. Le maintien des avantages sociaux durement acquis ? non. L'accueil plus humain des réfugiés politiques, migrants, etc ? non. L'arrêt des délocalisations et du dumping social et fiscal ? non. Les retraites consolidées et le niveau de vie des retraités maintenu ? non. Des méthodes de management qui donnent envie d'aller bosser ? non. Des progrès sur la protection de l'environnement ? non.
Bon, j'arrête là une liste en réalité interminable.
Alors où sont donc ces avantages multiples et incontestables dont tout le monde devrait se réjouir et devant lesquels il faudrait se prosterner et en redemander ? On est d'accord qu'on s'en fout que LVMH ou L'Oréal aient augmenté leurs bénéfices de X millions ou milliards cette année, non ? Leur argent est placé dans des paradis fiscaux et ils embauchent surtout hors de France. La patronne de L'Oréal ne paie quasiment aucun impôt en France,
Le Canard Enchaîné en parle régulièrement. Eux, c'est le pourcentage minime de gagnants de la mondialisation. Mais les autres, nous qui ne sommes ni millionnaires, ni patrons de grands groupes, ni membres de la commission européenne, ni cadres hauts placés dans une multinationale, ni lobbyistes à Bruxelles, ni gestionnaires d'une grande banque ou d'un fond de pension dans un paradis fiscal, qu'est-ce qu'on a gagné ?
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).