rems wrote:J'ai vu l’Écume des Jours de Gondry.
Légère appréhension avant d'entrer dans la salle. Comment porter du Boris Vian à l'écran? Comment adapter CE livre au cinéma? Que vont donner ces acteurs bankables dans ces rôles farfelus, parfois incohérents? Comment gérer l'humour de Boris Vian, les clins d'oeil? Que faire du l'ambiance techno-retro, du Paris de Saint-Germain-des-Près des 60s? Comment faire avaler ça au public d'aujourd'hui?
Et les premières minutes aggravent mes inquiétudes. L'ambiance est trop riche, trop détaillée, les acteurs sont paumés par le rythme et les innombrables accélérations de l'histoire, les raccourcis, les effets spéciaux grossiers et l'univers si personnel de Gondry. Et je plains ceux qui ont une imagerie mentale de Vian plus précise que la mienne!
Mais...
Mais c'est là que Gondry nous attrape. Le rythme se ralentit peu à peu, les acteurs prennent de plus en plus de place, les couleurs disparaissent au fur et à mesure de l'histoire. On retrouve du Amélie Poulain, du Eternal Sunshine, du Péril Jeune, du Bunuel même parfois... Et Gondry finit de tricoter une fresque aussi riche que le bouquin initial où chaque scène est prétexte à faire vivre l'esprit de Vian, sans inhibition, avec toutes ses références "rive gauche" et son rapport traumatisé à la guerre.
A la sortie du ciné, j'ai entendu des commentaires variés mais celui qui revenait le plus, c'était: "c'était bizarre". Oui, c'était exactement ça. De la frénésie colorée initiale, limite gnangnan, à cette fin ténébreuse et asphyxiante, on passe par tous les états, même certains qu'on n'a pas l'habitude de ressentir au cinéma.
Je ne le recommande pas à tous mais si vous avez un peu de disponibilité d'esprit et l'envie d'être surpris, pourquoi pas?
J'aurais du me méfier. Certes la bande-annonce m'avait intrigué/séduit, mais malgré tout une légère appréhension, comme un sixième sens aiguisé, un signal d'alarme qui aurait détecté un truc pas net.
J'aime plutôt bien, j'ai de la sympathie pour Michel Gondry ("Human nature", "Soyez sympas rembobinez"), son imagination, sa créativité, mais parfois je n'adhère pas. Trop barré, trop fouillis, trop sans queue ni tête.
Et dès les premières minutes mes craintes se sont justifiées et le cauchemar redouté s'est révélé encore en dessous du résultat final.
Ca m'emmerde de dire ça (puisque comme je l'ai dit j'ai de la sympathie pour le bonhomme), mais je me suis fais chier, pas du tout entré dans le trip. Pourtant il met le paquet avec force effets pseudo-poétiques, une overdose de trouvailles (ça tartine, ça dégouline) se voulant toutes plus originales les unes que les autres, un casting très "in" (mais finalement pas à la hauteur), mais au final c'est du grand n'importe quoi. En fait, c'est ça le problème, Gondry cherche à en mettre plein la vue, mais rien de ce qu'il a proposé ne m'a atteint. Je n'avais rien à carrer de cette histoire rocambolesque, du sort des personnages, je ne souhaitais qu'une chose : que le calvaire se termine. Je précise que je ne connais pas le livre dont ce "truc" est l'adaptation.
Nous serons champions de France car nous sommes les premiers, nous serons champions de France car nous sommes les Stéphanois
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