[Tennis] Open d'Australie : Djoko bat Thiem en 5 sets

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robbyherbin
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by robbyherbin »

pitchdobrasil wrote:Mannarino est en train de faire péter les plombs à Murray. 8|
Sans bien jouer, j'ai bien peur que Murray ne soit en train d'inverser la tendance. :triste1:
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TitusPullo77
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by TitusPullo77 »

robbyherbin wrote:
pitchdobrasil wrote:Mannarino est en train de faire péter les plombs à Murray. 8|
Sans bien jouer, j'ai bien peur que Murray ne soit en train d'inverser la tendance. :triste1:
Confirmé :triste1:

robbyherbin
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by robbyherbin »

Mladenovic en 1/8ème.
Paire qui étrille Robredo en 1/8ème également.
Tsonga qui mène 1 set 0 actuellement.

Avant le match de Chardy ce soir, sans oublier Gasquet demain.

Ça se passe pas trop mal pour le moment. :super:
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greenju
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by greenju »

Deux p'tit Français en quart ça fait plaisir, plus Mladenovic, bonne cuvée cette US Open.

Gasquet m'a l'air vraiment en forme, avec une mentalité qui se rapproche enfin de celle requise au haut niveau "L'objectif, c'est de gagner le match, sinon cela ne sert à rien de rentrer sur le court."

Mais au niveau des adversaires, Cilic m'a l'air plus prenable. Il n'a pas eu de gros match encore pour arriver là, avec notamment deux qualifiés.

Ca fait plaisir en tout cas :)

la buse
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by la buse »

Beau parcours de Gasquet, dommage qu'il tombe sur un Federer en apnée, ça va être très compliqué, il faut pour être honnête dire qu'il est passé miraculeusement contre Kokkinis en début de tournoi.
Peu importe il fait quasiment sa meilleure année après sa 1/2 à Wimbledon.

Pour Tsonga belle opposition de style contre le tenant ce soir, le croate est un bon défenseur mais Jo me semble assez irrésistible sur cette quinzaine, à ne pas rater surtout que le match sera juste après la collation du soir.

CeBri
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by CeBri »

Go Richie, même s'il va prendre 3-0 :mrgreen:

Marat Izmailov
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Re: [Tennis] Cincinnati : Federer bat Djoko en finale

Post by Marat Izmailov »

Pour les couche-tard : le match sera diffusé sur Eurosport à 1 heure du matin, cette nuit.

Poteau gauche
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by Poteau gauche »

Roger a collé trois petits sets à Richard...
http://www.poteaux-carres.com/

greenju
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by greenju »

Déception ces quart de finale.
Mladenovic qui sort avec +50 fautes directes
Jo qui sort en 5 sets avec 1/11 aux balles de break
Richie qui sort en 3 sets et 1h30

ça laisse un peu gout d'inachevé

CeBri
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by CeBri »

greenju wrote:Déception ces quart de finale.
Mladenovic qui sort avec +50 fautes directes
Jo qui sort en 5 sets avec 1/11 aux balles de break
Richie qui sort en 3 sets et 1h30

ça laisse un peu gout d'inachevé
J'ai regardé le match de Mladé, avec un petit peu plus d'expérience elle doit passer 10 fois.

la buse
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by la buse »

Bilan positif tout de même, surtout côté hommes avec confirmation, à défaut d'avoir un top player, du foisonnement de très bons joueurs français: 7 dans les 50 premiers à l'ATP, seul l'Espagne fait aussi bien.

Nous ridiculisons l'Allemagne (1 seul), c'est déjà ça de pris.

secret funds
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by secret funds »

la buse wrote:Bilan positif tout de même, surtout côté hommes avec confirmation, à défaut d'avoir un top player, du foisonnement de très bons joueurs français: 7 dans les 50 premiers à l'ATP, seul l'Espagne fait aussi bien.

Nous ridiculisons l'Allemagne (1 seul), c'est déjà ça de pris.
Et comme d'hab en Tennis, la Suisse ridiculise la France.
"Allez les Verts"

CeBri
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by CeBri »

secret funds wrote:
la buse wrote:Bilan positif tout de même, surtout côté hommes avec confirmation, à défaut d'avoir un top player, du foisonnement de très bons joueurs français: 7 dans les 50 premiers à l'ATP, seul l'Espagne fait aussi bien.

Nous ridiculisons l'Allemagne (1 seul), c'est déjà ça de pris.
Et comme d'hab en Tennis, la Suisse ridiculise la France.
La Suisse ridiculise tous les pays. 2 joueurs de ce niveau vs leur nombre d'habitant, c'est juste improbable.

ChatVert
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by ChatVert »

Je ne comprends comment vous pouvez vous identifier à un joueur de tennis. il ne défend pas une ville ou un pays. Il joue pour lui. Donc faire des comparaisons entre nations, ça n'a aucun sens.

CeBri
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Re: [Tennis] US Open : Federer a fessé Gasquet

Post by CeBri »

La mouette wrote:Je ne comprends comment vous pouvez vous identifier à un joueur de tennis. il ne défend pas une ville ou un pays. Il joue pour lui. Donc faire des comparaisons entre nations, ça n'a aucun sens.
Coupe Davis, Jeux Olympiques...
Et autant que ce soit un français qui gagne non ?


Poteau droit
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Re: [Tennis] US Open : finale Djoko / Roger

Post by Poteau droit »

Djoko et Roger ont survolé leur demi-finale. La finale s'annonce passionnante car Roger est vraiment impressionnant depuis le début du tournoi. :)
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Poteau gauche
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Re: [Tennis] US Open : finale Djoko / Roger

Post by Poteau gauche »

Joli papier d'Alexandre Bompard dans la dernière édition du Nouvel Obs

Roger Federer, "le feu sous la glace"

En août 2016, le tennisman Roger Federer représentera la Suisse au Jeux Olympiques de Rio, au Brésil. Le voici présenté par Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac. Il a été haut fonctionnaire, dirigeant de la chaîne Canal+, puis président d’Europe 1.

* * *

"Une icône", affirme Pete Sampras. "Le plus grand sportif de tous les temps" selon Boris Becker: pour ses pairs, le jugement est sans appel. "C’est le joueur le plus royal que j’ai rencontré", ajoute André Agassi. Et Mats Wilander, pourtant ancien numéro un mondial, n’a qu’un rêve d’adolescent : "Être dans ses chaussures, ne serait-ce qu’une journée !". Que peut bien ressentir le joueur le plus titré de tous les temps : 88 titres dont 17 victoires en tournoi du grand Chelem, Numéro 1 mondial à 22 ans pendant une durée de 302 semaines dont 237 consécutives, vainqueur de la Coupe Davis, multi médaillé aux Jeux Olympiques ?

Le palmarès est impressionnant. Mais l’admiration qu’il suscite va bien au-delà de la simple reconnaissance sportive. "Le regarder jouer, c’est comme admirer une œuvre d’art" : là, oui, McEnroe a tout dit. Ce qui frappe, chez Roger Federer, au-delà de la performance inouïe, c’est la grâce. Cette fluidité du geste, cette perfection sans heurts, l’harmonie ininterrompue, de sa démarche d’entrée sur le cours à son salut de sortie…

Cela m’a sauté aux yeux la toute première fois que je l’ai vu en 1999, à un premier tour de Roland Garros qu’il avait pourtant perdu contre Pat Rafter. Bien sûr, pour arriver à cette déroutante facilité, le travail est immense, harassant : coordination, condition, stratégie… Federer enchaîne depuis l’âge de quatre ans des milliers d’heures de préparation. Mais comme tous les grands artistes, comme en danse un Noureev ou un Gene Kelly dont il partage l’aisance quasi-surnaturelle, il a l’élégance suprême de nous faire oublier l’effort.

"Je pourrais regarder Federer jouer toute la journée, tant ce qu’il fait est beau !" : je partage mille fois cet avis de Safin. Je "suis" Roger Federer sur le circuit depuis plus de quinze ans, avec une passion toujours neuve. Régulièrement, ses grands rendez-vous s’intègrent dans mon emploi du temps – je peux me lever en pleine nuit pour le voir disputer un match en Australie, ou garder un œil en réunion sur le "point par point" online ! Pourquoi ? Parce que le grand art ne lasse jamais. Il y a l’esthétique bien sûr – Federer "est" beauté (on pense à ces vers du Coureur, de Jose Maria de Heredia - "On dirait que l'athlète a jailli hors du moule / Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant"), autant qu’il aime la beauté (on sait trop peu que c’est un passionné de haute couture, grand ami d’Anna Wintour !). Mais le talent de l’artiste est aussi surprise, inventivité, créativité permanentes. Imprévisible et habité, Federer a cette magie que les artistes de tango ou de flamenco appellent le "duende".

Si Federer n’est pas un joueur "parmi" les autres mais une rupture dans l’histoire du tennis, c’est aussi en raison de sa complétude. "Roger Federer, c’est trop de coups et trop de talent pour un seul homme", disait l’immense Rod Laver - le seul à avoir jamais réalisé deux grands Chelem. Sa contre-attaque permanente, son revers à une main, son jeu de jambe inimitable, cette capacité à être en permanence aux quatre coins du court à peine décoiffé, tout cela le place techniquement un cran au-dessus.

"Dans le tennis moderne, soit vous êtes un joueur de terre battue, soit vous êtes un joueur de gazon, soit vous êtes un joueur de dur ou alors vous vous appelez Roger", s’amuse Jimmy Connors. Mais au-delà du physique, ce qui émeut chez Federer, c’est une personnalité hors norme, toute en puissance contenue. Qui aurait crû que le jeune rebelle qui cassait sa raquette ou finissait en pleurs quand il perdait deviendrait avec le temps, au prix d’un travail colossal sur lui-même, un tel modèle de tempérance ? Pour ses adversaires, c’est "un homme humble" (Sampras), et fair play, qui n’a jamais abandonné une partie en cours de jeu en 1221 matchs sur le circuit.

"Entre spontanéité et maîtrise"

Pour ses sponsors, c’est l’homme idéal, alliant image immaculée (pas un scandale, ni un faux pas en quinze ans de carrière) et fiabilité sportive : le classement 2015 de la London School of Economics en fait sans hésiter la personnalité qui offre les meilleures garanties de rentabilité à une marque ! Pour son sport, c’est le porte-parole parfait - deuxième personne la plus respectée au monde en 2011 selon le Reputation Institute américain, premier tennisman ambassadeur de l’Unicef en raison de son engagement corps et biens dans la Fondation qu’il a créée en 2004 en faveur de l’enfance… Pour quiconque enfin l’observe dans la durée, c’est une intelligence supérieure, qui construit méticuleusement, sans rien laisser au hasard, une réputation de long terme, sur le cours et en dehors.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : Roger Federer n’a pas la froideur de l’horlogerie suisse. C’est le feu sous la glace. Il suffit de capter son tressaillement presque animal quand il gagne – extraordinaire rugissement intérieur après la victoire de Roland Garros qu’il attendait tant, en 2009 contre Soderling ; ou de le voir encore, comme je l’ai vu une fois dans la belle lumière de Wimbledon, pleurer comme un enfant sur son banc pour une défaite. Instantanément, il rappelle à lui le personnage public et reprend sa contenance. Mais la déchirure est là : Federer est sur la crête, en tension permanente entre spontanéité et maîtrise, naturel et construction.

"Jouer le cœur chaud et la tête froide !", disait l’immense violoniste et chef d’orchestre David Oïstrakh : nous y sommes. L’humilité ? Elle cache un orgueil démesuré : à Roland Garros, on a vu pendant des années Federer jouer contre Nadal à son propre jeu en fond de cours, comme un exercice de style - coquetterie ultime que de l’emporter avec les armes de son adversaire ! "Lorsque je joue bien, je peux battre n'importe qui !" a-t-on même pu l’entendre dire… La gentillesse ? Elle cache nécessairement un guerrier, un combattant qui repousse sans cesse ses limites. "Mon moteur, c’est la haine de la défaite", me confiait McEnroe lors d’un déjeuner en 2014, "mais le moteur de Roger, c’est l’amour absolu de la victoire" : on ne comprendrait pas bien Federer sans cette soif de vaincre là.

"Federer blues"

Il l’oppose d’ailleurs au plus impitoyable des adversaires : le temps qui passe. Trente-quatre ans : à l’âge de Federer, les plus grands étaient déjà sortis du circuit. Lui navigue toujours avec constance entre la première et la troisième place mondiale. Pas d’usure, pas de lassitude. Peut-être parce qu’il accomplit, profondément et avec justesse, sa vocation ? "Ne forcez jamais votre talent", disait La Fontaine, "vous ne feriez rien avec grâce".

Peut-être parce que, quand Agassi était forcé par son père à retourner la balle au prix d’une indicible révolte, Federer a toujours aimé le tennis, profondément, dans toutes ses composantes. Une chose est certaine : quand il sortira du circuit, bien des fans, comme moi, auront un sacré "Federer Blues". Mais les meilleurs experts sont bien incapables de pronostiquer la "fin" : et si cela durait toujours ? Après tout, les gestes les plus justes se polissent avec l’âge…

"Personne n'est jeune après quarante ans mais on peut être irrésistible à tout âge", disait Coco Chanel. Regardons, "obscurs témoins" aux côtés de Victor Hugo, la séculaire Saison des semailles : "Il marche dans la plaine immense / Va, vient, lance la graine au loin / Rouvre sa main, et recommence". Le semeur d’Hugo est un vieillard, son "auguste geste" arrondi par le temps est idéal, coordonné avec sa marche, sa main gauche accompagnant le lancer de la droite, dans une courbe parfaite qui relie la terre aux étoiles. Tiens… voilà le coup droit de Roger : au-delà de lui-même et au-delà du temps, il est déjà un mythe. Et les mythes sont éternels.

Alexandre Bompard

http://tempsreel.nouvelobs.com
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Marat Izmailov
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Re: [Tennis] Federer, le feu sous la glace

Post by Marat Izmailov »

Oui, bel article. Très étonné par la qualité de la plume et des références (Heredia, tout de même !) de Bompard.

Merci pour ce partage.

Parasar
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Re: [Tennis] US Open : finale Djoko / Roger

Post by Parasar »

Poteau gauche wrote:Joli papier d'Alexandre Bompard dans la dernière édition du Nouvel Obs

Roger Federer, "le feu sous la glace"

En août 2016, le tennisman Roger Federer représentera la Suisse au Jeux Olympiques de Rio, au Brésil. Le voici présenté par Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac. Il a été haut fonctionnaire, dirigeant de la chaîne Canal+, puis président d’Europe 1.

* * *

"Une icône", affirme Pete Sampras. "Le plus grand sportif de tous les temps" selon Boris Becker: pour ses pairs, le jugement est sans appel. "C’est le joueur le plus royal que j’ai rencontré", ajoute André Agassi. Et Mats Wilander, pourtant ancien numéro un mondial, n’a qu’un rêve d’adolescent : "Être dans ses chaussures, ne serait-ce qu’une journée !". Que peut bien ressentir le joueur le plus titré de tous les temps : 88 titres dont 17 victoires en tournoi du grand Chelem, Numéro 1 mondial à 22 ans pendant une durée de 302 semaines dont 237 consécutives, vainqueur de la Coupe Davis, multi médaillé aux Jeux Olympiques ?

Le palmarès est impressionnant. Mais l’admiration qu’il suscite va bien au-delà de la simple reconnaissance sportive. "Le regarder jouer, c’est comme admirer une œuvre d’art" : là, oui, McEnroe a tout dit. Ce qui frappe, chez Roger Federer, au-delà de la performance inouïe, c’est la grâce. Cette fluidité du geste, cette perfection sans heurts, l’harmonie ininterrompue, de sa démarche d’entrée sur le cours à son salut de sortie…

Cela m’a sauté aux yeux la toute première fois que je l’ai vu en 1999, à un premier tour de Roland Garros qu’il avait pourtant perdu contre Pat Rafter. Bien sûr, pour arriver à cette déroutante facilité, le travail est immense, harassant : coordination, condition, stratégie… Federer enchaîne depuis l’âge de quatre ans des milliers d’heures de préparation. Mais comme tous les grands artistes, comme en danse un Noureev ou un Gene Kelly dont il partage l’aisance quasi-surnaturelle, il a l’élégance suprême de nous faire oublier l’effort.

"Je pourrais regarder Federer jouer toute la journée, tant ce qu’il fait est beau !" : je partage mille fois cet avis de Safin. Je "suis" Roger Federer sur le circuit depuis plus de quinze ans, avec une passion toujours neuve. Régulièrement, ses grands rendez-vous s’intègrent dans mon emploi du temps – je peux me lever en pleine nuit pour le voir disputer un match en Australie, ou garder un œil en réunion sur le "point par point" online ! Pourquoi ? Parce que le grand art ne lasse jamais. Il y a l’esthétique bien sûr – Federer "est" beauté (on pense à ces vers du Coureur, de Jose Maria de Heredia - "On dirait que l'athlète a jailli hors du moule / Tandis que le sculpteur le fondait, tout vivant"), autant qu’il aime la beauté (on sait trop peu que c’est un passionné de haute couture, grand ami d’Anna Wintour !). Mais le talent de l’artiste est aussi surprise, inventivité, créativité permanentes. Imprévisible et habité, Federer a cette magie que les artistes de tango ou de flamenco appellent le "duende".

Si Federer n’est pas un joueur "parmi" les autres mais une rupture dans l’histoire du tennis, c’est aussi en raison de sa complétude. "Roger Federer, c’est trop de coups et trop de talent pour un seul homme", disait l’immense Rod Laver - le seul à avoir jamais réalisé deux grands Chelem. Sa contre-attaque permanente, son revers à une main, son jeu de jambe inimitable, cette capacité à être en permanence aux quatre coins du court à peine décoiffé, tout cela le place techniquement un cran au-dessus.

"Dans le tennis moderne, soit vous êtes un joueur de terre battue, soit vous êtes un joueur de gazon, soit vous êtes un joueur de dur ou alors vous vous appelez Roger", s’amuse Jimmy Connors. Mais au-delà du physique, ce qui émeut chez Federer, c’est une personnalité hors norme, toute en puissance contenue. Qui aurait crû que le jeune rebelle qui cassait sa raquette ou finissait en pleurs quand il perdait deviendrait avec le temps, au prix d’un travail colossal sur lui-même, un tel modèle de tempérance ? Pour ses adversaires, c’est "un homme humble" (Sampras), et fair play, qui n’a jamais abandonné une partie en cours de jeu en 1221 matchs sur le circuit.

"Entre spontanéité et maîtrise"

Pour ses sponsors, c’est l’homme idéal, alliant image immaculée (pas un scandale, ni un faux pas en quinze ans de carrière) et fiabilité sportive : le classement 2015 de la London School of Economics en fait sans hésiter la personnalité qui offre les meilleures garanties de rentabilité à une marque ! Pour son sport, c’est le porte-parole parfait - deuxième personne la plus respectée au monde en 2011 selon le Reputation Institute américain, premier tennisman ambassadeur de l’Unicef en raison de son engagement corps et biens dans la Fondation qu’il a créée en 2004 en faveur de l’enfance… Pour quiconque enfin l’observe dans la durée, c’est une intelligence supérieure, qui construit méticuleusement, sans rien laisser au hasard, une réputation de long terme, sur le cours et en dehors.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : Roger Federer n’a pas la froideur de l’horlogerie suisse. C’est le feu sous la glace. Il suffit de capter son tressaillement presque animal quand il gagne – extraordinaire rugissement intérieur après la victoire de Roland Garros qu’il attendait tant, en 2009 contre Soderling ; ou de le voir encore, comme je l’ai vu une fois dans la belle lumière de Wimbledon, pleurer comme un enfant sur son banc pour une défaite. Instantanément, il rappelle à lui le personnage public et reprend sa contenance. Mais la déchirure est là : Federer est sur la crête, en tension permanente entre spontanéité et maîtrise, naturel et construction.

"Jouer le cœur chaud et la tête froide !", disait l’immense violoniste et chef d’orchestre David Oïstrakh : nous y sommes. L’humilité ? Elle cache un orgueil démesuré : à Roland Garros, on a vu pendant des années Federer jouer contre Nadal à son propre jeu en fond de cours, comme un exercice de style - coquetterie ultime que de l’emporter avec les armes de son adversaire ! "Lorsque je joue bien, je peux battre n'importe qui !" a-t-on même pu l’entendre dire… La gentillesse ? Elle cache nécessairement un guerrier, un combattant qui repousse sans cesse ses limites. "Mon moteur, c’est la haine de la défaite", me confiait McEnroe lors d’un déjeuner en 2014, "mais le moteur de Roger, c’est l’amour absolu de la victoire" : on ne comprendrait pas bien Federer sans cette soif de vaincre là.

"Federer blues"

Il l’oppose d’ailleurs au plus impitoyable des adversaires : le temps qui passe. Trente-quatre ans : à l’âge de Federer, les plus grands étaient déjà sortis du circuit. Lui navigue toujours avec constance entre la première et la troisième place mondiale. Pas d’usure, pas de lassitude. Peut-être parce qu’il accomplit, profondément et avec justesse, sa vocation ? "Ne forcez jamais votre talent", disait La Fontaine, "vous ne feriez rien avec grâce".

Peut-être parce que, quand Agassi était forcé par son père à retourner la balle au prix d’une indicible révolte, Federer a toujours aimé le tennis, profondément, dans toutes ses composantes. Une chose est certaine : quand il sortira du circuit, bien des fans, comme moi, auront un sacré "Federer Blues". Mais les meilleurs experts sont bien incapables de pronostiquer la "fin" : et si cela durait toujours ? Après tout, les gestes les plus justes se polissent avec l’âge…

"Personne n'est jeune après quarante ans mais on peut être irrésistible à tout âge", disait Coco Chanel. Regardons, "obscurs témoins" aux côtés de Victor Hugo, la séculaire Saison des semailles : "Il marche dans la plaine immense / Va, vient, lance la graine au loin / Rouvre sa main, et recommence". Le semeur d’Hugo est un vieillard, son "auguste geste" arrondi par le temps est idéal, coordonné avec sa marche, sa main gauche accompagnant le lancer de la droite, dans une courbe parfaite qui relie la terre aux étoiles. Tiens… voilà le coup droit de Roger : au-delà de lui-même et au-delà du temps, il est déjà un mythe. Et les mythes sont éternels.

Alexandre Bompard

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Un tel amour du geste pur, de la coordination parfaite du corps et de l'esprit d'un sportif, Alex, pas de doute t'es fait pour supporter nos Verts :mrgreen:
Bon t'as oublié quand même que Rod Laver ou Connors qui n'étaient pas des nains de ce sport ont joué très longtemps (1/2 de Flushing à 39 ans pour Jimbo).
Sinon évidemment bien dac avec tout cela.
I'm waiting for my club...
It's never early, it's always late,
First thing you learn is that you always got to wait...

Timick
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Re: [Tennis] US Open : finale Djoko / Roger

Post by Timick »

Parasar wrote: Un tel amour du geste pur, de la coordination parfaite du corps et de l'esprit d'un sportif, Alex, pas de doute t'es fait pour supporter nos Verts :mrgreen: .
Oui, ça sent le connaisseur, qui a sans doute souvent vu jouer Romarin Billong avec les Verts !
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).

Poteau droit
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Re: [Tennis] US Open : finale Djoko / Roger

Post by Poteau droit »

Timick wrote:
Parasar wrote: Un tel amour du geste pur, de la coordination parfaite du corps et de l'esprit d'un sportif, Alex, pas de doute t'es fait pour supporter nos Verts :mrgreen: .
Oui, ça sent le connaisseur, qui a sans doute souvent vu jouer Romarin Billong avec les Verts !
:mrgreen:
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pascal425
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Re: [Tennis] Federer, le feu sous la glace

Post by pascal425 »

Une photo actuelle de Marion Bartoli qui a perdu une trentaine de kilos .je la reconnais à peine . 8|
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mickou42
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Re: [Tennis] Federer, le feu sous la glace

Post by mickou42 »

pascal425 wrote:Une photo actuelle de Marion Bartoli qui a perdu une trentaine de kilos .je la reconnais à peine . 8|
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Mon dieu... :taistoi: :taistoi:

sam42
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Re: [Tennis] Federer, le feu sous la glace

Post by sam42 »

Si les chiffres qui circulent sur internet sont bons, son IMC commence a être inquiétant

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