(HS) La Bibliothèque Verte
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Bon, faut quand même se fader 100 pages de la bataille de Waterloo ou la description de Paris vu par Gavroche sur 50 pages. Mais à part cà, quand l'histoire avance, ca dépote.
Et putain les thénarider, c'est des belles enflures quand même. tu m'étonnes que leur nom est passé dans le langage courant
Et putain les thénarider, c'est des belles enflures quand même. tu m'étonnes que leur nom est passé dans le langage courant
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
"Les succès ne justifient pas la philosophie de l’équipe... Le hasard joue un rôle immense. L'important ce ne sont pas les résultats mais le procédé et c'est sur ce procédé qu'il faut juger le travail d'un entraineur" Juanma Lillo
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Moi j'adore.Danish wrote:Bon, faut quand même se fader 100 pages de la bataille de Waterloo ou la description de Paris vu par Gavroche sur 50 pages.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Ca doit aider quand on connait ParisOlaf wrote:Moi j'adore.Danish wrote:Bon, faut quand même se fader 100 pages de la bataille de Waterloo ou la description de Paris vu par Gavroche sur 50 pages.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
C'est sûr. Mais ça a quand même sacrément changé depuisDanish wrote:Ca doit aider quand on connait ParisOlaf wrote:Moi j'adore.Danish wrote:Bon, faut quand même se fader 100 pages de la bataille de Waterloo ou la description de Paris vu par Gavroche sur 50 pages.
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
En ce moment je lis ''Les Fiancés'' ( I Promessi Sposi ) de Manzoni... Ca devrait plaire aux lecteurs de Victor Hugo, si ils ont le temps de lire un autre pavé
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
j'ai mis cinq bonne secondes à comprendre, et rire bêtement devant mon écranLefab42 wrote:
Le livre de chevet de tout supporter des verts qui se respecte !
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
J'ai appris hier que Tokyo avait obtenu l'organisation des JO de 2020..
Ca ne vous rappelle rien ??
Tremblez ! L'apocalypse est donc pour 2032...
Ca ne vous rappelle rien ??
Tremblez ! L'apocalypse est donc pour 2032...
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
J'ai lu ça récemment et ça m'a fait passer un bon moment . A conseiller aux stephanois de plus de 40 ansSorbiers wrote:
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Lu également semaine dernière.Sarramagna wrote:J'ai lu ça récemment et ça m'a fait passer un bon moment . A conseiller aux stephanois de plus de 40 ansSorbiers wrote:
Pareil un bon moment, certes pas de la grande litttérature mais un bon délire.
A conseiller même au moins de 40 ans
On n'est pas d'un pays on est d'une ville !
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Quelqu'un a lu génération supporter de Philippe broussard ? Si oui vous en pensez quoi?
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Une référence en la matière. Vieillissant malheureusement car s'arrête au milieu / fin des années 90. On y découvre de manière assez juste le supporterisme.Kvinus07 wrote:Quelqu'un a lu génération supporter de Philippe broussard ? Si oui vous en pensez quoi?
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Même avisSempre Sainté wrote:Lu également semaine dernière.Sarramagna wrote:J'ai lu ça récemment et ça m'a fait passer un bon moment . A conseiller aux stephanois de plus de 40 ansSorbiers wrote:
Pareil un bon moment, certes pas de la grande litttérature mais un bon délire.
A conseiller même au moins de 40 ans
A lire pour se détendre
Comme quoi le marketing vert cela existe ...
Appeler son chien Janvion ....
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Vraiment dommage que ça aille pas plus loin dans le temps, à parler de sainté, de lens...Sempre Sainté wrote:Une référence en la matière. Vieillissant malheureusement car s'arrête au milieu / fin des années 90. On y découvre de manière assez juste le supporterisme.Kvinus07 wrote:Quelqu'un a lu génération supporter de Philippe broussard ? Si oui vous en pensez quoi?
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Jadis satanique, le vert joue les vedettes
L’historien Michel Pastoureau consacre un livre savant et généreux au vert, cette couleur honnie à l’époque médiévale, considérée aujourd’hui comme symbole de bonne santé, d’attention à la nature, de développement durable et intelligent
Michel Pastoureau est venu à l’étude des couleurs à travers l’héraldique, science de peu de prestige, à partir de laquelle il a pourtant construit une brillante carrière d’historien. La symbolique des rayures, cette «étoffe du diable», a retenu son attention. Il s’est attaché à la figure de l’ours, puis à tout le bestiaire médiéval. Ces travaux s’inscrivent dans un projet global, celui d’une histoire culturelle des couleurs qui l’occupe depuis un demi-siècle. Après Bleu (2000) et Noir (2008), voici Vert, couleur ambiguë que Kandinsky comparait à une «grosse vache», aujourd’hui chargée de notre salut. Toujours superbement illustré, savant sans être pédant, d’une lecture passionnante, ce volume représente une étape avant Jaune et Rouge.
Isabelle Rüf
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion" (Saint-Augustin)
"Allez les Verts !" (Saint-Etienne)
"Allez les Verts !" (Saint-Etienne)
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Aaaaah ! Je recommande Pastoureau ! Ses livres sur le noir et le bleu sont excellents ; j'imagine que le Vert sera du même tonneau. Direct sur la liste du Père Noël, celui-là
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Le Père Noël n'a pas failli, et le "Vert" de Pastoureau a fini sous le sapin. Beau bouquin (en tant qu'objet), un contenu très intéressant, même s'il me semble moins travaillé d'un point de vue éditorial (un certain nombre de redites) - on a l'impression que les chapitres ont été travaillés séparément, sans forcément qu'après soit travaillée la cohésion d'ensemble.
Quant à l'ASSE, elle est citée, p216, à la fin. Après avoir parlé de l'omniprésence du vert en sport, et notamment de la symbolique du terrain vert (ou du tapis pour jouer aux cartes vert, du billard au tapis vert, etc.) où le Vert représente le Destin, la Fortune (une constante depuis l'Antiquité), il aborde la question des maillots, où le Vert n'est quasiment pas utilisé sauf exception. Il ajoute : "En France, par exemple, il faut attendre les années 1950 et 1960 pour voir deux clubs de football de première division jouer en vert (Saint-Etienne) et en jaune (Nantes)". Ce qui au passage est faux : Sainté était en D1 avant, et n'oublions pas Sedan (à moins que Sedan ne jouât en rouge à l'époque ?)
Voilà. En tout cas, l'ASSE côtoie donc dans un même ouvrage César, Homère, Newton, Babar, Goethe, le Diable, Van Eyck, Valloton, et j'en oublie.
Quant à l'ASSE, elle est citée, p216, à la fin. Après avoir parlé de l'omniprésence du vert en sport, et notamment de la symbolique du terrain vert (ou du tapis pour jouer aux cartes vert, du billard au tapis vert, etc.) où le Vert représente le Destin, la Fortune (une constante depuis l'Antiquité), il aborde la question des maillots, où le Vert n'est quasiment pas utilisé sauf exception. Il ajoute : "En France, par exemple, il faut attendre les années 1950 et 1960 pour voir deux clubs de football de première division jouer en vert (Saint-Etienne) et en jaune (Nantes)". Ce qui au passage est faux : Sainté était en D1 avant, et n'oublions pas Sedan (à moins que Sedan ne jouât en rouge à l'époque ?)
Voilà. En tout cas, l'ASSE côtoie donc dans un même ouvrage César, Homère, Newton, Babar, Goethe, le Diable, Van Eyck, Valloton, et j'en oublie.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Sedan jouait en bleu dans les années 50 d'après ce que j'ai lu. Mais la phrase de Pastoureau est quand même foireuse: un club historique du foot français a gagné des titres en jaune dès les années 30 il s'agit bien sûr de Sochaux avec son maillot aux couleurs du blason de la Franche-Comté. Alors pourquoi si peu d'équipes en vert? (maillot vert et non pas "rayé vert et blanc" beaucoup plus répandu dans les championnats...)Thèse la plus probable: l'influence anglaise où le maillot vert était à l'origine la couleur du maillot de gardien une tradition qui a tenu jusqu'aux années 80.Olaf wrote:Le Père Noël n'a pas failli, et le "Vert" de Pastoureau a fini sous le sapin. Beau bouquin (en tant qu'objet), un contenu très intéressant, même s'il me semble moins travaillé d'un point de vue éditorial (un certain nombre de redites) - on a l'impression que les chapitres ont été travaillés séparément, sans forcément qu'après soit travaillée la cohésion d'ensemble.
Quant à l'ASSE, elle est citée, p216, à la fin. Après avoir parlé de l'omniprésence du vert en sport, et notamment de la symbolique du terrain vert (ou du tapis pour jouer aux cartes vert, du billard au tapis vert, etc.) où le Vert représente le Destin, la Fortune (une constante depuis l'Antiquité), il aborde la question des maillots, où le Vert n'est quasiment pas utilisé sauf exception. Il ajoute : "En France, par exemple, il faut attendre les années 1950 et 1960 pour voir deux clubs de football de première division jouer en vert (Saint-Etienne) et en jaune (Nantes)". Ce qui au passage est faux : Sainté était en D1 avant, et n'oublions pas Sedan (à moins que Sedan ne jouât en rouge à l'époque ?)
Voilà. En tout cas, l'ASSE côtoie donc dans un même ouvrage César, Homère, Newton, Babar, Goethe, le Diable, Van Eyck, Valloton, et j'en oublie.
Ce n'est pas un phénomène français. Il n'y a eu en tout et pour tout qu'un club italien de haut niveau avec un maillot tout vert: l'Avellino petit poucet de la série A dans les années 80. Pourtant en Italie la couleur classique du maillot de gardien ça n'a jamais été le vert mais plutôt le gris clair... Au Royaume-Uni je citerais Hibernian et... Euh je vois pas en fait.
A noter qu'à l'époque classique du "gardien en vert" au Royaume-Uni, le jaune était utilisé comme l'unique alternative. (Et par exemple le gardien du Celtic avait toujours un maillot jaune.) Le jaune, également une couleur très courante pour le "2e maillot" des clubs anglais -je parle ici du joli temps d'avant l'ère du merchandising.
"J'y crois encore, on est vivant quand on est fort."
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Man U ne jouait pas en vert à ses origines ?
( couleur reprise il y a quelques années par les supporters réfractaires aussi non ? )
( couleur reprise il y a quelques années par les supporters réfractaires aussi non ? )
[size=85][url=http://www.faucon.net][b]du bruit à dessein[/b] \ [b]une image qui m'enchante[/b] \ [b]grenouille en trompette[/b][/url][/size]
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Ouais tu parles de Newton Heath le club qui est à l'origine de Man U? Mais il s'agissait d'un maillot moitié vert, moitié jaune. Tu te rappelles peut-être de Cantona avec une version "moderne" de ce maillot en away dans les années 90... Vert et autre chose, ça se retrouve depuis les origines. Mais il y a une vraie rareté des maillots "tout verts"...GreenPeace wrote:Man U ne jouait pas en vert à ses origines ?
( couleur reprise il y a quelques années par les supporters réfractaires aussi non ? )
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
ha oui, c'est ça, il y avait aussi du jaune.
Effectivement j'avais le vague souvenir de Cantona avec une réplique vintage de ce maillot.
Effectivement j'avais le vague souvenir de Cantona avec une réplique vintage de ce maillot.
[size=85][url=http://www.faucon.net][b]du bruit à dessein[/b] \ [b]une image qui m'enchante[/b] \ [b]grenouille en trompette[/b][/url][/size]
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Re: (HS) La Bibliothèque Verte
http://www.leprogres.fr/rhone/2014/01/1 ... nsgression" onclick="window.open(this.href);return false;
LITTÉRATURE.«Agité, diabolique, le vert est l’emblème de la transgression !»
Beau livre. Après avoir étudié le bleu, l’historien Michel Pastoureau publie « Vert. Histoire d’une couleur ». Nous l’avons rencontré en fin d’année à la librairie « Lucioles » de Vienne (Isère), où il donnait une conférence.
Le vert est votre couleur préférée. Et vous arrivez à cet entretien vêtu de bleu foncé. Que se passe-t-il ?
Il est difficile pour un homme de trouver en France du prêt-à-porter de couleur verte, ce qui n’est pas le cas en Allemagne. J’aimerais en porter davantage, surtout du vert foncé qui est tout aussi amincissant que le bleu foncé (rires).
D’où vous vient cette passion pour les couleurs ?
Ma famille comptait plusieurs artistes peintres et, tout petit déjà à Paris, on m’emmenait au musée et je fréquentais des ateliers d’artistes. Adolescent, un professeur de dessin m’a ensuite fait découvrir l’héraldique. L’étude des armoiries m’a passionné. C’est ainsi que, plus tard, la grammaire de la couleur est devenue l’un de mes objets de recherche.
La palette des couleurs est large. Pourquoi avoir choisi d’écrire l’histoire sociale de la couleur verte en Occident, après celle du bleu (2002) et celle du noir (2008) ?
Vous l’avez dit : le vert est depuis toujours ma couleur préférée. Enfant, j’avais un camarade de dessin assez prestigieux : André Breton était un ami de mon père et venait souvent à la maison. Breton (écrivain, poète et théoricien du surréalisme-ndlr) avait un goût prononcé pour le vert. Il me montrait comment utiliser les pommes de terre comme des tampons, que l’on badigeonnait de vert !
Ce qui vous a poussé à écrire ce livre, c’est aussi que cette couleur est devenue très à la mode, pour ne pas dire envahissante…
Oui. On observe une sorte de confiscation de la couleur verte par l’écologie politique, un peu comme fut le cas du rouge au XXe siècle par les communistes. Aujourd’hui, on ne peut quasiment plus dire que l’on aime le vert sans être assimilé à un partisan de l’écologie politique !
Pourtant, l’attachement au vert n’a pas toujours été aussi fort en Occident.
Le vert a, plus que les autres couleurs encore, un côté ambivalent. Sans doute parce qu’il est instable chimiquement. Pendant des siècles, teinturiers et peintres ont eu beaucoup de mal non pas à la fabriquer, mais à la fixer. C’est pourquoi le vert a été associé, symboliquement, à tout ce qui est instable : la jeunesse, l’amour, l’espérance, le jeu, la chance, le destin, l’argent… La première dimension symbolique du vert n’est donc pas la nature : c’est le destin. C’est l’enjeu d’une partie, comme sur un terrain de sport, une table de ping-pong ou le tapis vert d’un conseil d’administration. Cette couleur est aussi reliée à tout ce qui est hypocrite voire dangereux. Longtemps, les verts que l’on fabriquait étaient toxiques. C’est peut-être bien, d’ailleurs, l’origine du tabou qui existe autour de cette couleur dans le théâtre, où des comédiens ont pu porter à une époque lointaine des costumes verts hautement poison.
Comment le regard sur le vert a-t-il changé ?
Ce regard a commencé à changer à la période romantique, entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Et à partir de la fin de ce siècle, la chimie a fait des progrès qui ont permis de fabriquer des verts non dangereux et plus stables. Les personnes se sont mises à aimer davantage le vert. En perdant sa mauvaise réputation, il a perdu aussi un peu de sa magie et de son mystère.
Des teinturiers lyonnais ont leur part dans cette revanche du vert.
Oui ! Associés à des chimistes allemands, ils ont mis au point dans les années 1860 le vert à l’aldéhyde qui, sur la soie, présentait de magnifiques reflets. L’impératrice Eugénie sera la première à porter en milieu princier et royal, ces verts sur ses robes du soir.
Il s’en est fallu de peu que le drapeau français, lui aussi, ne soit vert !
En 1789, le vert était souvent associé à la liberté. Et quand le révolutionnaire Camille Desmoulins a proposé une feuille de tilleul comme cocarde verte, tout le monde autour de lui en fut d’accord. Mais le lendemain, ils se sont aperçus que cette couleur était celle du comte d’Artois, le frère de Louis XVI. Or, l’homme en question était l’un des plus réactionnaires de France ! L’idée a donc été abandonnée.
Dans nos régions, au moins deux clubs sont liés à la couleur verte – l’ASSE et l’Asvel – et deux liqueurs, l’absinthe dite « la fée verte » et la « Chartreuse verte » des moines chartreux. Comment le comprendre ?
Il est possible que cet attachement régional au vert s’explique par la proximité de l’Allemagne et de la Suisse, où cette couleur est plus présente dans la société. Concernant les boissons évoquées, elles sont transgressives et le vert en est l’emblème. Un vert agité, diabolique : on peut en faire cette lecture-là.
L’empire du vert est-il parti pour durer longtemps ?
Je suis historien et je m’intéresse au passé. Mais je pense que cet engouement pour le vert n’en est qu’à ses débuts. Cela pourrait durer cinq, dix ou quinze ans encore.
Et quelle sera la prochaine couleur dont vous ferez un livre ?
Ce sera le rouge. Et c’est un très gros dossier ! (rires)
> Editions du Seuil. 240 pages, 39 €
LITTÉRATURE.«Agité, diabolique, le vert est l’emblème de la transgression !»
Beau livre. Après avoir étudié le bleu, l’historien Michel Pastoureau publie « Vert. Histoire d’une couleur ». Nous l’avons rencontré en fin d’année à la librairie « Lucioles » de Vienne (Isère), où il donnait une conférence.
Le vert est votre couleur préférée. Et vous arrivez à cet entretien vêtu de bleu foncé. Que se passe-t-il ?
Il est difficile pour un homme de trouver en France du prêt-à-porter de couleur verte, ce qui n’est pas le cas en Allemagne. J’aimerais en porter davantage, surtout du vert foncé qui est tout aussi amincissant que le bleu foncé (rires).
D’où vous vient cette passion pour les couleurs ?
Ma famille comptait plusieurs artistes peintres et, tout petit déjà à Paris, on m’emmenait au musée et je fréquentais des ateliers d’artistes. Adolescent, un professeur de dessin m’a ensuite fait découvrir l’héraldique. L’étude des armoiries m’a passionné. C’est ainsi que, plus tard, la grammaire de la couleur est devenue l’un de mes objets de recherche.
La palette des couleurs est large. Pourquoi avoir choisi d’écrire l’histoire sociale de la couleur verte en Occident, après celle du bleu (2002) et celle du noir (2008) ?
Vous l’avez dit : le vert est depuis toujours ma couleur préférée. Enfant, j’avais un camarade de dessin assez prestigieux : André Breton était un ami de mon père et venait souvent à la maison. Breton (écrivain, poète et théoricien du surréalisme-ndlr) avait un goût prononcé pour le vert. Il me montrait comment utiliser les pommes de terre comme des tampons, que l’on badigeonnait de vert !
Ce qui vous a poussé à écrire ce livre, c’est aussi que cette couleur est devenue très à la mode, pour ne pas dire envahissante…
Oui. On observe une sorte de confiscation de la couleur verte par l’écologie politique, un peu comme fut le cas du rouge au XXe siècle par les communistes. Aujourd’hui, on ne peut quasiment plus dire que l’on aime le vert sans être assimilé à un partisan de l’écologie politique !
Pourtant, l’attachement au vert n’a pas toujours été aussi fort en Occident.
Le vert a, plus que les autres couleurs encore, un côté ambivalent. Sans doute parce qu’il est instable chimiquement. Pendant des siècles, teinturiers et peintres ont eu beaucoup de mal non pas à la fabriquer, mais à la fixer. C’est pourquoi le vert a été associé, symboliquement, à tout ce qui est instable : la jeunesse, l’amour, l’espérance, le jeu, la chance, le destin, l’argent… La première dimension symbolique du vert n’est donc pas la nature : c’est le destin. C’est l’enjeu d’une partie, comme sur un terrain de sport, une table de ping-pong ou le tapis vert d’un conseil d’administration. Cette couleur est aussi reliée à tout ce qui est hypocrite voire dangereux. Longtemps, les verts que l’on fabriquait étaient toxiques. C’est peut-être bien, d’ailleurs, l’origine du tabou qui existe autour de cette couleur dans le théâtre, où des comédiens ont pu porter à une époque lointaine des costumes verts hautement poison.
Comment le regard sur le vert a-t-il changé ?
Ce regard a commencé à changer à la période romantique, entre le XVIIIe et le XIXe siècle. Et à partir de la fin de ce siècle, la chimie a fait des progrès qui ont permis de fabriquer des verts non dangereux et plus stables. Les personnes se sont mises à aimer davantage le vert. En perdant sa mauvaise réputation, il a perdu aussi un peu de sa magie et de son mystère.
Des teinturiers lyonnais ont leur part dans cette revanche du vert.
Oui ! Associés à des chimistes allemands, ils ont mis au point dans les années 1860 le vert à l’aldéhyde qui, sur la soie, présentait de magnifiques reflets. L’impératrice Eugénie sera la première à porter en milieu princier et royal, ces verts sur ses robes du soir.
Il s’en est fallu de peu que le drapeau français, lui aussi, ne soit vert !
En 1789, le vert était souvent associé à la liberté. Et quand le révolutionnaire Camille Desmoulins a proposé une feuille de tilleul comme cocarde verte, tout le monde autour de lui en fut d’accord. Mais le lendemain, ils se sont aperçus que cette couleur était celle du comte d’Artois, le frère de Louis XVI. Or, l’homme en question était l’un des plus réactionnaires de France ! L’idée a donc été abandonnée.
Dans nos régions, au moins deux clubs sont liés à la couleur verte – l’ASSE et l’Asvel – et deux liqueurs, l’absinthe dite « la fée verte » et la « Chartreuse verte » des moines chartreux. Comment le comprendre ?
Il est possible que cet attachement régional au vert s’explique par la proximité de l’Allemagne et de la Suisse, où cette couleur est plus présente dans la société. Concernant les boissons évoquées, elles sont transgressives et le vert en est l’emblème. Un vert agité, diabolique : on peut en faire cette lecture-là.
L’empire du vert est-il parti pour durer longtemps ?
Je suis historien et je m’intéresse au passé. Mais je pense que cet engouement pour le vert n’en est qu’à ses débuts. Cela pourrait durer cinq, dix ou quinze ans encore.
Et quelle sera la prochaine couleur dont vous ferez un livre ?
Ce sera le rouge. Et c’est un très gros dossier ! (rires)
> Editions du Seuil. 240 pages, 39 €
On n'est pas d'un pays on est d'une ville !
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Pour avoir rencontré l'auteur l'an dernier (qui a quelques autres belles œuvres à son actif comme Zulu ), il n'aime pas spécialement le foot mais a grandit avec Sainté en toile de fond lorsqu'il était gamin, a collectionné les images Panini, s'est identifié à Rocheteau et Cie etc....Bref, il a gardé une grande nostalgie pour l'ASSE. Et comme il me l'a gentiment dit, il ne regarde que les résultats des verts les lendemains de championnat !! Un type sympa, qui sera encore aux Quais du Polar à Lyon cette année.hcatteau wrote:Même avisSempre Sainté wrote:Lu également semaine dernière.Sarramagna wrote:J'ai lu ça récemment et ça m'a fait passer un bon moment . A conseiller aux stephanois de plus de 40 ansSorbiers wrote:
Pareil un bon moment, certes pas de la grande litttérature mais un bon délire.
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Last edited by LE SPHINX on 01 Feb 2014, 19:52, edited 1 time in total.
Re: (HS) La Bibliothèque Verte
Comme moiLE SPHINX wrote:. Et comme il me l'a gentiment dit, il ne regarde que les résultats des verts les lendemains de championnat !!hcatteau wrote:Même avisSempre Sainté wrote:Lu également semaine dernière.Sarramagna wrote:J'ai lu ça récemment et ça m'a fait passer un bon moment . A conseiller aux stephanois de plus de 40 ansSorbiers wrote:
Pareil un bon moment, certes pas de la grande litttérature mais un bon délire.
A conseiller même au moins de 40 ans
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Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté :(Gramsci)