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La Croix :
Saint-Étienne, ou la droite en embuscade
Après le score équilibré droite-gauche, le FN se retrouve en position d’arbitre.
À la mi-temps du match, Gaël Perdriau a fait entrer sur le terrain un joueur inattendu. La tête de liste de l’union de la droite stéphanoise a accueilli à bras ouverts un dirigeant de l’AS Saint-Étienne à son meeting d’entre-deux tours, mardi. C’est que gauche et droite cherchent par tous les moyens à faire basculer un match équilibré, qui sera arbitré par le Front National (18,3 %). Et par les abstentionnistes.
À peine plus d’un électeur sur deux (50,7 %) s’est déplacé lors du premier tour. Un désaveu… et une opportunité pour les trois candidats qui s’aligneront dimanche. À commencer par Gaël Perdriau (UMP). Arrivé largement en tête (36,74 %), il a su créer la « dynamique » qu’il appelait de ses vœux. Il entend ramener dans son camp une ville traditionnellement ancrée à droite en faisant chuter le maire socialiste sortant, Maurice Vincent, qui a mis sur le compte du « contexte national très difficile pour la gauche » un score décevant (31,34 %).
CHAQUE BULLETIN COMPTERA
Pour départager les deux hommes, chaque bulletin comptera. À ce jeu, c’est le second qui dispose des plus importantes réserves de voix. Parti avec les communistes et les radicaux de gauche au premier tour, il a appelé dès dimanche soir au rassemblement le plus large possible. Malgré quelques divergences, notamment sur le projet d’autoroute A45 reliant Saint-Étienne à Lyon, la partie a été facile avec Europe Écologie – Les Verts (EE-LV), qui a obtenu 5,41 % au premier tour. Dès lundi, les listes avaient fusionné, au prix d’un « verdissement » du programme. En revanche, le Mouvement républicain et citoyen (MRC, chevènementiste), allié des Verts au premier tour, a refusé de rejoindre la « gauche plurielle » version stéphanoise. Quant au Parti de gauche et à Lutte ouvrière, qui ont obtenu 5,75 % des voix au premier tour à eux deux, ils ne donneront pas de consigne de vote. La gauche présentera une « union de façade », attaquent l’UMP et l’UDI. Rassemblés dès le premier tour, ces partis ont reçu le soutien de l’ancien maire Michel Thiollière (Parti radical), qui a appelé mardi à voter en faveur de Gaël Perdriau, malgré les brouilles d’avant premier tour. La présence au second tour du Front national complique toutefois sa tâche. L’élu UMP veut croire au reflux de son adversaire au 2e tour, comme en 2001, où le score du FN était passé de 17,4 % à 12,2 %.
BÉNÉVENT TOSSERI (à Lyon)
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion" (Saint-Augustin)
"Allez les Verts !" (Saint-Etienne)