OL : ouverture d'une enquête pour "dérive sectaire"
Agence Transe Presse – La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) s'alarme de la radicalisation des supporters de l'Olympique lyonnais et pointe ses dirigeants.
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Lyon, 20 novembre 2017 (ATP) – Alertée par un nombre croissant de signalements de la part de parents ou de proches, la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) a discrètement ouvert, en mars dernier, une enquête sur le club de football de l'Olympique lyonnais, dirigé par l'influent Jean-Michel Aulas.
Selon les enquêteurs, plusieurs faits constatés seraient bien constitutifs d'une dérive sectaire: autorité morale exclusive d'un chef, maintien des adeptes dans un état de sujétion psychologique, extorsion de fonds personnels, etc. Le rapport préliminaire que l'ATP s'est procuré observe que les fidèles "imitent la façon de parler du gourou et répètent ses mantras, développant une vision paranoïaque dans laquelle tout ce qui entrave les intérêts de 'l'institution OL' est ressenti comme une agression de la part de forces occultes liguées contre elle".
Plusieurs anciens entraîneurs ont témoigné contre les dirigeants du club, désignant en particulier le "bras droit" du président, Bernard Lacombe. Bien que dépourvu de fonctions officielles aujourd'hui, il continuerait à organiser des réunions secrètes dans une dépendance de la basilique de Fourvière et à se poser en garant de la pureté idéologique de l'organisation. "J'ai réussi à m'échapper, mais professionnellement, je ne me suis jamais remis du traumatisme", a déclaré Pierre Le Garric (le nom a été changé).
Interrogé par l'ATP, le psychosociologue Herbert Robin, professeur à l'École des mines, explique la capacité de la "paroisse OL" à fédérer ses fidèles: "Lors de sa période de domination, dans les années 2000, le club a souffert d'un défaut de reconnaissance. Jean-Michel Aulas insistait beaucoup sur la popularité de son club auprès des 8-14 ans. Or c'est précisément l'âge qu'avaient à l'époque les croyants les plus fervents d'aujourd'hui".
Même son de cloche pour la pédopsychiatre Aude Calmos. "Ces enfants ont subi une forme de conditionnement à un moment de grande sensibilité émotionnelle. Ils ont notamment été imprégnés d'un discours infantilisant, visant à reporter la responsabilité sur les autres." Et de conclure: "Émettre une remarque contrariante sur l'OL aujourd'hui, c'est comme s'attaquer à leur enfance, à leur famille".
Herbert Robin confirme: "Contrairement aux supporters de clubs comme l'OM ou le PSG, qui ont dû développer leur autodérision pour affronter les déboires de leur club, leurs homologues lyonnais de cette génération sont devenus intolérants aux moqueries". Ce qui les conduiraient des formes de radicalisation ne se limitant pas à la célébration de tout ce que "l'Académie" locale a produit…
Les premiers éléments de l'enquête révèlent en effet des pratiques inquiétantes: culte d'une divinité baptisée Yahvé Penosurnilmar, rituels initiatiques barbares comme "la déneigeuse messine" ou "l'huissier de Caen". Mais à entendre l'un des enquêteurs, qui s'exprime sous couvert d'anonymat, les investigations pourraient tourner court. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, lui-même suspecté d'être membre de l'organisation, serait intervenu dès sa nomination place Beauvau pour leur mettre un terme.