Michel-Ange wrote: ↑09 Apr 2019, 10:43
C'est un peu se créer là un mythe de "l'autre". De manière générale, il s'agit de taxer "les autres".
Mais même taxer beaucoup très peu de personnes, ça ne rapporte pas grand-chose. En outre, ce sont des individus qui ont facilement les moyens d'échapper à l'impôt en s'exilant. Bref, c'est une idée qui n'a en pratique peu ou pas d'efficacité.
Le ruissellement, c'est quand même la pierre angulaire de la politique fiscale de Macron. Ça a coûté 5 M€ de cadeaux aux riches (ISF + flat tax), plus 6/8 M€ pour les rustines "GJ" pour tenter de calmer la révolte soulevée par cette fiscalités particulièrement injuste.
Bref, Macron avait l'occasion de faire enfin la réforme fiscale, simplification, remise à plat, qui est indispensable et qui rendrait l'impôt compréhensible et juste, mais il a cramé la marge financière dans des cadeaux aux riches + mesures pour ramener la paix sociales afférentes, et il a aussi gaspillé l'élan politique qu'il possédait en début de mandat et qui lui aurait permis de mener des réformes ambitieuses.
Maintenant, il continue de bricoler des mesurettes mal fichues qui viennent compliquer l'usine à gaz qu'est la fiscalité française. Le contraire de ce qui était nécéssaire.
Contrairement à ce que tu dis, des mesures existes contre l'exil fiscal, de nombreux pays (USA) les appliquent depuis des années. François Boulo, des GJ, le rappelle à chaque interview, mais tous les économistes les connaissent, ces mesures, ici dans "les Echos"
" La fin de l'« exit tax » annoncée par Emmanuel Macron soulève des questions non seulement sur l'attractivité de la France pour les créateurs d'entreprises, mais aussi sur les moyens les plus efficaces pour freiner l'exil des contribuables fortunés. Réputé complexe, du fait de ses déclarations annuelles sur des plus-values latentes, le dispositif français n'est pourtant pas le plus draconien, comme le souligne le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), citant un article du fiscaliste Daniel Gutmann. « Même lorsque l'exit tax a un champ d'application étendu, elle se révèle beaucoup moins contraignante pour le contribuable qu'un dispositif qui […] maintient le contribuable sous l'empire de la loi fiscale de son ex-Etat de résidence », souligne l'instance rattachée à la Cour des comptes, dans son dernier rapport consacré à la fiscalité du capital.
Impôt lié à la nationalité
C'est notamment le cas de la législation américaine, qui lie l'impôt à la nationalité. Les citoyens américains sont tenus de régler un impôt dans leur pays d'origine. Ils bénéficient d'un crédit d'impôt égal à ce qu'ils paient dans leur pays de résidence et règlent le solde au fisc américain. Dans la même lignée, quoique plus modéré, le système allemand continue de taxer les nationaux après leur départ, s'ils ont été résidents allemands pendant cinq ans et s'ils partent pour un pays à fiscalité plus faible.
Une autre approche consiste à faire comme si le contribuable exilé continuait d'être résident de l'Etat de départ. C'est le cas en Suède. Un contribuable qui a été résident suédois pendant dix ans continue d'être considéré comme tel pendant cinq ans après son départ, sauf s'il prouve qu'il n'a maintenu aucun lien avec la Suède."
https://www.lesechos.fr/economie-france ... cal-132350