C'est drôle parce que ton message résume assez bien, jusque dans les termes employés, la première année de la présidence de Macron :baggio42 wrote:
Au contraire il ne faut pas fuir ou abandonner,ils vont croire qu'ils ont raison,entre eux
Ce qui est détestable c'est votre propension à prendre les gens de haut,croire que vous détenez les clefs sur n'importe quel sujet.Et surtout employer des termes:détestable par exemple.Qui es tu pour prononcer ce mot?quel est ton parcours?Ta vie?
C"est avec des tirades et des personnes comme toi que la France coule.Jalousie,frustration,peur de tout,des gens qui pensent pas comme toi,du monde dans lequel nous vivons.
Tu vois notre difference est là.
-"Propension à prendre les gens de haut" : on en a eu un bon exemple avec ce pauvre gamin qui s'est fait humilier de façon totalement gratuite (sur le thème de faire la révolution ou se nourrir tout seul) alors que le simple recadrage sur le respect de la fonction présidentielle était suffisant. Mais avant ça il y a eu aussi les "fainéants", les "cyniques", "ceux qui ne sont rien", "les pauvres qui coûtent un pognon de dingue et qui ne savent pas se responsabiliser". Et j'en oublie.
Prendre les gens de haut ? Détestable ? Oui. Assurément.
-"Qui es tu pour prononcer ce mot?quel est ton parcours?Ta vie?" : et qui est donc ce Président, issu de l'ENA et de la banque Rothschild, passé par les cabinets des ministères de Hollande et par le ministère de l'économie (avec à son actif la désolante loi travail qui était la loi-Macron et qui est devenue la loi-El Khomry) ; oui, qui est-il pour donner des leçons à tous ces Français qui se lèvent tous les jours pour travailler dur dans un boulot pas forcément passionnant ou valorisant, qui galèrent pour boucler leurs fins de mois ou qui malgré leurs efforts et malgré et leurs sacrifices n'arrivent pas à les boucler ?
Et qui en rentrant chez eux le soir voient Macron du haut de son palais de l'Elysée, tout juste rentré d'un voyage de 100 km en Falcon ou de sa énième séance photo avec sa femme pour Paris-Match, leur dire d'arrêter de faire les feignasses, de fermer leur gueule et de continuer à bosser dur.
-"C"est avec des tirades et des personnes comme toi que la France coule.Jalousie,frustration,peur de tout,des gens qui pensent pas comme toi,du monde dans lequel nous vivons". :
- en répétant que la France "coule", on permet surtout de donner une légitimité à des réformes impopulaires. Réformes souvent précédées, de l'aveu même de l'équipe de Macron, de sondages opportuns (commentés par des éditorialistes amis) dont on utilise les chiffres dans le sens souhaité pour préparer l'opinion publique. On arrive à faire croire aux gens que tout va mal donc qu'il est impératif de réformer, et que heureusement pour nous on a un Président plein de dynamisme, d'esprit d'entreprise, qui va sauver la patrie. Réformons donc vite, vite, vite le code du travail, la SNCF, l'école, l'accès des bâtiments pour les handicapés, l'ISF, la CSG, les retraites, tout ça, c'est pour votre bien et vous allez voir comme la France va aller mieux après. Avec en musique de fond le fameux "les réformes sont absolument nécessaires, il faut aller vite" que serinent les communicants depuis des années. Après le démantèlement des services publics, du code du travail, des retraites, il ne restera aux gens plus que leurs yeux pour pleurer, mais ce sera trop tard.
- en méprisant les pauvres quand on les accuse de coûter un "pognon de dingue" et de ne pas être assez responsabilisés (comme s'ils balançaient les aides sociales, pour ceux qui en touchent, par les fenêtres juste pour le plaisir de rester pauvres),
- en laissant (dans le cadre de cette belle idée de solidarité qui est sensée être une valeur cardinale de l'UE....) 629 migrants aux abois crever sur un bateau en Méditerranée sans même essayer de leur tendre un verre d'eau,
- en humiliant les infirmières, les cheminots, un collégien de 14 ans et en instrumentalisant cette humiliation devant une caméra complaisante,
- en votant des lois dont l'injustice est parfaitement et cyniquement assumée qui précarisent toujours plus les salariés et qui privatisent toujours plus les bénéfices,
- en faisant des cadeaux sur l'ISF et en fragilisant parallèlement les APL des étudiants ou les pensions déjà fragiles des retraités (CSG),
- en mettant en place des mesures abjectes comme celles de la loi Elan qui réduit le nombre de logements et de lieux accessibles aux handicapés (faut être un sacré ****** pour oser proposer et voter ça quand même !),
- en menant exactement la politique antisociale que réclame depuis des années le Medef (par la voix de son n°2 de l'époque D. Kessler qui disait : "C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Il s'agit aujourd'hui (...) de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance"),
- en n'ayant pas le début d'un commencement de politique sur le thème de l'environnement en dehors de quelques coups de comm' (du style "make our planet great again"),
- en envisageant de construire une piscine dans un fort de Brégançon qui doit servir au couple présidentiel à tout casser 10 jours par an après avoir expliqué aux infirmières à la limite du burn-out qu'il fallait se bouger le cul et arrêter de se plaindre car il n'y a pas "d'argent magique".
Alors oui, je crois qu'en promouvant et en défendant tout cela (et tout ce que j'ai oublié) on crée de la frustration, on confirme aux gens qui ne pensent pas comme ça qu'ils ont bien raison de ne pas le penser et on montre aussi qu'on est complètement déconnecté des réalités de la vie quotidienne des gens et de ce que vivent tous les jours des millions de Français. Mais attention, cette déconnection n'est pas involontaire, elle est totalement revendiquée et assumée car Macron n'en a absolument rien à foutre de ces dizaines de millions de Français qu'il considère comme des losers parce qu'à ses yeux ce ne sont pas des "premiers de cordée", des "gagnants", des gens qui ont du "talent" comme il le répète souvent. Et le plus terrible dans tout cela, c'est que des milliers de gens qui sont des "losers" à ses yeux ont voté pour lui en croyant justement ne pas faire partie des "losers".