Kabigon wrote: ↑20 Aug 2019, 17:43
"on va tous vous..." implique que la personne qui profère ces paroles participe à l'acte (en tant que donneur, certes), de ce fait comment pourrait-elle être fondamentalement homophobe ? schyzophrénie pour tous ?[/list]
Il n'a pas de symétrie entre l'enculeur et l'enculéé. Ce qui est considéré comme dégrandant, c'est d'être l'enculéé, pas l'enculeur. Par exemple, on chante
"Paris, on t'encule" et non pas "PSG, viens m'enculer".
D'ailleurs il y a beaucoup d'enculeurs d'hommes qui ne se considèrent pas comme homo. Pourquoi ? parce que justement, ils "font" l'homme, avec les attributs afférents : la bite, les couilles. Il sont dit actifs.
Tandis que l'enculéé renonce à ces attributs. On disait aussi "homosexualité passive". Comme une femme. On considère que l'homme est actif, la femme passive. Donc l'homme est supérieur. Il baise, elle se fait baiser. La femme n'est rien, c'est un trou, l'homme est tout puissant, armé de son braquemard. Il plie la femme à son désir, il impose sa puissance.
Dans cette optique, l'homme enculéé est pire qu'une femme. Puisque c'est à la base un être puissant, armé, qui choisit de renoncer à cette puissance pour s'avilir à devenir une femme, un trou, rien, quoi. C'est pour ça que l'homo fait peur à certains hétéros : il montre qu'il est possible que cette puissance que l'homme possède par essence peut être perdue.
Donc on peut enculer (en acte ou en parole) et être homophobe.
Kabigon wrote: ↑20 Aug 2019, 17:43
la sodomie n'est pas une pratique réservée aux homosexuels
C'est ce que je viens d'expliquer. Le mépris ne s'attache pas seulement à l'enculéé, mais à celui qui se fait baiser de manière générale. L'enculeur tout puissant est respectable, l'enculéé, celui qui ce fait baiser est méprisé, inférieur. Ce mépris se porte aussi bien sur la femme que sur l'homme enculéé (encore que celui-ci soit pire, puisque c'est un traître au parti des braquemards)
La vérité, c'est que dans un rapport sexuel, il n'y a pas de baiseur et de baisé, il y a deux personnes actives, au même niveau, respectables l'une et l'autre. Ce n'est pas un rapport de force, mais un échange amoureux.
Mais on ne se défait pas comme ça de tout ces préjugés qui perpétuent le mépris entre les personnes et font du partenaire sexuel un repoussoir, un objet de mépris. Dans ce cadre, l'acte sexuel est un rapport de violence. Et d'autre violences en découlent, puisque qu'il y a des puissants et d'autres qui ne sont rien.
Ces chants perpétuent ces préjugés. Tout ça parce que beaucoup vivent le foot comme un substitut de violence. Les joueurs se battent pour eux, ils doivent être des hommes, avoir des couilles et enculer l'adversaire.
La France est dominée par sa capitale, dans la mesure ou c'est un état ultra-centralisé ? Et bien le foot est l'occasion donnée au provincial humilié par cette situation de prendre sa revanche en enculant Paris par équipe de foot interposée.
C'est de ça qu'il est question ici, avec ces chants.